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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Janvier 2024 · n° 39
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceLa situation du marché du travail se dégrade en Hauts-de-France au 3e trimestre Note de conjoncture régionale - 3e trimestre 2023

Jean Bresner, Delphine Léglise, Caroline Victoor (Insee), Pascale Hennebert (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Au 3e trimestre 2023, si l’emploi continue à progresser légèrement au niveau national, il diminue en Hauts-de-France. Les gains d’emplois dans l’industrie et la construction ne compensent pas les pertes dans le tertiaire. En particulier, les effectifs intérimaires reculent, se situant désormais bien en deçà de leur niveau d’avant crise sanitaire. Comme au niveau national, le taux de chômage augmente à nouveau ce trimestre et après 3 années de baisse continue, la demande d’emploi repart également à la hausse. Comme au trimestre précédent, le nombre des permis de construire de logements croît tandis que celui des mises en chantier chute. Dans l’hôtellerie, l’excellent mois de septembre a compensé une partie de la baisse de fréquentation en juillet et août tandis que dans l’hôtellerie de plein air, les résultats sont au beau fixe sur les trois mois. Portée par le dynamisme des nouvelles micro-entreprises, la création d’entreprises progresse. Les dépôts de bilan continuent d’augmenter.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 39
Paru le :Paru le10/01/2024

Légère contraction de l’emploi salarié

Après une hausse de 0,2 % au 2e trimestre 2023, l’emploi salarié des Hauts-de-France se contracte de 0,1 % ce trimestre tandis qu’il progresse pour le 11e trimestre consécutif au niveau national (+0,1 %) (figure 1). Après une perte de 1 500 emplois dans le secteur public (-0,3 %) et de 800 emplois dans le privé (0,0 %) ce trimestre, la région compte désormais 2 131 600 salariés fin septembre 2023. En une année, les Hauts-de-France ont perdu 6 000 emplois (-0,3 % contre +0,8 % en France).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,1 100,3 100,1 100,3
2ᵉ trim. 2018 100,1 100,3 100,4 100,5
3ᵉ trim. 2018 99,8 100,2 100,1 100,5
4ᵉ trim. 2018 99,9 100,6 100,2 100,9
1ᵉ trim. 2019 100,3 101,1 100,8 101,5
2ᵉ trim. 2019 100,5 101,3 100,9 101,8
3ᵉ trim. 2019 100,6 101,7 101,0 102,2
4ᵉ trim. 2019 100,8 102,1 101,3 102,6
1ᵉ trim. 2020 99,0 100,2 98,9 100,2
2ᵉ trim. 2020 98,7 99,8 99,0 100,0
3ᵉ trim. 2020 100,9 101,8 101,3 102,2
4ᵉ trim. 2020 101,0 101,8 101,5 102,1
1ᵉ trim. 2021 101,8 102,6 102,6 103,2
2ᵉ trim. 2021 102,8 103,8 103,8 104,7
3ᵉ trim. 2021 103,4 104,6 104,4 105,6
4ᵉ trim. 2021 103,9 105,0 105,0 106,2
1ᵉ trim. 2022 104,0 105,3 105,2 106,6
2ᵉ trim. 2022 104,1 105,7 105,3 107,1
3ᵉ trim. 2022 104,4 106,1 105,7 107,7
4ᵉ trim. 2022 104,2 106,4 105,6 108,0
1ᵉ trim. 2023 103,9 106,7 105,8 108,4
2ᵉ trim. 2023 104,2 106,8 105,8 108,5
3ᵉ trim. 2023 104,1 107,0 105,7 108,6
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Si l’emploi salarié reste stable dans les départements de l’Oise (+100) et du Pas-de-Calais (+200), il recule de 1 400 personnes dans la Somme (-0,7 %), de 900 dans le Nord (soit -0,1 %) et de 300 dans l’Aisne (-0,2 %). Cette baisse marquée dans la Somme s’observe à la fois dans les secteurs public (-2,1 %) et privé (-0,2 %). Dans le secteur public, l’évolution constatée s’explique en grande partie par le fait que de nombreux contrats (notamment d’emplois de vacataires à l’Université d’Amiens) arrivaient à leur terme. Pour le Nord et l’Aisne, le recul est porté essentiellement par le secteur privé (respectivement -0,1 % et -0,4 %).

L’industrie et la construction rebondissent

Après la baisse observée au trimestre précédent (-0,1 %), l’industrie gagne 600 emplois salariés ce trimestre, soit une hausse de 0,2 % contre +0,4 % au niveau national (figure 2). Ce secteur compte 290 300  emplois fin septembre 2023 soit une progression de 0,4 % en un an (+1,1 % en France). Ce regain d’activité est principalement porté par l’industrie agroalimentaire (+0,6 % soit +300 emplois) et la construction d’équipements électriques, électroniques et informatiques (+1,2 % soit +300 emplois). Le nombre d’emplois industriels augmente dans la Somme (+0,4 %), le Pas-de-Calais (+0,3 %) et le Nord (+0,2 %) alors qu’il stagne dans l’Oise et l’Aisne.

Figure 2Évolution de l’emploi salarié par secteur

Évolution de l’emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 3e trimestre 2023 Évolution par rapport au 2e trimestre 2023 Évolution sur un an (en %)
En effectif En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 21 900 -100 -0,3 -1,0 1,0
Industrie 290 300 600 0,2 0,4 0,4
Construction 119 000 200 0,2 -0,3 -0,6
Tertiaire marchand 887 500 -200 0,0 0,3 0,4
Intérim 66 600 -1 800 -2,6 -2,1 -6,2
Tertiaire non marchand 746 300 -1 000 -0,1 0,2 -0,7
Ensemble 2 131 600 -2 300 -0,1 0,1 -0,3
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au 3e trimestre 2023, le secteur de la construction crée 200 emplois supplémentaires (+0,2 % contre -0,3 % en France) après 4 trimestres consécutifs de baisse. Il comptabilise ainsi 119 000 emplois fin septembre 2023 soit un repli de -0,6 % en un an (-0,5 % au niveau national). Ce rebond profite au Nord (+200 soit +0,4 %), à l’Oise (+100 soit +0,5 %) et au Pas-de-Calais (+100 soit +0,1 %). À l’inverse, l’Aisne et la Somme perdent chacun 100 emplois dans la construction (respectivement -1,1 % et -0,1 %).

Les secteurs du tertiaire non marchand et du tertiaire marchand se replient

L’emploi salarié dans le tertiaire non marchand recule de -0,1 % (-1 000 emplois) au 3e trimestre 2023 après une hausse de 0,8 % au trimestre précédent et s’établit à 746 300 fin septembre 2023. Cette baisse d’effectifs salariés touche fortement la Somme (-1,4 %) et dans une moindre mesure le Pas-de-Calais (-0,3 %) et l’Oise (-0,1 %).

Après deux hausses consécutives (+0,3 % et +0,1 %) en 2023, le tertiaire marchand hors intérim stagne (-200 emplois) au 3e trimestre 2023 et compte 887 500 salariés à la fin du mois de septembre. Même si les départements du Pas-de-Calais (+0,5 %), de la Somme (+0,3 %) et de l’Oise (+0,2 %) enregistrent une hausse dans ce secteur, le nombre d’emplois supplémentaires ne couvre pas les baisses d’effectifs dans le Nord (-0,3 %) et l’Aisne (-0,2 %).

4e baisse consécutive pour l’intérim

Les effectifs intérimaires des Hauts-de-France reculent pour le 4e trimestre consécutif. Après une baisse de 1,3 % au 2e trimestre 2023, ils diminuent de 2,6 % ce trimestre avec 1 800 salariés en moins, s’élevant ainsi à 66 600 (figure 3). La tendance est similaire à l’échelle nationale avec une 3e baisse consécutive (-2,1 %). Si tous les départements sont touchés par cette diminution, les principales pertes sont enregistrées dans la Somme (-8,7 %), l’Aisne (-5,2 %) et le Pas-de-Calais (-2,6 %).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Hauts-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 98,7 100,9
2ᵉ trim. 2018 98,2 99,8
3ᵉ trim. 2018 95,7 99,7
4ᵉ trim. 2018 91,5 96,4
1ᵉ trim. 2019 95,9 100,1
2ᵉ trim. 2019 94,7 99,8
3ᵉ trim. 2019 93,5 99,2
4ᵉ trim. 2019 90,3 96,6
1ᵉ trim. 2020 57,6 59,5
2ᵉ trim. 2020 69,2 72,9
3ᵉ trim. 2020 88,3 88,6
4ᵉ trim. 2020 91,8 91,2
1ᵉ trim. 2021 91,4 93,7
2ᵉ trim. 2021 95,3 97,1
3ᵉ trim. 2021 93,9 98,0
4ᵉ trim. 2021 98,4 102,4
1ᵉ trim. 2022 94,8 100,8
2ᵉ trim. 2022 91,0 99,2
3ᵉ trim. 2022 92,7 100,7
4ᵉ trim. 2022 91,2 101,2
1ᵉ trim. 2023 90,5 98,5
2ᵉ trim. 2023 89,3 97,7
3ᵉ trim. 2023 87,0 95,6
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement sur l’emploi

Pour la publication de l’emploi salarié au troisième trimestre 2023, les Estimations trimestrielles d’emploi (ETE) ont été calées sur les Estimations annuelles d’emploi de fin 2021, qui ont été révisées en septembre 2023, avec pour principal impact de légèrement abaisser le niveau de l’emploi salarié à partir de 2021. En conséquence, les Estimations trimestrielles d’emploi (ETE) sont davantage révisées sur le passé qu’habituellement (voir note méthodologique).

Le taux de chômage continue sa hausse

Pour le 3e trimestre consécutif, le taux de chômage augmente dans les Hauts-de-France : +0,3 point (contre +0,2 point en France). Il s’établit désormais à 9,2 % de la population active (contre 7,4 % en France), soit le taux le plus élevé de métropole devant l’Occitanie (8,8 %).

Le taux de chômage poursuit sa hausse dans tous les départements de la région : +0,2 point dans le Pas-de-Calais (8,7 %), +0,3 point dans l’Aisne (10,6 %), le Nord (9,8 %) et la Somme (8,9 %). Le département de l’Aisne reste l’un des plus touchés de France métropolitaine après les Pyrénées-Orientales (12,2 %). Seul le taux de chômage dans l’Oise est quasi-stable (+0,1 point). Il s’établit à 7,5 % de la population active dans ce département.

Localement, sur un an, le taux de chômage croît dans toutes les zones d’emploi de la région, excepté dans les zones d’emploi de la Vallée de la Bresle-Vimeu - partie Hauts-de-France (-0,1 point) et de Soissons (0 point) (figure 4). Par rapport au 3e trimestre 2022, il augmente légèrement dans les zones d’Abbeville, Beauvais, Boulogne-sur-Mer, Creil et Saint-Quentin. Les plus fortes hausses concernent les zones d’emploi de Roubaix-Tourcoing (+1,2 point), Calais (+0,9 point), Saint-Omer (+0,8 point), Béthune, Douai et Dunkerque (+0,7 point). Au 3e trimestre 2023, les zones d’emploi de Maubeuge et Valenciennes affichent les taux de chômage les plus élevés de la région (respectivement 12,4 % et 12,3 %), celles d’Arras (6,0 %) et de Berck (6,4 %) restant les plus épargnées.

Figure 4Taux de chômage localisé par zone d'emploi (y compris parties régionales)

(en %)
Taux de chômage localisé par zone d'emploi (y compris parties régionales) ((en %))
Zone d’emploi Libellé Taux de chômage T3 2023 Écart par rapport au T3 2022 (en points de %)
3201 Abbeville 7,6 +0,2
3202 Amiens 9,2 +0,3
3203 Arras 6,0 +0,3
3204 Berck 6,4 +0,3
3205 Béthune 9,0 +0,7
3206 Boulogne-sur-Mer 8,2 +0,2
3207 Calais 11,5 +0,9
3208 Cambrai 10,2 +0,5
3209 Château-Thierry 9,1 +0,4
3210 Compiègne 7,8 +0,3
3211 Creil 7,5 +0,2
3212 Douai 11,5 +0,7
3213 Dunkerque 8,8 +0,7
3214 Laon 9,8 +0,6
3215 Lens 10,6 +0,6
3216 Lille 7,2 +0,6
3217 Maubeuge 12,4 +0,6
3218 Roubaix-Tourcoing 12,1 +1,2
3219 Saint-Omer 8,0 +0,8
3220 Saint-Quentin 11,3 +0,2
3221 Soissons 8,2 0,0
3222 Valenciennes 12,3 +0,6
3254 Beauvais - partie Hauts de France 7,8 +0,2
3258 La Vallée de la Bresle - Vimeu - partie Hauts de France 7,6 -0,1
  • Source : Insee, Enquête emploi et taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage localisé par zone d'emploi (y compris parties régionales)

  • Source : Insee, Enquête emploi et taux de chômage localisés.

Hausse de la demande d’emploi régionale après trois ans de baisse continue

Au 3e trimestre 2023, les Hauts-de-France comptent en moyenne 511 880 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C. Le nombre de demandeurs d’emploi repart à la hausse, après 3 ans de baisse continue, avec +0,4 % d’inscrits ce trimestre (+1 810). Cette tendance s’observe aussi au niveau national mais dans une moindre proportion (+0,2 %) (figure 5). Le département du Nord, et, dans une moindre mesure, celui du Pas-de-Calais, connaissent un retournement de la tendance observée depuis plus de deux ans pour ces départements, avec un accroissement respectif de +1,0 % et +0,2 % des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B ou C. Dans la Somme, leur nombre stagne, tandis qu’il continue de baisser dans les départements de l’Aisne (-1,1 %), et de l’Oise (-0,9 %).

Figure 5Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Hauts-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,6 100,1
2ᵉ trim. 2018 100,4 100,2
3ᵉ trim. 2018 100,0 100,1
4ᵉ trim. 2018 99,5 99,9
1ᵉ trim. 2019 98,4 99,8
2ᵉ trim. 2019 97,3 99,1
3ᵉ trim. 2019 95,5 98,0
4ᵉ trim. 2019 94,8 97,1
1ᵉ trim. 2020 94,2 97,0
2ᵉ trim. 2020 97,7 102,9
3ᵉ trim. 2020 97,8 102,2
4ᵉ trim. 2020 96,7 101,6
1ᵉ trim. 2021 96,6 101,6
2ᵉ trim. 2021 95,4 100,7
3ᵉ trim. 2021 94,0 98,5
4ᵉ trim. 2021 91,1 95,7
1ᵉ trim. 2022 88,4 93,3
2ᵉ trim. 2022 86,9 91,8
3ᵉ trim. 2022 86,2 91,4
4ᵉ trim. 2022 85,8 90,8
1ᵉ trim. 2023 85,6 90,5
2ᵉ trim. 2023 85,2 90,1
3ᵉ trim. 2023 85,5 90,2
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Figure 5Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité et tenus de rechercher un emploi augmente ce trimestre : 299 320 personnes sont inscrites en catégorie A, soit 3 320 de plus qu’au 2e trimestre. En France métropolitaine, ce nombre s’accroît également, mais dans une plus faible proportion (+0,7 % contre +1,1 % en Hauts-de-France).

Au 3e trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an est en légère hausse (+0,1 %) alors qu’au niveau national, il continue de baisser (-0,3 %). Dans la région, ils étaient 226 100 inscrits depuis un an ou plus, dont 130 370 depuis plus de deux ans. Avec 2,0 % ce trimestre, l’effectif des demandeurs d’emploi de très longue durée poursuit une baisse entamée en juin 2021.

La part des demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an) évolue peu ce trimestre (-0,1 point). Ils représentent 44,2 % du total des inscrits en catégorie A, B ou C contre 43,6 % en France métropolitaine.

Le nombre d’hommes inscrits en catégorie A, B ou C affiche une évolution plus défavorable que celle des femmes, avec +0,5 % de demandeurs d’emploi au 3e trimestre 2023, contre +0,2 % de femmes inscrites. Les demandeurs d’emploi sont plus nombreux ce trimestre dans toutes les tranches d’âge, avec +0,6 % pour les moins de 25 ans et +0,4 % pour les inscrits âgés de 25 à 49 ans. Le nombre de seniors quant à lui évolue peu ce trimestre (+0,1 %).

Avertissement sur les DEFM

Une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires de France. Elle conduit à enregistrer progressivement à Pôle emploi l’ensemble des BRSA de ces territoires. Selon leur situation, ceux-ci sont orientés vers un des trois parcours suivants : emploi, socio-professionnel, ou social. Les BRSA orientés vers les parcours emploi et socio-professionnel sont comptabilisés dans les statistiques de demandeurs d’emploi. Les BRSA orientés vers le parcours social, plus éloignés de l’emploi, ne le sont pas. Fin septembre 2023, cette expérimentation concerne environ 8 200 personnes dont 6 500, orientées vers un parcours emploi ou socio-professionnel, sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi. Les 18 territoires concernés se situent dans les départements de l’Aisne, la Somme, La Réunion, l’Yonne, l’Aveyron, le Nord, les Bouches-du-Rhône, la Creuse, la Côte d’Or, l’Eure, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Rhône, les Vosges, les Pyrénées-Atlantiques et les Yvelines.

Des informations complémentaires sont disponibles sur la dernière publication Ouvrir dans un nouvel ongletDares Indicateurs.

Des logements autorisés à la construction toujours plus nombreux mais des mises en chantier à nouveau en recul

Au 3e trimestre 2023, l’évolution du nombre de permis de construire () reste orientée à la hausse dans les Hauts-de-France avec +7,8 % par rapport au 2e trimestre 2023, après +23 % au trimestre précédent (figure 6). La région ne suit ainsi pas la tendance nationale : -5,4 % après -5,3 %. Cependant avec 24 700 permis de construire déposés entre octobre 2022 et septembre 2023, la région enregistre elle aussi une baisse des autorisations de construction de logements de 6,0 % en (-9,7 % en France hors Mayotte). En dehors de la Somme (+0,1 % en glissement du cumul sur un trimestre) et du Nord (-0,7 % en glissement du cumul sur un trimestre), le recul avoisine les 13 % dans les autres départements.

A l’opposé, les mises en chantier (CVS-CJO) chutent dans la région avec -22 % au 3e trimestre par rapport au 2e trimestre 2023 après -9,3 % au trimestre précédent. Au niveau national également, le nombre de logements commencés recule fortement : respectivement -8,6 % et -3,3 %. Avec 19 700 mises en chantier entre octobre 2022 et septembre 2023, la région enregistre une baisse globale de 5,6 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre (-5,1 % en France hors Mayotte). Tous les départements de la région enregistrent une nette diminution du nombre de logements commencés : du Nord (-4,4 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre) à l’Aisne (-15 %).

Figure 6Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Logements autorisés - Hauts-de-France Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Hauts-de-France Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 117,7 102,0 88,6 87,4
2ᵉ trim. 2018 114,0 98,0 77,0 93,5
3ᵉ trim. 2018 106,9 97,5 86,0 85,8
4ᵉ trim. 2018 102,1 93,2 83,2 88,1
1ᵉ trim. 2019 101,8 91,6 75,3 86,4
2ᵉ trim. 2019 79,2 94,9 81,8 84,9
3ᵉ trim. 2019 91,1 90,1 81,6 82,8
4ᵉ trim. 2019 119,9 101,9 85,5 83,7
1ᵉ trim. 2020 111,6 98,1 89,7 75,1
2ᵉ trim. 2020 81,4 58,0 52,5 65,8
3ᵉ trim. 2020 85,0 80,9 80,6 88,8
4ᵉ trim. 2020 96,6 93,7 73,2 80,5
1ᵉ trim. 2021 111,5 96,3 83,6 87,3
2ᵉ trim. 2021 112,8 97,4 80,8 87,3
3ᵉ trim. 2021 112,4 98,6 104,1 86,5
4ᵉ trim. 2021 115,0 99,1 95,6 87,5
1ᵉ trim. 2022 155,4 119,7 83,3 86,8
2ᵉ trim. 2022 134,9 108,1 93,9 80,1
3ᵉ trim. 2022 123,6 107,4 74,1 78,7
4ᵉ trim. 2022 82,6 75,9 83,6 78,0
1ᵉ trim. 2023 77,6 82,6 71,3 67,2
2ᵉ trim. 2023 95,3 78,2 64,7 65,0
3ᵉ trim. 2023 102,7 74,0 50,7 59,4
  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Évolution du nombre de logements

  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Avec un total de 3,6 millions de m2 de surfaces de plancher autorisées à la construction entre octobre 2022 et septembre 2023, les Hauts-de-France enregistrent un recul de 4,8 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre contre -1,6 % au niveau national. Cette évolution n’est cependant portée que par les départements du Nord (-14,8 %) et de l’Oise (-10,4 %), les autres départements de la région étant en hausse : Aisne (+6,1 %), Pas-de-Calais (+8,3 %) et Somme (+10,5 %).

En revanche, le total des surfaces de plancher des locaux commencés au cours des 12 derniers mois augmente dans la région (+2,9 %) alors qu’il diminue au niveau national (-3,0 %). Là encore, la situation diffère selon les départements : si l’Aisne et le Nord ne suivent pas la même tendance que la région (avec respectivement -32 % et -12 %), une hausse s’observe dans les autres départements : Oise (+5,3 %), Somme (+7,9 %) et Pas-de-Calais (+49 %).

Avertissement sur les données CVS dans la construction

Les graphiques régionaux sur la construction sont désormais corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). Bien qu'issues de la même source de données, les évolutions CVS-CJO ne sont pas, par construction, comparables aux évolutions des cumuls annuels représentées jusque-là dans ces figures régionales et encore utilisées dans les tableaux départementaux.

Un excellent mois de septembre pour le tourisme dans les Hauts-de-France

Avec plus de 2,6 millions de nuitées au 3e trimestre 2023 dans les Hauts-de-France, la fréquentation hôtelière se maintient à un niveau comparable à celui d’avant-crise sanitaire (figure 7). Pour autant par rapport au même trimestre de 2022, le volume des nuitées recule de 3,1 % (-3,4 % en moyenne en France métropolitaine). En effet, comme au niveau national, la fréquentation en juillet et août est en net repli avec -7,4 % par rapport à juillet 2022 et -6,2 % par rapport à août 2022 (contre respectivement -5,4 % et -5,5 % en moyenne nationale). En septembre en revanche, grâce à une météo clémente et à l’organisation de grands événements sportifs (matchs de la Coupe du monde de rugby et match de football France-Écosse), le volume de nuitées dans l’hôtellerie dépasse largement celui de septembre 2022 : +5,2 % dans la région et +1,8 % en moyenne nationale. Sur l’ensemble du trimestre, notamment du fait de ces événements, les Hauts-de-France ont attiré plus de touristes non résidents (+2,9 % au 3e trimestre 2023 par rapport au 3e trimestre 2022) alors que la fréquentation de la clientèle résidente recule de 5,5 %.

Figure 7Évolution de la fréquentation dans les hôtels

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de la fréquentation dans les hôtels ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Hauts-de-France France
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,2 100,9
2ᵉ trim. 2018 100,2 101,2
3ᵉ trim. 2018 101,0 101,8
4ᵉ trim. 2018 101,5 102,1
1ᵉ trim. 2019 101,8 102,0
2ᵉ trim. 2019 102,8 102,6
3ᵉ trim. 2019 102,7 102,7
4ᵉ trim. 2019 102,5 103,0
1ᵉ trim. 2020 98,5 82,9
2ᵉ trim. 2020 75,5 58,9
3ᵉ trim. 2020 68,4 47,8
4ᵉ trim. 2020 55,2 33,6
1ᵉ trim. 2021 48,8 40,9
2ᵉ trim. 2021 56,4 47,9
3ᵉ trim. 2021 58,8 53,2
4ᵉ trim. 2021 70,0 64,6
1ᵉ trim. 2022 78,0 74,0
2ᵉ trim. 2022 92,5 90,1
3ᵉ trim. 2022 98,4 96,4
4ᵉ trim. 2022 100,6 99,5
1ᵉ trim. 2023 102,5 102,7
2ᵉ trim. 2023 104,0 104,0
3ᵉ trim. 2023 103,1 102,9
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 7Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Par rapport au 3e trimestre 2022, seule l’hôtellerie du département de l’Oise enregistre une hausse de sa fréquentation au 3e trimestre 2023 (+1,1 %). Le volume total de nuitées recule dans les quatre autres départements de la région (de -2,1 % dans le Nord à -7,1 % dans l’Aisne).

Dans l’hôtellerie de plein air, avec plus de 2,2 millions de nuitées vendues, la fréquentation est au beau fixe sur les 3 mois d’été et ce, particulièrement dans les Hauts-de-France. Par rapport au même mois de l’année précédente, elle augmente de 1,2 % en juillet, 3,6 % en août et 25,3 % en septembre (respectivement +0,7 %, +2,5 % et +11,9 % en moyenne nationale). Globalement, comparé au 3e trimestre 2022, le volume de nuitées passées dans les campings augmente de 5,8 % au 3e trimestre 2023 dans la région (+2,9 % en moyenne de France métropolitaine). Ce dynamisme est porté par la clientèle résidente (+4,1 %) mais surtout par la clientèle non résidente (+8,9 %). Sur un an, la fréquentation dans l’hôtellerie de plein air est en hausse dans tous les départements de la région : de +0,9 % dans le Pas-de-Calais à +14,2 % dans l’Aisne.

De même, avec 940 000 nuitées vendues au 3e trimestre 2023, la fréquentation dans les autres hébergements collectifs touristiques (résidences hôtelières de tourisme, villages vacances et maisons familiales de vacances, auberges de jeunesse…) progresse alors qu’elle recule au niveau national avec respectivement +5,3 % contre -3,1 %. Tous les mois du 3e trimestre contribuent à la tendance : +2,2 % sur un an en juillet, +8,3 % en août et +7,9 % en septembre dans les Hauts-de-France contre respectivement - 3,9 %, -3,6 % et -0,3 % en moyenne nationale. Pour ce type d’hébergement touristique, la hausse est essentiellement portée par la clientèle résidente (+6,5 % par rapport au 3e trimestre 2022) et, dans une moindre mesure, par la clientèle non résidente (+2,4 %).

Des créations de micro-entreprises en forte augmentation

Avec 17 430 entreprises créées au 3e trimestre 2023 en Hauts-de-France, le nombre de créations d’entreprises augmente plus qu’à l’échelle nationale : +13,3 % par rapport 2e trimestre 2023 contre +6,3 % (figure 8). Cette évolution repose essentiellement sur le dynamisme des créations de micro-entreprises (+19,5 % par rapport au 2e trimestre 2023 contre +9,1 % en moyenne nationale), les créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs étant en légère hausse de 2,4 % dans la région et de 1,6 % en moyenne nationale.

Figure 8Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Hauts-de-France hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Hauts-de-France y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,3 99,8 103,9 104,5
2ᵉ trim. 2018 101,3 100,9 105,9 107,8
3ᵉ trim. 2018 102,8 98,9 108,2 108,6
4ᵉ trim. 2018 102,2 101,5 112,5 112,7
1ᵉ trim. 2019 110,1 107,2 124,3 123,3
2ᵉ trim. 2019 106,5 106,5 127,1 123,8
3ᵉ trim. 2019 103,6 105,8 131,0 126,4
4ᵉ trim. 2019 101,9 102,4 129,8 128,3
1ᵉ trim. 2020 96,3 97,7 122,0 118,8
2ᵉ trim. 2020 79,8 74,1 102,2 97,7
3ᵉ trim. 2020 112,0 112,2 157,3 150,4
4ᵉ trim. 2020 114,1 113,7 154,6 149,9
1ᵉ trim. 2021 115,0 116,4 169,4 155,9
2ᵉ trim. 2021 113,1 120,7 160,1 154,4
3ᵉ trim. 2021 108,9 114,9 151,5 145,1
4ᵉ trim. 2021 108,0 114,8 151,4 146,3
1ᵉ trim. 2022 107,2 116,2 160,2 152,8
2ᵉ trim. 2022 105,3 118,4 146,8 149,3
3ᵉ trim. 2022 110,7 120,7 156,1 154,1
4ᵉ trim. 2022 108,6 118,4 155,1 155,2
1ᵉ trim. 2023 97,4 108,9 146,6 147,7
2ᵉ trim. 2023 99,6 110,6 145,9 149,6
3ᵉ trim. 2023 102,0 112,4 165,3 159,0
  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 8Créations d'entreprises

  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Sur un an, entre octobre 2022 et septembre 2023, 64 150 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France, soit un léger recul de 0,3 % en (0,0 % en France). Les hausses des créations comptabilisées dans la Somme (+1,6 %), l’Oise (+1,2 %) et l’Aisne (+0,7 %) ne compensent pas totalement les baisses dans le Nord et le Pas-de-Calais (respectivement -1,0 % et -0,8 %).

Avertissement sur les créations d’entreprises

Depuis le 1er janvier 2023, les formalités de création d'entreprises doivent obligatoirement s'effectuer sur le guichet électronique des formalités d'entreprises. Ce changement important fragilise temporairement le suivi mensuel des créations d'entreprises, en raison notamment d'une modification des délais d'enregistrement des déclarations dans le répertoire Sirene. Les évolutions des créations d'entreprises enregistrées sur les premiers mois de l'année 2023 doivent donc être interprétées avec une grande prudence.

Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles dans l'onglet Documentation de la version web de la publication nationale.

Avec plus de 4 050 dépôts de bilan comptabilisés en un an (entre octobre 2022 et septembre 2023), la hausse des défaillances d’entreprises observée depuis la fin 2021 se poursuit au 3e trimestre 2023 : + 1,4 % dans les Hauts-de-France en glissement du cumul annuel sur un trimestre et + 4,5 % en France. Si le nombre des dépôts de bilan est effectivement en hausse dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, il reste stable dans la Somme et l’Oise et recule même légèrement dans l’Aisne (-0,7 %).

Encadré 1 - Contexte international - L’inflation est en repli dans l’ensemble des grandes économies occidentales

Au troisième trimestre 2023, l’économie mondiale a progressé en ordre dispersé : les économies chinoise et américaine ont, toutes les deux, accéléré alors que l’activité s’est légèrement contractée dans la zone euro. Le resserrement des politiques monétaires, entamé en 2022, aurait atteint un palier à la fin 2023 en lien avec le reflux de l’inflation. En effet, dans la plupart des économies occidentales, l’inflation baisse depuis début 2023 alors que la Chine se démarque par les pressions déflationnistes qui persistent. Malgré cette inflation encore élevée quoiqu’en repli, la consommation des ménages se montre relativement résistante dans la plupart des pays en 2023, excepté en Allemagne.

Encadré 2 - Contexte national - La croissance française hésitante au second semestre 2023

En France, les indicateurs avancés suggèrent que le reflux de l’inflation se poursuivrait au cours des prochains mois. Concernant l’activité économique, le PIB français a légèrement fléchi au troisième trimestre 2023 (-0,1 %). Si la consommation des ménages a rebondi, l’investissement des entreprises a en revanche décéléré et le commerce extérieur s’est dégradé, pesant sur l’évolution du PIB. En ce qui concerne le marché du travail, l’emploi a continué de progresser depuis début 2023 mais a tout de même ralenti dans le sillage de l’activité économique. Selon les enquêtes de conjoncture, la situation conjoncturelle demeure atone : dans ce contexte, le PIB serait stable au quatrième trimestre avant d’accélérer un peu au premier semestre 2024, à la faveur de la désinflation et malgré des taux d’intérêt élevés.

Publication rédigée par :Jean Bresner, Delphine Léglise, Caroline Victoor (Insee), Pascale Hennebert (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de Solidarité active (RSA), entré en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine, se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI créé en 1988) et à l'allocation parent isolé (API).

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le revenu garanti est calculé comme la somme :

  • d'un montant forfaitaire, dont le montant varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge,
  • d'une fraction des revenus professionnels des membres du foyer, fixée par décret à 62 %.

Si les ressources initiales du foyer sont inférieures au montant forfaitaire, la différence s'appelle le RSA socle. Le complément de revenu d'activité éventuel, égal à 62 % des revenus d'activité, s'appelle le RSA activité. Selon le niveau de ressources du foyer par rapport au montant forfaitaire et la présence ou non de revenus d'activité, un foyer peut percevoir une seule composante du RSA ou les deux.

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

CVS-CJO : Série corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables.

Une évolution en glissement compare la valeur d'une grandeur à deux dates, séparées en général d’un an ou d'un trimestre. Ici sont comparés le nombre total des logements autorisés entre le 4e trimestre 2022 et le 3e trimestre 2023 et le nombre total de logements autorisés entre le 3e trimestre 2022 et le 2e trimestre 2023.

Est ici comparé le cumul des créations d’entreprises enregistrées entre le 4e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2022 et le cumul des créations enregistrées entre le 4e trimestre 2022 et le 3e trimestre 2023.

Pour en savoir plus

(1) Tableau de bord de la conjoncture des Hauts-de-France sur insee.fr.

(2) « L’emploi stagne, le chômage augmente », Insee Conjoncture Hauts-de-France, no 38, octobre 2022.

(3) « Au troisième trimestre 2023, l’emploi salarié est stable ou en légère hausse dans presque toutes les régions », Informations Rapides no 2, janvier 2024.

(4) « La désinflation en bonne voie », Insee Note de conjoncture, décembre 2023.

(5) « Ouvrir dans un nouvel ongletINFO emploi en bref – situation au cours du 3e trimestre 2023 en Hauts-de-France », Dreets Hauts-de-France, 25 octobre 2023.

(6) « Ouvrir dans un nouvel ongletL’emploi salarié privé est stable pour le 2e trimestre consécutif en Hauts-de-France », Urssaf, Stat’UR no 39, décembre 2023.