Insee Flash Bretagne · Février 2024 · n° 102

Un nombre de naissances historiquement bas en 2023

Au 1^er janvier 2024, la population bretonne est estimée à 3 453 000 habitants (figure 1), soit une augmentation de 20 100 habitants par rapport au 1^er janvier 2023. Cette hausse de la population, de 0,6 % en un an, est supérieure à la moyenne nationale (+0,3 %). Au niveau départemental, la croissance la plus élevée s’observe en Ille-et-Vilaine (+0,9 %) puis dans le Morbihan (+0,6 %). Elle se situe en deçà de la moyenne régionale dans le Finistère (+0,4 %) et les Côtes-d’Armor (+0,3 %).

L’augmentation de la population bretonne repose sur un solde migratoire positif. En effet, pour la 9^e année consécutive, le solde naturel est au contraire déficitaire, avec un nombre de décès supérieur à celui des naissances en Bretagne (figure 2). En 2023, ce déficit naturel se dégrade à nouveau par rapport à l’année précédente (-8 300 contre -8 050), la forte chute du nombre des naissances (-2 150) n’étant pas totalement compensée par celle des décès (-1 900).

Au niveau des départements, le déficit naturel observé dans les Côtes-d’Armor se résorbe légèrement en 2023 mais reste important (-3 450). Dans le Finistère et le Morbihan, il s’accentue (respectivement -3 700 et -2 900). L’Ille-et-Vilaine reste le seul département breton à présenter un solde naturel positif (+1 800), mais ce dernier est également en diminution.

En 2023, 28 900 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne, soit 2 150 de moins qu’en 2022 (-6,9 %). Si cette baisse s’inscrit dans une tendance durable depuis 2006, il s’agit néanmoins d’un niveau historiquement bas, situé en dessous de celui de 1941 (30 900 naissances dans la région), l’année avec le plus faible nombre de naissances du XX^e siècle. Ce recul est tout aussi marqué qu’au niveau national (-6,6 %).

La baisse du nombre de nouveaux-nés est supérieure à la moyenne régionale dans le Finistère (-8,7 %), dans le Morbihan (-8,6 %) et dans les Côtes-d’Armor (-7,7 %). L’Ille-et-Vilaine est le seul département où la diminution des naissances est plus contenue (-4,3 %).

Traduisant cette chute de la natalité, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,62 enfant par femme en Bretagne, au plus bas depuis 1993 (1,64). Il reste inférieur à celui de la France (1,68) (figure 3). À l’échelle départementale, la fécondité est la plus élevée dans le Morbihan avec 1,72 enfant par femme, devant les Côtes-d’Armor (1,68). L’indicateur conjoncturel de fécondité se situe en dessous de la moyenne régionale dans le Finistère et en Ille-et-Vilaine (respectivement 1,60 et 1,57).

En 2023, 37 200 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 1 900 personnes de moins qu’en 2022 (-4,9 %). Ce recul du nombre de décès est cependant moins important qu’au niveau national (-6,5 %).

Les différences entre départements bretons sont peu marquées. Ainsi, la baisse la plus importante s’observe dans les Côtes-d’Armor (-6,2 %), tandis que le nombre de décès est en repli de 4,5 % dans le Finistère et de 4,6 % dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine.

Le nombre de décès enregistrés chaque année dépend à la fois de la structure par âge de la population et des conditions de mortalité du moment. Alors que le vieillissement de la population engendre une tendance structurelle à la hausse du nombre de décès, un répit dans cette augmentation est observé en 2023 en raison de conditions sanitaires plus favorables que l’année précédente. Ainsi, la baisse des décès est particulièrement forte en juillet (-15,3 %) car en juillet 2022, la Bretagne avait dû faire face à de fortes vagues de chaleur. De même, la diminution du nombre de décès en décembre est nette (-16,1 %) car l’épidémie de grippe avait été plus virulente en décembre 2022.

En 2023, l’espérance de vie à la naissance se redresse en Bretagne après deux années de baisse. Celle des Bretonnes s’établit à 85,5 ans et celle des Bretons à 79,4 ans, en hausse respective de 0,5 et 0,8 an par rapport à 2022. Ces niveaux restent cependant inférieurs à la moyenne nationale (respectivement 85,7 et 80,0 ans).

Les gains d’espérance de vie en 2023 concernent tous les départements bretons. Les Bretilliens vivent toujours plus longtemps que les autres Bretons (86,5 ans pour les femmes et 80,9 ans pour les hommes). À l’opposé, les espérances de vie sont les plus faibles dans les Côtes-d’Armor (respectivement 84,7 et 78,5 ans).