Insee Flash Ile-de-France ·
Décembre 2023 · n° 91Populations légales au 1er janvier 2021 : 12 317 279 habitants en Île-de-France
Au 1er janvier 2021, 12 317 279 personnes vivent en Île-de-France. Entre 2015 et 2021, la population a augmenté en moyenne de plus de 39 000 personnes par an, soit une hausse annuelle moyenne de 0,3 %, semblable à celle observée en France métropolitaine. La croissance démographique francilienne est liée au fort excédent des naissances sur les décès. En revanche, le nombre de départs des habitants de la région est toujours largement supérieur à celui des arrivées, En six ans, la population augmente fortement en Seine-Saint-Denis, dans l’ouest de la Seine-et-Marne et dans l’est du Val-d’Oise. En revanche, elle diminue à Paris et dans quelques territoires aux franges de la région.
- L’Île-de-France, la région la plus peuplée de France
- Une population en baisse à Paris, mais en forte croissance en Seine-Saint-Denis
- Une croissance démographique modérée dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines
- Un dynamisme démographique plus soutenu au nord et à l’est de Paris
- Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population
L’Île-de-France, la région la plus peuplée de France
Au 1er janvier 2021, 12 317 279 personnes vivent en Île-de-France (figure 1). Il s’agit de la région française la plus peuplée, représentant 18 % de la population de France (hors Mayotte).
Entre 2015 et 2021 (encadré), la région gagne en moyenne 39 200 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,3 %. Le rythme est inférieur à celui observé entre 2010 et 2015 (+0,5 % par an).
Semblable à la moyenne nationale, le rythme de croissance démographique de l’Île-de-France est inférieur à celui des régions métropolitaines les plus dynamiques : Corse (+1,0 %), Occitanie (+0,7 %), Pays de la Loire (+0,6 %) ou Auvergne-Rhône-Alpes et Bretagne (+0,5 %). En revanche, la population est stable dans les Hauts‑de‑France, le Grand Est, en Normandie, Centre‑Val de Loire et Bourgogne‑Franche‑Comté.
En Île-de-France, la croissance démographique résulte exclusivement d’un fort excédent des naissances sur les décès, en lien avec la jeunesse des Franciliens. Le solde naturel contribue à faire augmenter la population de 0,8 % en moyenne annuelle, soit un rythme quatre fois plus soutenu qu’en France. Mais le solde migratoire apparent, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs dans la région, est toujours largement déficitaire, faisant diminuer la population de 0,5 % par an.
Comme en France, la contribution du solde naturel à la croissance démographique diminue en Île-de-France. Cela tient, d’une part, à un plus grand nombre de décès en lien avec l’épidémie de Covid-19 en fin de période et, d’autre part, à un recul des naissances. Inversement, le déficit migratoire se creuse et contribue également au ralentissement de la croissance. En effet, chaque année, les arrivées dans la région sont moins nombreuses que les départs. Ces derniers peuvent être motivés par le coût élevé du logement en Île-de-France ou par la recherche d’un autre cadre de vie.
tableauFigure 1 – Évolution de la population en Île-de-France
Territoire | Population municipale | Variation annuelle moyenne 2015-2021 (en %) | Variation annuelle moyenne 2010-2015 (en %) | |||||
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1er janvier 2015 | 1er janvier 2021 | Totale | Part due au solde naturel | Part due au solde migratoire | Totale | Part due au solde naturel | Part due au solde migratoire | |
Paris | 2 206 488 | 2 133 111 | -0,6 | 0,6 | -1,2 | -0,3 | 0,7 | -1,0 |
Hauts-de-Seine | 1 601 569 | 1 635 291 | 0,3 | 0,8 | -0,4 | 0,4 | 1,0 | -0,6 |
Seine-Saint-Denis | 1 592 663 | 1 668 670 | 0,8 | 1,2 | -0,4 | 0,9 | 1,3 | -0,4 |
Val-de-Marne | 1 372 389 | 1 415 367 | 0,5 | 0,8 | -0,3 | 0,7 | 1,0 | -0,3 |
Petite couronne | 4 566 621 | 4 719 328 | 0,5 | 0,9 | -0,4 | 0,6 | 1,1 | -0,4 |
Seine-et-Marne | 1 390 121 | 1 438 100 | 0,6 | 0,7 | -0,1 | 1,0 | 0,8 | 0,1 |
Yvelines | 1 427 291 | 1 456 365 | 0,3 | 0,6 | -0,3 | 0,3 | 0,8 | -0,5 |
Essonne | 1 276 233 | 1 313 768 | 0,5 | 0,8 | -0,3 | 1,0 | 0,9 | 0,1 |
Val-d'Oise | 1 215 390 | 1 256 607 | 0,6 | 1,0 | -0,4 | 0,7 | 1,1 | -0,3 |
Grande couronne | 5 309 035 | 5 464 840 | 0,5 | 0,8 | -0,3 | 0,7 | 0,9 | -0,2 |
Île-de-France | 12 082 144 | 12 317 279 | 0,3 | 0,8 | -0,5 | 0,5 | 0,9 | -0,4 |
France métropolitaine | 64 300 821 | 65 505 213 | 0,3 | 0,2 | 0,1 | 0,5 | 0,4 | 0,1 |
France hors Mayotte | 66 190 280 | 67 408 052 | 0,3 | 0,2 | 0,1 | 0,5 | 0,4 | 0,1 |
- Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
- Lecture : la population francilienne s’accroît entre 2015 et 2021 de 0,3 % par an. La progression est identique en France métropolitaine.
- Source : Insee, recensements de la population 2010, 2015 et 2021.
Une population en baisse à Paris, mais en forte croissance en Seine-Saint-Denis
À Paris, la population continue de baisser, et ce depuis 2012. Ainsi, entre 2015 et 2021, la capitale a perdu en moyenne 12 200 habitants par an, soit une baisse de 0,6 % en moyenne par an. Cette diminution s’explique par le creusement du déficit migratoire apparent (-1,2 % par an contre -1,0 % entre 2010 et 2015), conjugué à une relative stabilité du taux du solde naturel.
A contrario, la population s’accroît dans les autres départements franciliens. La Seine-Saint-Denis est le plus dynamique sur le plan démographique : elle gagne chaque année 12 700 habitants (soit +0,8 % par an) du fait d’un solde naturel très élevé (+1,2 % – faisant partie des plus élevés de France métropolitaine), lié à la jeunesse de sa population. Sa croissance démographique est proche de celle observée sur la période 2010-2015 en raison d’une stabilité des soldes naturel et migratoire.
Dans le Val-d’Oise, le solde naturel conserve son niveau élevé de 2010-2015 (+1,0 % par an) et contribue à soutenir le dynamisme démographique du département (+0,6 %). En Seine-et-Marne, la hausse de la population est de même ampleur en raison d’un solde migratoire apparent à peine déficitaire (-0,1 %), le plus faible de la région. En cumul, le nombre d’habitants progresse chaque année de 14 900 dans ces deux départements de grande couronne. Dans l’Essonne, la croissance démographique (+0,5 % par an) s’est réduite de moitié par rapport à la période 2010-2015 du fait d’un solde migratoire apparent devenu négatif. Dans le Val-de-Marne, elle s’est également amoindrie en raison d’un solde naturel moins élevé.
Une croissance démographique modérée dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines
Dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines, la croissance démographique est la plus modérée de la région (+0,3 %) hormis Paris. Le solde naturel a diminué dans ces deux départements par rapport à la période 2010-2015 en raison d’un vieillissement plus marqué de la population, mais le solde migratoire apparent y est devenu moins défavorable. Ainsi, le rythme de croissance démographique est stable dans ces deux départements par rapport à la période antérieure.
Un dynamisme démographique plus soutenu au nord et à l’est de Paris
Les disparités territoriales démographiques au sein de la région peuvent être appréhendées à l’échelle des intercommunalités (établissements publics territoriaux, EPT, ou établissements publics de coopération intercommunale, EPCI) (figure 2).
Entre 2015 et 2021, la population de la métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de 0,2 % en moyenne annuelle, à un rythme relativement proche de celui observé entre 2010 et 2015 (+0,3 %). Ce constat s’explique essentiellement par un déclin démographique plus marqué dans la capitale et un ralentissement démographique dans la moitié des EPT, en particulier à Grand Paris Seine Ouest et Grand Paris Grand Est.
Au sein de la MGP, la croissance démographique est tirée principalement par les EPT de Seine-Saint-Denis, proches de Paris, en particulier Plaine Commune et Est Ensemble où la population augmente trois fois plus vite qu’en moyenne dans la région. D’autres EPT situés au sud et sud-est de Paris, à l’instar de Grand-Orly Seine Bièvre et Grand Paris Sud Est Avenir, contribuent également au dynamisme démographique de la MGP.
En dehors de la MGP, entre 2015 et 2021, la croissance démographique est particulièrement soutenue à l’ouest de la Seine-et-Marne (notamment autour de Marne-la-Vallée), à l’est du Val-d’Oise (Cergy-Pontoise et Val Parisis), dans Cœur d’Essonne Agglomération, Grand Paris Seine et Oise (nord-ouest des Yvelines) et à Melun Val de Seine. La population décroît dans quelques territoires situés aux franges de la région, notamment en Seine-et-Marne.
tableauFigure 2a – Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2015 et 2021Variation totale
Code | EPCI ou EPT | Variation annuelle moyenne de la population entre 2015 et 2021 |
---|---|---|
200017846 | CA Étampois Sud-Essonne | 0,7 |
200023125 | CC Les Portes Briardes entre Villes et Forêts | -0,1 |
200023240 | CC Pays de Nemours | -0,3 |
200023919 | CC Gâtinais Val de Loing | -0,5 |
200033090 | CC Plaines et Monts de France | 1,0 |
200033173 | CC de la Haute Vallée de Chevreuse | 0,0 |
200034130 | CC Gally Mauldre | 0,4 |
200035970 | CC Vexin Centre | 0,1 |
200037133 | CC du Provinois | 0,0 |
200040251 | CC Bassée-Montois | -0,3 |
200055655 | CA Roissy Pays de France | 0,5 |
200056232 | CA Communauté Paris-Saclay | 0,3 |
200056380 | CA Plaine Vallée | 0,3 |
200057859 | CA Cœur d'Essonne Agglomération | 0,9 |
200057958 | CA Paris - Vallée de la Marne | 0,1 |
200058477 | CA Val d'Yerres Val de Seine | 0,1 |
200058485 | CA Val Parisis | 1,0 |
200058519 | CA Saint Germain Boucles de Seine | 0,1 |
200058782 | CA de Saint-Quentin-en-Yvelines | 0,1 |
200059228 | CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart | 0,5 |
200059889 | CU Grand Paris Seine et Oise | 0,8 |
200070779 | CC Brie des Rivières et Châteaux | 0,7 |
200071074 | CC Les Portes de l'Ile de France | 0,3 |
200072130 | CA du Pays de Meaux | 1,0 |
200072346 | CA du Pays de Fontainebleau | 0,2 |
200072544 | CC des Deux Morin | 0,0 |
200072874 | CC Val Briard | 0,8 |
200073013 | CC Carnelle Pays-de-France | 0,8 |
200073344 | CA Rambouillet Territoires | 0,3 |
200090504 | CA Coulommiers Pays de Brie | 0,7 |
247700032 | CC Moret Seine et Loing | 0,1 |
247700057 | CA Melun Val de Seine | 0,8 |
247700065 | CC du Pays de l'Ourcq | -0,5 |
247700107 | CC Pays de Montereau | 1,4 |
247700339 | CA Val d'Europe Agglomération | 1,5 |
247700594 | CA Marne et Gondoire | 1,0 |
247700644 | CC l'Orée de la Brie | 1,7 |
247700701 | CC Brie Nangissienne | 0,4 |
247800550-11 | CC du Pays Houdanais (partie francilienne) | 0,7 |
247800584 | CA Versailles Grand Parc | 0,2 |
247800618 | CC Cœur d'Yvelines | 0,7 |
249100074 | CC du Pays de Limours | 0,2 |
249100157 | CC des Deux Vallées | -0,2 |
249100546 | CC du Val d'Essonne | 0,6 |
249100553 | CC Entre Juine et Renarde | 0,3 |
249100595 | CC Le Dourdannais en Hurepoix | 0,4 |
249500109 | CA de Cergy-Pontoise | 0,8 |
249500430 | CC Sausseron Impressionnistes | -0,3 |
249500455 | CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts | 0,2 |
249500489 | CC du Haut Val d'Oise | 0,8 |
249500513 | CC du Vexin-Val de Seine | -0,1 |
217500016 | Paris | -0,6 |
200057966 | T2 – Vallée Sud - Grand Paris | 0,4 |
200057974 | T3 – Grand Paris Seine Ouest | 0,1 |
200057982 | T4 – Paris Ouest La Défense | 0,1 |
200057990 | T5 – Boucle Nord de Seine | 0,6 |
200057867 | T6 – Plaine commune | 0,9 |
200058097 | T7 – Paris Terres d’Envol | 0,6 |
200057875 | T8 – Est Ensemble | 1,0 |
200058790 | T9 – Grand Paris Grand Est | 0,6 |
200057941 | T10 – Paris Est Marne & Bois | 0,2 |
200058006 | T11 – Grand Paris Sud Est Avenir | 0,7 |
200058014 | T12 – Grand-Orly Seine Bièvre | 0,7 |
- Lecture : à Paris, l’évolution annuelle moyenne de la population est de -0,6 % entre 2015 et 2021.
- Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.
graphiqueFigure 2a – Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2015 et 2021Variation totale
Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population
La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015‑2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2015‑2021) et une période de cinq ans (2010‑2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.
Sources
Les données du recensement de la population au 1er janvier 2021 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2023 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1er janvier 2024.
Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.
La population municipale (concept défini par le décret n° 2003-485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population) comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans-abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune.
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.
Le solde migratoire apparent est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. À l’échelle nationale, il ne comprend que les mouvements de personnes avec l’étranger ; au niveau infranational (région, département, zonage géographique d’étude), il inclut également les mouvements de personnes avec le reste du territoire français. Le solde migratoire apparent national est égal à la somme des soldes migratoires apparents infranationaux. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Pour en savoir plus
(1) Brutel Ch., « Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural », Insee Focus no 316, décembre 2023.
(2) Populations légales 2021, Chiffres détaillés, décembre 2023,
(3) Rannou-Heim C., « Populations légales au 1ᵉʳ janvier 2020 - 12 271 794 habitants en Île-de-France », Insee Flash Île-de-France no 75, décembre 2022.
(4) Dubujet F., Laurent P., Tissot I., « Départs des Franciliens vers la province : des écarts de niveau de vie parfois importants avec leurs nouveaux voisins », Insee Analyses Île-de-France no 157, septembre 2022.
(5) Bayardin V., Biju-Duval S., Laurent P., « 90 % des Parisiens qui quittent la capitale s’installent dans une commune urbaine », Insee Analyses Île-de-France no 143, novembre 2021.