Insee Flash Centre-Val de Loire · Octobre 2024 · n° 92

Plus d’un étudiant sur quatre exerce une activité rémunérée en Centre‑Val de Loire

Début 2021 (sources), la région accueille 73 600 étudiants dans ses établissements d’enseignement. Ils représentent une part moindre de la population qu’en France métropolitaine (2,9 % contre 4,3 %). Entre 2011 et 2021, le nombre d’étudiants dans la région a progressé de 16,3 % (contre 20,4 % en France métropolitaine). Le budget et les ressources des étudiants sont une composante importante de leurs conditions de vie et d’études. Au niveau national, les ressources moyennes mensuelles des étudiants s’élèvent à 1 129 euros en 2023 et les revenus d’activité représentent 27 % de ces ressources [OVE National, septembre 2024 ; pour en savoir plus (2)].

En plus de favoriser l’insertion professionnelle, l’alternance constitue également un moyen permettant aux étudiants de financer leurs études. À la suite des politiques volontaristes en faveur du développement de l’apprentissage [Insee, juillet 2024 ; pour en savoir plus (3)] les effectifs d’apprentis ont fortement augmenté dans la région (39 000 apprentis en 2022).

Début 2021 en Centre‑Val de Loire, plus d’un quart (28,0 %) des étudiants exercent une activité rémunérée en parallèle de leurs études (28,4 % en France métropolitaine). La majorité de ces activités rémunérées sont des emplois liés aux études, c’est-à-dire partie intégrante de la formation. Ainsi, 17,6 % des étudiants sont en apprentissage, en stage rémunéré ou en emploi lié aux études de médecine (16,8 % en France métropolitaine). Ce ratio a augmenté de 4,0 points depuis 2015 (figure 1). Au moment du recensement, près de 90 % des emplois liés aux études sont des contrats d’apprentissage.

Début 2021, plus d’un étudiant sur vingt de la région occupe un « job » étudiant (5,6 %, +0,3 point depuis 2015). Près de six de ces jobs étudiants sur dix sont des emplois sans limite de durée. La part des étudiants qui exercent d’autres activités rémunérées, incluant les contrats doctoraux et les contrats de professionnalisation, est légèrement inférieure (4,8 %, -0,9 point depuis 2015). Une majorité de ces activités sont également sans limite de durée. Au total, 6,0 % des étudiants exercent un emploi sans limite de durée.

La région se distingue par une population étudiante moins diplômée en moyenne, en lien avec une offre de formation relativement moindre qu’à l’échelle nationale aux niveaux les plus élevés. Ainsi, seuls deux étudiants sur dix sont détenteurs d’un bac +3 ou plus contre trois étudiants sur dix en France métropolitaine. En outre, seules 2 % des formations de Master accessibles sur la plateforme Mon Master sont situées dans la région (164 sur 8 081 pour la campagne 2024), alors que son poids démographique dans la tranche d’âge des 15‑29 ans est près de deux fois supérieur (3,5 %). Cependant, les étudiants de la région suivent en proportion davantage qu’en France métropolitaine des formations courtes professionnalisantes telles que les BTS, DUT/BUT ou les formations dans le secteur sanitaire et social. En Centre‑Val de Loire, la part des étudiants qui occupent un emploi est supérieure au niveau métropolitain pour chaque niveau de diplôme. Le type d’emploi et la part des étudiants en emploi varient selon le plus haut diplôme détenu. Parmi les titulaires d’un bac +5 et plus, près de six étudiants sur dix exercent une activité rémunérée (58,4 % contre 53,4 % en France métropolitaine). Cette part est près de trois fois supérieure à celle des étudiants avec comme plus haut diplôme le baccalauréat (figure 2).

En outre, la région arrive dans le peloton de tête des régions où les étudiants exercent le plus un emploi lié aux études. Ces emplois représentent 62,8 % de l’ensemble des emplois occupés par les étudiants. Un tiers des étudiants détenteurs d’un bac +5 et plus sont en emploi lié aux études (soit 21 points de plus que les étudiants n’ayant que le bac).

Les jobs étudiants représentent un emploi étudiant sur cinq. Cette proportion est plus élevée pour les étudiants diplômés au maximum d’un bac +3 ou bac +4 (22,3 %).

Les jobs étudiants sont un moyen pour les étudiants de financer leurs études et de prendre progressivement leur autonomie vis-à-vis de leur famille (logement, voiture, etc.). Toutefois, ces jobs peuvent représenter une contrainte forte et nuire à la réussite des étudiants. Les cursus les plus exigeants (classes préparatoires, médecine, etc.) sont de fait peu compatibles avec l’exercice d’un job étudiant [IGAENR, septembre 2019 ; pour en savoir plus (7)]. En Centre‑Val de Loire, le phénomène de décohabitation des étudiants est plus marqué qu’en France métropolitaine (55,1 % des étudiants contre 49,8 %). Les étudiants qui décohabitent occupent plus souvent un job étudiant (6,6 % contre 4,4 % pour les étudiants qui habitent chez leurs parents). Cette part est plus élevée pour les étudiants diplômés au maximum d’un bac +2 ou d’un bac +5 et plus. Les étudiantes sont plus nombreuses à décohabiter (56,8 % contre 53,1 % de leurs homologues masculins). Par ailleurs, celles qui décohabitent occupent plus fréquemment un job étudiant (7,8 % contre 5,1 % des étudiants décohabitants) (figure 3).

Les jobs étudiants sont le plus souvent des métiers de caissier (17,3 % des jobs étudiants), de vendeur (11,8 %) ou d’employé de l’hôtellerie-restauration (11,1 %). Les étudiantes exercent plus fréquemment que leurs homologues masculins le métier de caissier (20,3 % contre 11,6 %) ou d’assistante maternelle y compris le baby‑sitting (4,9 % contre 0,3 %). À l’inverse, les étudiants occupent un peu plus souvent un job d’ouvrier non qualifié de la manutention : 8,0 %, contre 6,1 % des étudiantes.