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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Mars 2024 · n° 41
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineL’économie néo-aquitaine peine à redémarrer Note de conjoncture régionale - 4e trimestre 2023

Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Au quatrième trimestre 2023, l’activité économique marque le pas en Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national. L’activité des entreprises ralentit encore et l’emploi salarié n’évolue pas. La dégradation du marché du travail depuis le deuxième trimestre se confirme en cette fin d’année. Toutefois, certains secteurs résistent mieux comme la fabrication de matériels de transport, les activités financières et d’assurance.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 41
Paru le :Paru le29/03/2024
L’économie néo-aquitaine peine à redémarrer.
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Activité ralentie et stabilité de l'emploi

En Nouvelle-Aquitaine, le dynamisme de l’activité des entreprises s'érode chaque trimestre depuis le début de l’année. En effet, au quatrième trimestre 2023, le nombre d’heures rémunérées progresse de 0,6 % par rapport à la même période de 2022 alors que la hausse était encore de 2,6 % au premier trimestre 2023. En France métropolitaine, la situation est la même avec une augmentation modérée au dernier trimestre (+0,9 %). Ce ralentissement s’explique par la fin de l’effet rebond associé à la sortie progressive des restrictions sanitaires, dont certaines sont encore en vigueur en 2022.

Dans la région, ce tassement concerne tous les grands secteurs. Dans l’industrie et les services, l’activité progresse encore mais moins rapidement qu’au cours des trimestres précédents. Elle n'évolue pas dans le commerce et recule légèrement dans la construction.

Comme au niveau national, l’emploi salarié reste stable en cette fin d’année. Les pertes d’emplois dans l’agriculture, la construction, le tertiaire marchand et l’intérim sont compensées par les gains dans l’industrie et surtout dans le tertiaire non marchand qui compte plus de 6 000 emplois de plus qu’au troisième trimestre (figure 1).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,7 100,1 100,8 100,0
2ᵉ trim. 2018 100,7 100,5 101,1 99,7
3ᵉ trim. 2018 101,5 100,5 101,0 99,3
4ᵉ trim. 2018 102,3 101,1 101,6 99,8
1ᵉ trim. 2019 103,1 101,5 102,4 99,9
2ᵉ trim. 2019 103,8 101,6 102,6 99,9
3ᵉ trim. 2019 104,8 101,9 103,0 100,0
4ᵉ trim. 2019 105,4 102,1 103,8 100,2
1ᵉ trim. 2020 105,3 101,8 102,8 100,0
2ᵉ trim. 2020 106,4 101,2 101,7 99,2
3ᵉ trim. 2020 107,8 101,5 104,3 101,0
4ᵉ trim. 2020 109,4 101,3 103,8 101,2
1ᵉ trim. 2021 111,0 101,6 105,2 102,0
2ᵉ trim. 2021 112,1 101,8 107,5 102,4
3ᵉ trim. 2021 113,3 102,4 108,7 102,6
4ᵉ trim. 2021 113,9 102,9 109,2 102,4
1ᵉ trim. 2022 114,3 103,1 110,1 102,7
2ᵉ trim. 2022 114,8 103,4 110,9 102,8
3ᵉ trim. 2022 115,4 103,7 111,4 102,8
4ᵉ trim. 2022 115,7 104,1 112,0 102,9
1ᵉ trim. 2023 115,3 104,3 112,4 103,1
2ᵉ trim. 2023 114,9 104,4 112,5 103,1
3ᵉ trim. 2023 114,5 104,8 112,8 103,1
4ᵉ trim. 2023 114,0 105,3 112,7 103,9
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Offres d’emploi et déclarations d’embauche en baisse

Après un léger sursaut le trimestre dernier, le nombre de déclarations d’embauche (hors intérim) diminue de nouveau au quatrième trimestre en Nouvelle-Aquitaine (-1 %). Ce recul provient de la baisse des déclarations d’embauche sous contrat de plus d’un mois (-4 % pour les CDD et -3 % pour les CDI), également observée au niveau national.

Parallèlement, le nombre d’offres d’emploi collectées par France Travail (ex Pôle emploi) est en forte contraction ce trimestre dans la région (-8 %), un repli plus important qu’au niveau national (-6 %).

Après le recul du nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C récurrent depuis la crise sanitaire, le renversement de tendance amorcé au troisième trimestre (+0,4 %) se confirme nettement avec 1,6 % d’inscrits supplémentaires au dernier trimestre (figure 2). Cette augmentation est supérieure en Nouvelle-Aquitaine à celle relevée au niveau national (+1,0 %). Dans la région, elle résulte de la forte hausse des entrées dans le dispositif, loin d'être compensée par la faible augmentation du nombre de sorties. Les demandeurs d’emploi demeurent néanmoins nettement moins nombreux qu’avant la crise sanitaire.

Figure 2Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,0 100,1
2ᵉ trim. 2018 99,9 100,2
3ᵉ trim. 2018 99,7 100,1
4ᵉ trim. 2018 99,9 99,9
1ᵉ trim. 2019 99,6 99,8
2ᵉ trim. 2019 98,9 99,1
3ᵉ trim. 2019 97,3 98,0
4ᵉ trim. 2019 96,4 97,1
1ᵉ trim. 2020 96,6 97,0
2ᵉ trim. 2020 102,9 102,9
3ᵉ trim. 2020 101,4 102,2
4ᵉ trim. 2020 100,0 101,6
1ᵉ trim. 2021 100,1 101,6
2ᵉ trim. 2021 99,0 100,7
3ᵉ trim. 2021 96,5 98,5
4ᵉ trim. 2021 94,0 95,7
1ᵉ trim. 2022 91,5 93,3
2ᵉ trim. 2022 89,4 91,8
3ᵉ trim. 2022 89,1 91,4
4ᵉ trim. 2022 88,7 90,8
1ᵉ trim. 2023 88,4 90,5
2ᵉ trim. 2023 87,7 90,1
3ᵉ trim. 2023 88,1 90,2
4ᵉ trim. 2023 89,5 91,1
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

Figure 2Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail

  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

La progression du nombre de demandeurs d’emploi concerne notamment les plus jeunes (+4 % pour les moins de 25 ans) et davantage les hommes que les femmes (respectivement +2 % et +1 %). Les demandeurs d’emploi de longue durée n’échappent pas à cette hausse généralisée ce trimestre alors que leur nombre régressait depuis 2 ans. La dégradation est un peu plus marquée pour les personnes n’ayant pas du tout travaillé sur la période considérée (catégorie A, +2 % par rapport au troisième trimestre), surtout pour les plus jeunes (+5 %).

Le taux de chômage progresse de 0,1 point ce trimestre par rapport au trimestre précédent, en Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national. Il s’établit dans la région à 6,6 % de la population active, soit un taux qui demeure inférieur à celui de la France métropolitaine (7,3 %).

Une petite éclaircie dans le ciel de la construction

Fin 2023, la situation du secteur de la construction s’améliore par rapport aux trois premiers trimestres avec, notamment, une augmentation du nombre de logements commencés en Nouvelle-Aquitaine (+12 %) alors qu’il est en baisse au niveau national (-2 %) (figure 3). Dans la région, la hausse concerne les logements individuels (+15 %) comme les collectifs ou en résidence (+8 %).

Figure 3Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Logements autorisés - Nouvelle-Aquitaine Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Nouvelle-Aquitaine Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 105,3 100,0 85,6 84,6
2ᵉ trim. 2018 103,8 97,2 91,2 89,4
3ᵉ trim. 2018 106,5 97,7 94,1 83,1
4ᵉ trim. 2018 103,6 93,0 99,8 88,1
1ᵉ trim. 2019 93,5 90,0 90,0 83,6
2ᵉ trim. 2019 110,5 94,9 95,1 80,8
3ᵉ trim. 2019 103,6 90,4 85,2 82,6
4ᵉ trim. 2019 117,3 102,6 92,0 84,5
1ᵉ trim. 2020 103,0 96,1 100,2 80,5
2ᵉ trim. 2020 60,7 58,7 79,9 69,1
3ᵉ trim. 2020 99,4 80,9 103,0 86,8
4ᵉ trim. 2020 109,2 94,5 85,5 81,6
1ᵉ trim. 2021 98,0 94,1 102,4 87,5
2ᵉ trim. 2021 102,4 97,8 98,3 88,1
3ᵉ trim. 2021 110,0 101,0 105,9 88,4
4ᵉ trim. 2021 107,9 98,8 103,4 89,1
1ᵉ trim. 2022 151,0 117,7 102,1 89,7
2ᵉ trim. 2022 107,8 109,3 95,3 83,5
3ᵉ trim. 2022 108,3 105,2 82,7 79,8
4ᵉ trim. 2022 86,1 76,0 89,6 81,7
1ᵉ trim. 2023 91,1 82,6 80,1 70,3
2ᵉ trim. 2023 91,5 77,7 71,4 65,7
3ᵉ trim. 2023 75,1 72,6 66,8 59,2
4ᵉ trim. 2023 75,9 78,3 74,7 58,2
  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 3Évolution du nombre de logements

  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Par ailleurs, le nombre de projets de logements collectifs ou en résidence repart à la hausse (+4 % par rapport au troisième trimestre). Toutefois, l’effet positif sur le total des autorisations de construire est limité (+1 %) par le nombre de projets de logements individuels qui ne cesse de décroître depuis le deuxième trimestre 2022. Au niveau national, le rebond de l’ensemble des logements autorisés est plus fort (+8 %) qu’au niveau régional.

En dépit de l’augmentation des mises en chantier ce trimestre, l’activité des entreprises du secteur est encore en retrait au quatrième trimestre par rapport à la même période de 2022 : le nombre d’heures rémunérées diminue de 0,5 %. De plus, la baisse régulière des effectifs depuis le début de l’année s’accentue au quatrième trimestre (-0,5 %).

La fabrication de matériels de transport toujours aussi dynamique

Au quatrième trimestre 2023, l’activité industrielle néo-aquitaine progresse légèrement, avec 0,4 % d’heures rémunérées de plus qu’au même trimestre de l’année précédente. L’industrie compte 0,5 % d’emplois salariés de plus qu’au trimestre précédent.

La croissance, modérée dans ce secteur, est toujours portée par la fabrication de matériels de transport dont le dynamisme depuis le début de l’année ne se dément pas au dernier trimestre : +8 % d’heures rémunérées en un an et +2 % d’effectifs supplémentaires par rapport au troisième trimestre 2023. Les « industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets, dépollution » participent également à l’évolution positive de l’ensemble de l’industrie avec une progression de l’activité de 3 % et des emplois de 1 %. L’essor de ces deux branches contrebalance le repli d’activité dans la « fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines », la « fabrication de denrées alimentaires, boisson, produits du tabac » et la « fabrication d’autres produits industriels ». Dans ces dernières, les effectifs évoluent peu.

Le tertiaire porté par les activités non marchandes

En Nouvelle-Aquitaine, l’activité dans le tertiaire progresse modérément au dernier trimestre 2023 avec une hausse de +0,8 % des heures rémunérées par rapport à la même période de l’année précédente et l’emploi salarié augmente peu. Ces évolutions masquent des disparités sectorielles.

Dans l’intérim, l’activité est stable par rapport à fin 2022 mais la diminution des effectifs observée chaque trimestre depuis le début de l’année se poursuit (figure 4).

Figure 4Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,8 100,9
2ᵉ trim. 2018 99,5 99,8
3ᵉ trim. 2018 100,7 99,7
4ᵉ trim. 2018 96,4 96,4
1ᵉ trim. 2019 100,8 100,1
2ᵉ trim. 2019 100,8 99,8
3ᵉ trim. 2019 100,7 99,2
4ᵉ trim. 2019 98,5 96,5
1ᵉ trim. 2020 58,5 59,6
2ᵉ trim. 2020 78,8 73,0
3ᵉ trim. 2020 92,4 88,7
4ᵉ trim. 2020 94,1 91,0
1ᵉ trim. 2021 99,7 93,7
2ᵉ trim. 2021 105,2 97,1
3ᵉ trim. 2021 104,3 98,0
4ᵉ trim. 2021 108,4 102,1
1ᵉ trim. 2022 106,3 100,9
2ᵉ trim. 2022 103,7 99,2
3ᵉ trim. 2022 104,5 100,7
4ᵉ trim. 2022 105,8 100,8
1ᵉ trim. 2023 102,3 98,7
2ᵉ trim. 2023 101,8 97,7
3ᵉ trim. 2023 99,4 95,7
4ᵉ trim. 2023 96,5 94,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

La progression de l’activité est plus marquée dans le tertiaire non marchand (+1,7 %) que dans le marchand hors intérim (+0,7 %). Les effectifs y sont également en augmentation alors qu’ils sont stables dans le tertiaire marchand hors intérim. Dans le commerce, l’activité et l’emploi salarié sont stables. Dans les services, le « transport et entreposage » subit un nouveau repli de son activité par rapport au dernier trimestre 2022 mais avec des effectifs stables. Les activités immobilières subissent également une nouvelle contraction des heures rémunérées et des emplois salariés. La plus forte réduction des effectifs concerne l’hébergement-restauration : -0,8 % soit 800 salariés de moins qu’au troisième trimestre.

Seules les activités financières et d’assurance renforcent leurs effectifs ce trimestre.

L’hôtellerie en manque de clientèle française

Au quatrième trimestre 2023, 3,2 millions de nuitées sont enregistrées dans les hôtels de Nouvelle-Aquitaine. La fréquentation est en baisse de 4 % par rapport au même trimestre de 2022, contre -3 % pour l’ensemble des établissements de France métropolitaine. Parmi les régions métropolitaines, seules l’Occitanie et la Corse connaissent une hausse de leur fréquentation. La fin d’année confirme ainsi la moindre attractivité constatée au cours de l’été en Nouvelle-Aquitaine.

Néanmoins, les hôtels de la région ont accueilli plus de touristes en provenance de l’étranger (+12 %), notamment du Royaume-Uni (+39 %) et de l’Espagne (+18 %). La clientèle étrangère représente ainsi 16 % de l’ensemble, soit 2 points de plus qu’en 2022. Cependant, elle n’arrive pas à compenser la baisse de fréquentation de la clientèle française de 6 %.

Le télétravail et les nouvelles technologies de communication rendant les déplacements professionnels moins indispensables, le nombre de nuitées de la clientèle d'affaires chute de 22 %. Celle-ci ne représente plus que 45 % de la fréquentation totale (-10 points). Ce recul est encore plus marqué dans l’hôtellerie urbaine autour de Bordeaux, Poitiers et Limoges.

Davantage de créations d’entreprises dans la construction

En Nouvelle-Aquitaine, le nombre de créations d’entreprises progresse de nouveau, de 2 % par rapport au troisième trimestre 2023. Il se rétracte un peu au niveau national (-1 %), cette baisse étant entièrement imputable aux services : les créations progressent dans le commerce-transports-hébergement-restauration, mais baissent dans les autres services. Dans la région, ces derniers ne connaissent pas la même désaffection.

Le nombre de créations augmente fortement dans la construction, que ce soit sous le régime de microentrepreneur ou sous la forme d’entreprise « classique ».

Le nombre de défaillances d’entreprises augmente encore au dernier trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022 (figure 5). Les niveaux de défaillance antérieurs à la crise sanitaire sont donc retrouvés, voire dépassés, en 2023.

Figure 5Défaillances d'entreprises

(indice base 100 en décembre 2017)
Défaillances d'entreprises ((indice base 100 en décembre 2017))
Nouvelle-Aquitaine France
déc. 2017 100,0 100,0
janv. 2018 99,3 99,1
févr. 2018 99,2 98,6
mars 2018 97,5 97,4
avr. 2018 97,6 97,6
mai 2018 96,4 96,7
juin 2018 97,9 96,7
juil. 2018 98,0 97,2
août 2018 98,4 97,7
sept. 2018 98,7 98,0
oct. 2018 99,8 99,0
nov. 2018 99,9 98,9
déc. 2018 101,4 99,0
janv. 2019 102,1 99,8
févr. 2019 102,5 99,7
mars 2019 103,0 99,3
avr. 2019 102,1 99,5
mai 2019 102,4 99,3
juin 2019 102,1 98,3
juil. 2019 102,5 98,3
août 2019 101,1 97,1
sept. 2019 100,7 96,3
oct. 2019 98,7 95,2
nov. 2019 97,7 94,3
déc. 2019 97,1 93,7
janv. 2020 94,0 91,5
févr. 2020 91,3 90,1
mars 2020 87,8 86,4
avr. 2020 83,4 80,8
mai 2020 78,9 76,0
juin 2020 75,7 73,5
juil. 2020 72,0 70,6
août 2020 71,0 69,7
sept. 2020 67,8 66,9
oct. 2020 64,1 63,3
nov. 2020 61,9 60,3
déc. 2020 58,0 57,2
janv. 2021 54,6 54,7
févr. 2021 51,5 51,6
mars 2021 50,9 51,4
avr. 2021 52,1 52,7
mai 2021 53,2 53,8
juin 2021 52,0 52,9
juil. 2021 51,5 51,5
août 2021 51,2 51,3
sept. 2021 51,3 50,4
oct. 2021 51,4 49,9
nov. 2021 51,2 49,9
déc. 2021 51,3 50,5
janv. 2022 53,5 51,5
févr. 2022 54,8 53,2
mars 2022 56,9 55,4
avr. 2022 58,7 57,5
mai 2022 61,0 59,3
juin 2022 63,7 61,5
juil. 2022 65,9 64,1
août 2022 67,4 65,3
sept. 2022 69,9 68,5
oct. 2022 73,3 71,1
nov. 2022 77,9 73,8
déc. 2022 80,6 75,7
janv. 2023 85,4 78,8
févr. 2023 88,0 81,1
mars 2023 91,3 84,0
avr. 2023 93,6 85,9
mai 2023 96,5 88,3
juin 2023 98,1 90,5
juil. 2023 100,8 92,3
août 2023 101,5 93,1
sept. 2023 103,3 94,8
oct. 2023 106,4 97,7
nov. 2023 107,4 100,3
déc. 2023 109,1 102,6
  • Notes : données mensuelles brutes au 23 févr. 2024, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 5Défaillances d'entreprises

  • Notes : données mensuelles brutes au 23 févr. 2024, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.
Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires de France. Elle conduit à enregistrer progressivement à France Travail l’ensemble des BRSA de ces territoires. Fin décembre 2023, cette expérimentation concerne environ 15 200 personnes dont 11 000 sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi. Les 18 territoires concernés se situent dans les départements de l’Aisne, la Somme, La Réunion, l’Yonne, l’Aveyron, le Nord, les Bouches-du-Rhône, la Creuse, la Côte-d’Or, l’Eure, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Rhône, les Vosges, les Pyrénées-Atlantiques et les Yvelines.

Des informations complémentaires sont disponibles sur la dernière publication Ouvrir dans un nouvel ongletDares Indicateurs.

Avertissement sur les créations d’entreprises

Depuis le 1er janvier 2023, les formalités de création d'entreprises doivent obligatoirement s'effectuer sur le guichet électronique des formalités d'entreprises. Ce changement important fragilise temporairement le suivi mensuel des créations d'entreprises, en raison notamment d'une modification des délais d'enregistrement des déclarations dans le répertoire Sirene. Les évolutions des créations d'entreprises enregistrées sur les premiers mois de l'année 2023 doivent donc être interprétées avec une grande prudence.

Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles dans l'onglet Documentation de la version web de la publication nationale.

Avertissement sur les heures rémunérées

Pour les mois de décembre 2023 et janvier 2024, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au même mois de l’année précédente, en forte augmentation en décembre 2023 et en forte baisse en janvier 2024. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entrainé, par rapport à l’année précédente, moins de congés en décembre 2023 et davantage en janvier 2024.

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro à la traîne de l’économie mondiale

En 2023, les économies mondiales ont évolué en ordre dispersé. La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,5 % dans la zone euro, où l’activité est globalement étale depuis la fin 2022. L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et pâtit des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens publics. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Ces divergences conjoncturelles se prolongeraient début 2024.

Encadré 2 - Contexte national - La reprise se fait attendre

Au quatrième trimestre 2023, le PIB français est resté quasi stable (+0,1 %). La consommation des ménages s’est stabilisée tandis que l’investissement, des ménages comme des entreprises, a reculé. Le commerce extérieur a soutenu l’activité mais ce soutien provient, pour une large part, d’un phénomène de déstockage. L’épisode inflationniste s’estompe : l’inflation est tombée à +3,0 % sur un an en février 2024. L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année. Début 2024, le climat des affaires se situe un peu en deçà de sa moyenne de longue période. Les premières données disponibles pour janvier 2024 (notamment production industrielle et consommation des ménages) sont mal orientées et la croissance serait nulle au premier trimestre. L’amélioration de la consommation ne se traduirait dans la croissance qu’au printemps (+0,3 % prévu au deuxième trimestre 2024).

Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié

Créations d’entreprises

Nomenclature

Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de Solidarité active (RSA), entré en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine, se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI créé en 1988) et à l'allocation parent isolé (API).

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le revenu garanti est calculé comme la somme :

  • d'un montant forfaitaire, dont le montant varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge,
  • d'une fraction des revenus professionnels des membres du foyer, fixée par décret à 62 %.

Si les ressources initiales du foyer sont inférieures au montant forfaitaire, la différence s'appelle le RSA socle. Le complément de revenu d'activité éventuel, égal à 62 % des revenus d'activité, s'appelle le RSA activité. Selon le niveau de ressources du foyer par rapport au montant forfaitaire et la présence ou non de revenus d'activité, un foyer peut percevoir une seule composante du RSA ou les deux.

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus