Insee Flash Grand Est · Octobre 2022 · n° 62

Plus des trois quarts des habitants du Grand Est sont nés dans la région

En 2018, la population du Grand Est est de 5 550 400 personnes. Plus de trois habitants sur quatre sont nés dans la région : ce sont les natifs. Les autres sont nés en dehors de la région, ailleurs en France ou à l’étranger : ce sont les non-natifs.

Parmi les personnes résidant dans le Grand Est en 2018, 4 279 600 y sont nées, soit 77 %. Cette proportion est la deuxième plus élevée de France métropolitaine, derrière les Hauts-de-France, où 82 % des habitants sont natifs de la région. C’est en Provence-Alpes-Côte d’Azur que cette proportion est la plus faible (53 %). Au sein du Grand Est, les habitants des Vosges et de la Meuse sont encore plus souvent nés dans la région (84 %).

La part des personnes nées dans leur département de résidence est plus faible en moyenne (64 %), mais s’avère plus importante dans les départements des Vosges et des Ardennes (respectivement 70 % et 68 %), tandis qu’en Meurthe-et-Moselle, à peine 60 % de la population y est née (figure 1).

La proportion de natifs nés dans un autre département de la région est très différente selon les départements : elle est de 8 % pour les habitants du Haut-Rhin, mais de près de 30 % pour les résidents de la Meuse. La Meuse est aussi le département où la part des résidents natifs du département est la plus faible. Cette différence peut s’expliquer par le fait que, pour accoucher, certaines femmes se rendent dans les maternités du département voisin, la Meurthe-et-Moselle, le temps d’accès y étant parfois plus court.

En 2018, 1 270 800 résidents du Grand Est sont nés en dehors de la région, soit 23 % (figure 2). Un peu plus de la moitié de ces non-natifs sont originaires d’une autre région française (12 %). Parmi les non-natifs, près d’un tiers est né dans une région limitrophe : 13 % des non-natifs sont nés en Île-de-France, 10 % dans les Hauts-de France et 8 % en Bourgogne-Franche-Comté.

Au sein du Grand Est, la proportion de résidents originaires d’une autre région varie selon les départements. En Moselle et dans la Meuse, moins de 10 % des habitants sont natifs d’un autre département de France, alors que dans la Marne et l’Aube, ils sont respectivement 22 % et 19 %. La proximité avec l’Île-de-France explique en partie cet écart : la périurbanisation autour de Paris pouvant s’étendre jusqu’aux départements voisins comme l’Aube et la Marne.

Parmi les non-natifs, un peu moins de la moitié est née à l’étranger, soit 11 % de la population du Grand Est. C’est dans les départements frontaliers de l’est de la région que la proportion de résidents nés à l’étranger est la plus élevée. Ainsi dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, respectivement 15 % et 13 % des habitants sont nés à l’étranger.

Parmi les personnes nées à l’étranger, près d’une sur deux est née dans un pays d’Europe, un peu plus d’une sur trois dans un pays d’Afrique et une sur douze en Turquie. La part de résidents du Grand Est nés en Europe ou en Turquie est plus importante que celle en France métropolitaine, 54 % contre 35 %. À l’inverse, la proportion de personnes nées en Afrique est plus faible dans le Grand Est : au niveau métropolitain, la moitié de la population née à l’étranger est originaire de ce continent.

Deux habitants nés à l’étranger sur dix sont originaires d’Allemagne, d’Italie ou de Belgique, pays frontaliers à la France. Près d’un quart des résidents nés à l’étranger sont nés en Algérie ou au Maroc. L’origine des non-natifs varie au sein de la région. Dans les départements alsaciens et lorrains, plus de 10 % des personnes nées à l’étranger sont originaires d’Allemagne, alors qu’elles ne sont que 2 % à l’ouest de la région. Dans les départements champardennais, 9 % des habitants nés à l’étranger sont nés au Portugal et 7 % en Belgique. Dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, plus d’un résident né à l’étranger sur dix est originaire de Turquie, tandis que dans les anciens départements lorrains, les personnes originaires d’Italie sont les plus présentes.

Dans la région, 17 % des résidents ont moins de 15 ans. Ces jeunes sont surreprésentés parmi les personnes nées dans la région : un natif sur cinq a moins de 15 ans, contre moins d’un non-natif sur dix. En effet, une majorité de jeunes n’ont pas eu l’occasion de quitter leur département de naissance, leur mobilité géographique étant souvent liée à celle de leurs parents.

La part de diplômés du supérieur est plus élevée chez les non-natifs : ils sont 30 % à être titulaires d’un diplôme supérieur au bac, contre 25 % des natifs (figure 3). De plus, la part de titulaires d’un diplôme au minimum de niveau bac+5 est deux fois plus élevée pour les non-natifs que pour les natifs : 12 % contre 6 %. Ces écarts sont beaucoup plus marqués dans le Bas-Rhin, la Marne et la Meurthe-et-Moselle.

Parmi les non-natifs les plus diplômés, les personnes nées en Île-de-France sont proportionnellement plus nombreuses ; ce sont aussi en grande partie des personnes actives occupées. En effet, 77 % des non-natifs du Grand Est possédant un diplôme équivalent ou supérieur à un bac+5 ont un emploi.

Toutefois, les non-natifs âgés de 15 ans ou plus ayant fini leurs études s’avèrent moins souvent diplômés que les natifs : 32 % sont peu ou pas diplômés (titulaires au plus du brevet des collèges), soit 6 points de plus que les natifs. C’est plus particulièrement le cas en Moselle, Meurthe-et-Moselle et dans le Haut-Rhin. Parmi les non-natifs peu ou pas diplômés, ceux nés à l’étranger sont surreprésentés : ils sont 68 %, tandis qu’à l’échelle des non-natifs, 48 % sont des personnes nées à l’étranger. On compte également plus d’inactifs : 67 % des non-natifs peu ou pas diplômés sont inactifs, contre 41 % des non-natifs ayant fini leurs études.

Quel que soit leur lieu de naissance, 56 % des résidents du Grand Est sont actifs. Les natifs ont plus souvent un emploi que les personnes nées en dehors de la région. En outre, ils sont un peu plus fréquemment en études ou à la retraite que les non-natifs qui, eux, sont davantage au foyer.