Insee Analyses Guyane ·
Décembre 2023 · n° 67Les difficultés d’insertion sur le marché de l’emploi rencontrées par les immigrés
s’atténuent pour les descendants d’immigrés
En Guyane, l’origine géographique des immigrés se concentre principalement autour de trois pays : Haïti, le Brésil et le Suriname. Entre 2014 et 2019, le nombre d’immigrés âgés de 15 à 64 ans progresse un peu plus vite que l’ensemble de la population de 15 à 64 ans. Le faible niveau de formation initiale des immigrés complique leur insertion sur le marché du travail. De ce fait, ils cumulent un fort taux de chômage avec un niveau de sous-emploi élevé. L’accès à l’emploi est encore plus difficile pour les femmes immigrées. La situation tend à s’améliorer pour les natifs ayant au moins un parent immigré (descendants d’immigrés). Leur situation socio-économique est intermédiaire entre celle des immigrés et celle des personnes sans ascendance migratoire directe. Parmi les personnes en emploi, la part des non-salariés est plus importante pour les immigrés que pour le reste de la population.
- La population immigrée augmente plus fortement que le reste de la population
- Les immigrés sont moins souvent diplômés que les descendants d’immigrés
- Les descendants d’immigrés sont plus souvent actifs que les immigrés au-delà de 30 ans
- Les immigrés et descendants d’immigrés sont deux fois moins souvent en emploi que les personnes sans ascendance migratoire directe
- Les femmes immigrées sont plus souvent au chômage que les hommes
- Près de la moitié des femmes immigrées en emploi sont à temps partiel
- Encadré - Processus d’intégration des étrangers en Guyane
La population immigrée augmente plus fortement que le reste de la population
En Guyane routière, entre 2014 et 2019, la population de 15 à 64 ans progresse de 11 %. Dans le même temps, le nombre d’immigrés dans cette classe d’âge augmente de 16 %. Sur la période, la population immigrée représente 40 % de la population. Un guyanais sur cinq a au moins un parent immigré tandis que la part des guyanais sans ascendance migratoire directe est de 39 %.
En ce qui concerne les origines de ces populations immigrées résidant en Guyane. La République d’Haïti est le principal pays d’origine des immigrés résidant en Guyane, puisque 37 % des immigrés de 15 à 64 ans y sont nés, suivi du Suriname (26 %) et du Brésil (17 %). Les immigrés originaires des autres pays viennent majoritairement d’Amérique du Sud ou des Caraïbes et représentent 20 % des immigrés de 15 à 64 ans. Les immigrés vivant en Guyane sont âgés en moyenne de 40 ans, soit 6 ans de plus que l’âge moyen des guyanais nés français ou sur le territoire français.
En moyenne, les immigrés de 15 à 64 ans sont présents en Guyane depuis 19 ans (figure 1). Selon leur pays d’origine et leur sexe, la durée moyenne de présence des immigrés en Guyane varie : les hommes originaires du Suriname sont présents en moyenne depuis 26 ans, tandis que la durée moyenne de présence des femmes originaires d’Haïti est de 15 ans. Quel que soit le pays d’origine des immigrés, la durée moyenne de présence est plus élevée pour les hommes que pour les femmes (entre 1 et 4 ans de différence).
En Guyane, les femmes représentent 59 % de la population immigrée, avec une part encore plus marquée parmi les immigrés originaires du Brésil, où elles forment 64 % de ce groupe. Parmi les descendants d’immigrés, la part des femmes est de 53 % et de 49 % pour les femmes guyanaises sans ascendance migratoire directe.
tableauFigure 1 – Répartition, âge moyen et durée moyenne de présence en Guyane selon le pays de naissance
Pays | Part parmi les immigrés | Age moyen (en année) | Durée moyenne de présence (en année) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Ensemble | Hommes | Femmes | Ensemble | Hommes | Femmes | Ensemble | |
Haïti | 38 | 36 | 37 | 41 | 39 | 40 | 16 | 15 | 15 |
Surinam | 26 | 26 | 26 | 40 | 38 | 39 | 26 | 22 | 24 |
Brésil | 15 | 18 | 17 | 39 | 39 | 39 | 21 | 19 | 20 |
Autres | 21 | 20 | 20 | 42 | 40 | 41 | 22 | 18 | 19 |
- Lecture : 38 % des hommes immigrés sont originaires d’Haïti et ils sont en moyenne présents en Guyane depuis 16 ans.
- Champ : personnes immigrées âgées de 15 à 64 ans résidant en ménages ordinaires en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête emploi en continu de 2014 à 2019.
Les immigrés sont moins souvent diplômés que les descendants d’immigrés
La part des immigrés possédant un diplôme au moins équivalent au CAP ou BEP est deux fois plus faible (figure 2) que celle des descendants d’immigrés (23 % et 42 %). La poursuite des études de ces derniers les mène plus fréquemment vers l’obtention d’un diplôme supérieur ou égal au bac, 26 % contre 13 % pour les immigrés. Le niveau d’études des descendants d’immigrés est toutefois inférieur à celui des guyanais sans ascendance migratoire directe. Ces derniers sont en effet 69 % à posséder au moins un diplôme de niveau CAP ou équivalent, et la moitié est titulaire d’un diplôme supérieur ou égal au bac.
Au sein de la population immigrée, ceux originaires d’Haïti, du Suriname et du Brésil sont moins souvent diplômés (81 %) que ceux originaires des autres pays (62 %). Un quart des immigrés provenant d’autres pays qu’Haïti, le Suriname et le Brésil sont titulaires d’un diplôme supérieur ou égal au bac.
tableauFigure 2 – Répartition par niveau de diplôme selon le pays d’origine
Origine | Peu ou pas diplômés | CAP-BEP | Supérieur ou égal au bac | |
---|---|---|---|---|
Immigrés | Nés en Haïti | 82 | 9 | 9 |
Nés au Surinam | 80 | 12 | 8 | |
Nés au Brésil | 82 | 7 | 11 | |
Nés dans un autre pays | 62 | 12 | 26 | |
Ensemble des immigrés | 77 | 10 | 13 | |
Non immigrés | Descendants d’immigrés | 58 | 16 | 26 |
Sans ascendance migratoire directe | 31 | 20 | 49 |
- Lecture : Parmi les immigrés nés au Brésil âgés de 15 à 64 ans, 82 % sont peu ou pas diplômés.
- Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans résidant en ménages ordinaires en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête emploi en continu de 2014 à 2019.
graphiqueFigure 2 – Répartition par niveau de diplôme selon le pays d’origine
Les descendants d’immigrés sont plus souvent actifs que les immigrés au-delà de 30 ans
Sept personnes de 15 à 64 ans sans ascendance migratoire directe sur dix (71 %) sont actives, contre 49 % pour les immigrés et 43 % pour les descendants d’immigrés (figure 3). Pour ces derniers, le faible taux d’activité s’explique par la structure de la population : trois quarts des descendants d’immigrés ont entre 15 et 29 ans, un âge où la poursuite des études est un enjeu important. En outre, ils font des études plus longues, et entrent plus tardivement sur le marché du travail que les immigrés. Au-delà de 30 ans, les descendants d’immigrés affichent un taux d’activité supérieur à celui des immigrés. Le taux d’activité des descendants d’immigrés est supérieur de 22 points à celui des immigrés pour les 30 à 49 ans et de 13 points pour les 50 à 64 ans. Ces taux d’activité se rapprochent de ceux sans ascendance migratoire directe : un écart de 8 points dans la tranche d’âge de 30 à 49 ans et de 10 points parmi les 50 à 64 ans.
La moitié des femmes de 15 à 64 ans sont actives en Guyane, contre 64 % des hommes. Parmi les immigrés, l’écart entre les hommes et les femmes est important (20 points) et plus particulièrement pour les immigrés du Suriname (28 points). Cet écart est de 7 points pour les descendants d’immigrés et de 8 points pour les personnes sans ascendance migratoire directe.
tableauFigure 3 – Répartition par statut d’activité selon le pays d’origine
Origine | En emploi | Au chômage | Dans le halo autour du chômage | Inactifs hors halo | |
---|---|---|---|---|---|
Immigrés | Nés en Haïti | 28 | 20 | 30 | 22 |
Nés au Surinam | 25 | 15 | 36 | 24 | |
Nés au Brésil | 34 | 20 | 20 | 26 | |
Nés dans un autre pays | 49 | 11 | 16 | 24 | |
Ensemble des immigrés | 32 | 17 | 27 | 24 | |
Non immigrés | Descendants d’immigrés | 31 | 12 | 17 | 40 |
Sans ascendance migratoire directe | 63 | 8 | 8 | 21 |
- Lecture : Parmi les immigrés nés en Haïti, 28 % sont en emploi, 20 % sont au chômage, 30 % sont dans le halo autour du chômage et 22 % sont inactifs hors halo.
- Champ : population âgée de 15 à 64 ans résidant en ménages ordinaires en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête emploi en continu de 2014 à 2019.
graphiqueFigure 3 – Répartition par statut d’activité selon le pays d’origine
Les immigrés et descendants d’immigrés sont deux fois moins souvent en emploi que les personnes sans ascendance migratoire directe
En Guyane, 44 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont en emploi. Cette proportion masque des écarts notables selon les populations. En effet, deux tiers des guyanais sans ascendance migratoire directe sont en emploi, contre seulement un tiers des immigrés et des descendants d’immigrés. Les personnes originaires du Suriname sont celles qui ont le plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail : seules 25 % d’entre elles travaillent. Parmi les immigrés originaires d’Haïti et du Brésil les taux d’emploi sont respectivement de 28 % et 34 %. Les immigrés originaires d’autres pays sont mieux insérés sur le marché du travail, avec la moitié d’entre eux en emploi.
Parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, les femmes occupent moins souvent un emploi que les hommes (38 % contre 52 %). Cet écart est encore plus élevé pour les immigrés : 25 % des femmes immigrées ont un emploi contre 44 % des hommes. Le plus faible écart est entre les hommes et les femmes en Haïti (12 points). Il se creuse pour les originaires du Suriname et du Brésil (25 points).
Parmi les descendants d’immigrés ainsi que parmi les personnes sans ascendance migratoire directe l’écart du taux d’emploi entre hommes et femmes est plus faible (7 points).
Les femmes immigrées sont plus souvent au chômage que les hommes
Sur la période 2014-2019, 21 % des guyanais sont au chômage au sens du bureau international du travail. Parmi les personnes âgées de 15 ans et plus, le taux de chômage des femmes est supérieur de 5 points à celui des hommes. L’écart est de 13 points entre les hommes et les femmes immigrés, de 5 points parmi les descendants immigrés et de 1 point parmi les personnes sans ascendance migratoire directe. La population immigrée connaît un taux de chômage particulièrement élevé (34 %), trois fois supérieur à celui des guyanais sans ascendance migratoire directe (11 %). Les descendants d’immigrés ont un taux de chômage élevé avec 27 % d’entre eux en situation de chômage. Les immigrés originaires d’Haïti, du Suriname et du Brésil, sont plus souvent en situation de chômage (39 %). Les immigrés originaires d’autres pays, majoritairement d’Amérique du Sud ou des Caraïbes, connaissent un taux de chômage deux fois plus faible que les immigrés des trois principaux pays d’immigration (18 %). Deux chômeurs sur trois en Guyane sont à la recherche d’un emploi depuis au moins un an. En particulier, le chômage de longue durée concerne les trois quarts des chômeurs immigrés.
Certaines personnes, proches du chômage, ne remplissent pas l’ensemble des critères au sens du BIT pour être classées dans cette catégorie : elles constituent le halo autour du chômage. Cela représente 8 % des guyanais de 15 à 64 ans sans ascendance migratoire directe.
Un quart des immigrés âgés de 15 à 64 ans sont dans le halo, contre 17 % des descendants d’immigrés. Les femmes sont une nouvelle fois surreprésentées, en particulier les étrangères originaires du Suriname, puisque 42 % d’entre elles aimeraient travailler mais ne sont pas comptabilisées dans le chômage.
Près de la moitié des femmes immigrées en emploi sont à temps partiel
En Guyane, 17 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel. Les femmes sont deux fois plus souvent concernées que les hommes : elles occupent les deux tiers des emplois à temps partiel. Près de la moitié des femmes immigrées sont à temps partiel (44 %). Le recours au temps partiel diminue chez les descendants d’immigrés mais reste plus fréquent que pour les personnes sans ascendance migratoire directe.
Le sous-emploi touche davantage les travailleurs immigrés (20 %) que les guyanais sans ascendance migratoire directe (5 %). Les descendants d’immigrés, lorsqu’ils travaillent, sont plus souvent en sous-emploi que les travailleurs sans ascendance migratoire directe mais moins souvent que les immigrés. Les femmes immigrées, plus fréquemment à temps partiel se retrouvent mécaniquement les plus affectées par le sous-emploi (28 %).
L’emploi non salarié couvre 14 % des emplois en Guyane. La part des personnes non salariées parmi les personnes en emploi est plus importante pour les immigrés (23 %) que pour leurs descendants (16 %) et pour les personnes sans ascendance migratoire directe (9 %). Cette répartition entre salariés et non-salariés parmi les travailleurs immigrés résulte principalement du faible nombre de salariés et non d’une dynamique entrepreneuriale. De plus, ayant des difficultés à accéder aux emplois salariés, les immigrés optent souvent soit pour le statut d’auto-entrepreneur, soit pour une organisation informelle de leur activité.
En Guyane, les trois fonctions publiques (État, collectivités locales et hôpitaux publics) représentent une part importante du marché de l’emploi (39 %). La moitié des personnes sans ascendance migratoire directe travaillent dans la fonction publique (figure 4). Du fait des conditions d’accès aux emplois statutaires de la fonction publique, les personnes n’ayant pas la nationalité d’un des pays de l’Union européenne ne peuvent occuper que des postes de contractuels, hormis les emplois de professeur d’université, de maître de conférences ou de médecin hospitalier. La part de la fonction publique dans l’emploi des personnes immigrées n’est ainsi que de 18 %. Les descendants d’immigrés sont presque aussi souvent (39 %) en emploi dans la fonction publique que les personnes sans ascendance migratoire directe.
En Guyane, un tiers des emplois sont concentrés dans dix métiers (figure 5). Parmi les personnes travaillant dans la maîtrise des magasins, deux tiers sont immigrées. Cette famille professionnelle regroupe les gérants et responsables de petits commerces, ainsi que les responsables d’un secteur de magasin de grande surface. Les immigrés sont très présents dans le métier d’agent d’entretien (42 %). Un tiers des agents de sécurité et de surveillance sont immigrés. Les immigrés sont également présents dans le métier d’aide-soignant.
tableauFigure 4 – Statut d’emploi selon le sexe et l’origine
Origine | Part des non salariés dans l’emploi | Part de la fonction publique dans l’emploi | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Ensemble | Hommes | Femmes | Ensemble | |
Immigrés | 25 | 20 | 23 | 13 | 26 | 18 |
Descendants d’Immigrés | 19 | 12 | 16 | 33 | 47 | 39 |
Sans ascendance migratoire directe | 12 | 7 | 9 | 41 | 59 | 50 |
Ensemble | 17 | 11 | 14 | 32 | 48 | 39 |
- Lecture : 17 % des hommes en emploi sont non salariés et 32 % travaillent dans la fonction publique.
- Champ : personnes en emploi âgées de 15 à 64 ans résidant en ménages ordinaires en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête emploi en continu de 2014 à 2019.
tableauFigure 5 – Part des dix principaux métiers en Guyane selon l’origine
Métiers | Part du métier dans l’emploi total en Guyane | Immigrés | Descendants d’Immigrés | Sans ascendance migratoire directe |
---|---|---|---|---|
Agent d’entretien y compris fonction publique | 7,2 | 3,0 | 1,0 | 3,2 |
Employé des services au public | 5,1 | 0,2 | 1,1 | 3,8 |
Professeurs du secondaire | 4,9 | 0,5 | 0,5 | 3,9 |
Professeurs des écoles | 4,4 | 0,5 | 0,5 | 3,4 |
agents de sécurité et de l’ordre public (hors cadres) | 3,3 | 0,4 | 0,5 | 2,4 |
Maîtrise des magasins | 2,3 | 1,5 | 0,4 | 0,4 |
Autres cadres B de la fonction publique | 2,2 | 0,1 | 0,3 | 1,8 |
Aides-soignants (privé et public) | 2,1 | 0,5 | 0,5 | 1,1 |
Infirmiers | 2,0 | 0,2 | 0,5 | 1,3 |
Agents de sécurité et de surveillance | 1,6 | 0,6 | 0,3 | 0,7 |
- Note : le total de la part des métiers ne fait pas 100 %, seuls les 10 principaux métiers en Guyane sont représentés.
- Lecture : 7,2 % des emplois sont des postes d’agents d’entretien et les immigrés agents d’entretien représentent 3 % de l’ensemble des emplois en Guyane.
- Champ : personnes en emploi âgées de 15 à 64 ans résidant en ménages ordinaires en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête emploi en continu de 2014 à 2019.
graphiqueFigure 5 – Part des dix principaux métiers en Guyane selon l’origine
Encadré - Processus d’intégration des étrangers en Guyane
L’intégration des étrangers est un processus complexe qui nécessite de mobiliser simultanément logement, santé, emploi, mobilité et compétences linguistiques. Pour les aider à entrer dans ce processus, les personnes immigrées étrangères obtenant leur premier titre de séjour signent auprès de l’Office français de l’Immigration (OFII) un contrat d’intégration républicaine (CIR). Le signataire s'engage dans un parcours personnalisé comprenant une formation civique et, le cas échéant, une formation linguistique et des orientations vers des partenaires chargés de les accompagner à poursuivre leur insertion dans toutes les dimensions. L'accompagnement peut se présente sous forme d'appui à la définition d'un projet professionnel, de formations linguistiques complémentaires, d'accompagnement juridique, l'aide à la mobilité, etc.
La maîtrise de la langue française est un axe privilégié de la politique d'intégration. Ainsi, les étrangers doivent valider le niveau A1 du cadre européen commun de référence pour les langues (CERCL) pour prétendre à un titre pluriannuel, A2 pour déposer une demande de titre résident. Les bénéficiaires de la protection internationale bénéficient d'emblée d’un titre de séjour pluriannuel : 10 ans pour les réfugiés, 4 ans pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire.
Ces actions sont financées par l’État et mises en œuvre par des partenaires associatifs ou publics. La Direction générale de la cohésion et des populations (DGCOPOP) assure le suivi de ces actions et pilote la politique d’hébergement et du logement. Le service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO), guichet unique de "la rue au logement", met en adéquation les besoins des ménages et l'offre disponible. Ceci permet de proposer aux personnes en situation d’urgence, sur le moyen terme ou de manière pérenne, des solutions d’hébergement ou de logement accompagné et adapté.
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Sources
L’enquête Emploi en Continu (EEC) est la seule source fournissant une mesure des concepts d’activité, chômage, emploi et inactivité tels qu’ils sont définis par le Bureau International du Travail (BIT). Elle a lieu en continu toutes les semaines de l’année en France métropolitaine, mais également depuis le 1er janvier 2014, dans les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion), à l’exception de Mayotte. Pour garantir la robustesse des données, la méthode employée pour cette étude a consisté à empiler des données issues des enquêtes emploi en continu sur six années consécutives, de 2014 à 2019. Les années postérieures n’ont pas été retenues, notamment pour cause de la Covid-19 en 2020 et d’une rupture de séries suite à la refonte de l’enquête emploi en 2021.
Définitions
Immigré
Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangères et immigrées ne se recoupent que partiellement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente, un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient Français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique d’un immigré.
Population active
La population active regroupe les personnes en emploi et les personnes au chômage.
Chômage
Le chômage représente l'ensemble des personnes de 15 ans et plus, privées d'emploi et en recherchant un. Sa mesure est complexe. Les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir, ce qui amène souvent à parler d'un « halo » autour du chômage. Il y a en France deux sources statistiques principales sur le chômage : les statistiques mensuelles du Ministère du travail, élaborées à partir des fichiers de demandeurs d'emploi enregistrés par Pôle Emploi et l'enquête Emploi de l'Insee, qui mesure le chômage au sens du BIT.
Sous-emploi
Le sous-emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi. Sont aussi incluses les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude, pour cause de chômage partiel par exemple, qu’elles travaillent à temps plein ou à temps partiel.
Guyane routière
À compter de 2019, les communes suivantes sont couvertes par l’enquête EEC : Apatou, Cayenne, Kourou, Macouria, Matoury, Mana, Montsinéry-Tonnegrande, Remire-Montjoly, Roura, Saint-Georges, Saint-Laurent du Maroni et Sinnamary. De 2014 à 2018 les communes Awala-Yalimapo, Iracoubo et Regina sont également couvertes.
Descendant d’immigré
Un descendant d’immigré est une personne née en France dont au moins un des 2 parents est immigré.
Personne sans ascendance migratoire directe
Les personnes sans ascendance migratoire directe sont les personnes qui ne sont ni immigrées, ni descendantes d'immigrés.
Taux d’activité
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs et l’ensemble de la population correspondante. Il peut être calculé sur l’ensemble de la population d’un pays, mais on se limite le plus souvent à la population âgée de 15 à 64 ans, ou à une sous‑catégorie de la population (femmes de 25 à 29 ans par exemple).
Halo
Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui, soit recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent mais souhaitent travailler, qu’elles soient disponibles ou non. Le halo regroupe donc les personnes inactives au sens du BIT (ni en emploi, ni au chômage), mais proches du marché du travail.
Pour en savoir plus
(1) « L'essentiel sur les immigrés et les étrangers ». Chiffres-clés, juillet 2023.
(2) Cornut M., Mével E., « En 2022, l’emploi progresse et occupe quatre guyanais sur dix ». Insee flash Guyane no 173, juin 2023.
(3) « Immigrés et descendants d’immigrés en France ». Insee Références, édition 2023, mars 2023.
(4) Cornut M., Mével E., « En Guyane, les difficultés sur le marché de l’emploi persistent ». Insee Flash Guyane no 159,octobre 2022.
(5) « Ouvrir dans un nouvel ongletIntégration des immigrés sur le marché du travail ». Infos migrations no 101, mai 2021.
(6) Minni C., Okba M. « Ouvrir dans un nouvel ongletL’emploi et chômage des immigrés en 2011 ». Dares analyses, no 077, 2012.