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Insee Flash Guyane · Décembre 2022 · n° 164
Insee Flash Guyane285 133 habitants en Guyane au 1er janvier 2020

Corentin Douriaud (Insee)

Au 1er janvier 2020, 285 133 personnes résident en Guyane. C’est la région de France hors Mayotte où la croissance démographique est la plus forte. La population s’accroît en moyenne de 2,1 %, soit 5 466 habitants de plus chaque année, entre 2014 et 2020. Cette croissance démographique, portée par le solde naturel, est inégalement répartie sur le territoire. Elle profite principalement à deux intercommunalités, la communauté d’agglomération du Centre littoral et la communauté de communes de l’Ouest guyanais. La population de la communauté de communes des Savanes diminue.

Insee Flash Guyane
No 164
Paru le :Paru le29/12/2022

32 800 habitants de plus en Guyane en 6 ans

La Guyane compte 285 133 habitants au 1er janvier 2020. Plus grande région de France en superficie avec la Nouvelle-Aquitaine, elle représente 0,4 % de la population française hors Mayotte. La population de la Guyane croît de 2,1 % en moyenne chaque année entre 2014 et 2020 (figure 1). En six ans, ce sont 32 800 résidents supplémentaires sur le territoire. La Guyane est la région avec la croissance démographique la plus dynamique de France hors Mayotte. Sur onze ans l’évolution est similaire : 2,2 % par an en moyenne entre 2009 et 2020.

La vigueur démographique en Guyane est quasi exclusivement portée par le . Sa contribution à la croissance de la population est la plus élevée de France hors Mayotte (+ 2,5 % annuel moyen entre 2014 et 2020) devant La Réunion (+ 1,1 %) et la région Île-de-France (+ 0,8 %). Les naissances nombreuses, en raison de la jeunesse de sa population et d’un taux de fécondité élevé, sont largement supérieures aux décès avec environ 8000 naissances et 1000 décès chaque année. Le flux des nouveaux arrivants sur le territoire, en provenance de France métropolitaine ou de l’étranger, est légèrement inférieur à celui des sortants, souvent des jeunes qui partent pour effectuer des études supérieures ou trouver un emploi.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020
Population légale au 1er janvier 2020 Taux d’évolution annuel moyen 2014-2020 (en %)
Guyane 285 133 2,1
CC des Savanes 29 633 -0,7
Iracoubo 1 729 -1,8
Kourou 24 805 -0,7
Sinnamary 2 855 -0,7
Saint-Elie 244 12,7
CC de l'Ouest Guyanais 96 306 1,5
Mana 11 605 2,7
Saint-Laurent-du-Maroni 49 173 1,8
Saül 153 0,6
Maripasoula 9 768 -1,9
Grand-Santi 8 859 4,9
Apatou 9 582 3,0
Awala-Yalimapo 1 482 1,4
Papaichton 5 684 -2,4
CA du Centre Littoral 151 887 3,1
Cayenne 65 956 2,8
Macouria 19 087 9,3
Matoury 34 474 1,3
Remire-Montjoly 25 793 2,9
Roura 3 436 -0,5
Montsinéry-Tonnegrande 3 141 4,0
CC de l'Est Guyanais 7 307 1,1
Régina 844 -2,3
Saint-Georges 4 303 1,4
Ouanary 266 10,4
Camopi 1 894 1,3
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2014 et 2020

  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

L’Ouest et le Centre sont moteurs du dynamisme démographique

Avec 151 887 résidents, la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) est la plus peuplée. Le dynamisme démographique de l’agglomération se confirme et son rythme de croissance s’accélère (figure 2). Il s’établissait à + 1,8 % en moyenne par an entre 2009 et 2014, il s’élève à + 3,1 % entre 2014 et 2020. La commune de Macouria illustre cette tendance : le rythme de croissance de sa population, déjà élevé entre 2009 et 2014 (+ 4,3 % annuel moyen) augmente encore entre 2014 et 2020 (+ 9,3 % annuel). Montsinéry-Tonnegrande est la deuxième commune la plus dynamique de la CACL avec une augmentation annuelle moyenne de 4,0 % entre 2014 et 2020. Le dynamisme de ces communes reflète l’étalement urbain autour de l’île de Cayenne. Dans la commune de Cayenne, la population croît de nouveau (+ 2,8 % par an en moyenne) entre 2014 et 2020 alors qu’elle diminuait légèrement (- 0,4 %) entre 2009 et 2014.

La Communauté des Communes de l’Ouest guyanais (CCOG) composée de huit communes compte 96 306 habitants. La hausse de sa population est de 1,5 % en moyenne par an entre 2014 et 2020. En particulier, Grand-Santi et Apatou cumulent excédent naturel et migratoire. Leur dynamisme démographique est le plus important de la CCOG sur les six dernières années avec une hausse annuelle de leur population respective de 4,9 % et 3,0 %. À Mana, le dynamisme est équivalent (+ 2,7 % par an) entre 2014 et 2020. À Saint-Laurent-du-Maroni, commune la plus peuplée de l’agglomération avec 49 173 habitants en 2020, la croissance de la population est soutenue (+ 1,8 % par an entre 2014 et 2020).

Figure 2Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2009, 2014 et 2020

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2009, 2014 et 2020
Population légale au 1er janvier 2020 Évolution 2014-2020 (en nombre d’habitants) Taux d’évolution annuel moyen 2014-2020 (en %) Taux d’évolution annuel moyen 2009-2014 (en %)
Guyane 285 133 32 795 2,1 2,4
CC des Savanes 29 633 -1 269 -0,7 -0,2
Iracoubo 1 729 -202 -1,8 -0,8
Kourou 24 805 -1 063 -0,7 0,3
Sinnamary 2 855 -129 -0,7 -1,4
Saint-Elie 244 125 12,7 -25,4
CC de l'Ouest Guyanais 96 306 8 457 1,5 4,5
Mana 11 605 1 689 2,7 2,4
Saint-Laurent-du-Maroni 49 173 5 004 1,8 3,3
Saül 153 5 0,6 -1,3
Maripasoula 9 768 -1 216 -1,9 7,7
Grand-Santi 8 859 2 203 4,9 8,1
Apatou 9 582 1 542 3,0 4,1
Awala-Yalimapo 1 482 118 1,4 0,9
Papaichton 5 684 -888 -2,4 10,6
CA du Centre Littoral 151 887 25 126 3,1 1,8
Cayenne 65 956 10 139 2,8 -0,4
Macouria 19 087 7 878 9,3 4,3
Matoury 34 474 2 540 1,3 3,9
Remire-Montjoly 25 793 4 006 2,9 2,9
Roura 3 436 -101 -0,5 6,4
Montsinéry-Tonnegrande 3 141 664 4,0 3,1
CC de l'Est Guyanais 7 307 481 1,1 0,5
Régina 844 -124 -2,3 2,8
Saint-Georges 4 303 343 1,4 -0,8
Ouanary 266 119 10,4 12,4
Camopi 1 894 143 1,3 1,8
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

Les Savanes poursuivent leur déclin démographique

La population de la Communauté des Communes des Savanes continue de diminuer. Le recul enregistré entre 2009 et 2014 (- 0,2 %)s’accentue entre 2014 et 2020 (- 0,7 %). Cette décroissance s’explique par un solde migratoire déficitaire non compensé par l’excédent naturel pourtant élevé (+ 3 830 naissances supplémentaires par rapport aux décès entre 2014 et 2020).

La Communauté des Communes de l’Est guyanais reste de loin la moins peuplée, avec un peu plus de 7 300 résidents en 2020. Sa croissance démographique est de + 1,1 % en moyenne par an entre 2014 et 2020, légèrement supérieure à celle de la période 2009 – 2014 (+ 0,5 %). La commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock concentre la majorité de la population (58,9 %) avec 4 303 habitants.

Encadré - Comment lire les populations légales ?

Le terme générique de populations légales regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale.

La population municipale est la seule qui évite qu’une même personne ne soit comptée deux fois. C’est pourquoi elle est privilégiée dans les descriptions statistiques. Les chiffres de cette publication ne portent que sur la population municipale.

Dans l’optique d’une amélioration continue de ses dispositifs, l’Insee a modifié à partir de 2019 la méthode de recensement dans les zones d’orpaillage illégal de Guyane. Ce changement permet de corriger des surestimations de population effectuées jusqu’alors. Les personnes vivant dans ces zones relèvent désormais de la collecte dite HMSA (Habitations mobiles et sans abri) : elles sont recensées une fois tous les 5 ans et le décompte de population est ensuite stable pendant 5 ans. Elles restent ainsi bien comptabilisées dans la population municipale. La méthode intervient dans toutes les communes de Guyane ayant des zones d’orpaillage illégal à partir des populations millésimées au 1er janvier 2017 et publiées fin 2019.

Publication rédigée par :Corentin Douriaud (Insee)

Pour comprendre

Les populations sont dites légales, car elles sont authentifiées par décret. Elles font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Elles sont actualisées chaque année. Les données de population 2020 entrent en vigueur au 1er janvier 2023.

Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2014-2020) et une période de cinq ans (2009-2014) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites populations municipales légales, issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2020, au 1er janvier 2014 et au 1er janvier 2009. Les données portent sur la France hors Mayotte.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Dans cette étude il s’agit d’un solde apparent, car estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.

L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.

Pour en savoir plus

Demougeot L. , Besson L. , Thibault P. « Les natifs des Antilles, de Guyane et de Mayotte quittent souvent leur région natale, contrairement aux Réunionnais 2021 », Insee Première, avril 2021.

Brutel C. « La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus no 282, décembre 2022.

Douriaud C. « 383 559 habitants en Guadeloupe au 1ᵉʳ janvier 2020 », Insee Flash Guadeloupe no 177, décembre 2022.

Douriaud C. « 361 225 habitants en Martinique au 1ᵉʳ janvier 2020 », Insee Flash Martinique no 177, décembre 2022.