Insee Flash Bretagne · Mai 2022 · n° 86

En 2021, les naissances remontent et les décès continuent d’augmenter en Bretagne

Au 1^er janvier 2022, la population bretonne est estimée à 3 402 900 personnes, soit une hausse de 16 500 habitants par rapport au 1^er janvier 2021 (figure 1). Cette augmentation de la population de 0,5 % en un an est supérieure à celle au niveau de la France métropolitaine (+ 0,3 %). Sur cette période, le nombre d’habitants a progressé de près de 9 500 en Ille-et-Vilaine (+ 0,9 %). Dans les trois autres départements bretons, la population a également augmenté, mais dans une moindre mesure : + 3 800 dans le Morbihan (+ 0,5 %), + 2 800 dans le Finistère (+ 0,3 %) et + 400 dans les Côtes-d’Armor (+ 0,1 %).

Pour la septième année consécutive, le solde naturel (différence entre les nombres de naissances et de décès) est négatif en Bretagne (– 4 600). Cependant, ce déficit naturel est légèrement moins important que l’année précédente du fait d’une augmentation du nombre de naissances supérieure à celle des décès.

L’année 2021 est ainsi marquée par une augmentation des naissances dans la région, après dix années de baisse continue (figure 2). En 2021, 32 100 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne, soit 1 100 de plus qu’en 2020 (encadré) et 700 de plus qu’en 2019. La hausse des naissances de 3,4 % en 2021 est bien supérieure à celle constatée en France métropolitaine (+ 0,7 %). Elle est même la plus élevée des régions françaises, devant celle des Pays de la Loire (+ 3,2 %). Déjà en 2020, la baisse des naissances avait été moins marquée en Bretagne qu’en France métropolitaine (– 1,3 % contre – 2,4 %). Ainsi, en moyenne sur les deux dernières années, les naissances en Bretagne sont supérieures à celles de 2019. Ce résultat semble indiquer que la hausse constatée en 2021 ne serait pas uniquement liée à un rattrapage des projets de naissances reportés du fait de l’émergence de la crise sanitaire au printemps 2020.

La hausse des naissances en 2021 est particulièrement marquée dans les Côtes-d’Armor (+ 6,2 %), le Morbihan (+ 4,2 %) et le Finistère (+ 3,4 %). Cette dynamique est de moindre ampleur en Ille-et-Vilaine (+ 1,8 %).

En 2021, la fécondité observée en Bretagne est supérieure à la moyenne nationale pour la première fois depuis 2012. L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est de 1,82 enfant par femme, comparé à 1,80 en France métropolitaine. Ce regain de fécondité inverse la tendance après dix années de baisse, le nombre d’enfants par femme étant passé de 2,03 en 2011 à 1,77 en 2020. À l’échelle départementale, la fécondité est la plus élevée dans les Côtes-d’Armor (2,03 enfants par femme) et le Morbihan (1,94). En revanche, elle est inférieure aux moyennes régionale et nationale dans le Finistère (1,78) et en Ille-et-Vilaine (1,73).

En 2021, 36 600 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 900 de plus qu’en 2020 (+ 2,5 %). Cette hausse s’inscrit à l’encontre de l’évolution en France métropolitaine (– 2,4 %). Toutefois, en 2020, l’augmentation des décès en Bretagne (+ 1,3 %) avait été la plus faible des régions françaises, bien en deçà de la moyenne nationale (+ 9,1 %). Sur l’ensemble des deux années 2020 et 2021, c’est-à-dire depuis le début de l’épidémie de Covid-19, la Bretagne reste la région où le nombre de décès a le moins augmenté en moyenne annuelle : + 1,9 % comparé à + 3,2 % en France métropolitaine. La hausse tendancielle du nombre de décès, observable dès la fin des années 2000, est due à l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité.

Au niveau des départements bretons, le Finistère présente en 2021 la plus faible augmentation du nombre de décès (+ 0,8 %), suivi des Côtes-d’Armor (+ 1,3 %) et du Morbihan (+ 2,9 %). En revanche, la hausse des décès est plus conséquente en Ille-et-Vilaine (+ 5,3 %).

En 2021, l’espérance de vie à la naissance des Bretonnes est de 85,1 ans et celle des Bretons de 79,0 ans. Elle est inférieure de 0,4 an à celle observée pour l’ensemble de la France métropolitaine, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. L’Ille-et-Vilaine est le département breton où elle est la plus élevée (85,8 ans pour les femmes et 80,4 ans pour les hommes).