Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté ·
Mars 2022 · n° 148
7 Bourguignons-Francs-Comtois sur 10 sont nés dans la région
En 2018, 7 habitants de Bourgogne-Franche-Comté sur 10 sont nés dans la région. Cette proportion de natifs a peu diminué depuis 1975 et se trouve plus élevée dans l’est de la région. Par ailleurs, un peu plus de 2 habitants sur 10 sont nés dans une autre région et environ 1 sur 10 à l’étranger. Les natifs de la région sont plus souvent des jeunes, des familles ou encore des ouvriers. En revanche, les habitants nés hors de la région sont plutôt des retraités et des cadres.
Au 1er janvier 2018, 2,8 millions de personnes habitent en Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les résidents, près de 68 % sont nés dans la région (figure 1). Avec trois points de plus que la moyenne nationale, la région compte la cinquième part de natifs la plus forte de France métropolitaine. Excepté en Île-de-France, elle est globalement plus élevée dans les régions du nord, à l’image des Hauts-de-France où 82 % des résidents sont natifs de la région. À l’opposé, les régions méridionales, telles que Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Corse ou l’Occitanie, bénéficient d’un haliotropisme et d’un héliotropisme pour attirer une population d’adoption. Ces régions comptabilisent entre 53 % et 56 % de natifs. L’Île-de-France dénombre également une part de natifs peu élevée en raison de l’attractivité économique de la région capitale.
tableauFigure 1 – Part des natifs par région et origine des Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption
Région | Part de natifs (en %) |
Nombre et origine des Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption |
---|---|---|
Guadeloupe | 80,5 | 2 060 |
Martinique | 84,4 | 2 210 |
Guyane | 56,5 | 870 |
La Réunion | 82,5 | 4 060 |
Île-de-France | 56,1 | 175 140 |
Centre-Val de Loire | 57,7 | 30 660 |
Bourgogne-Franche-Comté | 68,5 | 1 924 840 |
Normandie | 74,2 | 19 550 |
Hauts-de-France | 81,5 | 54 090 |
Grand Est | 77,1 | 132 690 |
Pays de la Loire | 68,4 | 14 050 |
Bretagne | 69,6 | 10 620 |
Nouvelle-Aquitaine | 63,8 | 21 470 |
Occitanie | 56,0 | 18 440 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 66,9 | 130 350 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 52,7 | 21 500 |
Corse | 55,7 | 1 040 |
Collectivité d'outre-mer | 37,5 | 1 320 |
Étranger | nd | 240 900 |
- nd : données non disponibles.
- Source : Insee, recensement de la population 2018
graphiqueFigure 1 – Part des natifs par région et origine des Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption

- Source : Insee, recensement de la population 2018
La part de natifs diminue de 5 points en 45 ans
En 1975, avec 73 % de natifs parmi ses résidents, la Bourgogne-Franche-Comté se situait au huitième rang des régions métropolitaines, loin derrière la Bretagne (87 %). En 45 ans, cette proportion de natifs a peu diminué dans la région, à l’image du Grand Est et des Hauts-de-France. À l’inverse, cette baisse est plus prononcée en Bretagne ou dans les Pays de la Loire. En Bourgogne-Franche-Comté, la part de natifs et son évolution dans le temps sont à mettre au regard de la faible croissance démographique depuis une cinquantaine d’années. Cette dernière est la conséquence du déclin de l’emploi industriel, avec des arrivées dans la région qui compensent à peine les départs.
La majorité des non-natifs originaires des régions voisines
En 2018, 23 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont originaires d’une autre région française. Ces Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption proviennent principalement des régions voisines. Ils sont 20 % à arriver d’Île-de-France, 15 % de chacune des régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes et 3 % du Centre-Val de Loire. Les Hauts-de-France, pourtant non limitrophes, sont la terre natale de 6 % des Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption.
Par ailleurs, 9 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont nés à l’étranger. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale qui atteint 12 %. 4 habitants nés à l’étranger sur 10 proviennent d’Europe, et autant d’Afrique. Cette proportion de résidents nés en Europe est plus importante qu’en moyenne nationale (3 sur 10). À l’inverse, la part de ceux nés en Afrique est plus faible, puisqu’en France métropolitaine la moitié des personnes nées à l’étranger est originaire de ce continent.
Une part de natifs plus importante à l’est de la région
Au sein de la région, la proportion de natifs est très différente selon les départements. Si les trois quarts des habitants du Doubs et de Haute-Saône sont nés dans la région, ils ne représentent que la moitié des habitants dans l’Yonne et six sur dix dans la Nièvre (figure 2).
tableauFigure 2 – Résidents des départements de Bourgogne-Franche-Comté selon leur lieu de naissance
Département | Population au lieu de résidence | Habitants nés… | |||
---|---|---|---|---|---|
… dans leur département de résidence actuelle | … dans un autre département de la région | … dans un autre département | … à l’étranger | ||
Côte-d’Or | 533 200 | 56,7 | 12,7 | 21,6 | 9,0 |
Doubs | 541 500 | 61,8 | 12,2 | 15,8 | 10,2 |
Jura | 259 700 | 54,9 | 17,9 | 19,9 | 7,3 |
Nièvre | 205 800 | 53,6 | 7,3 | 32,5 | 6,6 |
Haute-Saône | 236 000 | 45,8 | 30,0 | 18,5 | 5,7 |
Saône-et-Loire | 552 200 | 59,6 | 8,8 | 23,3 | 8,3 |
Yonne | 337 500 | 49,4 | 6,2 | 35,6 | 8,8 |
Territoire de Belfort | 141 900 | 49,6 | 17,5 | 21,2 | 11,7 |
Bourgogne-Franche-Comté | 2 807 800 | 55,7 | 12,8 | 22,9 | 8,6 |
- Source : Insee, recensement de la population 2018
D’une manière générale, les natifs sont davantage présents au sein des zones rurales. Dans celles-ci, 71 % des habitants sont nés en Bourgogne-Franche-Comté contre 65 % dans l’urbain. Il existe également de fortes disparités départementales. Ainsi, respectivement 78 % et 80 % des habitants du rural de Haute-Saône et du Doubs sont natifs de la région contre 58 % et 60 % des résidents du rural de la Nièvre et de l’Yonne. Ces différences sont à relier, d’une part, à l’attractivité des territoires et leur capacité à retenir leur population de naissance, et d’autre part à la proximité avec des territoires limitrophes attractifs.
La part de personnes nées à l’étranger, également très différente d’un département à l’autre, renvoie à l’histoire des migrations. En Haute-Saône, moins de 6 % des résidents sont nés à l’étranger, part la plus faible des départements de la région. À l’inverse, les résidents nés à l’étranger sont, en proportion, deux fois plus nombreux au sein du Territoire de Belfort. Parmi eux, un tiers est originaire d’Europe. En Saône-et-Loire, un résident né à l’étranger sur deux est issu d’un pays européen. Le département a notamment connu une importante immigration portugaise du début des années 60 jusqu’à la fin des Trente Glorieuses due à un fort besoin de main d’œuvre, notamment industrielle. En Côte-d’Or, la moitié des résidents nés à l’étranger sont originaires du continent africain. Par ailleurs, hors Europe et Afrique, les départements de l’est de la région, notamment le Jura, comptent une forte part de résidents nés en Turquie. Les migrations dans ces départements ont été influencées par la proximité de l’Allemagne, pays dans lequel il existe une immigration turque historique.
Deux fois plus d’enfants de moins de 15 ans parmi les natifs
Les natifs sont globalement plus jeunes, avec un âge moyen de 41 ans contre 48 ans pour les non-natifs. Les enfants de moins de 15 ans sont notamment deux fois plus nombreux parmi les natifs, leur mobilité géographique étant conditionnée par celle de leurs parents.
Les élèves, étudiants ou jeunes de moins de 14 ans sont surreprésentés parmi les natifs (27 % contre 14 %), à l’inverse des retraités qui sont moins nombreux (figure 3). La part des actifs occupés est également légèrement plus faible chez les natifs, 39 % contre 42 %. L’emploi est un déterminant de la mobilité géographique, ce constat est donc valable pour l’ensemble des régions françaises.
tableauFigure 3 – Type d’activité des résidents de Bourgogne-Franche-Comté selon leur lieu de naissance
Type d’activité | Résidents non-natifs | Résidents natifs |
---|---|---|
Actifs occupés | 42,2 | 38,9 |
Chômeurs | 7,0 | 4,8 |
Élèves, étudiants ou personnes de moins de 14 ans | 13,6 | 26,7 |
Retraités | 29,4 | 25,2 |
Autres inactifs | 7,8 | 4,4 |
- Source : Insee, recensement de la population 2018
graphiqueFigure 3 – Type d’activité des résidents de Bourgogne-Franche-Comté selon leur lieu de naissance

- Source : Insee, recensement de la population 2018
Parmi les actifs occupés, les natifs comptent en proportion davantage d’ouvriers, en lien avec le tissu industriel de la région. En revanche, la proportion de natifs exerçant une fonction de cadre ou une profession intellectuelle supérieure est plus faible. Cela s’explique par le fait qu’ils sont moins nombreux en proportion à être diplômés du supérieur. Ces catégories d’actifs sont par ailleurs plus mobiles géographiquement.
Sources
Les données sont principalement issues du recensement de la population 2018 qui ne prend pas en compte les personnes résidant à l’étranger. Elles permettent de connaître le lieu de résidence des personnes vivant en France, ainsi que leur lieu de naissance.
L’étude porte sur le lieu de naissance des résidents de Bourgogne-Franche-Comté, sans indication sur la nationalité des personnes.
Être né en France comme à l’étranger ne préjuge en rien de la nationalité.
Définitions
Les natifs de Bourgogne-Franche-Comté désignent les personnes nées dans la région.
Les Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption (ou non-natifs) sont les personnes qui résident dans la région à la date du recensement et qui n’y sont pas nées.
Pour en savoir plus
Ulrich A., Ville H., « Les immigrés en Bourgogne-Franche-Comté : plus diplômés qu’avant et toujours en difficulté pour l’emploi », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 91, octobre 2019.
Bonnet M., Depil S., « Un tiers des habitants de Rhône-Alpes ne sont pas nés dans la région », Insee Analyses Rhône-Alpes n° 17, janvier 2015.