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Insee Analyses Normandie · Décembre 2023 · n° 119
Insee Analyses Normandie11 000 habitants de moins en Normandie depuis 2015

Thomas Balcone, Babacar Diop (Insee)

Au 1er janvier 2021, la population normande s’élève à 3 328 000 habitants. Entre 2015 et 2021, la population de la région a diminué de 11 000 résidents, soit une baisse moyenne de 0,1 % chaque année. Dans le même temps, la population française a continué de progresser de 0,3 % en moyenne par an. Cette légère baisse démographique dans la région fait suite à une période de croissance déjà modeste entre 2010 et 2015 (+0,2 % en moyenne par an). Le Calvados reste le seul département normand en croissance démographique. La population est stable en Seine-Maritime mais baisse dans l’Eure, la Manche et l’Orne, avec une intensification de la déprise démographique pour ce dernier département.

Insee Analyses Normandie
No 119
Paru le :Paru le28/12/2023

En 2021, 11 000 Normands en moins par rapport à 2015

Au 1er janvier 2021, la population normande s’élève à 3 328 000 habitants et se maintient au 10e rang des treize régions métropolitaines. Entre 2015 et 2021, la population régionale a diminué de 11 000 habitants (-0,3 % ; figure 1 ; soit -0,1 % en moyenne par an). Cette baisse s’inscrit dans une tendance commune aux régions limitrophes de l’Île-de-France, qui voient toutes leur population diminuer ou stagner sur la même période. Dans le même temps, la population française a progressé de près de 2,0 % (+0,3 % en moyenne par an), principalement portée par l’Île-de-France et les régions occidentales et méridionales. Le déclin démographique normand résulte d’un quasi nul et d’un négatif. Entre 2015 et 2021, le solde migratoire fait apparaître un déficit d’un peu plus de 2 300 habitants en moyenne par an, comme entre 2010 et 2015. Sur la même période, le solde naturel reste positif (+470 habitants en moyenne par an), après avoir dépassé 8 000 au cours de la période 2010-2015.

Figure 1Évolution de la population française entre 2015 et 2021, par région métropolitaine

(en %)
Évolution de la population française entre 2015 et 2021, par région métropolitaine ((en %))
Code région Région Taux de variation de la population entre 2015 et 2021
11 Île-de-France 1,9
24 Centre-Val de Loire -0,2
27 Bourgogne-Franche-Comté -0,7
28 Normandie -0,3
32 Hauts-de-France -0,2
44 Grand Est 0,0
52 Pays de la Loire 3,6
53 Bretagne 3,1
75 Nouvelle-Aquitaine 2,7
76 Occitanie 4,3
84 Auvergne-Rhône-Alpes 3,0
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 2,4
94 Corse 6,2
France métropolitaine 1,9
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Figure 1Évolution de la population française entre 2015 et 2021, par région métropolitaine

  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Excepté le Calvados (+7 600 habitants entre 2015 et 2021 ; figure 2), tous les départements normands perdent des habitants par rapport à 2015, alors que seul le département de l’Orne était confronté à une perte de population au cours de la période 2010-2015.

Figure 2Évolution de la population par département entre 2015 et 2021

Évolution de la population par département entre 2015 et 2021
Zonage Nombre de communes Population au 1er janvier 2021 Population au 1er janvier 2015 Rang en France métropolitaine 2021 Taux de variation de la population (en %) 2015-2021 Évolution de la population (en nombre) 2015-2021
Seine-Maritime 708 1 255 918 1 257 699 17 -0,1 -1 781
Calvados 528 700 633 693 042 33 1,1 7 591
Eure 585 598 934 601 948 42 -0,5 -3 014
Manche 445 495 508 499 824 52 -0,9 -4 316
Orne 385 276 973 286 618 74 -3,4 -9 645
Normandie 2 651 3 327 966 3 339 131 /// -0,3 -11 165
France métropolitaine 34 816 65 505 213 64 300 821 /// 1,9 1 204 392
  • Note : /// : Sans objet.
  • Avertissement : On parle de hausse si le taux de variation de la population est supérieur ou égal à 0,2 %, de baisse si le taux est inférieur ou égal à - 0,2 %, de stabilité relative si le taux est égal à - 0,1 %, 0,0 % ou 0,1 %.
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Une population relativement stable en Seine-Maritime

Avec 1 256 000 habitants en 2021, la Seine-Maritime se situe au 17e rang national des départements les plus peuplés, c’est également le département le plus peuplé de Normandie. La population seinomarine continue de stagner avec -300 habitants en moyenne par an depuis 2015 (+1 460 sur la période 2010-2015 ; figure 3). Cette relative stabilité provient de deux facteurs opposés ; (figure 4) : d’une part, la Seine-Maritime bénéficie encore d’un solde naturel positif (+0,2 point de % par an) grâce à une population relativement jeune ; d’autre part, le solde migratoire est négatif, dans les mêmes proportions (−0,2 point de % par an).

Le Havre est la commune la plus peuplée de la région avec un peu plus de 166 000 habitants en 2021. La ville connaît historiquement une déprise démographique qui s’accentue sur la période récente. Depuis 2015, cette commune perd environ deux fois plus d’habitants en moyenne par an que lors de la période 2010-2015 (-1 050 contre -630). Le Havre pâtit d’un déficit migratoire élevé (-1 400 habitants en moyenne par an), de moins en moins compensé par l’excédent naturel qui a diminué de plus de moitié par rapport à la période 2010-2015. Certaines communes aux alentours bénéficient en revanche du déficit migratoire havrais, avec des croissances importantes, comme Fontenay (+8,9 % par an en moyenne ; figure 5) ou Rogerville (+5,4 %).

La ville de Rouen, deuxième commune la plus peuplée de Normandie, voit quant à elle sa population progresser de 700 habitants en moyenne par an depuis 2015 pour atteindre 114 000 habitants au 1er janvier 2021. La dynamique est donc plus favorable alors que sa démographie stagnait sur la période 2010-2015. La commune bénéficie désormais d’un solde migratoire positif (+90 habitants en moyenne par an depuis 2015 après -824 sur 2010-2015) et d’un excédent naturel qui se maintient autour de 600 habitants en moyenne par an. Les communes voisines sont également très dynamiques sur le plan démographique, en particulier les communes des plateaux nord et est de Rouen telles qu’Isneauville (+4,6 % par an depuis 2015), Boos (+2,0 %) ou encore Saint-Jacques-sur-Darnétal (+3,4 %).

Sur le littoral seinomarin, plusieurs grandes communes connaissent une baisse de population au cours de la période 2015-2021. Dieppe (-0,9 % par an), Eu (-1,2 %), Le Tréport (-1,8 %) ou encore Fécamp (-1,0 %) voient en effet leur population continuer de diminuer.

Figure 3Population et évolution moyenne de la population des départements et des communes de plus de 15 000 habitants entre 2010 et 2021

Population et évolution moyenne de la population des départements et des communes de plus de 15 000 habitants entre 2010 et 2021
Zonage Population au 1er janvier 2021 Rang régional de la commune, rang du département et de la région en France métropolitaine 2021 Taux de variation annuel moyen de la population (en %) Évolution annuelle moyenne de la population (en nombre)
2010-2015 2015-2021 2010-2015 2015-2021
Seine-Maritime 1 255 918 17 0,1 0,0 1 458 -297
Le Havre 166 058 1 -0,4 -0,6 -626 -1 051
Rouen 114 083 2 -0,1 0,6 -153 652
Sotteville-lès-Rouen 28 965 6 0,1 0,0 35 -7
Saint-Étienne-du-Rouvray 28 508 7 0,3 0,0 73 7
Dieppe 28 358 8 -1,3 -0,9 -400 -268
Le Grand-Quevilly 25 975 9 0,6 0,2 144 54
Le Petit-Quevilly 21 782 13 0,6 -0,5 123 -122
Mont-Saint-Aignan 20 066 14 -0,1 0,7 -26 143
Fécamp 18 016 18 0,0 -1,0 -8 -192
Elbeuf 15 951 20 -0,8 -0,6 -133 -94
Montivilliers 15 457 21 -0,7 -0,6 -119 -93
Calvados 700 633 33 0,3 0,2 2 095 1 265
Caen 108 200 3 -0,5 0,3 -539 323
Hérouville-Saint-Clair 22 227 12 0,9 -0,2 205 -39
Lisieux 19 807 15 -0,8 -0,8 -174 -161
Vire Normandie 17 135 19 -0,7 -0,5 -128 -86
Eure 598 934 42 0,5 -0,1 3 081 -502
Évreux 47 289 5 -0,4 -0,7 -222 -356
Vernon 24 543 11 -1,1 0,5 -270 124
Louviers 18 350 17 0,8 -0,1 135 -10
Manche 495 508 52 0,0 -0,1 108 -719
Cherbourg-en-Cotentin 77 808 4 -0,4 -0,6 -362 -468
Saint-Lô 19 373 16 0,6 0,1 117 12
Orne 276 973 74 -0,3 -0,6 -1 005 -1 608
Alençon 25 555 10 -0,5 -0,3 -127 -86
Normandie 3 327 966 10 0,2 -0,1 5 737 -1 861
France métropolitaine 65 505 213 /// 0,5 0,3 307 117 200 732
  • Note : /// : Sans objet.
  • Avertissement : On parle de hausse si le taux de variation de la population est supérieur ou égal à 0,2 %, de baisse si le taux est inférieur ou égal à - 0,2 %, de stabilité relative si le taux est égal à - 0,1 %, 0,0 % ou 0,1 %.
  • Source : Insee, recensements de la population 2010, 2015 et 2021.

Figure 4Contribution des soldes naturels et migratoires à l’évolution annuelle moyenne de la population entre 2015 et 2021

Contribution des soldes naturels et migratoires à l’évolution annuelle moyenne de la population entre 2015 et 2021 - Lecture : En Seine-Maritime, entre 2015 et 2021, le taux de variation annuel moyen est de 0,0 %. Il résulte d’une contribution du solde naturel de 0,2 % et d’une contribution du solde migratoire de -0,2 %.
Zonage Taux de variation annuel moyen 2015-2021 (en %) Contribution du solde naturel (en point de %) Contribution du solde migratoire (en point de %)
Seine-Maritime 0,0 0,2 -0,2
Calvados 0,2 0,0 0,2
Eure -0,1 0,2 -0,2
Manche -0,1 -0,3 0,1
Orne -0,6 -0,3 -0,2
Normandie -0,1 0,0 -0,1
France métropolitaine 0,3 0,2 0,1
  • Avertissement : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des contributions dues aux soldes naturels et migratoires peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population. On parle de hausse si le taux de variation de la population est supérieur ou égal à 0,2 %, de baisse si le taux est inférieur ou égal à - 0,2 %, de stabilité relative si le taux est égal à - 0,1 %, 0,0 % ou 0,1 %.
  • Lecture : En Seine-Maritime, entre 2015 et 2021, le taux de variation annuel moyen est de 0,0 %. Il résulte d’une contribution du solde naturel de 0,2 % et d’une contribution du solde migratoire de -0,2 %.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2015 et 2021 ; État civil.

Figure 4Contribution des soldes naturels et migratoires à l’évolution annuelle moyenne de la population entre 2015 et 2021

  • Avertissement : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des contributions dues aux soldes naturels et migratoires peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population. On parle de hausse si le taux de variation de la population est supérieur ou égal à 0,2 %, de baisse si le taux est inférieur ou égal à - 0,2 %, de stabilité relative si le taux est égal à - 0,1 %, 0,0 % ou 0,1 %.
  • Lecture : En Seine-Maritime, entre 2015 et 2021, le taux de variation annuel moyen est de 0,0 %. Il résulte d’une contribution du solde naturel de 0,2 % et d’une contribution du solde migratoire de -0,2 %.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2015 et 2021 ; État civil.

Figure 5Évolution annuelle moyenne de la population communale entre 2015 et 2021

  • Avertissement : On parle de hausse si le taux de variation de la population est supérieur ou égal à 0,2 %, de baisse si le taux est inférieur ou égal à - 0,2 %, de stabilité relative si le taux est égal à - 0,1 %, 0,0 % ou 0,1 %.
  • Note : Les données sont disponibles dans le fichier en téléchargement « Données ».
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Le Calvados, seul département normand encore en croissance démographique

Sur la période 2015-2021, le Calvados reste, avec près de 7 600 habitants supplémentaires, le seul département normand en croissance démographique. Deuxième département le plus peuplé de Normandie, il compte désormais un peu plus de 700 000 habitants au 1er janvier 2021 (33e rang national). Cette progression est cependant deux fois plus lente qu’au cours de la période 2010-2015 (+1 270 habitants en moyenne par an contre +2 100) et n’est plus portée que par le solde migratoire qui a triplé par rapport à la période 2010-2015 (+1 450 habitants en moyenne par an contre +470 précédemment). Le solde naturel est, quant à lui, devenu quasiment nul (-180 après +1 630).

La population de Caen s’élève désormais à 108 200 habitants, toujours au 3e rang des communes normandes. Contrairement à la période 2010-2015, la population ne diminue plus et progresse même de +0,3 % en moyenne par an (-0,5 % sur la période 2010-2015). Cette hausse provient d’une nette amélioration du solde migratoire qui est désormais légèrement positif (+0,2 % par an après -0,8 % par an sur la période 2010-2015). Le solde naturel reste, quant à lui, à peine positif (+0,1 % par an après +0,3 %). La plupart des communes situées aux alentours de Caen sont également en croissance démographique, comme Bourguébus (+4,7 % par an depuis 2015), Carpiquet (+4,5 %) ou Moult-Chicheboville (+3,6 %).

Dans les sous-préfectures de Lisieux, Vire Normandie et Bayeux, la population diminue (respectivement -0,8 %, -0,5 % et -1,1 % en moyenne par an). S’agissant de Bayeux, la tendance s’est nettement infléchie au regard de la croissance de 0,6 % par an observée entre 2010 et 2015. D’autres communes assez peuplées perdent également des habitants : Dives-sur-Mer (-1,7 % par an depuis 2015) et Honfleur (-1,6 %) sur la Côte Fleurie, Condé-en-Normandie (-1,7 %) aux confins de l’Orne.

Dans l’Eure la population baisse légèrement...

En 2021, la population de l’Eure redescend sous le seuil des 600 000 habitants mais le territoire reste le troisième département normand le plus peuplé et le 42e au niveau métropolitain. Par rapport à 2015, la population euroise diminue légèrement (un peu plus de 500 habitants en moyenne par an) alors qu’elle progressait rapidement au cours de la période précédente (+3 080 habitants par an entre 2010 et 2015). L’Eure est maintenant confrontée à un déficit migratoire (-0,2 % par an) comme tous les départements limitrophes de l’Île-de-France, à l’exception de l’Aube et du Loiret. Dans le même temps, le solde naturel, historiquement soutenu dans le département, reste légèrement positif mais a été divisé par deux au regard de la période précédente (+0,2 % après +0,4 % sur la période 2010-2015).

Évreux, la préfecture du département, est peuplée d’un peu plus de 47 000 habitants au 1er janvier 2021. Sa population diminue de 360 habitants en moyenne par an, un rythme qui s’accélère depuis 2015 (-0,7 % en moyenne par an contre -0,4 % entre 2010 et 2015). Le solde naturel de la commune reste positif (+0,5 % par an) malgré un ralentissement, alors que le solde migratoire est toujours négatif (-1,2 %). D’autres communes importantes du département, qui étaient jusqu’à présent épargnées par la déprise démographique, sont désormais aussi concernées telles que Pont-Audemer (-1,3 % en moyenne par an depuis 2015), Bernay (-1,3%), Verneuil d’Avre et d’Iton (-1,9 %), et à un degré moindre, Louviers (-0,1 %). À l’inverse, la population de Vernon augmente entre 2015 et 2021 (+0,5 % en moyenne par an) après avoir été en baisse sur la période précédente (-1,1 % par an entre 2010 et 2015).

… dans la Manche aussi

Quatrième département normand le plus peuplé et 52e au niveau métropolitain, la population de la Manche s’éloigne du seuil des 500 000 habitants pour s’établir autour de 495 000 habitants au 1er janvier 2021. Le département perd un peu plus de 4 300 habitants par rapport à 2015, après avoir connu une période de stabilité entre 2010 et 2015. Cette baisse résulte d’un solde naturel devenu négatif sur la période (-0,3 % par an entre 2015 et 2021 après +0,0 % par an sur la période précédente), alors que le département conserve un léger excédent migratoire (+0,1 % par an, comme entre 2010 et 2015).

Cherbourg-en-Cotentin reste de loin la commune la plus peuplée du département avec un peu plus de 77 800 habitants en 2021. La déprise démographique s’accélère dans cette commune avec une diminution de 0,6 % par an depuis 2015 (-0,4 % entre 2010 et 2015), soit près de 470 habitants de moins chaque année (-360 habitants sur la période précédente). Le déficit migratoire reste élevé (-0,5 % par an), et s’y ajoute désormais un léger déficit naturel (-0,1 % après +0,1 %). La population de Saint-Lô, préfecture du département, se stabilise (+0,1 % par an), après une hausse entre 2010 et 2015 (+0,6 % par an), et atteint 19 400 habitants en 2021.

Peu de communes de la Manche profitent d’une hausse significative de leur population. Les quelques territoires concernés se situent souvent à proximité des principales villes du département. Près de Cherbourg-en-Cotentin, les communes de Sideville (+3,7 % par an) et Tollevast (+1,9 %) poursuivent leur accroissement démographique. Un certain nombre de communes autour de Granville et d’Avranches bénéficient aussi d’une dynamique positive comme la commune de Saint-Quentin-sur-le-Homme (+2,0 % par an depuis 2015 après -0,5 % sur la période précédente).

L’Orne perd de plus en plus d’habitants

Avec un peu moins de 277 000 habitants, l’Orne reste le département le moins peuplé de Normandie et se situe toujours au 74e rang des 96 départements métropolitains. Le territoire a perdu près de 10 000 habitants depuis 2015, un rythme deux fois plus rapide que sur la période 2010-2015 (-0,6 % contre -0,3 %). Cette accélération est due à une nette dégradation du déficit naturel qui a été multiplié par près de quatre depuis 2015 (-970 habitants en moyenne par an contre -270 habitants entre 2010 et 2015). Le déficit migratoire reste quant à lui nettement déficitaire (-640 habitants par an depuis 2015, contre -740 habitants sur la période 2010-2015).

Alençon, la préfecture du département, continue de perdre des habitants mais à un rythme moins soutenu que sur la période précédente (-0,3 % par an, contre -0,5 % par an entre 2010 et 2015). Ce ralentissement provient avant tout d’un déficit migratoire plus limité (-0,2 % par an après -0,7 %), alors que le solde naturel est désormais négatif (-0,1 % par an après +0,2 %). Alençon reste, malgré tout, la 10e commune la plus peuplée de la région, avec désormais moins de 26 000 habitants. D’autres communes du département continuent de perdre des habitants mais moins rapidement, comme Flers (-0,4 % par an depuis 2015 après -0,7 % par an entre 2010 et 2015), Argentan (-0,6 % après -0,8%) et La Ferté Macé (-1,3 % après -1,7 %). À l’inverse de la dynamique d’ensemble du département, certaines communes de l’Orne bénéficient d’une dynamique plus favorable, à l’image de La Ferrière-aux-Étangs (+0,8 % par an entre 2015 et 2021).

Encadré - un déclin démographique plus rapide dans les communes éloignées des pôles urbains

Si la population normande diminue entre 2015 et 2021, cette baisse est encore plus prononcée dans les communes les plus éloignées des centres urbains (-0,4 % par an en moyenne pour les communes situées en dehors de l’attraction des pôles contre -0,1 % pour l’ensemble de la Normandie). La diminution est également plus soutenue pour les communes situées dans les pôles urbains les moins peuplés, souvent localisées en milieu rural. À l’inverse, la population progresse dans les aires autour des trois grandes villes normandes que sont Le Havre, Rouen et Caen (comprises dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants). Ces grandes aires regroupent à elles seules près de 46 % de la population régionale et contribuent à renforcer la concentration de la population normande dans et autour des grands pôles urbains.

Publication rédigée par :Thomas Balcone, Babacar Diop (Insee)

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2021, au 1er janvier 2015 et au 1er janvier 2010. Du fait de la pandémie l’enquête de recensement n’a pu se dérouler en 2021, aussi pour cinq ans les évolutions se mesurent sur un pas de six ans (Pour en savoir plus).

La population municipale est définie par le décret no 2003-485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population. Elle comprend les personnes ayant leur résidence habituelle (au sens du décret) sur le territoire de la commune, que ce soit dans un logement, une communauté, une habitation mobile, un établissement pénitentiaire, etc. ainsi que les personnes sans-abri recensées sur le territoire de la commune. Les données de population au 1er janvier 2021 dans les limites territoriales au 1er janvier 2023 seront officielles dès leur authentification par décret. Elles entrent en vigueur au 1er janvier 2024.

Définitions

Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee et permettent de préciser les évolutions : le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Le solde migratoire apparent approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

Pour en savoir plus

(1) Brutel C., « Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural », Insee Focus no 316, décembre 2023.

(2) Léger M., Merel A., « En 2022, la population de Normandie diminue à nouveau de 2 700 habitants », Insee Analyses Normandie no 115, juin 2023.

(3) Gosselin S., Hurard C., « Entre 2014 et 2020, la population de Normandie diminue », Insee Analyses Normandie no 109, décembre 2022.