Informations Rapides · 20 octobre 2022 · n° 273

En octobre 2022, les goulots de production sont jugés particulièrement élevés par les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière Enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie - octobre 2022

En octobre 2022, les chefs d’entreprise estiment que la demande qui leur a été adressée au cours des trois derniers mois s’est renforcée. Pour les trois prochains mois, leur opinion sur la demande globale est quasiment inchangée par rapport à juillet, mais elle se détériore s’agissant de la demande étrangère. Par ailleurs, la proportion d’entreprises qui déclarent des goulots de production atteint des niveaux très élevés, et la proportion d’entreprises industrielles déclarant des difficultés de recrutement reste proche de son plus haut niveau.

En octobre 2022, la part d’entreprises industrielles déclarant ne pas être en mesure d’accroître leur production avec leurs moyens actuels si elles recevaient plus de commandes se redresse nettement à 49 %, après deux trimestres de baisse. Il s’agit du plus haut niveau depuis la création de cette série en 1976. De surcroît, les chefs d’entreprise sont moins nombreux que le trimestre précédent à juger leurs capacités de production suffisantes compte tenu de l’évolution probable des commandes au cours des prochains mois. Le solde d’opinion associé est au plus bas depuis 2001. Le taux d’utilisation des capacités de production diminue quant à lui légèrement à 81 % et se situe un peu en dessous de son niveau moyen (83 %).

Le solde d’opinion sur l’évolution prévue des investissements pour les trois prochains mois, introduit dans cette enquête en octobre 2021, croît pour le troisième trimestre consécutif.

L’opinion des chefs d’entreprise concernant l’évolution passée de la demande qui leur a été adressée rebondit après s’être dégradée pendant deux trimestres consécutifs. Cette amélioration concerne tout autant la demande globale que la demande étrangère. Les deux soldes d’opinion associés restent donc au-dessus de leurs moyennes. L’opinion des chefs d’entreprise à propos de l’évolution probable de la demande globale au cours des trois prochains mois est quasi inchangée, mais celle sur l’évolution de la demande étrangère se replie quelque peu après son embellie du trimestre précédent. Ces deux soldes d’opinion sont supérieurs à leur moyenne.

Les perspectives générales d’exportations sont quant à elles quasi stables. Le solde d’opinion associé demeure inférieur à sa moyenne.

En octobre, 65 % des chefs d’entreprise déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, une proportion proche du point le plus élevé de la série atteint le trimestre précédent. Dans le même temps, les soldes d’opinion sur les évolutions tant passée que prévue des effectifs augmentent par rapport à juillet 2022. Ils sont tout deux nettement au-dessus de leur moyenne.

Selon les chefs d’entreprise interrogés en octobre 2022, l’évolution des prix de vente au cours des trois derniers mois (qu’ils estiment en moyenne à +1,3 %) aurait été moins vive que lors des deux trimestres précédents. À titre de comparaison, ils estimaient en juillet dernier que leurs prix avaient augmenté de 3,4 % sur les trois derniers mois. S’agissant des trois prochains mois, l’évolution anticipée est en moyenne de +1,5 % (contre +1,4 % le trimestre précédent).

La situation de trésorerie des entreprises industrielles est jugée plus dégradée qu’il y a trois mois. Le solde d’opinion associé atteint son niveau le plus bas depuis un an (série publiée depuis octobre 2021).

Le solde d’opinion sur les perspectives générales d’évolution des salaires horaires dans l’industrie augmente quant à lui pour le septième trimestre consécutif. Il se situe à son plus haut niveau depuis 2001.

Interrogés sur l’évolution récente de leur position compétitive, les chefs d’entreprise déclarent qu’elle se serait dégradée, sur le marché national comme au sein et hors de l’Union européenne.

Dans l'industrie manufacturière, les chefs d'entreprise sont plus nombreux en octobre 2022 qu'en avril à annoncer une hausse de leurs investissements en 2022. Le solde d'opinion associé progresse dans tous les secteurs, excepté l’agro-alimentaire, où il diminue fortement. La progression est la plus élevée dans le secteur des autres matériels de transport.

Concernant 2023, les industriels formulent un premier jugement sur l'évolution envisagée de leurs investissements : le solde d'opinion associé est à ce stade légèrement inférieur à celui relatif à l'évolution des investissements en 2022.

Pour l'année 2022, la demande arrive en tête des facteurs incitant les industriels à investir. La part d’entreprises influencées dans leurs investissements par des facteurs techniques, facteur le plus souvent cité en octobre 2021, diminue quelque peu. En ce qui concerne 2023, les chefs d'entreprise anticipent également que la demande devrait influencer en premier lieu leurs investissements.

Le remplacement des installations ou des équipements usagés est la motivation économique des investissements la plus souvent évoquée pour 2022, suivie de près par la modernisation et la rationalisation de la production. En outre, la part des entreprises ayant investi en 2022 pour étendre leurs capacités de production a fortement augmenté entre octobre 2021 et octobre 2022. Ces trois motivations économiques sont invoquées de manière quasi égale comme raisons d’investir en 2023.