Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine ·
Juillet 2022 · n° 121
Une insertion professionnelle plus fragile qu’ailleurs pour les jeunes Les jeunes de 16-29 ans sur le marché du travail en Nouvelle-Aquitaine
En 2017, 886 500 jeunes (16 à 29 ans) vivent en Nouvelle-Aquitaine. La majorité d’entre eux sont actifs : 42 % sont en emploi et 13 % se déclarent au chômage. En complément, 45 % sont inactifs, essentiellement en étude. L’insertion professionnelle y est plus fragile que dans les autres régions de la façade atlantique. Les contrats proposés y sont plus courts et plus précaires et les postes de cadres plus rares.
Avec 19 % de jeunes inoccupés, c’est-à-dire ni en emploi ni en formation, la région se situe dans la moyenne nationale. Parmi eux, huit sur dix ont un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat. Le diplôme facilite l’insertion professionnelle. Ainsi, quand ils ne sont plus en formation, deux non-diplômés sur trois sont inactifs. Les diplômés du supérieur sont aussi moins nombreux, en lien avec des offres moindres de postes de cadres.
En Nouvelle-Aquitaine, les jeunes s’insèrent plus tôt sur le marché du travail. D’ailleurs, les contrats d’apprentissage ne cessent d’augmenter depuis 2017.
- 886 500 jeunes en âge de travailler
- Sur dix jeunes néo-aquitains, quatre sont en emploi
- Jeunes en emploi néo-aquitains : plus de contrats courts et moins de cadres qu’ailleurs
- 19 % des jeunes sont inoccupés (ni en formation ni en emploi)
- Le diplôme facilite l’insertion professionnelle
- Aucun département en situation de grande fragilité
- Encadré 1 - En Nouvelle-Aquitaine, les jeunes s’insèrent plus tôt sur le marché du travail
- Encadré 2 - Le nombre d’apprentis continue sa forte progression en 2021
886 500 jeunes en âge de travailler
Avec 886 500 jeunes âgés de 16 à 29 ans en 2017, ces derniers ne représentent que 25 % de la population néo-aquitaine en âge de travailler (27 % au niveau national), soit ayant entre 16 et 64 ans. La Nouvelle-Aquitaine est la région de France métropolitaine avec la plus faible part de jeunes dans sa population en âge de travailler derrière la Corse. En effet, elle est particulièrement attractive pour les personnes retraitées et les quadragénaires venant s’y installer avec leur famille. De plus, même si elles sont nombreuses, les arrivées de jeunes dans la région compensent tout juste les départs.
Sur dix jeunes néo-aquitains, quatre sont en emploi
Comme au niveau national, 55 % des jeunes sont actifs en Nouvelle-Aquitaine. En particulier, 42 % sont en emploi en 2017 (figure 1). Parmi les régions voisines, celles de la côte Atlantique sont plus favorables à l’emploi pour les jeunes alors qu’en Occitanie l’insertion professionnelle y est moins aisée.
Certains jeunes travaillent tout en continuant leurs études, que ce soit un emploi régulier ou saisonnier (encadré 1). Ainsi, 8 % des jeunes cumulent emploi et formation alors que 34 % sont exclusivement en emploi.
tableauFigure 1 – Situation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017
Effectifs (en nombre) | Part (en %) | |
---|---|---|
Actifs dont : | 485 100 | 55 |
en emploi et en formation | 70 700 | 8 |
en emploi exclusivement | 297 800 | 34 |
au chômage | 116 600 | 13 |
Inactifs dont : | 401 400 | 45 |
en formation exclusivement | 353 600 | 40 |
pas en formation | 47 800 | 5 |
Inoccupés | 164 400 | 19 |
Total Jeunes | 886 500 | 100 |
- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
graphiqueFigure 1 – Situation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017

- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
Les jeunes sont structurellement plus touchés par le chômage que leurs aînés. L’absence d’expérience en début de parcours professionnel freine en effet leur entrée sur le marché du travail. Ainsi, 13 % des jeunes se déclarent au chômage, contre 9 % chez les 30-64 ans. Un pourcentage et un écart bien inférieurs à ceux observés dans la population active uniquement : 24 % des jeunes actifs se déclarent au chômage contre 11 % parmi les actifs âgés de 30 à 64 ans. Néanmoins, ce chiffre doit être relativisé puisqu’une grande partie des jeunes sont toujours en formation et ne recherchent donc pas nécessairement un emploi.
Même s’ils se déclarent davantage chômeurs, les jeunes le restent pourtant moins longtemps. Les jeunes chômeurs de longue durée sont moins nombreux en proportion que leurs aînés actifs.
Dans la région, 45 % des jeunes sont inactifs. En effet, comme au niveau national, 40 % des jeunes poursuivent leurs études. On y retrouve en majorité des non-diplômés et des bacheliers. La Nouvelle-Aquitaine est d’ailleurs la cinquième région métropolitaine avec le plus de jeunes en formation, derrière la Bretagne, l’Occitanie, l’Île-de-France et Paca. Deux tiers des jeunes en formation ont entre 16 et 19 ans.
Enfin, 5 % des jeunes néo-aquitains sont inactifs sans être en formation.
Jeunes en emploi néo-aquitains : plus de contrats courts et moins de cadres qu’ailleurs
Les jeunes néo-aquitains sont légèrement plus souvent qu’ailleurs en contrat à durée déterminée (CDD) : 26 % contre 24 % en province. Par ailleurs, les contrats courts (CDD, intérim et emplois aidés) représentent 37 % des contrats faits aux jeunes. Ce profil d’emploi s’explique par la nature des emplois occupés : 12 % des jeunes sont des employés du commerce et des services (emplois proposés plus souvent en CDD) et 33 % des jeunes sont des ouvriers (emplois largement intérimaires ou en apprentissage).
Par ailleurs, les formes d’emploi occupé par les jeunes sont plus précaires que celles de leurs aînés. D’une part, certains acceptent des « jobs d’été » saisonniers, des « petits boulots » précaires et peu rémunérateurs pour payer leurs études. D’autre part, quand ils ne sont plus en formation, les jeunes ne sont qu’au début de leur carrière, ont peu d’expérience et pour faciliter leur insertion, certains peuvent être amenés à accepter un emploi « déclassé » par rapport à leur niveau d’études. Ainsi, avec 10,4 euros de l’heure en moyenne, les jeunes perçoivent une rémunération nettement inférieure aux 30-64 ans (14,6 euros).
Considéré comme un facilitateur de l’insertion car permettant d’acquérir de l’expérience et de se rapprocher du milieu de l’emploi, l’apprentissage attire 7,4 % des jeunes de la région, une proportion semblable à celle observée en province (encadré 2).
Par ailleurs, les jeunes néo-aquitains sont un peu moins souvent cadres que dans les autres régions (6 % des jeunes en emploi dans la région contre 7 %). Cette moindre présence de cadres se retrouve aussi chez les 30-64 ans. En cause, un manque d’offres dans l’économie régionale, avec des secteurs potentiellement moins porteurs de ce type d’emplois, et un reflet du profil économique tourné vers le tourisme et l’agriculture.
Néanmoins, les jeunes néo-aquitains ont des débouchés sectoriels plus variés que dans les autres régions, moins présents dans les services au profit de l’agriculture et du commerce. Cet atout est toutefois à relativiser car les emplois occupés sont des postes d’ouvriers et des contrats courts.
19 % des jeunes sont inoccupés (ni en formation ni en emploi)
Représentant 19 % des Néo-Aquitains âgés de 16 à 29 ans, 164 400 jeunes sont inoccupés (ni en formation, ni en emploi). La région se positionne ainsi dans la moyenne nationale, entre les régions de la côte atlantique, les plus préservées du phénomène, et l’Occitanie, l’une des plus concernées.
Ces jeunes éloignés de l’emploi ayant terminé leur formation sont la principale cible des politiques d’inclusion sociale et d’insertion professionnelle. En effet, ils forment une population particulièrement vulnérable, soumise à la précarité y compris à long terme. Ces jeunes, en majorité des femmes, ont des profils très différents : on y trouve des chômeurs, des chargés de famille, des personnes en situation de handicap ou malades de longue durée.
Par ailleurs, 82 % des jeunes inoccupés ont un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat.
Le diplôme facilite l’insertion professionnelle
Le diplôme, quel que soit son niveau, tient un rôle important dans l’insertion professionnelle des jeunes, la progression dans la carrière ou la capacité à rebondir en période de crise. De fait, lorsqu’ils ne sont pas diplômés, les jeunes forment une population particulièrement fragile : quand ils ne sont plus en formation, ils se répartissent équitablement entre les situations d'emploi, de chômage et d'inactivité.
Ils sont ainsi trois fois plus souvent inoccupés qu’un jeune diplômé du supérieur (Bac + 2 et plus) et deux fois plus souvent qu’un bachelier. Néanmoins, ces jeunes non diplômés et inoccupés ne représentent que 6 % de l’ensemble des jeunes. Il s’agit en majorité d’hommes (58 %), âgés entre 20 et 29 ans (80 % contre 68 % chez l’ensemble des jeunes).
Face au rôle prépondérant du diplôme, la Nouvelle-Aquitaine peut compter sur un taux de non-diplômés proche de la moyenne (17 % des jeunes qui ne sont plus en formation contre 18 % en métropole), derrière les régions atlantiques, l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Néanmoins, les diplômés du supérieur sont moins nombreux, avec 31 % des jeunes détenteurs d’un Bac + 2 et plus contre 35 % en métropole. Une différence notamment marquée avec l’Île-de-France qui tient à la structure des emplois proposés : le nombre de postes de cadres est plus restreint en Nouvelle-Aquitaine et les titulaires d’un CAP ou BEP, parmi les jeunes, sont proportionnellement plus nombreux qu’au niveau national (23 % des jeunes contre 20 % en métropole).
Si le niveau de qualification protège de la précarité de l’emploi, la Nouvelle-Aquitaine est la région qui offre le moins d’emplois nécessitant un niveau d’études supérieur ou égal à Bac + 5 que dans toutes les autres régions. Ainsi, 12 % des jeunes titulaires d’un diplôme supérieur ou égal à Bac + 5 sont au chômage contre 10 % en France métropolitaine (figure 2). En cause, un tissu économique régional offrant moins de débouchés à ce niveau de formation, en dépit d’une mobilité forte de cette population pour trouver un emploi. Les Bac + 5 ne représentent néanmoins que 6 % des jeunes chômeurs et ils sont nombreux à cumuler emploi et formation.
tableauFigure 2 – Situation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017 selon le niveau de diplôme
Niveau des diplômes | Au chômage | En emploi exclusivement | En emploi et en formation | En formation exclusivement | Autres inactifs |
---|---|---|---|---|---|
Non diplômés (17 %) | 10,0 | 9,4 | 5,1 | 66,9 | 8,7 |
CAP/BEP (23 %) | 22,6 | 49,4 | 8,4 | 13,5 | 6,1 |
Baccalauréat (29 %) | 13,3 | 35,3 | 8,3 | 39,4 | 3,7 |
BAC+2 (13 %) | 11,9 | 58,2 | 8,7 | 18,3 | 2,9 |
BAC+3/+4 (10 %) | 9,7 | 46,8 | 10,5 | 30,4 | 2,6 |
BAC+5 et plus (8 %) | 12,2 | 54,3 | 15,2 | 15,8 | 2,5 |
- Lecture : 17 % des jeunes sont non diplômés. Parmi eux, 10 % sont au chômage, 9 % en emploi exclusivement, 5 % en formation et en emploi, 67 % en formation exclusivement et 9 % inactifs (hors formation).
- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
graphiqueFigure 2 – Situation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017 selon le niveau de diplôme

- Lecture : 17 % des jeunes sont non diplômés. Parmi eux, 10 % sont au chômage, 9 % en emploi exclusivement, 5 % en formation et en emploi, 67 % en formation exclusivement et 9 % inactifs (hors formation).
- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
Aucun département en situation de grande fragilité
De grandes disparités territoriales existent en matière d’insertion des jeunes. Ainsi, la qualité de vie d’un territoire, même si elle est difficilement objectivable, l’offre de structures d’enseignement supérieur, les opportunités d’emplois qualifiés vont influencer son attractivité.
Certains départements vont concentrer l’offre de formation et proposer une gamme plus large, d’autres vont se démarquer par de bonnes performances d’emploi, tandis que d’autres encore vont cumuler des fragilités par les types de contrat et d’emploi proposés. En Nouvelle-Aquitaine se distinguent quatre types de territoires (figure 3).
tableauFigure 3 – Classification des départements selon la situation d’insertion des jeunes en 2017 en Nouvelle-Aquitaine
Code département | Département | Catégorie du département |
---|---|---|
16 | Charente | Fragile |
17 | Charente-Maritime | Fragile |
19 | Corrèze | En emploi |
23 | Creuse | Dans la moyenne |
24 | Dordogne | Fragile |
33 | Gironde | Étudiant |
40 | Landes | Dans la moyenne |
47 | Lot-et-Garonne | Fragile |
64 | Pyrénées-Atlantiques | Dans la moyenne |
79 | Deux-Sèvres | En emploi |
86 | Vienne | Étudiant |
87 | Haute-Vienne | Étudiant |
01 | Ain | En emploi |
03 | Allier | Fragile |
07 | Ardèche | Dans la moyenne |
15 | Cantal | En emploi |
26 | Drôme | Dans la moyenne |
38 | Isère | Étudiant |
42 | Loire | Étudiant |
43 | Haute-Loire | En emploi |
63 | Puy-de-Dôme | Étudiant |
69 | Rhône | Étudiant et en emploi qualifié |
73 | Savoie | En emploi |
74 | Haute-Savoie | En emploi |
21 | Côte-d'Or | Étudiant et en emploi qualifié |
25 | Doubs | Étudiant |
39 | Jura | En emploi |
58 | Nièvre | Fragile |
70 | Haute-Saône | Fragile |
71 | Saône-et-Loire | Fragile |
89 | Yonne | Fragile |
90 | Territoire de Belfort | Étudiant |
22 | Côtes-d'Armor | Dans la moyenne |
29 | Finistère | Dans la moyenne |
35 | Ille-et-Vilaine | Étudiant et en emploi qualifié |
56 | Morbihan | Dans la moyenne |
18 | Cher | Fragile |
28 | Eure-et-Loir | Fragile |
36 | Indre | Fragile |
37 | Indre-et-Loire | Étudiant |
41 | Loir-et-Cher | Fragile |
45 | Loiret | Étudiant |
2A | Corse-du-Sud | Dans la moyenne |
2B | Haute-Corse | Très fragile |
08 | Ardennes | Très fragile |
10 | Aube | Très fragile |
51 | Marne | Étudiant |
52 | Haute-Marne | Fragile |
54 | Meurthe-et-Moselle | Étudiant |
55 | Meuse | Fragile |
57 | Moselle | Étudiant |
67 | Bas-Rhin | Étudiant |
68 | Haut-Rhin | Fragile |
88 | Vosges | Fragile |
02 | Aisne | Très fragile |
59 | Nord | Très fragile |
60 | Oise | Étudiant |
62 | Pas-de-Calais | Très fragile |
80 | Somme | Très fragile |
75 | Paris | Étudiant et en emploi qualifié |
77 | Seine-et-Marne | Étudiant |
78 | Yvelines | Étudiant et en emploi qualifié |
91 | Essonne | Étudiant |
92 | Hauts-de-Seine | Étudiant et en emploi qualifié |
93 | Seine-Saint-Denis | Très fragile |
94 | Val-de-Marne | Étudiant et en emploi qualifié |
95 | Val-d'Oise | Étudiant |
14 | Calvados | Étudiant |
27 | Eure | Fragile |
50 | Manche | En emploi |
61 | Orne | Fragile |
76 | Seine-Maritime | Étudiant |
09 | Ariège | Fragile |
11 | Aude | Très fragile |
12 | Aveyron | En emploi |
30 | Gard | Très fragile |
31 | Haute-Garonne | Étudiant et en emploi qualifié |
32 | Gers | Dans la moyenne |
34 | Hérault | Très fragile |
46 | Lot | Dans la moyenne |
48 | Lozère | Dans la moyenne |
65 | Hautes-Pyrénées | Dans la moyenne |
66 | Pyrénées-Orientales | Très fragile |
81 | Tarn | Dans la moyenne |
82 | Tarn-et-Garonne | Très fragile |
44 | Loire-Atlantique | Étudiant et en emploi qualifié |
49 | Maine-et-Loire | Étudiant |
53 | Mayenne | En emploi |
72 | Sarthe | Fragile |
85 | Vendée | En emploi |
04 | Alpes-de-Haute-Provence | Dans la moyenne |
05 | Hautes-Alpes | En emploi |
06 | Alpes-Maritimes | Étudiant |
13 | Bouches-du-Rhône | Très fragile |
83 | Var | Très fragile |
84 | Vaucluse | Très fragile |
- Champ : ensemble des jeunes de 16 à 29 ans.
- Sources : Insee, Recensement de la population 2017, DADS 2017.
graphiqueFigure 3 – Classification des départements selon la situation d’insertion des jeunes en 2017 en Nouvelle-Aquitaine

- Champ : ensemble des jeunes de 16 à 29 ans.
- Sources : Insee, Recensement de la population 2017, DADS 2017.
En Gironde, Vienne et Haute-Vienne, les jeunes sont plus nombreux et majoritairement tournés vers la formation. En effet, dans ces départements, de grands pôles universitaires sont présents dans les ex-capitales régionales, ce qui attire les étudiants de tous les territoires. Les diplômés du supérieur y sont plus nombreux (32 % pour la Vienne et Haute-Vienne et 36 % pour la Gironde) au contraire des non-diplômés. Aussi, les jeunes sont peu en emploi mais quand ils le sont, leur emploi est plus qualifié avec davantage de postes de cadres (9 % contre 6 % dans la région) et de CDI conformément au tissu économique induit par ces grandes villes. À l’inverse, les jeunes inoccupés sont moins nombreux (17 % dans la Vienne).
Dans les Deux-Sèvres et en Corrèze, l’emploi des jeunes est plus présent, avec respectivement 48 % et 46 % de jeunes en emploi contre 42 % en moyenne dans la région. Il y a également moins de contrats courts (34 % en Corrèze contre 38 % en moyenne). On y compte aussi moins d’ouvriers et d’employés et des jeunes davantage tournés vers l’apprentissage (9 % dans les Deux-Sèvres contre 7 % dans la région). Avec très peu de non-diplômés, la part des jeunes inoccupés est faible aussi, notamment en Corrèze (17 %).
La Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne et le Lot-et-Garonne forment un groupe de départements relativement jeunes, caractérisés par une proportion élevée de jeunes inoccupés (entre 20 % en Charente-Maritime et 22 % en Lot-et-Garonne), en lien avec une part élevée de non-diplômés (20,7 % en Lot-et-Garonne) et a contrario un faible taux de diplômés du supérieur. En effet, excepté en Charente-Maritime où l’offre de formation est importante (47 % de jeunes en formation), les jeunes peinent à y poursuivre leurs études. La structure du tissu économique n’offre pas suffisamment d’opportunités. En outre, l’emploi cumule des fragilités, avec davantage de contrats courts et peu d’emplois de cadres (3 % en Lot-et-Garonne). L’apprentissage, passerelle vers l’emploi et l’insertion, est néanmoins très présent, notamment en Dordogne (10 %).
Enfin, les Landes et la Creuse forment le groupe de départements de la région, avec la plus faible part de jeunes (22 % dans les Landes). Si les jeunes y sont un peu plus en emploi que le groupe précédent, l’emploi reste précaire dans ces départements avec beaucoup de contrats courts (44 % dans les Landes) et peu de cadres (3 % en Creuse). L’apprentissage y est par ailleurs très peu présent. La situation globale des jeunes est cependant moins précaire que dans le groupe précédent, avec moins de jeunes inoccupés (20 % en moyenne pour ce groupe) et moins de non-diplômés (16 % dans les Landes), conforme à la moyenne régionale.
Le département des Pyrénées-Atlantiques est un territoire hybride ; il se rapproche du groupe précédent par sa faible part de jeunes en âge de travailler, de jeunes en emploi et le peu d’apprentis. Mais il se distingue par son pôle universitaire qui lui permet de comptabiliser la plus petite proportion de non-diplômés de la région (14 %). Aussi, la part de diplômés du supérieur y est particulièrement élevée (35 %). L’emploi y est également moins précaire et plus qualifié. La part des jeunes inoccupés y est moins élevée (17 %).
Encadré 1 - En Nouvelle-Aquitaine, les jeunes s’insèrent plus tôt sur le marché du travail
La situation des jeunes dépend en premier lieu de leur âge. Ainsi, huit jeunes sur dix sont exclusivement en étude jusqu’à 18 ans. Cette proportion baisse ensuite chaque année : 54 % des jeunes de 20 ans restent exclusivement en étude, puis 11 % à 25 ans et 1,6 % à 29 ans.
Les jeunes de la région s’insèrent un peu plus tôt sur le marché du travail qu’au niveau national. Ainsi, 23 % des jeunes de 21 ans sont exclusivement en emploi contre 21 % dans les régions métropolitaines. C’est entre 20 et 24 ans que les écarts sont les plus marqués.
Les jeunes cumulent emploi et formation principalement entre 19 et 23 ans (12 % de cette tranche d’âge). À partir de 25 ans, l’emploi s’impose de plus en plus : à 25 ans, 57 % des jeunes sont exclusivement en emploi et 73 % à 29 ans.
La part des jeunes inoccupés augmente jusqu’à 25 ans puis décroît lentement. À 29 ans, 15 % des jeunes sont chômeurs comme au niveau national, et 7 % sont inactifs et ayant fini leurs études, soit à peine moins qu’au niveau national (8 %).
tableauSituation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017 selon l’âge
Âge | En emploi exclusivement | En emploi et en formation | En formation exclusivement | Au chômage | Autres inactifs |
---|---|---|---|---|---|
16 | 0 | 3 | 93 | 0 | 3 |
17 | 1 | 7 | 88 | 1 | 4 |
18 | 1 | 8 | 84 | 3 | 4 |
19 | 6 | 11 | 67 | 11 | 4 |
20 | 14 | 12 | 54 | 16 | 5 |
21 | 23 | 13 | 41 | 17 | 6 |
22 | 32 | 12 | 32 | 18 | 6 |
23 | 39 | 12 | 25 | 18 | 6 |
24 | 49 | 9 | 17 | 19 | 6 |
25 | 57 | 8 | 11 | 19 | 6 |
26 | 63 | 6 | 6 | 18 | 7 |
27 | 68 | 5 | 3 | 18 | 7 |
28 | 71 | 4 | 2 | 17 | 7 |
29 | 73 | 3 | 2 | 16 | 7 |
- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
graphiqueSituation des jeunes vis-à-vis de l’emploi en Nouvelle-Aquitaine en 2017 selon l’âge

- Champ : jeunes de 16 à 29 ans.
- Source : Insee, Recensement de la population 2017.
Encadré 2 - Le nombre d’apprentis continue sa forte progression en 2021
Stimulé par le plan « 1 jeune, 1 solution », lancé à l’été 2020, l’apprentissage a marqué une nette résistance à la crise sanitaire 2020 avec une hausse sans précédent en 2020 et en 2021. En Nouvelle-Aquitaine, 61 141 nouveaux contrats d’alternance d’apprentissage sont signés en 2021, après le précédent record de 2020 où la barre des 45 000 nouveaux contrats était franchie (45 206), soit une augmentation de 35 % faisant suite à l’augmentation de 40 % entre 2019 et 2020.
L’ensemble des secteurs est concerné par la progression du nombre d’apprentis. Le secteur des services est particulièrement dynamique avec une augmentation de 54 % en 2020 et de 40 % en 2021. Seul un secteur du tertiaire ne profite pas de cette hausse importante. En effet, la restauration a vu son nombre de nouveaux apprentis décroître de 1 % en 2020 et de 2 % en 2021.
Quelle que soit la taille de l’entreprise utilisatrice, le nombre d’apprentis augmente. Malgré tout, si les entreprises de moins de 10 salariés restent les principales utilisatrices de l’apprentissage (49 %), la part des 50 salariés et plus a augmenté, passant de 24 % en 2017 à 29 % en 2021.
La part des diplômes préparés de niveau Bac + 2 ou plus a fortement augmenté, devenant majoritaire dans les formations préparées (52 %) après n’avoir représenté que 30 % en 2017 ou 2018. En parallèle, les entrées en apprentissage se sont féminisées au cours de ces dernières années, avec une part de femmes atteignant 42 % en 2021 après avoir été longtemps autour de 30 %. Enfin, si au niveau 3 (CAP/BEP), seules 30 % des entrées sont dues à des alternantes, c’est une sur deux aux niveaux 6, 7 et 8 (Bac + 3 et plus).
tableauNombre et évolution des contrats d’apprentissage en Nouvelle-Aquitaine entre 2017 et 2021
Privé | Public | Total | Variation annuelle | |
---|---|---|---|---|
2017 | 24 430 | 1 216 | 25 646 | |
2018 | 27 297 | 1 240 | 28 537 | 11 % |
2019 | 31 092 | 1 300 | 32 392 | 14 % |
2020 | 43 945 | 1 261 | 45 206 | 40 % |
2021 | 59 324 | 1 817 | 61 141 | 35 % |
- Lecture : en 2021, 61 141 contrats d’apprentissage sont signés (1 817 dans le public, 59 324 dans le privé). Ils augmentent de 35 % par rapport à 2020.
- Source : Dares, système d'information sur l'apprentissage, traitement SESAM nouvelle-Aquitaine.
graphiqueNombre et évolution des contrats d’apprentissage en Nouvelle-Aquitaine entre 2017 et 2021

- Lecture : en 2021, 61 141 contrats d’apprentissage sont signés (1 817 dans le public, 59 324 dans le privé). Ils augmentent de 35 % par rapport à 2020.
- Source : Dares, système d'information sur l'apprentissage, traitement SESAM nouvelle-Aquitaine.
Pour en savoir plus
Gueddar S., « En Nouvelle-Aquitaine, davantage de jeunes diplômés qu’en Europe mais une insertion professionnelle plus difficile », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 75, mai 2022 ;
Blanché F., « Plus d’un jeune de 18 à 29 ans sur deux est en emploi », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 18, novembre 2016 ;
Decorme H., « Moins de jeunes en Nouvelle-Aquitaine, mais un peu plus longtemps en études », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 14, octobre 2016 ;
Lacour C., « Les diplômés du supérieur en Aquitaine : la région profite de son attractivité », Insee Analyses Aquitaine n° 13, septembre 2015.