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Insee Analyses Grand Est · Décembre 2024 · n° 191
Insee Analyses Grand EstLa population du Grand Est stagne entre 2016 et 2022

Perrine Kauffmann, Mélody Richard (Insee)

Au 1er janvier 2022, près de 5,6 millions de personnes résident dans le Grand Est. Depuis 2011, la population de la région est stable. Le Bas-Rhin est le seul département où la population augmente. À un niveau géographique plus fin, la population baisse dans trois communes sur cinq. Le nombre d’habitants continue de progresser à Strasbourg et à Metz, tandis qu’il diminue à Reims et à Mulhouse. Par ailleurs, les zones frontalières du Luxembourg et de la Suisse attirent de plus en plus de personnes.

Insee Analyses Grand Est
No 191
Paru le :Paru le19/12/2024
Infographie_population de reference de 2022 Grand Est
Publication rédigée par :Perrine Kauffmann, Mélody Richard (Insee)

La population du Grand Est s’élève à 5 560 079 habitants au 1er janvier 2022

Au 1er janvier 2022, 5 560 079 personnes résident dans l’une des 5 118 communes du Grand Est, soit 8,2 % de la population française. Entre 2016 et 2022, la population du Grand Est augmente en moyenne de 816 habitants chaque année, soit une évolution annuelle moyenne très proche de 0 % (figure 1). Depuis 2011, la population régionale est stable. Alors qu’il était encore positif entre 2011 et 2016 (+0,2 % par an), le ne contribue plus à l’évolution démographique entre 2016 et 2022, les naissances étant presque aussi nombreuses que les décès : 332 000 naissances et 330 000 décès.

L’excédent des naissances sur les décès est passé de 63 000 entre 2011 et 2016 à 2 000 entre 2016 et 2022. Cette convergence s’explique par une hausse plus rapide des décès que celle des naissances : 81 000 décès supplémentaires sont enregistrés entre 2016 et 2022 par rapport aux cinq années précédentes, contre seulement 20 000 naissances supplémentaires.

Le déficit migratoire de la période 2011-2016 (‑0,2 % par an) se résorbe pour devenir nul entre 2016 et 2022 : les entrées sur le territoire sont aussi nombreuses que les sorties.

Le Grand Est est la sixième région la plus peuplée de France, derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts-de-France. La croissance démographique est plus forte en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les régions côtières. Dans les départements du nord, du nord-est et du centre de la France, les évolutions sont les plus défavorables : le déficit naturel est important et ils ne bénéficient pas de l’attractivité migratoire comme le littoral atlantique ou méditerranéen.

Au niveau national, le recul de la fécondité et la hausse de la mortalité continuent d’éroder le solde naturel. La population progresse de 0,4 % par an, soit autant qu’entre 2011 et 2016. Entre les deux périodes, la contribution du augmente de 0,2 point de pourcentage, alors que la contribution du solde naturel baisse de 0,2 point.

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population française entre 2016 et 2022

Évolution annuelle moyenne de la population française entre 2016 et 2022 - Lecture : Entre 2016 et 2022, la population des Ardennes diminue de 0,5 % par an.
Code département Département Évolution annuelle de la population départementale 2016-2022 (en %)
08 Ardennes -0,5
10 Aube 0,1
51 Marne -0,2
52 Haute-Marne -0,8
54 Meurthe-et-Moselle 0,0
55 Meuse -0,7
57 Moselle 0,1
67 Bas-Rhin 0,5
68 Haut-Rhin 0,1
88 Vosges -0,5
75 Paris -0,6
77 Seine-et-Marne 0,6
78 Yvelines 0,4
91 Essonne 0,5
92 Hauts-de-Seine 0,5
93 Seine-Saint-Denis 0,8
94 Val-de-Marne 0,5
95 Val-d'Oise 0,7
18 Cher -0,4
28 Eure-et-Loir 0,0
36 Indre -0,5
37 Indre-et-Loire 0,3
41 Loir-et-Cher -0,2
45 Loiret 0,3
21 Côte-d'Or 0,1
25 Doubs 0,3
39 Jura -0,1
58 Nièvre -0,6
70 Haute-Saône -0,2
71 Saône-et-Loire -0,2
89 Yonne -0,3
90 Territoire de Belfort -0,5
14 Calvados 0,3
27 Eure 0,0
50 Manche -0,1
61 Orne -0,5
76 Seine-Maritime 0,1
02 Aisne -0,3
59 Nord 0,1
60 Oise 0,1
62 Pas-de-Calais -0,1
80 Somme -0,2
44 Loire-Atlantique 1,1
49 Maine-et-Loire 0,4
53 Mayenne -0,1
72 Sarthe 0,0
85 Vendée 0,9
22 Côtes-d'Armor 0,3
29 Finistère 0,4
35 Ille-et-Vilaine 0,9
56 Morbihan 0,6
16 Charente -0,1
17 Charente-Maritime 0,7
19 Corrèze -0,1
23 Creuse -0,6
24 Dordogne 0,1
33 Gironde 1,1
40 Landes 0,9
47 Lot-et-Garonne 0,0
64 Pyrénées-Atlantiques 0,6
79 Deux-Sèvres 0,0
86 Vienne 0,1
87 Haute-Vienne -0,1
09 Ariège 0,2
11 Aude 0,4
12 Aveyron 0,1
30 Gard 0,5
31 Haute-Garonne 1,3
32 Gers 0,2
34 Hérault 1,2
46 Lot 0,2
48 Lozère 0,0
65 Hautes-Pyrénées 0,3
66 Pyrénées-Orientales 0,6
81 Tarn 0,4
82 Tarn-et-Garonne 0,5
01 Ain 0,8
03 Allier -0,2
07 Ardèche 0,4
15 Cantal -0,2
26 Drôme 0,4
38 Isère 0,5
42 Loire 0,2
43 Haute-Loire 0,1
63 Puy-de-Dôme 0,3
69 Rhône 0,6
73 Savoie 0,6
74 Haute-Savoie 1,0
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,5
05 Hautes-Alpes 0,1
06 Alpes-Maritimes 0,5
13 Bouches-du-Rhône 0,4
83 Var 0,8
84 Vaucluse 0,3
2A Corse-du-Sud 1,2
2B Haute-Corse 0,8
971 Guadeloupe -0,5
972 Martinique -0,7
973 Guyane 1,1
974 La Réunion 0,5
  • Lecture : Entre 2016 et 2022, la population des Ardennes diminue de 0,5 % par an.
  • Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population française entre 2016 et 2022

  • Lecture : Entre 2016 et 2022, la population des Ardennes diminue de 0,5 % par an.
  • Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.

La population croît seulement dans le Bas-Rhin

Entre 2016 et 2022, le nombre d’habitants augmente seulement dans le Bas-Rhin : la croissance démographique est soutenue et s’accélère (+0,5 % par an en moyenne, contre +0,4 % au cours des cinq années précédentes) (figure 2 et figure 3). La population est stable dans l’Aube, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Haut-Rhin. Dans l’Aube et le Haut-Rhin, cette stabilité démographique fait suite à une phase de croissance (+0,3 % par an entre 2011 et 2016). Dans la Marne, la population diminue de 0,2 % par an entre 2016 et 2022, alors qu’elle progressait de 0,2 % par an durant la période précédente.

Dans les quatre départements restants de la région, la déprise démographique s’intensifie. La baisse est la plus forte en Haute-Marne et dans la Meuse : leur population recule respectivement de 0,8 % et 0,7 % chaque année entre 2016 et 2022, contre 0,5 % entre 2011 et 2016.

Figure 2Évolution de la population entre 2016 et 2022 dans les départements du Grand Est

(en %)
Évolution de la population entre 2016 et 2022 dans les départements du Grand Est ((en %)) - Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progresse de 0,5 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Le solde naturel contribue à une hausse de la population de 0,2 % par an et le solde migratoire de 0,3 %.
Département Évolution annuelle moyenne 2016–2022 Due au solde naturel Due au solde migratoire
Ardennes -0,5 -0,2 -0,3
Aube 0,1 -0,1 0,2
Marne -0,2 0,1 -0,3
Haute-Marne -0,8 -0,4 -0,4
Meurthe-et-Moselle 0,0 0,0 -0,1
Meuse -0,7 -0,3 -0,5
Moselle 0,1 0,0 0,1
Bas-Rhin 0,5 0,2 0,3
Haut-Rhin 0,1 0,1 0,0
Vosges -0,5 -0,4 -0,1
Grand-Est 0,0 0,0 0,0
  • Note : En raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progresse de 0,5 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Le solde naturel contribue à une hausse de la population de 0,2 % par an et le solde migratoire de 0,3 %.
  • Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022, état civil de 2016 à 2022.

Figure 2Évolution de la population entre 2016 et 2022 dans les départements du Grand Est

  • Note : En raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progresse de 0,5 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Le solde naturel contribue à une hausse de la population de 0,2 % par an et le solde migratoire de 0,3 %.
  • Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022, état civil de 2016 à 2022.

Figure 3Évolution de la population entre 2011 et 2016 dans les départements du Grand Est

(en %)
Évolution de la population entre 2011 et 2016 dans les départements du Grand Est ((en %)) - Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progressait de 0,4 % par an en moyenne entre 2011 et 2016. Le solde naturel contribuait à une hausse de la population de 0,4 % par an tandis que le solde migratoire était stable (évolution de 0,0 %).
Département Évolution annuelle moyenne 2011–2016 Due au solde naturel Due au solde migratoire
Ardennes -0,6 0,1 -0,6
Aube 0,3 0,2 0,2
Marne 0,2 0,3 -0,2
Haute-Marne -0,5 -0,1 -0,4
Meurthe-et-Moselle 0,0 0,2 -0,2
Meuse -0,5 0,0 -0,5
Moselle 0,0 0,2 -0,2
Bas-Rhin 0,4 0,4 0,0
Haut-Rhin 0,3 0,3 -0,1
Vosges -0,5 -0,1 -0,4
Grand-Est 0,2 -0,2 0,1
  • Note : En raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progressait de 0,4 % par an en moyenne entre 2011 et 2016. Le solde naturel contribuait à une hausse de la population de 0,4 % par an tandis que le solde migratoire était stable (évolution de 0,0 %).
  • Source : Insee, recensements de la population 2011 et 2016, état civil de 2011 à 2016.

Figure 3Évolution de la population entre 2011 et 2016 dans les départements du Grand Est

  • Note : En raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : Dans le Bas-Rhin, la population progressait de 0,4 % par an en moyenne entre 2011 et 2016. Le solde naturel contribuait à une hausse de la population de 0,4 % par an tandis que le solde migratoire était stable (évolution de 0,0 %).
  • Source : Insee, recensements de la population 2011 et 2016, état civil de 2011 à 2016.

Le Bas-Rhin est le département le plus dynamique : sa population augmente de 5 900 habitants chaque année. Il bénéficie à la fois d’un solde naturel et d’un solde migratoire positifs (respectivement +0,2 % et +0,3 %). Dans le Haut-Rhin, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle, les évolutions dues au solde naturel et au solde migratoire sont quasi nulles. Ces deux composantes jouent à la baisse dans les quatre départements ruraux où la population recule le plus fortement : les Vosges, les Ardennes, la Meuse et la Haute-Marne.

Dans tous les départements, le solde naturel se dégrade par rapport à la période précédente, pour les mêmes raisons qu’à l’échelle nationale : fléchissement de la fécondité et augmentation des décès. Entre 2011 et 2016, aucun département n’était en déficit naturel. Sur la période récente, les Vosges, les Ardennes, la Meuse et la Haute-Marne ont un solde naturel compris entre ‑0,2 % et ‑0,4 % chaque année en moyenne.

Entre 2016 et 2022, le département le plus attractif est le Bas-Rhin, avec une croissance de la population due à l’excédent migratoire de 0,3 % par an. Le solde migratoire était nul entre 2011 et 2016. L’Aube est également attractive grâce à sa proximité avec l’Île-de-France, avec un excédent migratoire de 0,2 % sur les deux périodes. La Moselle, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges gagnent en attractivité résidentielle : le déficit migratoire se résorbe pour devenir nul. Le solde migratoire reste négatif dans la Marne, la Haute-Marne, les Ardennes et la Meuse.

La population baisse dans trois communes sur cinq

Entre 2016 et 2022, la population recule dans 2 780 communes du Grand Est, souvent situées à l’écart des grandes agglomérations. Elle augmente dans 1 825 communes, essentiellement en Alsace, dans le sillon lorrain et à l’ouest de la région (figure 4 et figure 5). Dans les 513 autres communes, la population est stable.

Figure 4Population au 1er janvier 2022 et évolution dans les communes du Grand Est

  • Note : Les données sont dans le fichier de données à télécharger.
  • Lecture : Au 1er janvier 2022, 291 709 personnes habitent à Strasbourg. La population de la ville progresse de 0,7 % en moyenne par an entre 2016 et 2022.
  • Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.

Figure 5Population des 15 communes les plus peuplées du Grand Est

Population des 15 communes les plus peuplées du Grand Est - Lecture : Au 1er janvier 2022, 291 709 personnes habitent à Strasbourg, en 2016 ils étaient 279 284. La population de la ville progresse de 0,7 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Le solde naturel contribue à hauteur de 0,6 % par an à l’accroissement démographique et le solde migratoire est stable.
Commune Population de référence 2022 Population de référence 2016 Population de référence 2011 Évolution annuelle moyenne 2016-2022 (en %) Évolution annuelle moyenne 2011-2016 (en %)
Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire
Strasbourg 291 709 279 284 272 222 0,7 0,6 0,1 0,5 0,7 -0,2
Reims 178 478 183 113 180 752 -0,4 0,5 -0,9 0,3 0,6 -0,4
Metz 121 695 117 890 119 962 0,5 0,3 0,2 -0,3 0,5 -0,9
Mulhouse 104 924 108 999 110 351 -0,6 0,6 -1,2 -0,2 0,9 -1,1
Nancy 104 387 104 592 105 382 0,0 0,3 -0,3 -0,2 0,5 -0,6
Colmar 67 360 69 899 67 409 -0,6 0,2 -0,8 0,7 0,4 0,3
Troyes 62 443 60 640 60 013 0,5 0,2 0,3 0,2 0,4 -0,2
Charleville-Mézières 45 634 46 682 49 433 -0,4 -0,1 -0,3 -1,1 0,2 -1,3
Châlons-en-Champagne 43 218 44 980 45 153 -0,7 0,1 -0,8 -0,1 0,5 -0,6
Thionville 42 778 40 586 40 951 0,9 0,0 0,8 -0,2 0,2 -0,3
Haguenau 36 070 34 460 34 619 0,8 0,2 0,5 -0,1 0,5 -0,6
Schiltigheim 34 382 31 811 31 633 1,3 0,6 0,7 0,1 0,8 -0,7
Épinal 32 296 31 558 32 734 0,4 0,0 0,3 -0,7 0,2 -0,9
Vandœuvre-lès-Nancy 29 697 30 182 30 646 -0,3 0,4 -0,6 -0,3 0,6 -0,9
Illkirch-Graffenstaden 27 339 26 837 26 467 0,3 0,2 0,1 0,3 0,4 -0,1
  • Note : En raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : Au 1er janvier 2022, 291 709 personnes habitent à Strasbourg, en 2016 ils étaient 279 284. La population de la ville progresse de 0,7 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Le solde naturel contribue à hauteur de 0,6 % par an à l’accroissement démographique et le solde migratoire est stable.
  • Source : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022, état civil de 2011 à 2022.

Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, Strasbourg et Metz gagnent de la population entre 2016 et 2022, contrairement à Reims et Mulhouse qui perdent des habitants. La population de Nancy est stable. Elle se maintient également dans les communes de 500 à 50 000 habitants, tandis qu’elle baisse dans les communes de moins de 500 habitants (‑0,3 %).

Avec près de 292 000 habitants au 1er janvier 2022, Strasbourg est la huitième commune la plus peuplée de France, derrière Montpellier, mais devant Bordeaux et Lille. Elle fait partie des villes les plus dynamiques du Grand Est : entre 2016 et 2022, elle gagne chaque année 2 000 habitants, soit un accroissement de la population de 0,7 % par an. Cette vigueur démographique est encore plus forte dans les plus grandes villes autour de Strasbourg : la population progresse de 2,0 % par an à Obernai, de 1,8 % à Lingolsheim et de 1,3 % à Schiltigheim.

Reims reste la deuxième plus grande ville du Grand Est malgré une baisse de sa population de 0,4 % par an, alors que celle-ci croissait entre 2011 et 2016 (+0,3 % par an). La commune compte environ 178 000 habitants début 2022, soit 5 000 de moins que début 2016. Cette diminution récente s’explique par un excédent naturel légèrement moins fort (0,5 % par an entre 2016 et 2022, contre 0,6 % entre 2011 et 2016) et surtout par un déficit migratoire important (‑0,9 % par an entre 2016 et 2022, contre ‑0,4 % au cours de la période précédente).

Metz se place en troisième position dans la région, avec près de 122 000 habitants au 1er janvier 2022. Sa population progresse de 0,5 % par an entre 2016 et 2022, alors qu’elle diminuait de 0,4 % en moyenne au cours des cinq années précédentes. Récemment, les entrées sur le territoire de la commune deviennent nettement plus nombreuses que les sorties. L’excédent migratoire contribue à l’évolution démographique à hauteur de 0,2 % par an entre 2016 et 2022, alors que le solde des entrées-sorties était de ‑0,9 % entre 2011 et 2016.

À l’inverse, avec 105 000 résidents à Mulhouse début 2022, la population baisse de 0,6 % par an malgré un solde naturel favorable. Celui-ci ne compense pas le déficit d’arrivées sur les départs de 1,2 % chaque année.

Dans les communes de plus de 10 000 habitants des départements ruraux, la population recule, particulièrement de 1,5 % par an à Saint-Dizier et de 1,3 % à Verdun : la situation se dégrade par rapport à la période précédente, où la population était stable à Saint-Dizier et diminuait de 0,4 % par an à Verdun. Dans ces deux villes, les décès dépassent les naissances et le déficit migratoire est très élevé.

Les zones frontalières luxembourgeoises et suisses sont toujours plus attractives

Près de la frontière luxembourgeoise, le dynamisme démographique est important sous l’effet d’une forte attractivité résidentielle pour les travailleurs frontaliers. Entre 2016 et 2022, la population croît fortement dans des villes telles que Haucourt-Moulaine en Meurthe-et-Moselle (+1,6 % par an en moyenne) alors que la progression était moins soutenue entre 2011 et 2016 (+0,3 %). En Moselle, dans la ville de Tressange, le nombre d’habitants s’accroît également de 2,6 % par an, contre 1,2 % au cours des cinq années précédentes. L’attractivité du Luxembourg s’étend même à des communes plus éloignées de la frontière : la population d’Ennery et de Marange-Silvange en Moselle, situées à une quarantaine de kilomètres de la frontière, progresse respectivement de 2,4 % et de 1,4 % par an entre 2016 et 2022.

Le même phénomène est observé près de la Suisse. Dans le Haut-Rhin, à Saint-Louis, le nombre d’habitants augmente de 1,5 %, cinq fois plus que sur la période 2011-2016. Dans le même département, la population de Meyenheim et de Réguisheim (à trente kilomètres de la Suisse) augmente respectivement de 5,5 % et de 1,6 % par an au cours de la période 2016-2022.

À l’opposé, la zone frontalière belge est moins dynamique même si la baisse de population ralentit : celle-ci recule de 0,4 % par an entre 2016 et 2022 à Charleville-Mézières et devient stable à Sedan, alors que les deux villes perdaient respectivement 1,1 % et 1,9 % d’habitants par an lors de la période précédente. Il en est de même à la frontière allemande, autour de Forbach et Creutzwald (‑0,4 % et ‑1,0 %) où la diminution s’accentue par rapport à la période 2011-2016, puisque la population de Forbach était stable et celle de Creutzwald était en recul de 0,5 % par an.

Publication rédigée par :Perrine Kauffmann, Mélody Richard (Insee)
Publication rédigée par :Perrine Kauffmann, Mélody Richard (Insee)

Sources

Cette étude porte sur les populations communales, dites « populations municipales de référence », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2022, 2016 et 2011.

Les données de population au 1er janvier 2022 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2024, authentifiées par décret, entrent en vigueur au 1er janvier 2025.

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter en 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, lorsque l’année 2021 est comprise dans la période de temps étudiée, il y a un intervalle de six ans entre deux collectes de recensement au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Dans l’étude présente, les comparaisons sont donc basées sur des évolutions annuelles moyennes sur une période de six ans pour la plus récente (2016-2022) et une période de cinq ans (2011-2016) pour la plus ancienne.

L’évolution de population mesurée entre 2011 et 2022 est affectée d’un très léger effet de questionnaire lié à la prise en compte de la multi-résidence dans le questionnaire.

Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’accroissement naturel ou d'excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Pour en savoir plus

(1) (2) Chataignon P., « Les populations de référence des communes au 1er janvier 2022 – La baisse du solde naturel entraîne une moindre croissance de la population française », Insee Focus no 346, décembre 2024.

(2) Frey G., Richard M., Villaume S., « Le Grand Est attire peu les résidents des autres régions françaises », Insee Analyses Grand Est no 181, juillet 2024.

(3) Paulus C., Villaume S., « Bilan démographique Grand Est 2023 : des naissances en berne », Insee Analyses Grand Est no 178, avril 2024.

(4) Horodenciuc L., Kauffmann P., « Dans le Grand Est, près d’un septième de la population en moins d’ici 2070 », Insee Flash Grand Est no 64, novembre 2022.