Insee Flash Guadeloupe · Novembre 2022 · n° 173

En 2022, la participation électorale reste faible en Guadeloupe

En 2022 en Guadeloupe, 267 000 personnes sont inscrites sur les listes électorales soit 11 300 électeurs de plus qu’en 2017 (+ 4,4 %). Elles représentent 94 % des personnes de 18 ans ou plus de la région, ce qui est supérieur à la moyenne de l’ensemble de la France (92 %).

Pour les deux scrutins de l’année, le taux de participation recule : 62 % des électeurs ont voté à au moins un tour de l’élection présidentielle (- 1 point par rapport à 2017), et seulement 38 % à au moins un tour des élections législatives (- 4 points). Néanmoins, de par l’augmentation du nombre d’inscrits sur les listes électorales, les électeurs guadeloupéens sont plus nombreux qu’en 2017 (figure 1).

Les électeurs de Guadeloupe se distinguent des autres régions françaises par un taux d’abstention élevé (34 %), le deuxième plus important des régions françaises. De plus, le vote systématique (participation à tous les tours de tous les scrutins) est le deuxième plus faible des régions après la Martinique (16 %). La possibilité de voter le samedi pour les élections nationales, mesure mise en place depuis 2007 aux Antilles-Guyane, ne réduit pas l’abstention. Par ailleurs, 3 % des inscrits, dont une grande majorité sont des femmes, demandent une procuration de vote.

À l’occasion du scrutin présidentiel, seulement 62 % des inscrits sur les listes électorales votent lors d’au moins un tour de l’élection. Avec 38 % d’abstention systématique, la Guadeloupe pointe à l’avant-dernière place des régions françaises, comme en 2017 (37 %).

Pourtant, le taux de participation au premier tour du scrutin progresse par rapport à 2017 (+ 2 points). La Guadeloupe et la Martinique sont ainsi les deux seules régions où la participation augmente au premier tour. La Guadeloupe reste toutefois la région où la mobilisation est la plus faible (48 % au premier tour), juste derrière la Martinique. Au deuxième tour, le taux de participation s’établit à 52 %, en recul de 2,5 points par rapport à 2017. Cette baisse de participation au second tour se retrouve dans l’ensemble des régions françaises, à l’exception de la Corse.

Les élections législatives de juin confirment le constat de démobilisation électorale, avec une participation en recul par rapport à 2017 : un peu plus du quart des inscrits se déplacent au premier tour de scrutin (28 %), à peine plus au second tour (30 %). Sur les deux tours, 38 % des électeurs votent au moins une fois et seuls 20 % votent de manière systématique (22 % en 2017). La Guadeloupe et la Martinique sont ainsi les régions françaises dans lesquelles les électeurs se déplacent le moins.

En Guadeloupe, les femmes votent davantage que les hommes. En cumulant les deux élections, 68 % des inscrites votent au moins lors d’un tour de scrutin, contre 63 % des inscrits masculins. Cette différenciation n’existe pas pour l’ensemble du territoire français, avec une participation équivalente des hommes et des femmes (84 %).

L’âge est également l’une des caractéristiques déterminantes de la participation électorale. Entre 18 et 39 ans, près d’un électeur sur deux (45 %) ne vote à aucun des tours de scrutins en 2022. Cette abstention diminue ensuite aux âges plus élevés, à l’exception des électeurs de 80 ans et plus. En effet, 64 % des inscrits de « 80 ans et plus » ne votent pas une seule fois cette année. Les personnes de 60 à 69 ans votent plus souvent : 78 % des inscrits ont glissé un bulletin dans l’urne au moins une fois. Leur participation a toutefois diminué par rapport à 2017 (figure 2).

En Guadeloupe, les « Cadres, professions supérieures, chefs d’entreprise, artisans, commerçants » se mobilisent davantage que les autres professions pour ces élections : 79 % d’entre eux votent au moins une fois (+1 point par rapport à 2017). Les ouvriers se mobilisent également davantage qu’en 2017. Leur participation est en forte augmentation (+14 points), faisant reculer d’autant leur abstention systématique. Pour autant, seul le scrutin présidentiel les mobilise : 74 % d’entre eux votent au moins à l’un des deux tours, contre seulement 30 % pour l’élection législative.

À l’opposé, les employés et les électeurs sans activité professionnelle alimentent l’abstention et notamment l’abstention systématique qui progresse de 10 points par rapport à 2017 (figure 3).

Plus un électeur est diplômé, plus souvent il vote. Bien qu’en baisse par rapport à 2017, la participation des inscrits possédant un diplôme supérieur au bac reste la plus élevée : 76 % d’entre eux votent au moins une fois, et leur abstention systématique est la plus faible. Suivent les bacheliers (73 %) et les inscrits possédant un diplôme de niveau inférieur (69 %). À l’inverse, seul un électeur sur deux ne possédant aucun diplôme glisse au moins un bulletin dans l’urne en 2022.