Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2021 · n° 71
Le cap des 6 millions d’habitants dépassé en Nouvelle-Aquitaine
Au 1er janvier 2019, la Nouvelle-Aquitaine devient la troisième région la plus peuplée de France avec 6,01 millions d'habitants. Les départements de la façade atlantique alimentent cette croissance démographique, notamment grâce aux communes urbaines du littoral. Les espaces ruraux, où réside la moitié des habitants, ne reflètent pas tous ce même dynamisme. Ainsi, la population diminue dans les communes rurales autonomes, les plus éloignées des grands pôles d’emplois, alors qu'elle augmente dans les communes rurales sous influence des pôles.
- La Nouvelle-Aquitaine passe le cap des 6 millions d’habitants
- Une croissance démographique freinée par un déficit naturel
- La Gironde, moteur de la croissance démographique de la région
- Bordeaux et sa métropole, dynamiques
- Les espaces ruraux autonomes moins dynamiques
- Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population
La Nouvelle-Aquitaine passe le cap des 6 millions d’habitants
Au 1er janvier 2019, 6 010 289 personnes résident en Nouvelle-Aquitaine, soit 166 112 habitants de plus qu’en 2013 (encadré). La population néo-aquitaine représente 9,2 % de la population nationale, et classe, pour la première fois, la Nouvelle-Aquitaine, dans le trio de tête des régions les plus peuplées de France, derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle devance à présent de peu les Hauts-de-France (+ 5 340 habitants). Avec 27 700 personnes supplémentaires en moyenne, la Nouvelle-Aquitaine gagne chaque année l’équivalent de la population de la commune de Bergerac.
Une croissance démographique freinée par un déficit naturel
La croissance démographique de la région est de 0,5 % en moyenne par an, entre 2013 et 2019, plus forte que celle de la France (+ 0,4 %). Au sixième rang national, elle est comparable à celle de la Bretagne et de la Réunion. Elle ralentit légèrement depuis 2008, freinée par un déficit naturel qui se creuse année par année pour devenir le plus important de France (– 6 450 individus en moyenne par an). Ainsi, le dynamisme démographique de la Nouvelle-Aquitaine est entièrement dû à son excédent migratoire : + 34 100 individus en moyenne par an entre 2013 et 2019 dont près de la moitié en Gironde.
La Gironde, moteur de la croissance démographique de la région
Entre 2013 et 2019, la moitié des douze départements de la région gagne des habitants (figure 1). En 2019, plus d’un Néo-Aquitain sur quatre vit en Gironde, septième département français et premier de la région avec 1 623 749 habitants. Entre 2013 et 2019, le rythme de croissance démographique se maintient, en Gironde, à un niveau élevé (+ 1,3 % par an en moyenne), identique à celui de la Haute-Garonne, juste derrière la Guyane (+ 2,4 %), en première place des départements français.
Ce dynamisme s’explique avant tout par son attractivité, soit un excédent migratoire de 15 500 individus par an. De plus, un nombre de naissances supérieur à celui des décès explique un gain annuel moyen de 4 150 résidents.
tableau Figure 1 – Évolution de la population entre 2013 et 2019
Départements | Population 2019 (en nombre) | Population 2013 (en nombre) | Évolution annuelle moyenne 2013-2019 (en %) | ||
---|---|---|---|---|---|
Totale | Due au solde naturel | Due au solde migratoire | |||
Gironde | 1 623 749 | 1 505 517 | 1,3 | 0,3 | 1,0 |
Pyrénées-Atlantiques | 682 621 | 664 057 | 0,5 | -0,1 | 0,6 |
Charente-Maritime | 651 358 | 633 417 | 0,5 | -0,3 | 0,8 |
Vienne | 438 435 | 431 248 | 0,3 | 0,1 | 0,2 |
Landes | 413 690 | 397 226 | 0,7 | -0,2 | 0,9 |
Dordogne | 413 223 | 416 909 | -0,1 | -0,5 | 0,4 |
Deux-Sèvres | 374 878 | 371 632 | 0,1 | -0,1 | 0,2 |
Haute-Vienne | 372 359 | 375 856 | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
Charente | 352 015 | 353 482 | -0,1 | -0,2 | 0,2 |
Lot-et-Garonne | 331 271 | 333 180 | -0,1 | -0,2 | 0,1 |
Corrèze | 240 073 | 240 781 | 0,0 | -0,5 | 0,4 |
Creuse | 116 617 | 120 872 | -0,6 | -0,9 | 0,3 |
Nouvelle-Aquitaine | 6 010 289 | 5 844 177 | 0,5 | -0,1 | 0,6 |
France métropolitaine | 65 096 768 | 63 697 865 | 0,4 | 0,3 | 0,1 |
- Source : Insee, recensements de la population
Les autres départements du littoral connaissent eux aussi un accroissement de la population remarquable, supérieur à la moyenne nationale. Ils attirent entre 3 520 et 5 160 résidents supplémentaires par an.
La Vienne, qui enregistre autant de naissances que de décès, a elle aussi une croissance démographique positive (+ 0,3 %) alors que la Creuse, département le moins peuplé de la région, continue à perdre des habitants à un rythme plus élevé que les autres (– 0,6 % de sa population, soit 710 habitants de moins par an) (figure 2).
tableau Figure 2 – Évolution de la population entre 2013 et 2019 par département
Départements | Évolution annuelle moyenne 2013-2019 |
---|---|
Gironde | 1,3 |
Landes | 0,7 |
Pyrénées-Atlantiques | 0,5 |
Charente-Maritime | 0,5 |
Vienne | 0,3 |
Deux-Sèvres | 0,1 |
Corrèze | 0,0 |
Dordogne | -0,1 |
Charente | -0,1 |
Lot-et-Garonne | -0,1 |
Haute-Vienne | -0,2 |
Creuse | -0,6 |
- Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2019
graphique Figure 2 – Évolution de la population entre 2013 et 2019 par département

- Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2019
Bordeaux et sa métropole, dynamiques
Les grandes communes de la région qui gagnent le plus d’habitants les six dernières années font essentiellement partie de la métropole bordelaise (Villenave-d’Ornon, Bègles, Pessac…). Avec 2 900 personnes de plus en moyenne par an (+ 1,2 %), dont 1 640 qui y emménagent, Bordeaux reste la plus attractive. Bayonne, qui gagne en moyenne 730 individus par an, a une croissance démographique plus importante encore (+ 1,5 %). Toujours sur le littoral, la population rochelaise augmente elle aussi de 480 habitants en moyenne par an (+ 0,6 %). Poitiers, troisième commune par la taille, a une croissance plus limitée (+ 0,3 %). À l’inverse, à Limoges, Pau et Agen, la population diminue. La baisse la plus importante (– 704 habitants en moyenne par an) est enregistrée dans l’ancienne capitale limousine, en dépit d’un solde naturel positif.
Les espaces ruraux autonomes moins dynamiques
Dans la région, un Néo-Aquitain sur deux vit dans une commune rurale. Parmi eux, 1,4 million d’habitants résident dans les communes rurales « autonomes », c’est-à-dire les plus éloignées d’un pôle d’emplois et de population. De 2013 à 2019, ces communes perdent de la population (– 1 500 habitants par an) en raison d’un fort déficit naturel. Les personnes âgées de 65 ans et plus y sont relativement plus nombreuses que dans les communes rurales sous influence d’un pôle. À la périphérie des villes, ces dernières profitent du dynamisme des grands pôles urbains : entre 2013 et 2019, la croissance démographique y augmente de 0,6 % par an, soit un gain de 10 100 habitants. Dans les communes urbaines, le rythme de croissance est comparable grâce à une forte attractivité, auprès des 15-24 ans notamment.
Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population
La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.
Définitions
Le solde migratoire apparent ou « solde migratoire » est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.
Les communes rurales désignent l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses selon la grille communale de densité.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.
Les grandes communes au sens du recensement sont les communes de 10 000 habitants ou plus.
Pour en savoir plus
Brutel C., « La dégradation du solde naturel affaiblit le dynamisme démographique entre 2013 et 2019 », Insee Focus n° 257, décembre 2021
Labarthe G., Lemasson J., Zambon L., « Nouvelle-Aquitaine, une région âgée et qui attire toujours », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 61, décembre 2020
Lacour C., Kempf N., « Un Néo-Aquitain sur deux vit dans une commune rurale », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 66, avril 2021