Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Décembre 2023 · n° 137

La natalité et l’attractivité résidentielle contribuent autant à la croissance Dynamiques démographiques en Auvergne-Rhône-Alpes

Au 1^er janvier 2021, avec 8 114 361 habitants (figure 1), la population régionale se classe au deuxième rang métropolitain, loin derrière l’Île-de-France (12 millions d’habitants) et largement devant la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts-de-France (autour de 6 millions chacune).

Entre 2015 et 2021, elle croît à un rythme plus soutenu qu’en France métropolitaine (+0,5 % contre +0,3 %) mais moins qu’en Occitanie (+0,7 %) ou dans les Pays de la Loire (+0,6 %). Ce rythme ralentit cependant par rapport à la période précédente (+0,8 % entre 2010 et 2015). Exceptée pour Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui conserve la même évolution (+0,4 %), la croissance démographique de toutes les autres régions métropolitaines faiblit.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est singulière par son dynamisme démographique, qui repose tant sur son solde naturel que sur son solde migratoire . Elle compte plus de naissances que de décès (solde naturel de +0,3 %) et plus d’arrivées que de départs (solde migratoire de +0,2 %) (figure 2).

À l’image de la région, soldes naturel et migratoire contribuent à parts égales à l'évolution positive dans trois départements. Ils s’élèvent chacun à +0,5 % en Haute-Savoie, troisième département le plus peuplé de la région. Ce territoire enregistre la plus forte croissance régionale (+1 %), juste devant l’Ain (+0,8 %, 5^e département le plus peuplé), et la cinquième au niveau métropolitain. Sa croissance marque cependant le plus fort ralentissement régional (-0,5 point par rapport à la période 2010-2015) comme celle du Rhône. Sous influence de la Métropole de Lyon et du bassin genevois, l’Ain continue de bénéficier de soldes naturel (+0,3 %) et migratoire (+0,5 %) positifs. La population de la Loire, quant à elle, est globalement stable.

Si l’équilibre entre soldes naturel et migratoire existe à l'échelle de la région, il cache des réalités différentes d'un département à un autre. Certains voient leur croissance influencée par le solde naturel (Rhône et Isère), d’autres par le solde migratoire (Puy-de-Dôme, Drôme et Savoie).

Le Rhône concentre près du quart de la population régionale (1,9 million d’habitants). Le solde naturel (+0,7 %) contribue très largement à sa croissance (+0,6 %, soit +12 000 habitants par an en moyenne). Il s’agit du solde naturel le plus élevé de France de province. Ce dynamisme démographique lui permet de contenir le ralentissement lié à la faiblesse de son solde migratoire. L’Isère, dans une moindre mesure, suit le même schéma. Deuxième département le plus peuplé de la région, l‘essor démographique (+0,4 %) est là aussi porté par le solde naturel (+0,4 %).

À l’inverse, les populations du Puy-de-Dôme, de la Drôme et de la Savoie sont en hausse grâce à des arrivées plus nombreuses que les départs (+0,4 %) qui contrebalancent un solde naturel stable. Ces territoires ont une croissance proche ou égale à celle de la région (+0,4 % pour le premier et +0,5 % pour les deux autres).

Les autres départements, moins peuplés, se caractérisent par des soldes naturels négatifs et des soldes migratoires positifs. La Haute-Loire ne gagne ni ne perd des habitants avec un solde migratoire positif (+0,3 %) qui s’équilibre avec le solde naturel. L’Ardèche se distingue par une croissance positive proche de celle de la région (+0,4 %), grâce à une forte attractivité migratoire (+0,6 %) qui lui permet de compenser un solde naturel négatif (-0,3 %). Le Cantal, en raison d'un solde naturel fortement négatif (-0,7 %, le plus bas de la région), limite sa baisse de population (-0,2 %), grâce à une certaine attractivité résidentielle (+0,5 %). Enfin, l’Allier continue de perdre des habitants (-0,3 %) en raison d’un solde naturel négatif élevé (-0,5 %), que ne parvient pas à compenser un solde migratoire faible et stable (0,2 %, comme entre 2010 et 2015).