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Insee Flash Martinique · Décembre 2022 · n° 177
Insee Flash Martinique361 225 habitants en Martinique au 1er janvier 2020

Corentin Douriaud (Insee)

Au 1er janvier 2020, 361 225 personnes résident en Martinique, soit 22 686 personnes de moins qu’en 2014. La baisse moyenne de 1,0 % par an depuis 2014 s’explique par des départs du territoire plus nombreux que les arrivées. Entre 2014 et 2020, le solde naturel est positif mais en net recul. Les communes du Nord sont les plus touchées par ce déclin démographique. Fort-de-France, commune la plus peuplée, est celle qui perd le plus d’habitants.

Insee Flash Martinique
No 177
Paru le :Paru le29/12/2022

Un fort déclin démographique

Au 1er janvier 2020, 361 225 personnes résident en Martinique. Entre 2014 à 2020, la population diminue de 1,0 % en moyenne par an, soit 3 800 habitants de moins chaque année (figure 1). Cette décroissance s’accélère par rapport à la période 2009-2014 (- 0,6 % par an en moyenne).

La Martinique et la Guadeloupe sont les deux régions françaises dont la population diminue le plus sur la période. Cependant, la Martinique perd des habitants à un rythme plus soutenu que la Guadeloupe (- 0,7 % entre 2014 et 2020). Sur la même période, la population en France s’accroît de 0,3 % en moyenne par an. La Martinique – en particulier les communes de Fort de France, du Lamentin et de Schoelcher – reste une région densément peuplée avec 309 habitants par km². En comparaison, la densité est de 120 habitants par km² en France métropolitaine.

Entre 2014 et 2020, les départs de Martinique, plus nombreux que les arrivées, sont à l’origine de la baisse de population. Ces nombreux départs, vers la France métropolitaine essentiellement, concernent en grande partie les jeunes qui poursuivent des études ou cherchent un emploi. Ce n’est pas compensé par l’excédent naturel qui diminue en raison d’un plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges élevés des générations nombreuses du baby-boom) et du recul des naissances. La contribution du solde naturel au taux de variation annuel moyen est passée de + 0,5 point entre 2009 et 2014 à seulement + 0,2 point entre 2014 et 2020.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020
Population légale au 1er janvier 2020 Taux d’évolution annuel moyen 2014-2020 (en %)
Martinique 361 225 -1,0
CA du Pays Nord Martinique 96 187 -1,2
L'Ajoupa-Bouillon 1 736 -1,2
Basse-Pointe 2 727 -4,2
Le Carbet 3 424 -1,5
Case-Pilote 4 475 0,0
Fonds-Saint-Denis 661 -3,2
Grand'Rivière 554 -2,2
Gros-Morne 9 758 -0,1
Le Lorrain 6 713 -0,9
Macouba 1 034 -0,9
Le Marigot 3 078 -1,6
Le Morne-Rouge 4 635 -1,4
Le Prêcheur 1 291 -2,9
Le Robert 21 627 -1,2
Saint-Pierre 4 107 -0,5
Sainte-Marie 14 843 -2,1
La Trinité 11 860 -1,5
Le Morne-Vert 1 806 -0,6
Bellefontaine 1 858 2,6
CA de l'Espace Sud Martinique 114 520 -0,7
Les Anses-d'Arlet 3 630 -0,9
Le Diamant 5 447 -2,0
Ducos 17 504 -0,2
Le François 16 082 -1,7
Le Marin 8 647 -0,4
Rivière-Pilote 11 675 -0,7
Rivière-Salée 11 780 -0,9
Saint-Esprit 10 120 1,1
Sainte-Anne 4 464 0,6
Sainte-Luce 9 425 -0,8
Les Trois-Îlets 7 194 -1,4
Le Vauclin 8 552 -1,1
CA du Centre Martinique 150 518 -1,1
Fort-de-France 75 286 -1,7
Le Lamentin 39 628 -0,1
Saint-Joseph 16 137 -0,8
Schoelcher 19 467 -0,4
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020

  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

Fort-de-France perd 8 400 habitants en six ans

La Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) concentre 42 % des habitants et abrite les deux communes les plus peuplées : Fort-de-France (75 286 habitants) et Le Lamentin (39 628) (figure 2). Fort-de-France perd 1,7 % de sa population en moyenne par an, soit 8 400 habitants de moins entre 2014 et 2020. Cette baisse s’accélère par rapport à 2009-2014 (- 1,1 %). Le Lamentin est la seule commune de la CACEM dont la population est quasiment stable depuis 2014 (figure 2).

En 2020, 96 187 habitants résident dans la Communauté d’Agglomération du Pays Nord Martinique (Cap Nord). La population décroît encore plus fortement que sur le reste du territoire (- 1,2 % en moyenne chaque année). Cette intercommunalité concentre de nombreuses communes de moins de 5 000 habitants. Le caractère rural du territoire, les opportunités d’emploi réduites et la faible accessibilité sont des éléments explicatifs de cette baisse démographique. Seule la commune de Bellefontaine attire de nouveaux résidents avec un solde migratoire positif important. Elle compte 1 858 habitants en 2020, soit 2,6 % de plus par an en moyenne entre 2014 et 2020.

Figure 2Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2009, 2014 et 2020

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2009, 2014 et 2020
Population légale au 1er janvier 2020 Évolution 2014-2020 (en nombre d’habitants) Taux d’évolution annuel moyen 2014-2020 (en %) Taux d’évolution annuel moyen 2009-2014 (en %)
Martinique 361 225 -22 686 -1,0 -0,6
CA du Pays Nord Martinique 96 187 -7 533 -1,2 -1,0
L'Ajoupa-Bouillon 1 736 -135 -1,2 1,7
Basse-Pointe 2 727 -794 -4,2 -1,3
Le Carbet 3 424 -323 -1,5 -0,3
Case-Pilote 4 475 11 0,0 -0,1
Fonds-Saint-Denis 661 -141 -3,2 -1,5
Grand'Rivière 554 -80 -2,2 -1,3
Gros-Morne 9 758 -79 -0,1 -1,6
Le Lorrain 6 713 -369 -0,9 -1,4
Macouba 1 034 -55 -0,9 -2,5
Le Marigot 3 078 -316 -1,6 -1,4
Le Morne-Rouge 4 635 -422 -1,4 -0,2
Le Prêcheur 1 291 -250 -2,9 -1,6
Le Robert 21 627 -1 567 -1,2 -0,3
Saint-Pierre 4 107 -122 -0,5 -1,0
Sainte-Marie 14 843 -1 977 -2,1 -2,2
La Trinité 11 860 -1 113 -1,5 -1,4
Le Morne-Vert 1 806 -66 -0,6 0,3
Bellefontaine 1 858 265 2,6 2,0
CA de l'Espace Sud Martinique 114 520 -5 173 -0,7 -0,3
Les Anses-d'Arlet 3 630 -211 -0,9 0,0
Le Diamant 5 447 -696 -2,0 0,1
Ducos 17 504 -262 -0,2 1,2
Le François 16 082 -1 753 -1,7 -1,7
Le Marin 8 647 -236 -0,4 0,1
Rivière-Pilote 11 675 -474 -0,7 -2,0
Rivière-Salée 11 780 -687 -0,9 -0,7
Saint-Esprit 10 120 668 1,1 0,6
Sainte-Anne 4 464 146 0,6 -1,7
Sainte-Luce 9 425 -475 -0,8 0,4
Les Trois-Îlets 7 194 -617 -1,4 0,4
Le Vauclin 8 552 -576 -1,1 0,1
CA du Centre Martinique 150 518 -9 980 -1,1 -0,6
Fort-de-France 75 286 -8 365 -1,7 -1,1
Le Lamentin 39 628 -298 -0,1 0,4
Saint-Joseph 16 137 -839 -0,8 0,3
Schoelcher 19 467 -478 -0,4 -1,2
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

L’Espace Sud, l’intercommunalité qui perd le moins d’habitants

La Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud de la Martinique (CAESM) compte 114 520 habitants, répartis dans douze communes. Entre 2014 et 2020, sa population baisse (- 0,7 % en moyenne par an). Cette diminution était plus modérée sur la période précédente (- 0,3 % par an en moyenne entre 2009 et 2014). Le François contribue largement à ce repli démographique. La commune perd 1 800 habitants entre 2014 et 2020 et en avait déjà perdu 1 600 sur les cinq années précédentes.

La baisse de la population est également marquée au Diamant (- 2,0 % par an en moyenne), aux Trois-Îlets (- 1,4 %), au Vauclin (- 1,1 %) et aux Anses-d’Arlet (- 0,9 %). Cette tendance est nouvelle pour ces communes qui ne perdaient pas encore d’habitants entre 2009 et 2014. Cependant, deux communes de la communauté d’agglomération enregistrent une hausse de leur population. Saint-Esprit gagne plus d’habitants que sur la dernière période (+ 1,1 % par an en moyenne entre 2014 et 2020 et + 0,6 % entre 2009 et 2014). La population de Sainte-Anne augmente entre 2014 et 2020 (+ 0,6 % en moyenne par an) après avoir diminué entre 2009 et 2014 (- 1,7 %). Enfin, Ducos est devenue la commune la plus peuplée de la CAESM avec 17 504 habitants en 2020.

Publication rédigée par :Corentin Douriaud (Insee)

Pour comprendre

Les populations sont dites légales, car elles sont authentifiées par décret. Elles font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Elles sont actualisées chaque année. Les données de population 2020 entrent en vigueur au 1er janvier 2023.

Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2014-2020) et une période de cinq ans (2009-2014) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites populations municipales légales, issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2020, au 1er janvier 2014 et au 1er janvier 2009. Les données portent sur la France hors Mayotte.

Définitions

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Dans cette étude il s’agit d’un solde apparent, car estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.

Pour en savoir plus

Demougeot L. , Besson L. , Thibault P. « Les natifs des Antilles, de Guyane et de Mayotte quittent souvent leur région natale, contrairement aux Réunionnais 2021 », Insee Première, avril 2021.

Brutel C. « La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus no 282, décembre 2022.

Douriaud C. « 383 559 habitants en Guadeloupe au 1ᵉʳ janvier 2020 », Insee Flash Guadeloupe no 177, décembre 2022.

Douriaud C. « 285 133 habitants en Guyane au 1ᵉʳ janvier 2020 », Insee Flash Guyane no 164, décembre 2022.