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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Mars 2024 · n° 41
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesUn trimestre en demi-teinte, des écarts sectoriels qui s’accroissent Note de conjoncture régionale - 4e trimestre 2023

Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde, Gregory Rabatel (Insee)

Compte tenu des incertitudes internationales et du renchérissement du financement de l’économie, l’année 2023 se caractérise par un ralentissement prononcé de l’activité et de l’emploi en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’image de la situation nationale. L’emploi salarié n’évolue quasiment pas au quatrième trimestre et beaucoup plus faiblement en 2023 qu’en 2022. Il continue cependant de croître, quoique légèrement, dans l’industrie, confirmant ainsi la bonne santé du secteur. Moteur de la création d’emploi depuis plusieurs années, le tertiaire marchand hors intérim stagne ce trimestre, tout en restant le premier pourvoyeur sur l’année. La construction perd toujours des emplois, mais à un rythme ralenti et clôt ainsi une année déficitaire. L’emploi intérimaire baisse également en 2023. Le taux de chômage, inférieur au national, augmente néanmoins de manière notable. Les créations d’entreprises poursuivent leur reprise. L’activité dans la construction reste morose, le nombre de logements autorisés ou commencés restant à un faible niveau. L’activité touristique résiste en fin d’année, avec une hausse de l’activité et un bon niveau de fréquentation dans les hôtels.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 41
Paru le :Paru le28/03/2024

Le rythme de croissance de l’activité économique faiblit encore

Au dernier trimestre 2023, l’activité économique, estimée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, ralentit en Auvergne-Rhône-Alpes pour le quatrième trimestre consécutif. De faibles hausses, de +0,6 % en novembre et décembre (par rapport aux mêmes mois de 2022), suivent un mois d’octobre plus dynamique (+1,1 %), tout comme au niveau national (figure 1).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble
janv. 2022 1,7 -0,3 14,0 1,4 8,1
févr. 2022 2,4 0,9 17,2 1,8 10,1
mars 2022 3,0 1,8 18,0 2,5 10,8
avr. 2022 1,6 0,6 18,3 3,8 10,6
mai 2022 3,8 3,4 13,3 3,0 8,8
juin 2022 2,0 -1,0 6,3 2,3 4,1
juil. 2022 0,1 -1,6 3,2 1,7 1,9
août 2022 2,6 0,3 3,5 3,1 3,1
sept. 2022 2,0 -1,0 3,1 2,6 2,4
oct. 2022 0,9 -1,7 2,3 1,7 1,5
nov. 2022 1,4 -0,7 2,2 1,9 1,7
déc. 2022 0,8 -0,7 2,5 2,0 1,8
janv. 2023 3,4 -0,6 5,2 4,5 4,2
févr. 2023 1,6 -0,2 3,0 3,1 2,4
mars 2023 0,9 -1,4 1,9 2,1 1,4
avr. 2023 0,3 -1,8 1,4 2,1 1,0
mai 2023 2,0 -1,2 2,0 2,2 1,7
juin 2023 1,1 -0,3 1,4 2,3 1,3
juil. 2023 1,4 -0,9 1,7 2,1 1,5
août 2023 0,9 -2,3 2,1 2,0 1,5
sept. 2023 -0,1 -1,9 1,0 1,3 0,5
oct. 2023 1,5 -1,4 1,2 2,3 1,1
nov. 2023 0,6 -2,6 1,0 1,8 0,6
déc. 2023 0,0 4,1 0,2 1,3 0,6
janv. 2024 0,9 -5,9 0,2 0,9 -0,1
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Dans la construction, l’activité diminue en continu depuis plus d’un an. La baisse y est assez forte en octobre et novembre. La hausse apparente de décembre s’équilibre, suite à un effet de gestion, avec le mois de janvier 2024 (avertissement). Dans l’industrie et le tertiaire marchand, l’activité augmente également moins rapidement ce trimestre, jusqu’à une évolution quasi nulle en décembre. Ce phénomène de décroissance tout au long du trimestre se retrouve au niveau national pour ces deux secteurs.

Avertissement sur les heures rémunérées

Pour les mois de décembre 2023 et janvier 2024, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au même mois de l’année précédente, en forte augmentation en décembre 2023 et en forte baisse en janvier 2024. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entrainé, par rapport à l’année précédente, moins de congés en décembre 2023 et davantage en janvier 2024.

L’emploi salarié de nouveau à l’arrêt en fin d’année

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié est quasiment stable au quatrième trimestre, suivant la même tendance qu’au niveau national. Avec 2 000 emplois de plus qu’au trimestre précédent, il augmente faiblement, de 0,1 % en trois mois (figure 2).

Au terme de l’année 2023, le solde est positif avec la création de 18 400 emplois sur un total de 3,3 millions de salariés. La hausse annuelle s’élève ainsi à 0,6 %. Cette évolution est cependant la plus faible depuis 2015 (hors 2020 - crise sanitaire). Elle est près de trois fois moins importante qu’en 2022.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,4 100,3 100,4 100,4
2ᵉ trim. 2018 100,4 100,3 100,6 100,6
3ᵉ trim. 2018 100,3 100,2 100,5 100,5
4ᵉ trim. 2018 100,8 100,6 101,0 100,9
1ᵉ trim. 2019 101,3 101,1 101,6 101,5
2ᵉ trim. 2019 101,3 101,3 101,6 101,8
3ᵉ trim. 2019 101,7 101,7 102,1 102,2
4ᵉ trim. 2019 102,1 102,0 102,6 102,6
1ᵉ trim. 2020 99,8 100,2 99,6 100,2
2ᵉ trim. 2020 99,8 99,8 99,9 100,0
3ᵉ trim. 2020 102,1 101,8 102,4 102,2
4ᵉ trim. 2020 101,3 101,8 101,4 102,1
1ᵉ trim. 2021 102,3 102,6 102,6 103,2
2ᵉ trim. 2021 104,2 103,8 105,0 104,7
3ᵉ trim. 2021 105,1 104,6 106,0 105,6
4ᵉ trim. 2021 105,4 105,0 106,4 106,2
1ᵉ trim. 2022 105,7 105,3 106,8 106,6
2ᵉ trim. 2022 106,2 105,8 107,4 107,2
3ᵉ trim. 2022 106,7 106,2 107,9 107,7
4ᵉ trim. 2022 107,0 106,5 108,4 108,2
1ᵉ trim. 2023 107,2 106,7 108,6 108,4
2ᵉ trim. 2023 107,2 106,8 108,5 108,5
3ᵉ trim. 2023 107,6 107,1 108,9 108,8
4ᵉ trim. 2023 107,6 107,1 108,9 108,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Au dernier trimestre, l’emploi salarié privé et celui de la fonction publique sont stables et leurs effectifs s’élèvent respectivement à 2 595 000 et 670 000 personnes.

L’emploi stagne ou n’évolue que très faiblement ce trimestre dans les départements de la région. Sur l’année, l’évolution de l’emploi y est positive ou nulle. Les plus fortes hausses concernent la Savoie (+1,2 %), le Rhône et l’Ardèche (+0,9 %) ainsi que la Haute-Savoie (+0,8 %). Les autres ont une croissance annuelle inférieure ou égale à 0,5 %. Le Rhône, qui représente 30 % de l’emploi de la région, contribue à la moitié de son évolution en 2023.

L’intérim poursuit sa baisse fin 2023

Fin 2023, l’emploi intérimaire continue de baisser pour le quatrième trimestre d’affilée en Auvergne-Rhône-Alpes (-1,0 %), à un rythme comparable aux deux trimestres précédents après une baisse plus importante au premier trimestre (-2,7 %). Le nombre d’intérimaires s’établit à 108 500, soit un repli de 6 700 emplois sur l’année, légèrement moins marqué qu’en France (-5,8 %, contre -6,6 % au niveau national) (figure 3).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 102,5 100,9
2ᵉ trim. 2018 100,7 99,8
3ᵉ trim. 2018 100,7 99,7
4ᵉ trim. 2018 97,0 96,4
1ᵉ trim. 2019 100,7 100,1
2ᵉ trim. 2019 100,2 99,8
3ᵉ trim. 2019 100,1 99,2
4ᵉ trim. 2019 97,6 96,5
1ᵉ trim. 2020 60,0 59,6
2ᵉ trim. 2020 74,7 73,0
3ᵉ trim. 2020 90,7 88,7
4ᵉ trim. 2020 92,9 91,0
1ᵉ trim. 2021 96,6 93,7
2ᵉ trim. 2021 99,9 97,1
3ᵉ trim. 2021 101,0 98,0
4ᵉ trim. 2021 104,7 102,1
1ᵉ trim. 2022 105,0 100,9
2ᵉ trim. 2022 102,6 99,2
3ᵉ trim. 2022 103,4 100,7
4ᵉ trim. 2022 104,0 100,8
1ᵉ trim. 2023 101,2 98,7
2ᵉ trim. 2023 99,8 97,7
3ᵉ trim. 2023 98,9 95,7
4ᵉ trim. 2023 97,9 94,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le Rhône et l’Ardèche sont les deux seuls départements dont le nombre d’intérimaires augmente. Bien que le poids du Rhône dans l’intérim soit très important (36 % des emplois de ce type), son évolution (+1,6 %) ajoutée à celle, très forte, de l’Ardèche (+8,2 %) ne suffit pas à inverser la tendance régionale.

Dans l’industrie, l’emploi salarié continue d’augmenter, mais faiblement

Avec 512 400 emplois au quatrième trimestre 2023, l’industrie en Auvergne-Rhône-Alpes progresse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent (figure 4). Il s’agit d’une évolution comparable à celle observée au niveau national où la hausse atteint 0,3 %. Sur l’année 2023, la hausse de l’emploi dans l’industrie (+1,1 %) dépasse celle du tertiaire marchand hors intérim (+0,9 %), alors qu’en 2022, c’était l’inverse (respectivement +1,9 % et +2,5 %). L’emploi est ainsi en constante augmentation dans l’industrie depuis trois ans.

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 4e trimestre 2023 Évolution par rapport au 3e trimestre 2023 Évolution par rapport au 4e trimestre 2022 (en %)
En effectif En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 25 300 100 0,5 0,6 -2,0
Industrie 512 400 1 200 0,2 0,3 1,1
Construction 200 000 -400 -0,2 -0,2 -1,2
Tertiaire marchand hors intérim 1 436 600 300 0,0 -0,1 0,9
Intérim 108 500 -1 100 -1,0 -1,7 -5,8
Tertiaire non marchand 981 800 1 800 0,2 0,4 0,9
Ensemble 3 264 600 2 000 0,1 0,0 0,6
  • Note : Données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Champ : Emploi salarié total ; données corrigées des variations saisonnières.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au quatrième trimestre 2023, l’emploi évolue favorablement dans chaque secteur industriel, avec notamment une progression de 0,7 % pour les industries extractives et l’énergie. Ce secteur contribue à plus de 30 % de la création d’emploi dans l’industrie, alors même qu’il ne représente que 11 % de l’emploi industriel. Sur un an, la plus forte hausse des secteurs industriels concerne encore ce secteur avec une croissance de +2,6 %. La fabrication d’équipements électriques et électroniques, secteur surreprésenté dans la région (17 % de l’emploi industriel contre 13 % au niveau national), augmente de 1,7 % en 2023 et contribue, sur l’année, à 25 % de la croissance de l’emploi industriel. Ce trimestre, l’emploi reste stable dans le secteur de la fabrication des autres produits industriels. Sur un an, c’est le secteur industriel où l’emploi évolue le moins (+0,6 %). Alors même que ce secteur est surreprésenté dans la région (53 % des emplois contre 44 % au niveau national), sa contribution à la croissance annuelle n’est que de 29 %, alors qu’elle était au-dessus de 45 % en 2022.

La croissance trimestrielle de l’emploi industriel est faible dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Sur douze mois, le Rhône affiche la plus forte progression avec +2,0 %. L’Isère suit avec +1,7 %, soit 3 800 emplois supplémentaires à eux deux. Ces deux départements, 40 % de l’emploi industriel de la région à eux seuls, contribuent, sur 2023, à 67 % de sa croissance. La Drôme (+1,1 %), le Puy-de-Dôme (+1,5 %) et l’Ardèche (+1,4 %) maintiennent également une croissance notable de l’emploi industriel.

Le tertiaire marchand marque à nouveau le pas

Avec 1 436 600 emplois, le tertiaire marchand hors intérim marque à nouveau le pas, après un troisième trimestre plutôt dynamique où 6 500 emplois avaient été créés. Cette croissance nulle contribue à l’atonie globale de l’emploi régional (figure 5).

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,5 100,1 100,5 100,0
2ᵉ trim. 2018 100,9 100,5 100,9 99,6
3ᵉ trim. 2018 101,6 100,6 100,9 99,3
4ᵉ trim. 2018 102,2 100,9 101,6 99,7
1ᵉ trim. 2019 102,9 101,3 102,2 99,8
2ᵉ trim. 2019 103,1 101,6 102,2 99,9
3ᵉ trim. 2019 104,1 101,8 102,7 100,0
4ᵉ trim. 2019 104,8 102,0 103,7 100,1
1ᵉ trim. 2020 104,6 101,6 101,5 99,9
2ᵉ trim. 2020 106,0 101,2 101,0 99,1
3ᵉ trim. 2020 107,4 101,2 103,6 100,7
4ᵉ trim. 2020 108,8 101,1 101,1 101,1
1ᵉ trim. 2021 110,0 101,7 102,4 101,3
2ᵉ trim. 2021 110,5 102,2 106,4 101,5
3ᵉ trim. 2021 111,2 102,7 107,5 101,8
4ᵉ trim. 2021 111,7 103,0 108,1 101,6
1ᵉ trim. 2022 111,9 103,4 108,6 101,7
2ᵉ trim. 2022 112,1 104,0 109,7 101,9
3ᵉ trim. 2022 112,3 104,5 110,2 102,3
4ᵉ trim. 2022 112,2 105,0 110,8 102,2
1ᵉ trim. 2023 111,7 105,3 111,3 102,4
2ᵉ trim. 2023 111,3 105,5 111,3 102,5
3ᵉ trim. 2023 111,1 105,9 111,8 102,9
4ᵉ trim. 2023 110,9 106,2 111,8 103,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi tertiaire marchand excède de 0,9 % son niveau du quatrième trimestre 2022 : plus de deux emplois sur trois créés en 2023 dans la région l’ont été dans ce secteur (13 300 sur 18 400), alors qu’il ne représente que 44 % des emplois totaux. 2023 reste toutefois assez loin du niveau atteint en 2022 (+2,5 %) où près de 35 000 emplois avaient été créés. Au sein des services marchands, l’emploi salarié recule ce trimestre notamment dans l’hébergement-restauration et les activités immobilières avec une baisse de 1 %. En cumul de ces deux secteurs, la perte nette est de 2 000 emplois.

Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi se maintient ce trimestre grâce au secteur des activités scientifiques et techniques, qui a créé 2 400 emplois (+0,7 %). Sur un an, ces activités ont généré 6 800 emplois supplémentaires dans la région (+1,9 %). La même tendance s’observe au niveau national. Sur un an, elles contribuent à la moitié de la croissance de l’emploi tertiaire marchand hors intérim alors qu’elles n’en représentent que 25 %. Enfin, toujours au sein du tertiaire marchand, seules les activités immobilières perdent des emplois en 2023 (-3,6 %), soit 1 200 emplois en moins.

Dans les départements, l’emploi tertiaire n’évolue pas de manière très marquée ce trimestre. Seuls l’Ardèche (-0,5 %), l’Allier et la Loire (-0,4 %) reculent sensiblement. Sur l’année, cinq départements ont une croissance supérieure à 1 % : la Savoie (+1,7 %), le Cantal (+1,6 %), le Rhône et la Haute Savoie (+1,2 %), et l’Isère (+1,0 %).

Emploi dans la construction : une baisse plus modérée

Dans la région, le secteur de la construction continue de perdre des emplois, mais à un rythme moins important qu’aux trimestres précédents (-0,2 %). Sur un an, c’est le seul grand secteur à reculer (-2 300 emplois soit -1,2 %). La tendance baissière est continue tout au long de l’année 2023.

Avec 350 emplois de moins dans le département au quatrième trimestre (-1,1 %) et 1 100 sur un an (-3,4 %), l’Isère contribue fortement à la baisse de l’emploi régional dans la construction.

Le taux de chômage en très légère hausse

Au quatrième trimestre 2023, le taux de chômage localisé s’établit à 6,5 % en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 0,1 point de plus qu’au trimestre précédent (figure 6). Il augmente légèrement pour le troisième trimestre d’affilée. Sur une année, la hausse s’élève à +0,4 point. Ce taux de fin d’année est à peine au-dessus de celui de fin 2021 (6,4 %), mais reste inférieur à celui de fin 2019 (7,1 %).

Figure 6Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 8,9
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,8
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,3 8,3
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,9 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,9 7,9
4ᵉ trim. 2021 6,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 6,4 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,2 7,3
4ᵉ trim. 2022 6,1 7,1
1ᵉ trim. 2023 6,1 7,1
2ᵉ trim. 2023 6,2 7,2
3ᵉ trim. 2023 6,4 7,5
4ᵉ trim. 2023 6,5 7,5
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Le taux de chômage est stable ou quasi stable dans l’ensemble des départements de la région sauf en Haute-Savoie, où il augmente un peu (+0,2 point). Les taux les plus élevés concernent la Drôme (8,2 %), l’Allier et l’Ardèche (8,0 %) et la Loire (7,6 %).

Structurellement, dans la région, le taux de chômage est inférieur d’un point par rapport au niveau national, écart quasi constant au cours du temps.

La création d’entreprises reste dynamique

En Auvergne-Rhône-Alpes, 32 000 entreprises, tous secteurs et régimes confondus, sont créées au dernier trimestre 2023, soit près de 4 % de plus qu’au trimestre précédent. Au national, ce chiffre est stable (figure 7). Cependant, le suivi des créations d’entreprises étant encore perturbé (avertissement), ces données sont susceptibles d’être révisées.

Figure 7Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 99,3 99,8 106,3 104,4
2ᵉ trim. 2018 99,3 100,9 109,0 107,7
3ᵉ trim. 2018 97,3 98,8 110,8 108,6
4ᵉ trim. 2018 99,9 101,4 112,1 112,5
1ᵉ trim. 2019 103,1 107,3 130,0 123,3
2ᵉ trim. 2019 103,3 106,4 128,9 123,7
3ᵉ trim. 2019 103,7 105,7 130,9 126,3
4ᵉ trim. 2019 98,2 102,2 132,9 128,2
1ᵉ trim. 2020 95,2 97,9 126,5 118,8
2ᵉ trim. 2020 74,0 74,0 101,4 97,5
3ᵉ trim. 2020 108,2 112,3 154,4 150,4
4ᵉ trim. 2020 113,0 113,6 151,3 149,6
1ᵉ trim. 2021 114,7 116,5 151,7 156,0
2ᵉ trim. 2021 116,1 120,5 151,8 154,1
3ᵉ trim. 2021 116,9 115,2 149,8 145,2
4ᵉ trim. 2021 117,6 114,5 150,4 145,8
1ᵉ trim. 2022 114,8 116,6 156,1 153,3
2ᵉ trim. 2022 117,0 118,4 148,3 149,0
3ᵉ trim. 2022 121,9 120,7 153,5 153,9
4ᵉ trim. 2022 120,7 117,8 157,1 154,3
1ᵉ trim. 2023 96,9 106,8 142,2 146,5
2ᵉ trim. 2023 99,6 107,8 144,7 147,6
3ᵉ trim. 2023 104,3 109,9 150,6 156,0
4ᵉ trim. 2023 112,2 112,9 156,1 154,5
  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.
Avertissement sur les créations d’entreprises

Depuis le 1er janvier 2023, les formalités de création d'entreprises doivent obligatoirement s'effectuer sur le guichet électronique des formalités d'entreprises. Ce changement important fragilise temporairement le suivi mensuel des créations d'entreprises, en raison notamment d'une modification des délais d'enregistrement des déclarations dans le répertoire Sirene. Les évolutions des créations d'entreprises enregistrées sur les premiers mois de l'année 2023 doivent donc être interprétées avec une grande prudence.

Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles dans l'onglet Documentation de la version web de la publication nationale.

L’industrie se distingue avec une très forte croissance du nombre de créations d’entreprises, de l’ordre de 20 % en trois mois, et retrouve ainsi, avec 2 100 créations, un niveau proche du quatrième trimestre 2022. La construction suit cette tendance haussière (+10 %), mais le nombre de créations est loin du niveau atteint un an auparavant (-17 %). Les immatriculations dans le commerce augmentent également, mais dans une moindre mesure (+7 %). C’est le seul secteur où elles progressent franchement sur une année (+15 % par rapport à fin 2022). Dans les services, les créations, 60 % du total régional, restent stables ce trimestre et diminuent légèrement sur une année (-3 %).

Sur l’ensemble de l’année 2023, le nombre de nouvelles entreprises, tous régimes confondus, est moins élevé qu’en 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes (-4 %) et quasi stable au national.

L’engouement pour le régime du micro-entrepreneuriat ne se dément pas : 20 500 micro-entreprises sont créées au quatrième trimestre 2023, soit 64 % des créations, niveau équivalent au national. Sur l’année 2023, le nombre de créations sous ce régime progresse d’un peu plus de 2 %, contrastant avec la forte baisse du nombre d’immatriculations via les autres régimes (jusqu’à -13 %).

En Auvergne-Rhône-Alpes, entre janvier 2023 et décembre 2023, 6 600 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire (+38 % par rapport à 2022). Ce chiffre augmente constamment depuis octobre 2021 et retrouve son niveau de septembre 2017.

L’activité dans la construction se stabilise après deux ans de chute

Le contexte national continue d’être défavorable à la construction neuve. Du point de vue de l’offre, les coûts de production augmentent fortement sur l’année écoulée ; côté demande, la valeur des taux d’intérêts maintient le coût d’acquisition des logements à un niveau élevé pour les ménages.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de logements commencés progresse au quatrième trimestre 2023 (+12 %), mais reste à un niveau historiquement faible (figure 8). Il demeure en effet sous la barre des 10 000 logements commencés sur trois mois, sous laquelle il était tombé au trimestre précédent, pour la première fois depuis vingt ans. En moyenne, sur 2023, le recul du nombre de mises en chantier atteint 25 % dans la région, baisse comparable à celle du niveau national. Depuis le pic de construction de début 2022, la chute est de près de 40 %.

Les perspectives régionales de la construction restent moroses. Le nombre d’autorisations, indicateur avancé du nombre de futurs logements en chantier, poursuit sa décroissance en fin d’année. La baisse est de 24 % en moyenne sur l’année 2023, un résultat plus défavorable qu’au niveau national.

Figure 8Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Logements autorisés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 99,9 100,0 82,4 84,6
2ᵉ trim. 2018 91,6 97,2 89,5 89,4
3ᵉ trim. 2018 88,2 97,7 89,6 83,1
4ᵉ trim. 2018 91,7 93,0 82,7 88,1
1ᵉ trim. 2019 84,4 90,0 77,7 83,6
2ᵉ trim. 2019 97,2 94,9 77,3 80,8
3ᵉ trim. 2019 93,7 90,4 85,5 82,6
4ᵉ trim. 2019 103,5 102,6 80,9 84,5
1ᵉ trim. 2020 107,1 96,1 78,0 80,5
2ᵉ trim. 2020 57,4 58,7 77,8 69,1
3ᵉ trim. 2020 79,3 80,9 87,4 86,8
4ᵉ trim. 2020 87,8 94,5 84,9 81,6
1ᵉ trim. 2021 97,9 94,1 90,9 87,5
2ᵉ trim. 2021 93,8 97,8 89,5 88,1
3ᵉ trim. 2021 98,6 101,0 95,5 88,4
4ᵉ trim. 2021 105,1 98,8 87,8 89,1
1ᵉ trim. 2022 118,8 117,7 87,4 89,7
2ᵉ trim. 2022 110,2 109,3 83,5 83,5
3ᵉ trim. 2022 102,5 105,2 79,7 79,8
4ᵉ trim. 2022 73,9 76,0 81,0 81,7
1ᵉ trim. 2023 76,5 82,6 72,2 70,3
2ᵉ trim. 2023 78,9 77,7 64,7 65,7
3ᵉ trim. 2023 73,8 72,6 53,0 59,2
4ᵉ trim. 2023 66,2 78,3 59,6 58,2
  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 8Évolution du nombre de logements

  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

L’activité touristique résiste en fin d’année

Dans l’hôtellerie, le quatrième trimestre marque traditionnellement une baisse d’activité par rapport aux autres périodes de l’année : le nombre de nuitées y est inférieur d’environ 25 % (figure 9).

Cependant, le bilan de la fin d’année 2023 est positif : au dernier trimestre, 4,9 millions de nuitées sont comptabilisées dans les hôtels de la région, soit 0,5 % de plus qu’au même trimestre de 2022. Cette faible hausse est entièrement due à une présence plus importante de la clientèle étrangère, avec +12 % de nuitées par rapport à l’année précédente. À l’inverse, les nuitées des résidents diminuent de 2,5 %.

L’hôtellerie régionale présente, ce trimestre, un meilleur bilan qu’au national. En effet, avec 45,5 millions de nuitées en métropole, la fréquentation des hôtels recule de 3,3 %. La clientèle étrangère reste stable en un an, et celle des résidents cède 4,9 %.

Sur l’ensemble de l’année 2023, la fréquentation régionale des hôtels augmente de 2,8 % par rapport à 2022. Cette progression du nombre de nuitées est très comparable au plan national (2,6 %).

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de la fréquentation dans les hôtels ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes France
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,4 100,9
2ᵉ trim. 2018 100,6 101,2
3ᵉ trim. 2018 100,5 101,8
4ᵉ trim. 2018 100,9 102,1
1ᵉ trim. 2019 101,2 102,0
2ᵉ trim. 2019 101,8 102,6
3ᵉ trim. 2019 102,2 102,7
4ᵉ trim. 2019 103,0 103,0
1ᵉ trim. 2020 100,6 82,9
2ᵉ trim. 2020 80,7 58,9
3ᵉ trim. 2020 76,1 47,8
4ᵉ trim. 2020 64,1 33,6
1ᵉ trim. 2021 48,0 40,9
2ᵉ trim. 2021 55,9 47,9
3ᵉ trim. 2021 59,7 53,2
4ᵉ trim. 2021 70,3 64,6
1ᵉ trim. 2022 86,5 74,0
2ᵉ trim. 2022 98,4 90,1
3ᵉ trim. 2022 100,6 96,4
4ᵉ trim. 2022 101,8 99,5
1ᵉ trim. 2023 104,6 102,7
2ᵉ trim. 2023 105,5 104,0
3ᵉ trim. 2023 104,5 102,9
4ᵉ trim. 2023 104,5 102,1
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Le nombre d’heures rémunérées dans l’hébergement confirme la bonne tenue de l’activité touristique : il augmente de 3,3 % ce trimestre par rapport à la même période de l’année précédente, après 7,3 % au troisième trimestre. Ce secteur est particulièrement dynamique dans le Rhône (+11,8 %) et dans une moindre mesure en Ardèche, en Isère et dans le Cantal (autour de 4,5 %). L’activité diminue peu dans le Puy-de-Dôme et en Savoie (-0,2 % et -0,4 %). Dans la restauration, l’activité croît légèrement de 1,0 % en un an, après +1,5 % trois mois auparavant. La Haute-Loire et le Cantal progressent fortement (vers +7 %). L’activité se replie en Ardèche (-2,0 %).

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro à la traîne de l’économie mondiale

En 2023, les économies mondiales ont évolué en ordre dispersé. La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,5 % dans la zone euro, où l’activité est globalement étale depuis la fin 2022. L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et pâtit des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens publics. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Ces divergences conjoncturelles se prolongeraient début 2024.

Encadré 2 - Contexte national - La reprise se fait attendre

Au quatrième trimestre 2023, le PIB français est resté quasi stable (+0,1 %). La consommation des ménages s’est stabilisée tandis que l’investissement, des ménages comme des entreprises, a reculé. Le commerce extérieur a soutenu l’activité mais ce soutien provient, pour une large part, d’un phénomène de déstockage. L’épisode inflationniste s’estompe : l’inflation est tombée à +3,0 % sur un an en février 2024. L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année. Début 2024, le climat des affaires se situe un peu en deçà de sa moyenne de longue période. Les premières données disponibles pour janvier 2024 (notamment production industrielle et consommation des ménages) sont mal orientées et la croissance serait nulle au premier trimestre. L’amélioration de la consommation ne se traduirait dans la croissance qu’au printemps (+0,3 % prévu au deuxième trimestre 2024).

Publication rédigée par :Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde, Gregory Rabatel (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de Solidarité active (RSA), entré en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine, se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI créé en 1988) et à l'allocation parent isolé (API).

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le revenu garanti est calculé comme la somme :

  • d'un montant forfaitaire, dont le montant varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge,
  • d'une fraction des revenus professionnels des membres du foyer, fixée par décret à 62 %.

Si les ressources initiales du foyer sont inférieures au montant forfaitaire, la différence s'appelle le RSA socle. Le complément de revenu d'activité éventuel, égal à 62 % des revenus d'activité, s'appelle le RSA activité. Selon le niveau de ressources du foyer par rapport au montant forfaitaire et la présence ou non de revenus d'activité, un foyer peut percevoir une seule composante du RSA ou les deux.

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) « L’emploi reste bien orienté, grâce à l’industrie et aux services », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes no 40, janvier 2024.

(2) Bilan économique 2022 : « L’activité économique régionale résiste malgré les contraintes et les incertitudes », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes no 37, juin 2023.

(3) « La reprise se fait attendre - Note de conjoncture du 14 mars 2024 », Note de conjoncture nationale, Insee, mars 2024.

(4) « Au troisième trimestre 2023, l’emploi salarié est stable ou en légère hausse dans presque toutes les régions », Insee Informations rapides no 2, janvier 2024.

(5) « Au quatrième trimestre 2023, l’emploi salarié est quasi stable dans la majorité des régions », Informations rapides no 76, mars 2024.

(6) Tableau de bord de la conjoncture.