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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2021 · n° 28
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitainePremier trimestre 2021 : l’esquisse d’une reprise économique Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2021

Odile Pinol, Sébastien Brumaud, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)

Début 2021, la reprise économique se confirme en Nouvelle-Aquitaine, malgré une situation sanitaire encore morose. L’activité poursuit son rattrapage et s’établit à 3 % en deçà de son niveau d’avant-crise, ce qui constitue son point le plus haut depuis début 2020. La progression de l’emploi est vigoureuse (+ 0,6 %) et en hausse pour le troisième trimestre consécutif. La consommation reste plus dynamique qu’au niveau national.

La construction et le tertiaire non marchand consolident l’embellie régionale autant par leur activité que par leur emploi. L’activité industrielle peine toujours à retrouver son niveau d’avant-crise, mais l’emploi du secteur se stabilise ce trimestre. Dans le tertiaire marchand, le nombre global de salariés augmente, en dépit de certaines activités de services toujours fortement perturbées. Le troisième confinement affecte moins l’économie régionale que les deux précédents, cependant les principales dégradations touchent des branches déjà en difficulté.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 28
Paru le :Paru le08/07/2021

Après l’allègement partiel des restrictions imposées par la crise sanitaire décidé à compter de la mi-décembre 2020, de nouvelles mesures limitant l’exercice de l’activité ou réduisant les possibilités de déplacements se succèdent tout au long du premier trimestre : avancée à 18 heures de l’horaire du couvre-feu en janvier, fermeture des grands centres commerciaux en février, confinements locaux en mars. Un an après le début du premier confinement, la crise sanitaire constitue l’élément déterminant de l’activité tant en ce qui concerne l’emploi, la consommation, les programmes de construction ou la dynamique entrepreneuriale.

Progressions avantageuses de l’activité et l’emploi dans la région

Sur les trois premiers mois de l’année, en Nouvelle-Aquitaine, l’activité se rapproche de son niveau d’avant-crise : le volume de travail rémunéré est inférieur de 3 % en moyenne par rapport à la même période de 2019 (figure 1). Ce recul trimestriel est le plus faible de ceux enregistrés depuis début 2020. Il confirme le dynamisme régional par comparaison au volume national de travail rémunéré plus éloigné de son niveau du premier trimestre 2019 (– 5,2 %).

La progression des effectifs salariés en Nouvelle-Aquitaine (+ 0,6 %) est plus favorable qu’au niveau national (+ 0,3 %). L’intérim affiche encore la plus forte évolution régionale (+ 2,5 %), mais les effectifs concernés restent inférieurs de 1,5 % à leur niveau de fin 2019. L’emploi néo-aquitain augmente à la fois dans le privé et le public (respectivement + 0,6 % et + 0,5 %), alors que seul l’emploi privé progresse au niveau national.

Début 2021, la hausse du nombre d’offres d’emploi (+ 3 %) et des déclarations préalables à l’embauche en contrat de plus d’un mois (+ 3,5 %) reflètent la vigueur de l’emploi régional. En dépit de ce rebond, lié à la fin progressive du deuxième confinement, ces intentions d’embauche restent inférieures à leur niveau d’avant-crise (– 15 % pour les offres et – 7 % pour les déclarations).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchand Ensemble - Nouvelle-Aquitaine Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 0,3 3,8 4,1 2,3 1,5 2,1 1,9
févr. 2020 0,1 3,3 4,2 2,6 1,5 2,1 1,8
mars 2020 -10,3 -31,4 -36,2 -11,5 -6,3 -14,0 -13,3
avr. 2020 -27,0 -53,0 -81,8 -31,0 -17,1 -33,5 -33,3
mai 2020 -19,7 -17,4 -73,1 -17,8 -9,7 -20,6 -22,5
juin 2020 -10,2 -2,5 -33,6 -6,3 -2,6 -8,0 -10,3
juil. 2020 -7,9 -1,8 -16,4 -4,1 -1,6 -5,3 -6,8
août 2020 -5,4 1,3 -11,9 -2,4 -0,7 -3,3 -4,5
sept. 2020 -5,8 -1,8 -12,3 -1,9 -0,4 -3,2 -4,4
oct. 2020 -5,5 -2,2 -14,5 -1,7 0,3 -3,0 -4,7
nov. 2020 -5,4 0,4 -59,2 -7,8 -0,5 -8,3 -9,8
déc. 2020 -4,3 -1,9 -59,4 -2,0 1,5 -5,1 -6,7
janv. 2021 -5,5 7,2 -46,2 0,7 2,5 -2,1 -4,8
févr. 2021 -4,4 2,9 -55,3 0,5 3,9 -2,7 -5,0
mars 2021 -4,3 4,8 -56,0 0,9 4,1 -2,4 -4,9
avr. 2021 -5,8 1,6 -68,3 -3,1 1,4 -6,1 -7,9
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Le dynamisme de la construction se confirme

Le secteur de la construction est le principal moteur de l’activité néo-aquitaine au premier trimestre : + 5,1 % d’heures rémunérées par rapport à la même période de 2019. Le nombre de mises en chantier de logements est en hausse (+ 11 %), après le fléchissement du trimestre précédent. En outre, les perspectives du secteur sont positives car le nombre d’autorisations de construction augmente toujours ce trimestre (+ 3 %), après le fort rattrapage observé fin 2020. En cumul annuel, le nombre de permis de construire délivrés reste inférieur à son volume enregistré en mars 2020.

La vivacité du secteur est également à l’origine d’une reprise robuste de l’emploi depuis le premier déconfinement (figure 2). Ce trimestre, le nombre de salariés (hors intérim) est en hausse de 1,7 %, dépassant ainsi largement son niveau d’avant-crise. Ce sont notamment les petites entreprises de moins de 10 salariés qui portent cette évolution trimestrielle.

Le dynamisme de la construction au niveau régional pourrait cependant être rattrapé par différentes perturbations qui se dessinent au niveau mondial. En effet, le redémarrage brutal de l’activité, après son arrêt en 2020, a désorganisé les filières d’approvisionnement, engendrant des pénuries de matériaux et une hausse du coût des matières premières qui pénalisent certains chantiers.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 99,9 99,9 100,3 100,2
2ᵉ trim. 2011 99,6 100,1 100,7 100,3
3ᵉ trim. 2011 99,3 100,0 100,8 100,1
4ᵉ trim. 2011 99,1 99,8 100,6 100,4
1ᵉ trim. 2012 99,0 99,7 100,9 100,4
2ᵉ trim. 2012 98,5 99,3 100,8 100,7
3ᵉ trim. 2012 98,4 99,3 100,7 101,0
4ᵉ trim. 2012 98,2 99,4 100,7 101,5
1ᵉ trim. 2013 97,5 99,1 100,8 101,5
2ᵉ trim. 2013 96,8 98,8 100,3 101,9
3ᵉ trim. 2013 96,6 98,6 100,6 102,3
4ᵉ trim. 2013 96,1 98,6 100,8 103,0
1ᵉ trim. 2014 95,8 98,3 100,8 103,1
2ᵉ trim. 2014 95,2 98,1 101,0 103,4
3ᵉ trim. 2014 94,1 98,0 100,9 103,5
4ᵉ trim. 2014 92,9 97,7 101,0 103,6
1ᵉ trim. 2015 91,8 97,6 101,1 103,5
2ᵉ trim. 2015 91,2 97,3 101,2 103,7
3ᵉ trim. 2015 90,6 97,1 101,6 103,6
4ᵉ trim. 2015 90,5 97,1 101,7 103,8
1ᵉ trim. 2016 90,2 96,9 102,1 104,0
2ᵉ trim. 2016 90,2 96,7 102,5 104,1
3ᵉ trim. 2016 90,3 96,6 102,9 104,4
4ᵉ trim. 2016 90,2 96,4 103,0 104,5
1ᵉ trim. 2017 90,4 96,2 103,7 104,6
2ᵉ trim. 2017 90,6 96,3 104,2 104,6
3ᵉ trim. 2017 90,9 96,4 104,9 104,4
4ᵉ trim. 2017 91,6 97,0 105,3 104,3
1ᵉ trim. 2018 92,2 96,9 105,7 104,2
2ᵉ trim. 2018 92,3 97,3 106,2 104,0
3ᵉ trim. 2018 92,8 97,5 106,5 103,7
4ᵉ trim. 2018 93,6 98,0 107,1 104,0
1ᵉ trim. 2019 94,5 98,3 107,8 104,0
2ᵉ trim. 2019 94,7 98,6 108,1 104,0
3ᵉ trim. 2019 95,2 98,5 108,3 103,9
4ᵉ trim. 2019 95,8 98,6 108,9 103,8
1ᵉ trim. 2020 95,8 98,5 107,7 103,8
2ᵉ trim. 2020 96,0 97,6 105,8 103,0
3ᵉ trim. 2020 97,1 97,6 107,6 104,6
4ᵉ trim. 2020 98,0 97,1 107,4 104,7
1ᵉ trim. 2021 99,7 97,1 107,9 105,4
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’activité industrielle toujours en retrait, mais l’emploi se stabilise

La complexité de l’approvisionnement se pose également dans l’industrie. Toutes les branches du secteur sont concernées par ces difficultés, mais particulièrement la fabrication de matériels de transport. La pénurie mondiale de composants électroniques est notamment à l’origine de dysfonctionnements dans les chaînes de production automobile. Toutefois, en Nouvelle-Aquitaine, la fabrication de matériels de transport (regroupant l’industrie automobile et la fabrication d’autres matériels de transport) est plutôt affectée par la baisse du trafic aérien qui entrave la reprise de la production industrielle aéronautique. Ainsi, cette branche accuse la plus forte réduction d’activité du secteur ce trimestre : – 12,3 % de travail rémunéré par rapport au premier trimestre 2019. Les autres branches sont aussi en retrait (y compris la fabrication de denrées alimentaires et boissons), si bien que l’industrie régionale recule ce trimestre de 4,6 %, comme au niveau national.

L’emploi industriel (hors intérim) se stabilise pourtant (+ 0,1 %), après quatre trimestres de baisse. Comme la production de matériels de transport peine à retrouver son niveau d’activité normale, l’emploi de la branche souffre également, diminuant de 1,2 % ce trimestre, sa plus forte chute depuis le début de la crise. En effet, des suppressions de postes dans le cadre de réorganisations ou de diminutions d’effectifs dans des établissements de l’aéronautique se cumulent avec les derniers départs de salariés de Ford Aquitaine Industries, constructeur automobile en Gironde, qui a dorénavant cessé toute activité. Dans la filière aéronautique, des Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) sont également instaurés pour certains sous-traitants. Cependant, l’augmentation de l’emploi dans deux autres branches (la fabrication de denrées alimentaires et de boissons et les industries extractives de l’eau, de l’énergie, de la gestion des déchets et de la dépollution) contrebalance ces baisses.

De grosses divergences entre branches du tertiaire marchand

Le tertiaire marchand est le secteur dans lequel le volume de travail rémunéré est toujours le plus en retrait, au niveau régional comme au niveau national, en ce début d’année 2021. Son recul est cependant moins important en Nouvelle-Aquitaine (– 5,3 %) qu’en France (– 8,2 %).

Dans l’hébergement-restauration, la perte d’activité s’accentue encore et le volume de travail rémunéré est réduit de moitié par rapport à la même période de 2019, soit la plus forte baisse trimestrielle dans cette branche depuis celle engendrée par le premier confinement. En comparaison avec le début de l’année 2019, les restaurants néo-aquitains enregistrent des baisses mensuelles supérieures à 60 % avec l’instauration du couvre-feu à 18 heures. Les limitations de déplacements et les incitations au travail à distance affectent aussi l'activité économique des établissements hôteliers : leur chiffre d’affaires diminue de 57 % en janvier et de 53 % en février et en mars. Ainsi, sur les 3 premiers mois de l’année, la fréquentation des hôtels s’établit à 1,4 million de nuitées, soit un déficit de 830 000 nuitées par rapport à 2020 et de 1,2 million de nuitées par rapport à 2019.

Dans la branche « autres activités de service », le volume de travail rémunéré reste encore loin de son niveau du premier trimestre 2019 (– 15 %). Cependant, certaines activités du tertiaire marchand parviennent à réaliser de bonnes performances. Ainsi, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, sont un des moteurs du secteur (+ 4,7 %), de même que les services de l’information-communication (+ 3,7 %), dont en particulier la programmation, le conseil et les autres activités informatiques.

Cette dynamique se répercute sur l’emploi : le nombre de salariés de la branche information-communication augmente de 2,5 % ce trimestre, soit la meilleure progression du tertiaire marchand hors intérim, dont les effectifs progressent globalement de 0,5 % par rapport au trimestre précédent (+ 0,4 % au niveau national). L’emploi croît dans toutes les branches hormis celle de l’hébergement-restauration où il recule de 1,6 % (– 0,9 % au niveau national). Les activités tertiaires employant le plus de salariés du secteur (commerce et réparation automobiles ainsi que les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien) contribuent le plus fortement à cette évolution trimestrielle. De plus, la hausse de l’emploi est particulièrement importante dans les activités financières et d’assurance.

L’évolution du tertiaire non marchand est en lien avec la crise sanitaire

En Nouvelle-Aquitaine, l‘activité du tertiaire non marchand se renforce au premier trimestre, favorisant ainsi la vigueur de l’économie régionale. En moyenne, elle est supérieure de 3,6 % à la même période avant-crise, avec notamment + 6,1 % pour l’hébergement médico-social et social.

Le nombre de salariés dans les activités pour la santé humaine continue de bondir ce trimestre, contribuant pour plus de la moitié à la hausse globale des effectifs du secteur (+ 0,7 %). L’emploi du tertiaire non marchand est ainsi supérieur de 1,5 % à son niveau de fin 2019. Le dynamisme de l’emploi dans la santé tend par ailleurs à créer des besoins en main-d’œuvre qui peinent à être comblés, étant donné le niveau sans précédent déjà atteint par les effectifs dans ce domaine d’activité.

Quasi-stabilité du taux de chômage et du nombre de demandeurs d’emploi

Le taux de chômage stagne ce trimestre (figure 3). Avec + 0,1 point, il s’établit à 7,3 % en Nouvelle-Aquitaine et à 8,1 % au niveau national, retrouvant ainsi son niveau d’avant-crise. Cette quasi-stabilité fait suite aux variations importantes des trimestres précédents, marquées par des entrées ou sorties de confinement. En effet, durant les périodes de restrictions, les chômeurs sont susceptibles de subir une inactivité imposée par la situation sanitaire et économique, impliquant pour eux un arrêt involontaire de la « recherche active d’emploi » ou de la « disponibilité pour travailler ». Lors du premier déconfinement, le nombre de chômeurs avait fortement augmenté : la recherche d’emploi avait pu reprendre mais s’était cependant heurtée à un marché du travail peu favorable. À l’inverse, ce trimestre, la reprise progressive de l’activité après un deuxième confinement, s’accompagne d’une absence de rebond du taux de chômage.

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 8,5 9,2
1ᵉ trim. 2011 8,5 9,2
2ᵉ trim. 2011 8,4 9,1
3ᵉ trim. 2011 8,5 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,7 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,9 9,5
2ᵉ trim. 2012 9,1 9,7
3ᵉ trim. 2012 9,1 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,4 10,2
1ᵉ trim. 2013 9,6 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,7 10,5
3ᵉ trim. 2013 9,5 10,3
4ᵉ trim. 2013 9,4 10,1
1ᵉ trim. 2014 9,4 10,1
2ᵉ trim. 2014 9,4 10,2
3ᵉ trim. 2014 9,6 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,7 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,9 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
4ᵉ trim. 2015 9,6 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,6 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,5 10,0
3ᵉ trim. 2016 9,3 9,9
4ᵉ trim. 2016 9,4 10,0
1ᵉ trim. 2017 9,0 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,9 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,9 9,5
4ᵉ trim. 2017 8,4 9,0
1ᵉ trim. 2018 8,6 9,2
2ᵉ trim. 2018 8,4 9,1
3ᵉ trim. 2018 8,3 9,0
4ᵉ trim. 2018 8,0 8,7
1ᵉ trim. 2019 8,0 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,8 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,8 8,5
4ᵉ trim. 2019 7,4 8,1
1ᵉ trim. 2020 7,2 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,8 7,1
3ᵉ trim. 2020 8,5 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,2 8,0
1ᵉ trim. 2021 7,3 8,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Avertissement

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l'Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).

Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A recule (– 0,6 % contre – 0,3 % en France métropolitaine), mais reste stable toutes catégories confondues (ABC).

Les jeunes sont toujours les plus touchés par la dégradation économique : en Nouvelle-Aquitaine, les inscriptions sur les listes de Pôle emploi pour « première entrée sur le marché du travail » sont en hausse de 22 % sur un an et le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est celui qui a le plus augmenté par rapport au premier trimestre 2020 (+ 6,7 %).

Au premier trimestre, la consommation régionale ne faiblit pas malgré une période de soldes décevante

La consommation des ménages au premier trimestre est habituellement marquée par les soldes d’hiver qui stimulent l’activité dans le commerce de détail. En 2021, cet évènement est d’autant plus particulier qu’il intervient après une période de confinement national durant laquelle les achats étaient contraints par les fermetures administratives. Ainsi, pour tenir compte de la situation sanitaire, favoriser l’écoulement des stocks et donner aux commerçants une opportunité de restaurer leurs marges, la période de soldes a été décalée de deux semaines et prolongée également de deux semaines. Dans ces conditions, les soldes habituellement synonymes de recrudescence d’achats couvrent entièrement le mois de février, alors que les mesures restrictives restent effectives : couvre-feu à 18 heures, fermeture de grands centres commerciaux non alimentaires et instauration de jauges de fréquentation.

Le niveau moyen des transactions par carte bancaire (Pour comprendre) en février dans la région est légèrement supérieur à celui du même mois en 2019 (+ 2,8 %) (figure 4). Mais ces soldes se révèlent moins dynamiques que durant les périodes qui l’entourent. En effet, en janvier 2021, les transactions sont supérieures de 3,2 % en moyenne et de 6,9 % en mars (par rapport aux mois correspondants en 2019). Finalement, en Nouvelle-Aquitaine, février s’avère le mois du trimestre le moins favorable aux dépenses. Cependant, la consommation régionale est particulièrement dynamique en comparaison de celle observée au niveau national, en recul sur trois mois consécutifs (– 2,4 %, – 3,7 % et – 1,6 %). Ainsi, en moyenne, les transactions par carte bancaire en Nouvelle-Aquitaine s’établissent au premier trimestre à + 4,4 % par rapport à 2019, contre – 2,6 % en France.

Figure 4Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)

Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Nouvelle-Aquitaine France entière
2020 2 06/01/2020 4,4 3,3
2020 3 13/01/2020 5,8 4,1
2020 4 20/01/2020 7,8 6,9
2020 5 27/01/2020 6,2 4,5
2020 6 03/02/2020 4,7 2,8
2020 7 10/02/2020 5,5 2,3
2020 8 17/02/2020 8,6 4,0
2020 9 24/02/2020 -0,3 0,0
2020 10 02/03/2020 2,2 4,1
2020 11 09/03/2020 11,5 8,3
2020 12 16/03/2020 -36,9 -40,5
2020 13 23/03/2020 -54,9 -57,9
2020 14 30/03/2020 -52,2 -54,4
2020 15 06/04/2020 -45,0 -46,6
2020 16 13/04/2020 -45,8 -48,4
2020 17 20/04/2020 -42,9 -41,5
2020 18 27/04/2020 -45,0 -44,9
2020 19 04/05/2020 -32,4 -34,4
2020 20 11/05/2020 7,5 3,9
2020 21 18/05/2020 4,7 -1,2
2020 22 25/05/2020 3,7 2,9
2020 23 01/06/2020 5,5 2,5
2020 24 08/06/2020 8,8 4,3
2020 25 15/06/2020 11,5 7,2
2020 26 22/06/2020 0,3 -4,2
2020 27 29/06/2020 2,7 -1,5
2020 28 06/07/2020 9,8 6,0
2020 29 13/07/2020 11,6 8,7
2020 30 20/07/2020 14,4 12,1
2020 31 27/07/2020 8,0 5,8
2020 32 03/08/2020 14,4 15,5
2020 33 10/08/2020 13,4 12,4
2020 34 17/08/2020 15,4 11,0
2020 35 24/08/2020 11,0 4,9
2020 36 31/08/2020 8,7 6,0
2020 37 07/09/2020 8,2 5,4
2020 38 14/09/2020 7,8 4,6
2020 39 21/09/2020 4,0 0,8
2020 40 28/09/2020 4,0 0,9
2020 41 05/10/2020 4,4 2,4
2020 42 12/10/2020 10,9 7,3
2020 43 19/10/2020 5,6 2,2
2020 44 26/10/2020 -0,6 -2,4
2020 45 02/11/2020 -31,2 -33,5
2020 46 09/11/2020 -26,7 -29,7
2020 47 16/11/2020 -24,8 -28,4
2020 48 23/11/2020 -23,4 -27,0
2020 49 30/11/2020 8,0 4,7
2020 50 07/12/2020 2,1 -1,7
2020 51 14/12/2020 -4,0 -7,7
2020 52 21/12/2020 -0,7 -1,7
2020 53 28/12/2020 -0,6 -3,3
2021 1 04/01/2021 -0,5 -5,5
2021 2 11/01/2021 1,3 -6,3
2021 3 18/01/2021 8,8 4,4
2021 4 25/01/2021 9,5 3,0
2021 5 01/02/2021 -2,6 -7,2
2021 6 08/02/2021 -0,6 -6,3
2021 7 15/02/2021 5,0 -4,3
2021 8 22/02/2021 1,3 -6,6
2021 9 01/03/2021 7,1 0,1
2021 10 08/03/2021 6,2 -1,9
2021 11 15/03/2021 13,1 1,9
2021 12 22/03/2021 -8,3 -21,6
2021 13 29/03/2021 26,1 4,6
2021 14 05/04/2021 -18,2 -24,5
2021 15 12/04/2021 -7,2 -15,5
2021 16 19/04/2021 -9,2 -13,0
2021 17 26/04/2021 -21,3 -22,8
2021 18 03/05/2021 -2,3 -7,7
2021 19 10/05/2021 -3,0 -10,2
2021 20 17/05/2021 19,5 11,5
2021 21 24/05/2021 13,3 12,0
2021 22 31/05/2021 11,8 9,4
2021 23 07/06/2021 22,4 17,4
2021 24 14/06/2021 18,1 14,4
  • Sources : Cartes bancaires CB, calculs Insee.

Figure 4Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France
  • Sources : Cartes bancaires CB, calculs Insee.

Confinement d’avril 2021 : une troisième perturbation de l’activité et de la consommation

Les modalités du troisième confinement, en vigueur à partir du 3 avril 2021, sont allégées par rapport aux précédentes. Les restrictions de déplacements s’étendent jusqu’à 10 kilomètres, et davantage d’ouvertures de commerce sont autorisées. En revanche, tous les établissements scolaires sont simultanément fermés durant trois semaines au cours du mois d’avril. L’activité est donc à nouveau perturbée. Cependant, de la même façon que le deuxième confinement avait eu de moindres répercussions économiques que le premier, les conséquences de celui d’avril 2021 sont encore plus atténuées que celles de novembre 2020. En outre, la consommation est davantage affectée que l’activité, comme lors du deuxième confinement. Au niveau national, en avril, la consommation recule ainsi de 12 % (contre – 15 % en novembre 2020 et – 31 % en avril 2020) et l’activité de 5,5 % (contre – 7,5 % en novembre 2020 et – 31 % en avril 2020).

En Nouvelle-Aquitaine, l’activité diminue de 6,2 % en avril par rapport au même mois de 2019, alors qu’elle avait chuté de 33,3 % en avril 2020 et de 8,3 % en novembre 2020. La construction et le tertiaire non marchand parviennent à garder une certaine vivacité en s’établissant respectivement à 2,7 % et 2,4 % au-dessus de leur volume d’activité d’avril 2019 (figure 5). Globalement, comme en novembre, l’activité industrielle régionale résiste plutôt bien à ce nouveau confinement : le volume de travail rémunéré passe de – 4,7 % en moyenne au premier trimestre à – 5,3 % en avril. Dans les services marchands, la baisse d’ensemble (– 9,9 %) est liée à celle des branches directement touchées par les restrictions : hébergement-restauration (– 60,5 %), autres activités de services (– 23,2 %), commerce (– 6,4 %). Seule la perte d’activité de l’hébergement-restauration et du transport et entreposage est un peu plus accentuée qu’en novembre, les autres branches semblant finalement s’adapter petit à petit.

La consommation régionale enregistre un sursaut lors du confinement (+ 26 %). Puis, la semaine suivante, le montant des transactions par carte bancaire chute de 18 % (– 24 % au niveau national), soit deux fois moins qu’à la mise en place du premier confinement. En moyenne, au mois d’avril, la consommation en Nouvelle-Aquitaine est ainsi inférieure de 3,4 % à son niveau d’avant-crise, alors qu’elle avait reculé de 27 % lors du deuxième confinement. Au niveau national, cette atténuation résulterait, d’une part, de dépenses en carburant et transport plus importantes qu’en novembre en raison des restrictions de circulation moins contraignantes et, d’autre part, de la consommation de certains services qui ont pu maintenir leurs activités auprès des ménages alors que ce n’était pas le cas précédemment (salons de coiffure par exemple). Néanmoins, les dépenses en biens manufacturés, empêchées par la fermeture des commerces (habillement-chaussure notamment et équipement du foyer), se dégradent nettement, tout en étant moins affectées qu’en novembre. Par ailleurs, les ventes en ligne (non mesurées par les transactions par carte bancaire) se révèlent particulièrement dynamiques lors de ce troisième confinement, encore plus qu’en novembre, atteignant ainsi un niveau bien supérieur à celui d’avant-crise.

Figure 5Évolutions sectorielles mensuelles des heures rémunérées lors des confinements par rapport au même mois de 2019 – Nouvelle-Aquitaine

en %
Évolutions sectorielles mensuelles des heures rémunérées lors des confinements par rapport au même mois de 2019 – Nouvelle-Aquitaine (en %)
Évolutions mensuelles des heures rémunérées
2020 2021
Avril Novembre Moyenne T1 Avril
Industrie -27,0 -5,4 -4,6 -5,3
dont fabrication de matériels de transport -24,8 -10,1 -12,3 -13,2
dont fabrication d'autres produits industriels -33,9 -6,0 -4,9 -5,9
Construction -53,0 0,4 5,1 2,7
Services marchands -36,0 -12,7 -5,3 -9,9
dont commerce, réparation d'auto et de moto -36,3 -10,3 -0,2 -6,4
dont transport et entreposage -22,0 -2,2 -1,8 -2,9
dont hébergement et restauration -81,8 -59,2 -52,4 -60,5
dont information et communication -13,6 -1,7 3,7 5,3
dont autres activités de services -55,8 -34,2 -15,1 -23,2
Services non marchands -17,1 -0,4 3,6 2,4
Total Nouvelle-Aquitaine -33,3 -8,3 -3,0 -6,2
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : France.
  • Source : DSN ; traitement provisoire Insee.

Encadré 1 - Contexte international – En 2021, l’activité économique dépend encore largement des conditions sanitaires

Début 2021, la conjoncture économique est restée marquée par la crise sanitaire, avec des contrastes entre les pays. Aux États-Unis, le rebond économique a été porté par l’allègement des restrictions sanitaires et les plans de relance massifs, tandis que l’activité chinoise s’est appuyée sur la vigueur de ses exportations. À l’inverse en Europe, les restrictions ont pesé sur l’activité, en recul dans les principales économies et particulièrement en Allemagne et au Royaume-Uni, soumis à des confinements. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’activité économique se redresserait dans les principales économies européennes, sous l’hypothèse de stabilisation de la situation sanitaire.

Encadré 2 - Contexte national – En France, l’activité a stagné au premier trimestre 2021, marqué par un renforcement progressif des restrictions sanitaires

La dégradation de la situation sanitaire a conduit au premier trimestre à un renforcement progressif des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux). Dans ce contexte, l’activité a stagné (- 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit - 4,7 % par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019), se dégradant légèrement au mois le mois, notamment dans les services. La consommation des ménages a été quasi-stable elle aussi (+ 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit - 6,8 % sous son niveau d’avant-crise). En particulier, les restrictions ont pénalisé la consommation de biens, après son dynamisme de fin 2020, tandis que les fermetures d’activité mises en place à l’automne 2020 et maintenues tout l’hiver ont continué de plomber la consommation en hébergement-restauration et en services de transport ou de loisirs.

Publication rédigée par :Odile Pinol, Sébastien Brumaud, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)

Pour comprendre

Les données utilisées proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par carte bancaire, à l’exception des transactions CB en vente à distance (internet). Elles sont issues d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité.