Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineUne reprise économique freinée par le reconfinement de l’automne Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2020

Odile Pinol, Sébastien Brumaud, Gwenaël Delamarre, Stéphane Levasseur, Laurent Zambon (Insee)

En Nouvelle-Aquitaine, au troisième trimestre, l’activité et la consommation poursuivent leur reprise entamée lors du premier déconfinement, grâce à l’accalmie estivale de l’épidémie. L’emploi bénéficie de cette dynamique (+ 1,7 %). Cependant, comme depuis le début de la crise, les disparités sectorielles sont de plus en plus marquées. Si l’activité des services marchands, directement impactés par les mesures d’endiguement (transports, hébergement-restauration) est pénalisée avec des répercussions sur l’emploi, la construction quant à elle se porte relativement bien. Dès la fin de l’été, un fléchissement de l’activité économique précède une aggravation de la situation sanitaire. Le deuxième confinement, mis en place le 30 octobre 2020, affecte de nouveau l’économie, mais moins qu’au printemps.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 25
Paru le :Paru le14/01/2021
Odile Pinol, Sébastien Brumaud, Gwenaël Delamarre, Stéphane Levasseur, Laurent Zambon (Insee)
Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine No 25- Janvier 2021

L’activité économique nationale repart vigoureusement dès la fin du premier confinement grâce, en partie, à un rebond particulièrement important en mai et juin. Durant la période estivale, la reprise perdure : le recours à l’activité partielle diminue fortement et l’adaptation aux différents protocoles sanitaires ou au télétravail est désormais acquise. Cependant, en septembre, le rebond s’atténue. Au troisième trimestre, la perte d’activité nationale est de 3,7 % par rapport à son niveau d’avant-crise (après – 18,9 % au deuxième trimestre). L’endiguement de l’épidémie au cours de l’été permet également à la consommation des ménages de poursuivre son rattrapage : elle recule de 1,6 % au troisième trimestre après – 16,5 % au deuxième.

L’activité et la consommation régionales en bonne progression au troisième trimestre

La consommation d’électricité permet d’appréhender l’évolution générale de l’activité économique régionale. Ainsi, au troisième trimestre, les entreprises néo-aquitaines, dont la production mobilise d’intenses ressources en électricité (notamment les sites industriels), ont une consommation inférieure de 1,9 % à leur niveau moyen (figure 1). Dans la région, la reprise constatée dès le déconfinement se confirme être plus robuste qu’au niveau national : la baisse de la consommation d’électricité est de – 3,8 % en France, soit un niveau identique à celui de l’activité économique. De plus, entre la mi-juillet et la mi-août, cette consommation est supérieure à la normale durant trois semaines, alors qu’en France son niveau reste en dessous de la moyenne habituelle. Un pic excédentaire de 4,5 % est atteint la semaine du 3 au 9 août en Nouvelle-Aquitaine.

Figure 1La consommation d’électricité des entreprises néo-aquitaines, particulièrement vigoureuse en étéÉvolution de la consommation d’électricité du hors résidentiel à forte puissance souscrite

en %
La consommation d’électricité des entreprises néo-aquitaines, particulièrement vigoureuse en été (en %)
Semaine Nouvelle-Aquitaine France
06 au 12/01 -0,9 -1,3
13 au 19/01 -0,5 0,1
20 au 26/01 1,5 2,0
27/01 au 02/02 0,3 0,7
03 au 09/02 0,3 0,4
10 au 16/02 -0,6 -0,2
17 au 23/02 -2,4 -2,1
24/02 au 01/03 -2,0 -1,1
02 au 08/03 3,2 2,8
09 au 15/03 -1,3 0,2
16 au 22/03 -19,8 -19,5
23 au 29/03 -27,8 -27,1
30/03 au 05/04 -24,8 -23,9
06 au 12/04 -22,6 -22,5
13 au 19/04 -19,7 -21,2
20 au 26/04 -19,5 -20,7
27/04 au 03/05 -19,8 -20,8
04 au 10/05 -15,1 -16,4
11 au 17/05 -14,8 -16,1
18 au 24/05 -12,4 -12,8
25 au 31/05 -7,0 -9,5
01 au 07/06 -13,4 -13,3
08 au 14/06 -15,2 -13,9
15 au 21/06 -12,8 -11,3
22 au 28/06 -2,6 -3,6
29/06 au 05/07 -9,0 -7,2
06 au 12/07 -4,7 -6,2
13 au 19/07 -3,3 -7,5
20 au 26/07 3,1 -5,1
27/07 au 02/08 4,3 -3,2
03 au 09/08 4,5 -2,4
10 au 16/08 -3,7 -3,6
17 au 23/08 -5,4 -4,1
24 au 30/08 -3,9 -0,7
31/08 au 06/09 -2,5 -3,6
07 au 13/09 -0,1 -1,6
14 au 20/09 2,1 1,2
21 au 27/09 -6,1 -5,4
  • Note : niveaux de consommation corrigés des températures, des jours ouvrés et des mois - écart au niveau moyen.
  • Source : Enedis - calculs Insee.

Figure 1La consommation d’électricité des entreprises néo-aquitaines, particulièrement vigoureuse en étéÉvolution de la consommation d’électricité du hors résidentiel à forte puissance souscrite

  • Note : niveaux de consommation corrigés des températures, des jours ouvrés et des mois - écart au niveau moyen.
  • Source : Enedis - calculs Insee.

Concernant la consommation des ménages, le montant agrégé des transactions par carte bancaire (sources), au troisième trimestre, est en moyenne supérieur de 10 % à celui de l’année dernière en Nouvelle-Aquitaine (contre 7 % au niveau national). Durant les quatre semaines du mois d’août, l’excédent régional est compris entre 11 % et 15,5 %. Ce surcroît estival reflète la dynamique générale de la consommation qui bénéficie en partie d’une bonne saison touristique sur la zone littorale. Il peut également provenir d’un recours renforcé à ce type de transactions, plus à même de respecter les gestes barrières, et dont le plafond de paiement sans contact a été relevé depuis le mois de mai. À partir de la mi-septembre, les dépenses par carte bancaire indiquent un tassement de la consommation des ménages, plus accru au niveau national que régional.

En France, la période d’accalmie sanitaire du troisième trimestre est bénéfique aux achats de matériels de transport et de biens manufacturés, tels que l’habillement et l’équipement du foyer. La consommation de carburant est stimulée par l’arrêt des limitations de déplacements. La construction profite de la reprise des travaux de rénovation et les achats de produits agricoles et agroalimentaires se maintiennent. Les dépenses d’hébergement, de restauration et de loisirs progressent également mais restent pénalisées par les restrictions encore en vigueur.

La hausse du nombre de créations d’entreprises dans la région confirme le dynamisme économique général du troisième trimestre : le rebond est de 47 % (+ 49 % au niveau national), après un recul de 19 % au trimestre précédent. Près de 19 300 nouvelles entreprises sont enregistrées, soit 2 100 de plus qu’à la même période en 2019. En Nouvelle-Aquitaine, ce sont les créations dans le secteur du commerce qui augmentent le plus fortement (71 %) après avoir été les plus touchées par le confinement (- 25 % au deuxième trimestre). Les données nationales révèlent que le développement des services de livraison à domicile est le principal acteur de cet essor.

La hausse globale de l’emploi masque de fortes disparités sectorielles

Grâce au rebond économique, l’emploi salarié repart nettement à la hausse au troisième trimestre après un semestre de baisse : + 1,7 % en Nouvelle-Aquitaine et + 1,6 % en France. Cette augmentation ne compense pas les pertes d’emploi subies depuis le début de la crise et le niveau ainsi atteint correspond à celui de fin 2018. Dans la région, l’emploi croît dans tous les secteurs à l’exception de l’industrie qui reste néanmoins stable. Le nombre de salariés dans le tertiaire marchand augmente de 2,4 %. La progression est de 1,4 % dans le tertiaire non marchand, 1,1 % dans la construction et 2,8 % dans l’agriculture. Comme au trimestre précédent, l’emploi intérimaire est particulièrement dynamique, même si le rebond est sensiblement moins fort : + 19,6 % en Nouvelle-Aquitaine (+ 22,8 % au niveau national) après 35,2 %. En dépit de cet important redressement, son niveau reste inférieur de 7 % à celui de fin 2019, soit un écart plus important que celui de l’emploi salarié total (– 0,8 %). L’emploi public néo-aquitain augmente de 1,7 % ce trimestre : la reprise des embauches de contractuels et de vacataires gelées au printemps et les besoins accrus par l’épidémie dans le domaine de la santé conduisent à un niveau d’emploi particulièrement élevé.

Le retour à une évolution positive de l’emploi global doit pourtant être relativisé parce que la crise impacte différemment les secteurs en fonction de leur degré d’exposition aux mesures d’endiguement sanitaire. Il existe donc une hétérogénéité qui tend à s’accentuer entre des branches dont l’activité et l’emploi rebondissent manifestement et d’autres qui sont durablement affectées. La hausse de l’emploi ce trimestre dans le tertiaire marchand hors intérim ne compense ainsi qu’à moitié les pertes cumulées depuis le début de la crise par ce secteur en Nouvelle-Aquitaine. Ce sont les services marchands qui peinent le plus à se rétablir depuis la sortie du confinement, en particulier le transport de voyageurs, l’hébergement-restauration et les activités culturelles, directement pénalisés par les mesures de restrictions.

Le transport aérien particulièrement touché

Parmi les branches les plus affectées, le transport aérien de passagers reste, depuis le début de la crise, à un niveau d’activité extrêmement faible. Sur les huit premiers mois de l’année 2020, le nombre de voyageurs dans les aéroports de la région est inférieur de deux tiers à son niveau de 2019 (figure 2). En dépit de la forte reprise de l’activité touristique constatée dans la région en juillet (sept fois plus de passagers qu’au mois de juin), le volume estival de passagers reste à un niveau inférieur de 70 % à celui des mois de juillet et août 2019.

Figure 2Le transport de passagers en baisse de 66 % depuis le début de l’année dans les aéroports de la régionÉvolution cumulée du trafic passagers depuis janvier dans les principaux aéroports

en milliers
Le transport de passagers en baisse de 66 % depuis le début de l’année dans les aéroports de la région (en milliers)
Période Trafic cumulé 2019 Trafic cumulé 2020
Janvier 559 645
Février 1 087 1 268
Mars 1 745 1 579
Avril 2 679 1 579
Mai 3 618 1 580
Juin 4 681 1 616
Juillet 5 869 1 879
Août 7 016 2 310
Septembre 8 014
Octobre 8 963
Novembre 9 645
Décembre 10 347
  • Note : pour le mois d’août 2020, les données de l’aéroport La Rochelle - Île de Ré sont manquantes.
  • Source : Direction générale de l'aviation civile (DGAC/DTA/SDE2) – calculs Insee.

Figure 2Le transport de passagers en baisse de 66 % depuis le début de l’année dans les aéroports de la régionÉvolution cumulée du trafic passagers depuis janvier dans les principaux aéroports

  • Note : pour le mois d’août 2020, les données de l’aéroport La Rochelle - Île de Ré sont manquantes.
  • Source : Direction générale de l'aviation civile (DGAC/DTA/SDE2) – calculs Insee.

De plus, la crise sanitaire et la chute du tourisme international modifient la répartition des passagers par rapport aux deux dernières années : la proportion de voyageurs sur les vols domestiques s’intensifie (+ 7,5 points) au détriment de celle des vols européens (– 3,6 %) et britanniques (– 5,5 %, sans doute à cause d’un « effet Brexit » supplémentaire). Celle des passagers enregistrés sur des vols internationaux garde une certaine vigueur (+ 1,6 point), portée surtout par la forte croissance des mois d’avant-crise. Cette évolution s’accentue en juillet et août : la part des passagers sur les vols intérieurs augmente de 18 % dans les aéroports de la région.

En Nouvelle-Aquitaine, l’emploi dans la branche « transport et entreposage » diminue de 2,7 % sur les trois premiers trimestres de l’année (soit 2 800 emplois perdus) : c’est la deuxième plus forte baisse du secteur tertiaire marchand hors intérim, derrière l’hébergement-restauration. L’activité partielle a sans doute permis une rétention de la main-d’œuvre durant la période de fermeture des aéroports, cependant certains contrats courts n’ont probablement pas été reconduits ensuite. Les difficultés persistantes de la reprise du trafic aérien contribuent ainsi à la baisse de l’emploi constatée dans les services de transport.

En étendant l’observation à l’ensemble de la filière aéronautique et spatiale, entre janvier et septembre 2020, le nombre de salariés (hors intérim) baisse de 3,4 % dans les établissements néo-aquitains appartenant à la filière aérospatiale, ce qui représente 1 650 salariés de moins. Auparavant, l’emploi avait progressé nettement tout au long de l’année 2019. Il se stabilise au premier trimestre 2020, puis chute fortement à partir du deuxième trimestre. Fin septembre 2020, l’emploi dans l’ensemble de la filière retombe en deçà de son niveau de fin 2018. Cette baisse est essentiellement le fait des établissements de la chaîne d’approvisionnement.

L’hébergement-restauration toujours très impacté

Comme le trafic aérien, les activités touristiques reprennent quelques couleurs en Nouvelle-Aquitaine pendant les vacances d’été. Dans le secteur de la restauration notamment, les chiffres d’affaires réalisés en juillet et août 2020 (sources) restent proches des niveaux de 2019 (– 0,4 % en juillet et – 3,5 % en août). La situation apparaît moins favorable dans le secteur de l’hôtellerie, avec des chiffres d’affaires en retrait de 20 % au mois de juillet et de 9 % en août. Malgré cette baisse d’activité, la fréquentation des hôtels atteint 3,8 millions de nuitées, soit une perte limitée de 460 000 nuitées par rapport à l’été 2019, contre plus de 4  millions perdues au cours des six premiers mois de l’année. La fréquentation estivale des hôtels est marquée par la chute spectaculaire de la fréquentation des clients vivant à l’étranger (– 55 %) et par la présence plus importante des clients résidant en France (+ 2 %). Cette clientèle augmente par ailleurs ses dépenses touristiques réglées par carte bancaire de plus de 5 % en juillet et de plus de 10 % en août.

L’activité estivale permet à l’emploi de la branche hébergement-restauration de rebondir de 7 % au troisième trimestre en Nouvelle-Aquitaine (+ 5,2 % au niveau national), soit la plus forte évolution hors intérim. L’emploi de ce secteur demeure néanmoins le plus affecté depuis le début de la crise : sur les trois premiers trimestres, il baisse de 7,4 % et les 6 700 emplois perdus représentent plus de 40 % du total des pertes régionales. En moyenne, 20 % des établissements et 7 % des salariés de l’hébergement-restauration sont encore en activité partielle au troisième trimestre, cumulant presque un quart des indemnités versées à ce titre en Nouvelle-Aquitaine. Pour autant, ces proportions sont moins élevées qu’au niveau national (de respectivement 7,2 et 5,8 points), confirmant le succès relatif de la saison dans la région.

La crise sanitaire incite la clientèle à davantage privilégier des séjours dans les hôtels du littoral néo-aquitain (+ 1 %), et dans les hôtels de certains territoires à l’intérieur des terres (Périgord Noir, Creuse). A contrario, les clients s’éloignent des grandes agglomérations impactées par la diminution des déplacements professionnels et par la crainte de circulation rapide du virus dans les zones densément peuplées. Ainsi, la fréquentation chute de 25 % dans les plus grandes villes de la région. En septembre, celle des hôtels se détériore rapidement (– 24 %) : les nuitées des résidents et des non-résidents passent respectivement à 12 % et 71 %. L’hôtellerie urbaine souffre davantage qu’au cœur de l’été, notamment dans l’agglomération bordelaise (– 41 %).

La construction relativement épargnée

En Nouvelle-Aquitaine, l’emploi hors intérim dans le secteur de la construction repart nettement au troisième trimestre (+ 1,1 %) après s’être maintenu au deuxième trimestre (+ 0,2 %), période pourtant largement impactée par la baisse d’activité due au confinement. La reprise des chantiers, perceptible dès les mois de mai et juin, confirme le besoin en main-d’œuvre : la construction de 9 900 nouveaux logements commence dans la région au troisième trimestre, soit une hausse de 14,6 % par rapport à la période précédente. Le nombre de permis de construire délivrés laisse aussi entrevoir des perspectives d’activité croissantes : les logements autorisés augmentent considérablement en septembre et octobre. Le dynamisme se répercute également sur l’emploi intérimaire, main-d’œuvre particulièrement prisée dans ce secteur : + 21,6 % au troisième trimestre, après le rebond de 104,5 % déclenché par le déconfinement. Cependant, cette embellie ne permet pas au secteur de retrouver tout à fait son niveau d’avant-crise en cumul annuel à la fin septembre, ni pour le volume des mises en chantier de logements (– 1,1 %), ni pour celui des logements autorisés (– 9,5 %).

Le troisième trimestre marque la fin de la baisse du taux de chômage

Le taux de chômage s’établit à 8,3 % en Nouvelle-Aquitaine, soit une hausse de 1,5 point par rapport à son niveau précédent (figure 3). Durant les deux premiers trimestres, le confinement a fortement perturbé les démarches de recherche d’emploi, entraînant une baisse du chômage, paradoxale dans ce contexte de crise. Le rebond particulièrement fort du troisième trimestre est donc en partie mécanique : il reflète la possibilité retrouvée de rechercher activement un emploi, critère défini par le Bureau International du Travail (BIT) pour être comptabilisé comme chômeur. Au niveau national, le taux de chômage s’élève à 9 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi recensés par Pôle emploi diminue de 1,1 % dans la région grâce à la reprise de l’activité économique pendant l’été : les sorties de listes ABC bondissent de 50 % par rapport au trimestre précédent. Toutes les tranches d’âge sont concernées par cette baisse, notamment celle des jeunes inscrits en catégorie A (– 18 %). Cependant, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans sans activité ayant augmenté de 40 % au deuxième trimestre, cette catégorie reste la plus affectée par rapport à son niveau d’avant-crise (+ 13,6 %, contre + 11,7 % pour les 25-49 ans et + 8,8 % pour les plus de 50 ans).

Figure 3Le chômage rebondit fortement après une baisse en trompe-l’œil lors des deux premiers trimestresTaux de chômage

en %
Le chômage rebondit fortement après une baisse en trompe-l’œil lors des deux premiers trimestres (en %)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
T4 2010 8,4 9,2
T1 2011 8,4 9,1
T2 2011 8,4 9,1
T3 2011 8,5 9,2
T4 2011 8,7 9,4
T1 2012 8,8 9,5
T2 2012 9,1 9,7
T3 2012 9,1 9,7
T4 2012 9,4 10,1
T1 2013 9,5 10,3
T2 2013 9,6 10,5
T3 2013 9,5 10,3
T4 2013 9,3 10,1
T1 2014 9,4 10,2
T2 2014 9,4 10,2
T3 2014 9,5 10,3
T4 2014 9,7 10,4
T1 2015 9,7 10,3
T2 2015 9,9 10,5
T3 2015 9,7 10,4
T4 2015 9,6 10,2
T1 2016 9,6 10,3
T2 2016 9,4 10
T3 2016 9,2 9,9
T4 2016 9,4 10
T1 2017 9 9,6
T2 2017 8,9 9,5
T3 2017 8,8 9,5
T4 2017 8,3 9
T1 2018 8,6 9,3
T2 2018 8,4 9,1
T3 2018 8,2 9
T4 2018 8 8,7
T1 2019 8,1 8,7
T2 2019 7,8 8,4
T3 2019 7,7 8,4
T4 2019 7,4 8,1
T1 2020 7,2 7,9
T2 2020 6,8 7,1
T3 2020 8,3 9
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Le chômage rebondit fortement après une baisse en trompe-l’œil lors des deux premiers trimestresTaux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
Avertissement sur le marché du travail

Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT rebondit fortement après une baisse « en trompe-l’œil » sur les deux premiers trimestres de l'année. En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d'emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l'année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité était à l'arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d'enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduisait pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

À l’automne, la dégradation sanitaire s’accentue, entraînant un second confinement général

Face à la confirmation d’une deuxième vague épidémique, un nouveau confinement de la population française entre en vigueur le 30 octobre 2020. Il n’est cependant pas complètement identique à celui du printemps. D’une part, les mesures de protection sanitaires permettent la poursuite de certaines activités : c’est le cas de la plupart des chantiers ou usines et de certains magasins, notamment dans le commerce de gros. Les établissements scolaires (hors enseignement supérieur) maintiennent aussi, en grande partie, l’accueil de leurs élèves. D’autre part, dans les branches directement impactées, l’apprentissage collectif acquis depuis le début de la pandémie fait naître des initiatives adaptées au cadre réglementaire pour éviter l’arrêt total d’activité : par exemple, la vente à emporter dans les restaurants ou la collecte d’achats prépayés dans les librairies. Ainsi, la continuité partielle de la production engendre une moindre contraction de l’activité économique nationale : celle-ci se situerait en novembre à 12 % sous son niveau d’avant-crise, contre environ – 30 % en avril. L’impact du reconfinement serait également moins important sur la consommation des ménages : elle baisserait de 15 % par rapport à son niveau d’avant-crise, soit moitié moins qu’au printemps.

Le trafic routier en Nouvelle-Aquitaine est moins affecté par ce deuxième confinement : en novembre, la circulation, tous véhicules confondus, baisse jusqu’à – 35 % par rapport à son niveau d’avant-crise. Depuis la mi-juin, le trafic dépassait son niveau de référence (mesuré sur la période du 13 janvier au 2 février 2020) après être progressivement remonté de son point le plus bas atteint à la mi-avril : – 75 %. Le trafic poids lourds reste globalement stable dans la région en novembre, alors qu’il avait chuté de – 55 % au printemps. Cette absence de répercussion sur le fret routier reflète l’impact moins prononcé du deuxième confinement sur l’activité, notamment industrielle.

Le montant agrégé des transactions par carte bancaire enregistré en Nouvelle-Aquitaine diminue de 0,6 % la semaine du 26 octobre au 1er novembre : contrairement au printemps, on ne constate pas d’achats de précaution (carburant, alimentation) anticipant le reconfinement (figure 4). La première semaine de novembre marque une chute des transactions quasiment identique à celle observée en mars : – 31 % contre – 37 %. Cependant, il s’agit du point le plus bas du deuxième confinement, alors que la baisse avait atteint – 55 % la dernière semaine de mars, confirmant un recul moins brutal de la consommation des ménages en novembre. Depuis le début de la crise, les comportements de consommation se sont adaptés aux restrictions sanitaires : d’une part, le taux de recours au paiement par carte bancaire est en hausse depuis le mois de mars et, d’autre part, la vente en ligne s’avère beaucoup plus dynamique et persistante lors du deuxième confinement d’après les données nationales. En novembre, les achats sur internet soutiennent ainsi les transactions par carte bancaire et prennent le relais des ventes physiques. Les prépaiements, récupérables sur rendez-vous dans les magasins n’accueillant pas de public, accentuent cette différence avec le premier confinement.

Figure 4Le deuxième confinement a un impact moins accentué sur la consommation des ménagesGlissement annuel du montant hebdomadaire de transactions par carte bancaire CB

en %
Le deuxième confinement a un impact moins accentué sur la consommation des ménages (en %) - Lecture : la semaine du 2 au 8 novembre 2020, le montant des transactions par carte bancaire CB en Nouvelle-Aquitaine a été inférieur de 31 % à celui de la semaine comparable de 2019.
Semaine Nouvelle-Aquitaine France métropolitaine
06 au 12/01 4,4 3,3
13 au 19/01 5,8 4,2
20 au 26/01 7,8 6,9
27/01 au 02/02 6,2 4,5
03/02 au 09/02 4,7 2,8
10 au 16/02 5,5 2,3
17 au 23/02 8,6 4,0
24/02 au 01/03 -0,3 0,0
02 au 08/03 2,2 4,1
09 au 15/03 11,5 8,3
16 au 22/03 -36,9 -40,3
23 au 29/03 -54,9 -57,9
30/03 au 05/04 -52,2 -54,4
06 au 12/04 -45,0 -46,5
13 au 19/04 -45,8 -48,4
20 au 26/04 -42,9 -41,3
27/04 au 03/05 -45,0 -44,7
04 au 10/05 -32,4 -34,2
11 au 17/05 7,5 3,9
18 au 24/05 4,7 -1,3
25 au 31/05 3,7 2,9
01 au 07/06 5,5 2,5
08 au 14/06 8,8 4,3
15 au 21/06 11,5 7,2
22 au 28/06 0,3 -4,1
29/06 au 05/07 2,7 -1,5
06 au 12/07 9,8 6,0
13 au 19/07 11,6 8,7
20 au 26/07 14,4 12,1
27/07 au 02/08 8,0 5,8
03 au 09/08 14,4 15,5
10 au 16/08 13,4 12,4
17 au 23/08 15,4 11,0
24 au 30/08 11,0 4,9
31/08 au 06/09 8,7 6,0
7 au 13/09 8,2 5,4
14 au 20/09 7,8 4,6
21 au 27/09 4,0 0,8
28/09 au 04/10 4,0 0,9
05 au 11/10 4,4 2,5
12 au 18/10 10,9 7,3
19 au 25/10 5,6 2,1
26/10 au 01/11 -0,6 -2,3
02 au 08/11 -31,2 -33,3
09 au 15/11 -26,7 -29,6
16 au 22/11 -24,8 -28,3
23 au 29/11 -23,4 -26,9
30/11 au 06/12 8,0 4,7
07 au 13/12 2,1 -1,7
  • Lecture : la semaine du 2 au 8 novembre 2020, le montant des transactions par carte bancaire CB en Nouvelle-Aquitaine a été inférieur de 31 % à celui de la semaine comparable de 2019.
  • Source : Cartes Bancaires CB - Calculs Insee.

Figure 4Le deuxième confinement a un impact moins accentué sur la consommation des ménagesGlissement annuel du montant hebdomadaire de transactions par carte bancaire CB

  • Lecture : la semaine du 2 au 8 novembre 2020, le montant des transactions par carte bancaire CB en Nouvelle-Aquitaine a été inférieur de 31 % à celui de la semaine comparable de 2019.
  • Source : Cartes Bancaires CB - Calculs Insee.

Encadré 1 - Contexte international – La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire

Après le rebond du troisième trimestre 2020, la résurgence de l’épidémie a conduit à durcir les mesures de restrictions, pesant sur l'activité économique du quatrième trimestre en Europe et notamment sur la consommation des ménages. Les services sont a priori davantage affectés par ces mesures que l’industrie. La situation diffère cependant selon les pays, dépendant en Europe de la mise en place de confinements d’intensité variable, tandis qu’aux États-Unis la consommation des ménages aurait été moins affectée. De son côté, la Chine, épargnée par cette deuxième vague épidémique, poursuit sa reprise entamée au printemps 2020.

Encadré 2 - Contexte national – Un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

Après le point bas atteint au deuxième trimestre, l’activité a rebondi de manière très vive au troisième trimestre (+ 18,7 % par rapport au trimestre précédent) et la consommation a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise. Par la suite, le renforcement des mesures de restrictions en octobre puis le confinement instauré en novembre auraient entraîné un nouveau recul de l’activité, de l’ordre de 4 % au quatrième trimestre par rapport au troisième. L’impact aurait cependant été moins fort qu’au printemps. Les secteurs les plus pénalisés auraient été ceux directement soumis aux mesures de restriction (services de transport, hébergement et restauration, activités de loisirs…) tandis que les autres secteurs, tirant parti de l’expérience acquise lors du premier confinement, auraient davantage maintenu leur activité (industrie et construction notamment).

Après une contraction du PIB d’environ 9 % en 2020, le début de l’année 2021 reste marqué par de forts aléas, liés à l’évolution à court terme de la situation sanitaire.

Sources

Cartes bancaires

Les données agrégées utilisées dans cette fiche proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires. Elles sont tirées d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites et diffèrent des données nationales (voir Point de conjoncture du 7 mai 2020, p.21).

Chiffre d’affaires

Les résultats sont construits à partir d’une source fiscale, le formulaire « CA3 », que les entreprises remplissent pour le paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Ce formulaire comprend le chiffre d’affaires hors TVA, toutes activités confondues, de l’entreprise déclarante, classée selon son activité principale.