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Insee Flash Ile-de-France · Juin 2022 · n° 70
Insee Flash Ile-de-FranceParmi les Franciliens vivant en communauté, près de 20 % résident en foyer de travailleurs, une part trois fois plus élevée qu’en France

Nadia Boussad, David Veal (Insee)

En 2019, plus de 213 000 Franciliens vivent en communauté, c’est-à-dire qu’ils partagent à titre habituel un mode de vie en commun comme la prise de repas dans des locaux d’habitations gérées par un même organisme (maisons de retraite, casernes, prisons…). L’Île-de-France est la région de France métropolitaine avec la plus faible part de résidents en communauté. Les habitants de foyers de travailleurs sont proportionnellement plus nombreux qu’en province et vivent essentiellement à Paris et en petite couronne. À l’inverse, les résidents des maisons de retraite ou Ehpad et des internats sont globalement sous-représentés.

Insee Flash Ile-de-France
No 70
Paru le :Paru le27/06/2022

Les Franciliens vivent moins en communauté que les provinciaux

En 2019, 213 500 Franciliens vivent dans 3 855 . Ils représentent 1,7 % de la population régionale (pour comprendre). C’est la plus faible part observée parmi toutes les régions de France métropolitaine (2,4 % en moyenne). En grande couronne, dans l’Essonne et les Yvelines, les résidents en communauté sont proportionnellement plus présents qu’en moyenne dans la région (respectivement 2,2 % et 2,0 %). Les résidents en communauté sont également surreprésentés à Paris (1,9 %).

En Île-de-France, 28 % des résidents en communauté (soit 59 000 personnes) vivent en maison de retraite ou en Ehpad. Les résidents d'autres établissements sanitaires et sociaux de moyen ou long séjour représentent 49 000 personnes, soit 23 % de la population vivant en communauté. Ces structures accueillent des publics divers, comme des personnes en situation de handicap, des personnes ayant des problèmes de santé, ou des mineurs sous protection judiciaire. Par ailleurs, 18 % de la population communautaire sont logés dans des foyers de travailleurs. Les autres résidents en collectivité vivent, par ordre d’importance, soit dans des logements étudiants (internats et cités universitaires), des établissements pénitentiaires, militaires, des communautés religieuses ou dans d’autres formes de communautés. En Île-de-France, la part des résidents en maison de retraite ou en internat est plus faible qu’en France métropolitaine (figure 1).

La population francilienne vivant en communauté est moins féminisée qu’en France métropolitaine (45 % contre 51 %). Les femmes sont cependant majoritaires dans les maisons de retraite ou Ehpad (75 %), les communautés religieuses (63 %) ou encore les cités universitaires (53 %). À l’inverse, elles ne représentent que 14 % des résidents des foyers de travailleurs et 4,2 % des personnes en établissement pénitentiaire.

Les résidents des communautés ont en moyenne 52 ans en Île-de-France comme en France métropolitaine. Si les personnes d’âge actif (entre 18 et 65 ans), notamment les hommes, sont, en proportion, plus nombreuses en Île-de-France qu’en France métropolitaine, les plus jeunes et les plus âgées, en revanche, le sont moins (figure 2).

Figure 1Répartition des personnes vivant en communauté en Île-de-France et France métropolitaine en 2019

en %
Répartition des personnes vivant en communauté en Île-de-France et France métropolitaine en 2019 (en %) - Lecture : 27,7 % des Franciliens résidant en communauté vivent dans une maison de retraite ou un Ehpad.
Type de communauté Île-de-France France métropolitaine
Maison de retraite, Ehpad 27,7 36,2
Établissement sanitaire ou social de moyen ou long séjour (hors maison de retraite, Ehpad et foyer de travailleurs) 23,2 19,5
Foyer de travailleurs 18,0 5,8
Internat hors cité universitaire 13,6 24,0
Établissement pénitentiaire 6,6 4,1
Cité universitaire 5,5 5,1
Établissement militaire 2,0 3,1
Communauté religieuse 1,8 1,5
Établissement social de court séjour 1,4 0,6
Autres formes de communautés 0,2 0,1
  • Lecture : 27,7 % des Franciliens résidant en communauté vivent dans une maison de retraite ou un Ehpad.
  • Champ : individus résidant en communauté, y compris mineurs en internat.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Figure 1Répartition des personnes vivant en communauté en Île-de-France et France métropolitaine en 2019

  • Lecture : 27,7 % des Franciliens résidant en communauté vivent dans une maison de retraite ou un Ehpad.
  • Champ : individus résidant en communauté, y compris mineurs en internat.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Figure 2Pyramide des âges des personnes résidant dans une communauté en Île-de-France ou en France métropolitaine en 2019

en %
Pyramide des âges des personnes résidant dans une communauté en Île-de-France ou en France métropolitaine en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 3,2 % des hommes franciliens âgés de 18 ans vivent dans une communauté contre 5 % en France métropolitaine.
Âge Hommes – Île-de-France Femmes – Île-de-France Hommes - France métropolitaine Femmes - France métropolitaine
0 0,30 0,37 0,16 0,14
1 0,25 0,42 0,12 0,12
2 0,17 0,19 0,09 0,09
3 0,14 0,15 0,09 0,08
4 0,24 0,15 0,11 0,08
5 0,15 0,15 0,10 0,09
6 0,15 0,15 0,13 0,10
7 0,19 0,16 0,16 0,11
8 0,21 0,20 0,20 0,13
9 0,23 0,24 0,25 0,16
10 0,26 0,23 0,33 0,19
11 0,42 0,45 0,51 0,31
12 0,55 0,52 0,71 0,40
13 0,65 0,61 1,04 0,58
14 0,87 0,73 1,66 0,99
15 1,59 1,25 5,15 3,90
16 1,88 1,53 6,21 4,70
17 2,22 1,87 6,06 4,54
18 3,24 2,95 5,04 3,46
19 3,09 2,66 3,71 2,21
20 3,07 2,65 2,91 1,57
21 2,66 2,06 2,52 1,17
22 2,61 1,90 2,39 0,96
23 2,55 1,65 2,11 0,81
24 2,27 1,79 1,91 0,75
25 2,01 1,40 1,74 0,59
26 1,91 0,98 1,54 0,46
27 1,70 0,72 1,38 0,40
28 1,51 0,69 1,24 0,35
29 1,51 0,66 1,12 0,33
30 1,43 0,59 1,02 0,29
31 1,32 0,62 0,94 0,29
32 1,14 0,48 0,88 0,26
33 1,18 0,50 0,83 0,26
34 1,06 0,44 0,77 0,24
35 1,15 0,46 0,76 0,23
36 1,05 0,41 0,73 0,24
37 1,10 0,42 0,69 0,23
38 1,07 0,39 0,67 0,23
39 1,05 0,38 0,68 0,22
40 1,09 0,33 0,64 0,21
41 0,98 0,38 0,63 0,22
42 0,99 0,32 0,62 0,22
43 1,09 0,34 0,67 0,23
44 1,05 0,35 0,66 0,25
45 1,14 0,34 0,68 0,25
46 1,15 0,42 0,70 0,28
47 1,03 0,33 0,68 0,27
48 1,05 0,35 0,66 0,28
49 1,02 0,37 0,65 0,29
50 1,01 0,34 0,65 0,29
51 1,06 0,30 0,66 0,30
52 1,04 0,35 0,64 0,30
53 1,05 0,42 0,65 0,31
54 1,10 0,38 0,68 0,31
55 0,99 0,32 0,64 0,32
56 1,07 0,36 0,63 0,31
57 0,91 0,33 0,61 0,30
58 0,98 0,38 0,60 0,32
59 1,11 0,36 0,64 0,32
60 0,95 0,38 0,62 0,32
61 0,92 0,41 0,62 0,34
62 1,06 0,44 0,64 0,35
63 0,99 0,38 0,62 0,34
64 0,80 0,42 0,61 0,38
65 0,83 0,39 0,63 0,38
66 0,87 0,46 0,63 0,41
67 0,90 0,44 0,65 0,43
68 0,92 0,54 0,67 0,46
69 1,08 0,54 0,71 0,48
70 1,22 0,55 0,70 0,51
71 0,82 0,55 0,63 0,52
72 0,87 0,53 0,62 0,52
73 0,79 0,55 0,59 0,53
74 0,73 0,65 0,59 0,59
75 0,73 0,62 0,58 0,63
76 0,69 0,66 0,60 0,72
77 0,65 0,78 0,64 0,82
78 0,64 1,40 0,65 1,02
79 0,66 1,05 0,72 1,13
80 0,66 1,19 0,75 1,32
81 0,79 1,41 0,83 1,53
82 0,68 1,61 0,87 1,78
83 0,78 1,90 0,93 2,07
84 0,78 2,06 0,99 2,35
85 0,71 2,64 1,03 2,76
86 0,79 2,61 1,10 3,07
87 0,95 2,85 1,10 3,31
88 0,75 3,07 1,11 3,55
89 0,73 3,24 1,09 3,69
90 0,67 3,35 1,03 3,75
91 0,66 3,23 0,97 3,71
92 0,61 3,16 0,88 3,51
93 0,55 2,95 0,78 3,29
94 0,45 2,77 0,66 2,95
95 0,41 2,54 0,52 2,61
96 0,29 1,89 0,39 1,98
97 0,21 1,52 0,26 1,41
98 0,12 1,03 0,16 0,95
99 0,07 0,63 0,09 0,62
100 0,05 0,40 0,05 0,35
101 0,03 0,30 0,03 0,26
102 0,02 0,20 0,02 0,19
103 0,02 0,17 0,01 0,13
104 0,01 0,13 0,01 0,09
105 0,01 0,07 0,00 0,05
  • Lecture : en 2019, 3,2 % des hommes franciliens âgés de 18 ans vivent dans une communauté contre 5 % en France métropolitaine.
  • Champ : individus, y compris mineurs en internat, résidant en communauté située en Île-de-France et en France métropolitaine.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Figure 2Pyramide des âges des personnes résidant dans une communauté en Île-de-France ou en France métropolitaine en 2019

  • Lecture : en 2019, 3,2 % des hommes franciliens âgés de 18 ans vivent dans une communauté contre 5 % en France métropolitaine.
  • Champ : individus, y compris mineurs en internat, résidant en communauté située en Île-de-France et en France métropolitaine.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Les résidents des maisons de retraite sont surreprésentés en grande couronne

En 2019, 52 500 Franciliens de 75 ans ou plus vivent dans une maison de retraite ou un Ehpad, soit 6,3 % de l’ensemble de cette tranche d’âges (figure 3). Cette proportion est inférieure à celle du niveau national (8,3 %). Aux âges plus avancés (85 ans ou plus), l’écart est encore plus prononcé (14 % contre 18 %). De tels écarts s’expliquent par plusieurs raisons. Au moment d’entrer en institution, une part relativement importante des personnes âgées dépendantes quitte l’Île-de-France (22 % en 2015) [Courtois et al., 2019]. L’offre de places dans la région est moindre qu’ailleurs relativement à la population qui y réside et relève en grande partie d’établissements privés, plus coûteux que ceux du secteur public. De plus, dans une région très dense où les aménités urbaines sont nombreuses, le maintien à domicile peut permettre à des personnes âgées dépendantes de bénéficier de soins infirmiers et de l’ensemble des services et équipements nécessaires tout en restant dans leur logement.

Au centre de la région, la proportion de personnes âgées dépendantes vivant en institution est plus faible qu’aux franges. Cela peut s’expliquer par des prix de l’immobilier et du foncier plus élevés qui peuvent constituer un frein à l’implantation de nouvelles structures collectives. Dès lors, les résidents en institution sont surreprésentés dans des zones peu denses comme dans les intercommunalités du Gâtinais Val de Loing ou du Pays de Fontainebleau (sud de la Seine-et-Marne), de la Haute Vallée de Chevreuse (est des Yvelines) ou du Val d’Essonne (sud de l’Essonne).

Figure 3Effectifs et part des Franciliens âgés de 75 ans ou plus résidents des maisons de retraite ou Ehpad en 2019, par EPCI et EPT

Effectifs et part des Franciliens âgés de 75 ans ou plus résidents des maisons de retraite ou Ehpad en 2019, par EPCI et EPT - Lecture : à Paris, en 2019, 3,5 % de la population âgée de 75 ans ou plus réside en maison de retraite ou en Ehpad.
Code Libellé EPCI ou EPT Nombre de résidents de 75 ans ou plus en maison de retraite ou Ehpad Part des résidents en maison de retraite ou Ehpad parmi les 75 ans ou plus (en %)
200017846 CA Étampois Sud-Essonne 360 9,9
200023125 CC Les Portes Briardes entre Villes et Forêts 200 6,3
200023240 CC Pays de Nemours 210 7,5
200023919 CC Gâtinais Val de Loing 370 18,0
200033090 CC Plaines et Monts de France 90 10,8
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 430 15,9
200034130 CC Gally Mauldre 0 0,0
200035970 CC Vexin Centre 120 7,9
200037133 CC du Provinois 320 10,8
200040251 CC Bassée-Montois 220 10,6
200055655 CA Roissy Pays de France 1 150 6,4
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 1 490 6,5
200056380 CA Plaine Vallée 1 140 8,2
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 970 7,0
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 910 7,6
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 1 220 8,6
200058485 CA Val Parisis 1 620 8,3
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 1 960 6,9
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 790 6,4
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 1 390 8,1
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 1 990 7,0
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 160 7,5
200071074 CC Les Portes de l'Île-de-France 60 3,6
200072130 CA du Pays de Meaux 470 7,6
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 810 11,1
200072544 CC des Deux Morin 210 9,7
200072874 CC Val Briard 230 13,9
200073013 CC Carnelle Pays-de-France 260 10,5
200073344 CA Rambouillet Territoires 460 7,0
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 670 9,7
247700032 CC Moret Seine et Loing 290 8,4
247700057 CA Melun Val de Seine 800 8,6
247700065 CC du Pays de l'Ourcq 110 11,4
247700107 CC Pays de Montereau 360 9,7
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 250 11,9
247700594 CA Marne et Gondoire 380 7,3
247700644 CC l'Orée de la Brie 200 10,9
247700701 CC Brie Nangissienne 120 6,8
247800550 CC du Pays Houdanais (Partie francilienne) 180 9,1
247800584 CA Versailles Grand Parc 1 230 4,9
247800618 CC Cœur d'Yvelines 590 14,7
249100074 CC du Pays de Limours 140 7,3
249100157 CC des Deux Vallées 210 11,3
249100546 CC du Val d'Essonne 580 12,8
249100553 CC Entre Juine et Renarde 90 3,9
249100595 CC Le Dourdannais en Hurepoix 250 11,1
249500109 CA de Cergy-Pontoise 570 7,1
249500430 CC Sausseron Impressionnistes 110 7,3
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 160 5,4
249500489 CC du Haut Val d'Oise 50 2,4
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 200 15,7
217500016 T1 – Paris 6 020 3,5
200057966 T2 – Vallée Sud Grand Paris 2 270 7,1
200057974 T3 – Grand Paris Seine-Ouest 1 700 6,6
200057982 T4 – Paris Ouest La Défense 2 810 6,8
200057990 T5 – Boucle Nord de Seine 1 860 7,2
200057867 T6 – Plaine Commune 960 5,3
200058097 T7 – Paris Terres d'Envol 710 3,5
200057875 T8 – Est Ensemble 1 590 6,9
200058790 T9 – Grand Paris Grand Est 1 370 5,7
200057941 T10 – Paris Est Marne & Bois 2 440 6,0
200058006 T11 – Grand Paris Sud Est Avenir 1 120 5,3
200058014 T12 – Grand-Orly Seine Bièvre 2 520 5,3
Île-de-France 52 520 6,3
  • Lecture : à Paris, en 2019, 3,5 % de la population âgée de 75 ans ou plus réside en maison de retraite ou en Ehpad.
  • Champ : Franciliens âgés de 75 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Figure 3Effectifs et part des Franciliens âgés de 75 ans ou plus résidents des maisons de retraite ou Ehpad en 2019, par EPCI et EPT

  • Lecture : à Paris, en 2019, 3,5 % de la population âgée de 75 ans ou plus réside en maison de retraite ou en Ehpad.
  • Champ : Franciliens âgés de 75 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019.

Des résidents en foyer de travailleurs plus nombreux au centre de la région

L’Île-de-France concentre 40 % des résidents des foyers de travailleurs de France métropolitaine, soit 38 500 personnes. Ainsi, quatre Franciliens d’âge actif sur 1 000 sont logés dans des foyers de travailleurs alors qu’en France métropolitaine le ratio est deux fois moindre. Ces foyers font partie des établissements dits de « logements adaptés » et sont spécialisés en Île-de-France, pour les deux tiers dans l’accueil de travailleurs migrants (dispositif Adoma avec une capacité totale officielle de 22 300 places), et pour un tiers dans celui de jeunes travailleurs (avec 13 100 places) [Ouvrir dans un nouvel ongletDrihl, 2020]. Ces foyers de travailleurs sont principalement situés dans les zones densément peuplées, riches en emplois. Paris et sa petite couronne concentrent ainsi 70 % des résidents des foyers de toute la région.

Faible recours aux internats pour les lycéens

En Île-de-France, seuls 2,1 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans vivent dans un internat ou en cité universitaire. En France métropolitaine, cette proportion est 2,5 fois plus élevée (5,1 %). L’offre plus importante d’établissements dans la région, le coût élevé du logement et la présence d’un réseau dense de transports publics peuvent expliquer ce moindre recours à l’internat. En particulier, les jeunes lycéens (15-18 ans) sont quatre fois moins souvent internes en Île-de-France qu’au niveau national (2,0 % contre 8,3 %). Cependant, en Seine-et-Marne, le recours à l’internat est plus fréquent, en lien avec des distances plus importantes entre lieux d’étude et lieux de domicile parental. En outre, les étudiants franciliens résident également plus souvent chez leurs parents [Bayardin et al., 2021], même si cela peut occasionner des déplacements plus longs.

Les internats sont notamment localisés dans les lycées préparant aux concours des grandes écoles et également au sein des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs (HEC, ENS, AgroParisTech, etc.). Ces formations attirent des candidats de toute la France mais aussi de l’étranger, ce qui peut accroître la demande d’hébergement en internat, en particulier dans les Yvelines et l’Essonne.

Vivre au sein d’une résidence universitaire est moins fréquent en Île-de-France. Les logements des résidences étudiantes existantes tendent au fil des années à être davantage équipés en cuisine individuelle, par exemple lors de leur rénovation, et sont donc comptabilisés en logements ordinaires et non plus en communautés. Seules subsistent quelques cités proches de pôles universitaires, notamment à Paris (la moitié des résidents universitaires de la région, soit 6 400 personnes), dans l’Essonne où se trouve le pôle universitaire de Saclay, et enfin à Nanterre.

Une population dans les établissements militaires moindre qu’en province

Outre les forces armées, les casernes militaires hébergent aussi les gendarmes et les pompiers. En Île-de-France, les casernes classées comme communautés n’accueillent que 4 300 personnes, soit 9 % des militaires logés par ce biais dans le pays. En effet, la région étant très urbanisée, la sécurité intérieure est plus qu’ailleurs assurée par les forces de police (nationale et municipale) et moins par les gendarmes. De plus, le nombre de sites militaires a été réduit ces dernières années, avec la fermeture des deux bases aériennes de Taverny en 2011 et de Brétigny-sur-Orge en 2012, et d’un régiment du Génie à Versailles en 2010. Enfin, à Paris, la construction de l’« Hexagone Balard », regroupant des états-majors du ministère de la Défense et possédant 750 chambres, s’est accompagnée de la fermeture de plusieurs anciens sites, avec une réduction de l’offre d’hébergement des militaires.

Encadré - Baisse du nombre de Franciliens vivant en communauté en dix ans

Entre 2009 et 2019, le nombre de Franciliens résidant en communauté a baissé de 17 700, soit de 0,8 % en moyenne par an. Durant la même période, la population totale a progressé de 560 000 personnes (+ 1,2 % par an). Cette baisse est équivalente à celle observée en France métropolitaine (- 17 500 résidents, soit - 0,1 % par an). Elle est principalement due à la diminution des effectifs dans les établissements sanitaires et sociaux de moyen ou long séjour (hors maisons de retraite) et dans les casernes.

Pourtant, durant cette période, le nombre total de communautés a progressé de 440, leur taille moyenne s’étant réduite (passant de 68 à 55 résidents).

En dix ans, la présence des femmes au sein des communautés a augmenté de cinq points : globalement, leur nombre s’est accru de 3 400 alors que celui des hommes a fortement baissé (- 21 100 personnes).

Publication rédigée par :Nadia Boussad, David Veal (Insee)

Pour comprendre

Les résultats sont issus de l’exploitation principale des recensements de la population de 2019 et 2009. Les habitants sont répartis selon leur catégorie d’habitation ou leur mode de vie selon trois catégories : les personnes vivant en ménage ordinaire (98,1 % de la population), celles qui vivent en communauté (1,7 %) et les personnes vivant dans des habitations mobiles, les mariniers et les personnes sans abri (0,2 %). La population vivant en communauté est recensée de manière exhaustive tous les cinq ans, à raison d’environ un cinquième par an. Le champ de l’étude porte sur l’ensemble des personnes vivant en communauté y compris les élèves mineurs en internat. Pour cette étude, le choix a été fait de conserver ces mineurs en communauté. Ainsi, les chiffres sont différents de ceux publiés sur insee.fr où les mineurs en internat sont comptabilisés dans la population des ménages ordinaires au lieu de domicile de leur parent (figure).

Nombre de Franciliens selon leur mode de vie en 2019

Nombre de Franciliens selon leur mode de vie en 2019
Catégorie de population Nombre de personnes concernées Dans les résultats du recensement sous insee.fr Dans cette étude
Personnes vivant en ménages ordinaires 12 027 163 12 039 126 12 027 163
Élèves mineurs internes 11 963 213 502
Autres résidents des communautés 201 539 201 539
Habitations mobiles 21 879 21 879 21 879
Ensemble de la population 12 262 544 12 262 544 12 262 544
  • Source : Insee, recensement de la population de 2019.

Le nombre de personnes vivant en communauté au sens du recensement de la population peut différer de ceux produits par d’autres organismes ou services statistiques ministériels. Par exemple, une cité universitaire composée uniquement de studios ou studettes ne sera pas considérée comme une communauté dans le recensement de la population. De même les jeunes accueillis au plus trois jours par semaine en internat ou les personnes séjournant uniquement la journée dans des structures médico-sociales ne font pas partie de la population des communautés dans cette étude. Les personnes âgées vivant dans des foyers logements qui proposent une alternative au placement en Ehpad sont également classés en ménages ordinaires.

Définitions

Une communauté est un ensemble de locaux d'habitation relevant d'une même autorité gestionnaire et dont les habitants partagent à titre habituel un mode de vie commun. La population de la communauté comprend les personnes qui résident dans la communauté, à l'exception de celles qui résident dans des logements de fonction.

Pour en savoir plus

Brutel C., « En 2019, 1,6 million de personnes vivent en communauté : Ehpad, internat, foyer de travailleurs… », Insee Première n° 1906, juin 2022.

Bayardin V., de Berny C., Davy A.-C., Pichard L., « Plus âgés qu’en province, les étudiants d’Île-de-France vivent aussi plus souvent chez leurs parents », Insee Analyses Île-de-France n° 142, octobre 2021.

Ouvrir dans un nouvel ongletSocle de données « hébergement et logement adapté au 31 décembre 2019, Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement, juin 2020.

Courtois S., Fourré C., Herviant J., Khelladi I., Lagandré V., Le Berre M., Lo S.-H., Menu A., Michault A., Oudin B., Wolber O., « Un quart de personnes âgées dépendantes supplémentaires en Île-de-France à l’horizon 2030 », Insee Analyses Île-de-France n° 96, avril 2019.

Crenner E., Jacquy É., « En 2009, 231 000 personnes vivent dans une communauté en Île-de-France », Insee Île-de-France Faits et chiffres n° 307, juillet 2013.