Qualité de vie des enfants en Nouvelle-Aquitaine, reflet des inégalités territoriales
Niveau de vie de la famille, d’une part, proximité ou éloignement de certains équipements et services, d’autre part, sont deux facteurs déterminants de la qualité de vie des enfants.
En Nouvelle-Aquitaine, six enfants sur dix habitent dans des territoires peu denses, souvent éloignés des équipements et services du quotidien. Indépendamment d’autres facteurs favorables dans leur environnement (qualité de l’air, paysages, maisons spacieuses, etc.), une partie de ces enfants cumule cet éloignement avec l’appartenance à des familles aux niveaux de vie peu élevés.
Les autres enfants néo-aquitains résident en milieux plus denses donc davantage équipés. La moitié est en difficulté sociale ou confrontée à de fortes inégalités dans les métropoles, l’autre moitié vit dans des périphéries accueillant des familles aisées.
- La qualité de vie mesurée par le niveau de vie et l’accès aux équipements et services
- En Nouvelle-Aquitaine, davantage d’enfants éloignés des services, moins d’enfants appartenant à des familles aux niveaux de vie faibles
- G5, G6 - Un enfant sur trois dans une famille à niveau de vie faible et loin des services
- G2, G3 - Un enfant sur quatre est loin des services, mais bénéficie d’un bon niveau de vie familial
- G1 - Un enfant sur cinq bénéficie d’un bon niveau de vie familial et de la proximité des services en périphérie des métropoles
- G4, G7 - Un enfant sur cinq dans un territoire bien équipé mais très inégalitaire ou à faible niveau de vie
- Encadré - À quelles régions ressemble la Nouvelle-Aquitaine selon la qualité de vie de ses enfants ?
La qualité de vie mesurée par le niveau de vie et l’accès aux équipements et services
En Nouvelle-Aquitaine, 1,2 million d’habitants, soit un sur cinq, a moins de 18 ans. Vivant dans leur extrême majorité en famille, ces enfants bénéficient collectivement d’une qualité de vie qui comporte de multiples dimensions, pas seulement monétaires : l’accès aux services et équipements d’éducation, de santé, culturels, sportifs, la qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation, les conditions de logement, le cadre de vie, la sécurité, la proximité d’espaces naturels, etc. À titre d’exemple, par rapport à ceux des autres régions, les enfants néo-aquitains sont parmi les plus nombreux à résider dans une maison, et le moins fréquemment dans un logement suroccupé ou en habitation à loyer modéré (HLM).
Pour une analyse plus globale de la qualité de vie des enfants, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé a compilé une soixantaine d’indicateurs dans la lignée du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, et réalisé une typologie des territoires de France métropolitaine (Pour en Savoir Plus). Ainsi, selon cette classification nationale, huit groupes de territoires se différencient selon deux axes principaux : les caractéristiques économiques des familles et la proximité de services et d’équipements de la vie courante. Cette combinaison d’indicateurs éclaire les différences entre territoires concernant les conditions de vie offertes aux enfants (figure 1).
graphiqueFigure 1 – La qualité de vie des enfants varie d’un territoire à l’autreLocalisation des enfants et des groupes de territoires en Nouvelle-Aquitaine

- Champ : Communautés de communes, communautés d’agglomérations et autres communes de Nouvelle-Aquitaine, géographie au 01/01/2016.
- Sources : Drees (Sources), Insee
En Nouvelle-Aquitaine, davantage d’enfants éloignés des services, moins d’enfants appartenant à des familles aux niveaux de vie faibles
Avec six enfants sur dix dans des territoires peu denses, souvent éloignés des équipements et services du quotidien, les enfants de la région se classent deux à trois fois plus fréquemment dans les groupes de territoires les plus éloignés des services du quotidien (figure 2). Avec toutefois 223 900 enfants dans une famille aux revenus faibles, la région se classe cinq fois moins souvent dans les groupes dont les niveaux de vie sont les plus bas. Ils pâtissent de temps d’accès supérieurs à ceux des autres régions, étant plus nombreux en proportion dans les espaces peu densément peuplés (la moitié des enfants de la région contre moins d’un tiers au niveau national). En outre, leurs familles sont globalement moins nombreuses sous le seuil de pauvreté que ceux de France métropolitaine. En effet, ils vivent moins souvent dans une famille nombreuse, dont les niveaux de vie sont moindres.
tableauFigure 2 – Les enfants néo-aquitains sont surtout éloignés des services, et moins en zones très inégalitaires ou à faibles niveaux de vie Répartition des moins de 18 ans entre les groupes de territoires en Nouvelle-Aquitaine et en France métropolitaine
Groupe Drees | France métropolitaine | Nouvelle-Aquitaine | France métropolitaine (en %) | Nouvelle-Aquitaine (en %) |
---|---|---|---|---|
G5 | 1 266 843 | 205 429 | 9 | 17 |
G6 | 891 299 | 212 255 | 6 | 18 |
G2 | 1 821 105 | 65 272 | 13 | 6 |
G3 | 1 317 611 | 218 031 | 9 | 19 |
G1 | 2 078 593 | 227 407 | 15 | 19 |
G4 | 3 451 543 | 58 564 | 25 | 5 |
G7 | 3 146 212 | 186 076 | 22 | 16 |
G8 | 86 531 | 2 629 | 1 | 0 |
Ensemble | 14 059 737 | 1 175 663 | 100 | 100 |
- Lecture : les huit groupes de territoires de la typologie de la Drees (G1 à G8), identifiés en France métropolitaine, sont présents dans la région dans des proportions différentes. Les groupes plus éloignés des équipements et services sont surreprésentés dans la région (respectivement 19 %, 17 % et 18 % en Nouvelle-Aquitaine contre 9 %, 9 % et 6 % en France métropolitaine). A contrario, les autres groupes, aux conditions de vie favorables et plutôt éloignés, en grande difficulté ou très inégalitaires en termes de niveaux de vie sont sous-représentés dans la région (respectivement 6 %, 5 % et 16 % contre 13 %, 25 % et 22 %).
- Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation principale
graphiqueFigure 2 – Les enfants néo-aquitains sont surtout éloignés des services, et moins en zones très inégalitaires ou à faibles niveaux de vie Répartition des moins de 18 ans entre les groupes de territoires en Nouvelle-Aquitaine et en France métropolitaine

- Lecture : les huit groupes de territoires de la typologie de la Drees (G1 à G8), identifiés en France métropolitaine, sont présents dans la région dans des proportions différentes. Les groupes plus éloignés des équipements et services sont surreprésentés dans la région (respectivement 19 %, 17 % et 18 % en Nouvelle-Aquitaine contre 9 %, 9 % et 6 % en France métropolitaine). A contrario, les autres groupes, aux conditions de vie favorables et plutôt éloignés, en grande difficulté ou très inégalitaires en termes de niveaux de vie sont sous-représentés dans la région (respectivement 6 %, 5 % et 16 % contre 13 %, 25 % et 22 %).
- Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation principale
G5, G6 - Un enfant sur trois dans une famille à niveau de vie faible et loin des services
Un tiers des enfants de la région (418 000 enfants) vit dans des territoires peu denses éloignés des équipements et services du quotidien, et appartient à des familles aux niveaux de vie peu élevés (figure 3). La proportion est de 20 points supérieure à celle observée à l’échelle nationale : les territoires se répartissent sur un axe nord-est / sud-ouest de faibles densités, ou encore en Normandie et dans les Hauts-de-France. En Nouvelle-Aquitaine, les enfants de ces territoires habitent pour la plupart dans des communes à faible densité de population ou dans des villes de taille moyenne peu ou moyennement denses comme Brive-la-Gaillarde, Agen, Niort, Rochefort, Cognac, Ussel, Tonnay-Charente, etc.
tableauFigure 3 – Beaucoup d’enfants néo-aquitains dans les espaces peu densesCaractéristiques des Néo-aquitains de moins de 18 ans par groupes de territoires
Regroupements de territoires pour l'étude en Nouvelle-Aquitaine | Territoires peu denses et niveau de vie peu élevé (418 000 enfants) | Territoires peu denses et bon niveau de vie (283 000 enfants) | Périphéries aisées des grandes métropoles (227 000 enfants) | Territoires urbains, inégalitaires dans les métropoles ou à faible niveau de vie (244 000 enfants) | Territoires isolés (2 600 enfants) | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Groupe de l’analyse nationale Drees | Groupe 5 (206 000) | Groupe 6 (213 000) | Groupe 2 (65 000) | Groupe 3 (218 000) | Groupe 1 (227 000) | Groupe 4 (59 000) | Groupe 7 (186 000) | Groupe 8 (2 600) |
Conditions économiques | ||||||||
Niveau de vie médian des enfants en ménage (en €) | 20 324 | 18 302 | 19 341 | 15 764 | 17 383 | 17 171 | 18 314 | 19 832 |
Part d’enfants en ménage pauvre (en %) | 14,7 | 17,3 | 13,9 | 30,5 | 22,3 | 23,2 | 24,3 | 17,1 |
Disparités des niveaux de vie (Q75/Q25) | 1,8 | 1,6 | 1,6 | 1,8 | 1,7 | 1,7 | 2,0 | 1,9 |
Accessibilité aux équipements et services du quotidien (en minutes) | ||||||||
Temps moyen d'accès au panier "vie courante" | 4,4 | 6,7 | 7,1 | 6,1 | 7,4 | 8,5 | 4,3 | 5,7 |
Types d'espaces selon la grille de densité (en %) | ||||||||
Part d'enfants vivant dans un espace dense | 0,0 | 12,5 | 0,0 | 0,0 | 43,3 | 28,5 | 84,0 | 0,0 |
Part d'enfants vivant dans un espace moyennement dense | 33,1 | 17,4 | 35,3 | 31,3 | 46,9 | 48,7 | 11,8 | 45,2 |
Part d'enfants vivant dans un espace peu dense | 56,5 | 52,2 | 61,0 | 63,7 | 9,7 | 21,6 | 4,2 | 54,8 |
Part d'enfants vivant dans un espace très peu dense | 10,4 | 17,8 | 3,7 | 5,0 | 0,1 | 1,2 | 0,0 | 0,0 |
- 418 000 enfants néo-aquitains vivent dans des familles aux niveaux de vie peu élevés et davantage exposées à la pauvreté (1re et 2e lignes du tableau : pastilles rouges traduisant des valeurs défavorables pour ces indicateurs). Résidant majoritairement dans des espaces peu denses (camemberts), ils sont plus éloignés des équipements et services de la vie quotidienne (temps d'accès plus longs, pastille rouge en 4e ligne du tableau).
- Sources : Insee, Fichier localisé social et fiscal 2017, Recensements de la population, Base permanente des équipements 2016
graphiqueFigure 3 – Beaucoup d’enfants néo-aquitains dans les espaces peu densesCaractéristiques des Néo-aquitains de moins de 18 ans par groupes de territoires

- 418 000 enfants néo-aquitains vivent dans des familles aux niveaux de vie peu élevés et davantage exposées à la pauvreté (1re et 2e lignes du tableau : pastilles rouges traduisant des valeurs défavorables pour ces indicateurs). Résidant majoritairement dans des espaces peu denses (camemberts), ils sont plus éloignés des équipements et services de la vie quotidienne (temps d'accès plus longs, pastille rouge en 4e ligne du tableau).
- Sources : Insee, Fichier localisé social et fiscal 2017, Recensements de la population, Base permanente des équipements 2016
Le niveau de vie médian des familles de ces enfants, parmi les plus faibles de la région, les expose davantage à la pauvreté. En effet, dans ces territoires, les parents occupent moins souvent un emploi qu’ailleurs, et exercent plus fréquemment des professions faiblement rémunératrices : agriculteurs, artisans-commerçants-chefs d’entreprise ou ouvriers.
La part des jeunes en apprentissage y est la plus élevée, notamment dans l’agroalimentaire ou le bâtiment.
Dans ces territoires, la population est peu, voire très peu dense ; ainsi, l’éloignement impacte les temps d’accès qui sont une fois et demie plus longs en moyenne que dans les communes plus denses. Ces durées de déplacements varient selon les services : de 14 à 19 minutes en voiture pour se rendre à un lycée, de 7 à 9 minutes à un collège.
G2, G3 - Un enfant sur quatre est loin des services, mais bénéficie d’un bon niveau de vie familial
En Nouvelle-Aquitaine, un enfant sur quatre (283 000 enfants) vit dans des territoires dont les temps d’accès aux services sont élevés et où les familles disposent plus souvent d’un bon niveau de vie, pouvant compter sur les revenus d’activité des deux parents. La proportion d’enfants relevant de familles aux revenus sous le seuil de pauvreté est ici parmi les plus basses de tous les groupes de territoires de la région. Les familles monoparentales, plus souvent en difficulté, y sont les moins représentées. Les enfants profitent d’un cadre de vie souvent confortable, en général dans une maison, plutôt qu’en logement suroccupé ou du parc social.
En revanche, l’accès aux équipements et services est limité. Vivant dans des communes peu denses, à l’extérieur de la périphérie de villes moyennes comme Tulle, Saint-Junien, Orthez, Salles, Jaunay-Clan, Le Pian-Médoc, Izon, Hasparren, les enfants subissent des temps d’accès aux équipements et services parmi les plus longs : à 6 minutes des services de la vie courante en moyenne, mais de 14 à 18 minutes d’un lycée, de 7 à 8 minutes d’un collège ou 6 minutes d’un supermarché à condition de pouvoir s’y rendre en voiture. Peut-être en raison de l’éloignement de l’offre d’études supérieures, les jeunes de 15 à 17 ans sont en proportion plus fréquemment en apprentissage.
Au niveau national, ce type de territoire accueille 22 % des enfants ; il est très présent en Bretagne et Pays de la Loire où plus de la moitié des enfants vivent dans ces espaces peu denses.
G1 - Un enfant sur cinq bénéficie d’un bon niveau de vie familial et de la proximité des services en périphérie des métropoles
Le long de la façade atlantique et dans la couronne de la métropole bordelaise, un enfant néo-aquitain sur cinq (227 000 enfants) vit dans des territoires bien équipés pour la vie courante et qui concentrent des familles plus aisées : le niveau de vie médian est le plus élevé de la région et les enfants sont moins exposés à la pauvreté qu’ailleurs. En effet, leurs parents occupent plus des fonctions de cadres et moins d’ouvriers. Les familles nombreuses y sont aussi moins présentes.
Les jeunes de 15 à 17 ans recourent moins à l’apprentissage.
Dans ces communes denses ou moyennement denses et en tout cas bien équipées, les temps d’accès aux services sont parmi les plus brefs de la région : moins de 4 minutes tous services compris.
Ces territoires sont aussi très représentés dans les régions dotées d’une grande métropole et de bons niveaux de vie comme Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie ou Grand Est. À l’échelle nationale, ils accueillent 15 % des enfants.
G4, G7 - Un enfant sur cinq dans un territoire bien équipé mais très inégalitaire ou à faible niveau de vie
En Nouvelle-Aquitaine, un enfant sur cinq (244 000 enfants) réside dans des territoires bénéficiant de la proximité de services de la vie courante et marqués par des inégalités sociales importantes ou un faible niveau de vie. Surtout présents dans les régions des grandes métropoles partiellement en difficulté sociale comme l’Île-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Hauts-de-France, ces territoires accueillent un peu moins d’un enfant sur deux au niveau national, nettement plus qu’en Nouvelle-Aquitaine.
Les enfants bénéficient d’un accès rapide aux services de la vie courante favorisé par un tissu urbain dense (4 minutes en moyenne).
En revanche, les familles auxquelles ils appartiennent ont des revenus plus faibles qu’ailleurs et la pauvreté est plus forte avec des niveaux de vie bien en deçà du seuil de pauvreté. En effet, ils vivent souvent dans des familles vulnérables et modestes : monoparentales, nombreuses ou dont les parents sont sans emploi. Ils habitent deux fois plus souvent qu’en moyenne régionale dans le parc social. De surcroît, un sur dix vit en logement suroccupé parce que les surfaces d’habitation sont plus petites dans ces zones très urbanisées.
Beaucoup d’enfants habitent dans les grandes villes (Bordeaux, Limoges, Poitiers, Pau, Bayonne, Angoulême…) aux conditions de vie très contrastées, aussi bien dans des familles aux revenus élevés que faibles. Ainsi, le niveau de vie médian reste proche de la moyenne régionale mais avec une proportion notable d’enfants en ménage pauvre (un enfant sur quatre) et surtout avec des écarts de niveau de vie bien marqués : les 25 % des enfants des familles les plus aisées ont un niveau de vie deux fois plus élevé que celui des 25 % les moins bien loties.
D’autres résident dans des zones où le niveau de vie médian des familles de ces enfants est le plus faible de la région et la proportion d’enfants en ménage pauvre la plus forte (Châtellerault, Lormont, Libourne, Bergerac, Bassens…). En proportion, les jeunes de 15 à 17 ans de ces territoires montrent plus souvent des signes de décrochage scolaire qu’ailleurs (ni en emploi, ni en étude, sans diplôme et non scolarisés).
G8 - Les territoires isolés s’apparentent à ceux que l’on trouve en zones montagneuses ou très peu denses. Ce groupe n’est pas commenté en Nouvelle-Aquitaine car il concerne une population d’enfants trop peu nombreuse.
Encadré - À quelles régions ressemble la Nouvelle-Aquitaine selon la qualité de vie de ses enfants ?
Avec ses trois anciennes capitales régionales et ses espaces ruraux étendus, la Nouvelle-Aquitaine présente un profil hétérogène qui rend délicate la recherche d’une région comparable, y compris en ce qui concerne la qualité de vie de ses enfants. Couverts par de nombreux espaces peu denses, les temps d’accès aux équipements et services de la vie courante néo-aquitains sont souvent plus longs.
Et dans ses territoires denses et bien équipés, les proportions d’enfants en ménage pauvre sont moins élevées.
Les enfants de Nouvelle-Aquitaine représentent 8 % de ceux de toute la France métropolitaine. Or, dans certains groupes de territoires (figure 4), ils pèsent bien plus...
… comme en Occitanie (groupe 6)
Les enfants néo-aquitains représentent 24 % des enfants des territoires « à la plus faible accessibilité aux services et équipements dans la diagonale nord-est / sud-ouest » (Pour en Savoir Plus).
Après la Nouvelle-Aquitaine, la deuxième région la plus représentée dans les territoires du groupe 6 est l’Occitanie (21 %), avec une frontière nord aux abords de la diagonale des faibles densités, et les Pyrénées au sud, l’ensemble de ses enfants pesant au demeurant autant que ceux de Nouvelle-Aquitaine.
Loin derrière, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur figure en 3e position, avec ses territoires alpins. Enfin, la localisation de la Nouvelle-Aquitaine au bout de la diagonale nord-est / sud-ouest la rapproche dans une certaine mesure de Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté présents dans ce groupe.
… comme en Auvergne-Rhône-Alpes (groupe 3)
Les enfants néo-aquitains représentent 17 % des enfants des territoires en « périphérie de certaines grandes villes aux conditions économiques favorables mais aux équipements et services moins accessibles ». La combinaison néo-aquitaine d’une accessibilité relativement limitée et de niveaux de vie corrects avec des proportions d’enfants en ménage pauvre souvent limitées, typiques du groupe 3, la rapproche d’Auvergne-Rhône-Alpes, dont les enfants pèsent aussi beaucoup plus dans ces territoires, sortes de « troisième couronne » de grandes villes, qu’au niveau national.
… comme dans les Hauts-de-France ou en Normandie (groupe 5)
Les enfants néo-aquitains représentent 16 % des enfants des « territoires ruraux de la moitié nord un peu moins défavorisés mais éloignés des services de santé ». Les nombreux territoires néo-aquitains situés entre les couronnes des grandes villes et les espaces peu denses trouvent un écho dans les Hauts-de-France et en Normandie.
À elles trois, ces régions abritent la moitié des enfants du groupe 5, alors que l’ensemble de leurs enfants représente un quart des enfants de France métropolitaine.
graphiqueFigure 4 – Des conditions favorables le long du littoral et dans les couronnes des grandes métropolesLa qualité de vie des enfants en France métropolitaine par groupes de territoires

- Champ : Communautés de communes, communautés d’agglomérations et autres communes de France métropolitaine.
- Sources : Insee, Drees (Sources)
Sources
Dans la région, certains groupes de territoires tirés de l’analyse nationale de la Drees ont été associés et commentés conjointement : en effet, leurs profils sont proches et présentent en général une contiguïté territoriale qui peuvent justifier ces aménagements.
Pour ses travaux nationaux, la Drees a mobilisé les sources suivantes : Insee, Recensement de la population, Base permanente des équipements, Fichiers démographiques sur les logements et les individus (FIDÉLI) ; ATIH, programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) ; CNAMTS, système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (Sniiram) ; DEPP, enquête Constat du premier degré, système d’information-scolarité (SI-Scolarité) ; CNAF, fichier des prestations légales et d’action sociale (FILEAS) ; ACOSS, dispositif Pajemploi ; DREES, volet sur les services de PMI de l’enquête annuelle Aide sociale.
Définitions
Vingt-deux équipements et services, de l’accès au commerce de détail, aux banques, agences postales, police et gendarmerie, stations services, librairies, à l’enseignement, aux médecins généralistes et aux dentistes, aux laboratoires d’analyses médicales, aux pharmacies, aux gardes d’enfants constituent le panier vie courante. Il est élargi aux lycées d’enseignement général et technique pour cette étude.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Les unités de consommation sont calculées selon l’échelle d’équivalence de l’OCDE modifiée qui attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 uc aux moins de 14 ans.
Le temps moyen d’accès aux services correspond au temps, exprimé en minutes, entre chefs-lieux des communes, pour un trajet réalisé en voiture en heures pleines. Chaque commune est pondérée par la taille de sa population d’enfants.
Le seuil de pauvreté correspond à 60 % du niveau de vie médian national soit 1 041 € par mois en 2017.
Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense. La grille communale de densité, définie par Eurostat, caractérise, selon une méthode homogène, les communes en fonction de la distribution de la population à l’intérieur de la commune en découpant le territoire en carreaux de 1 kilomètre de côté. Elle repère ainsi des zones agglomérées. C’est l’importance de ces zones agglomérées au sein des communes qui va permettre de les caractériser (et non la densité).
Pour en savoir plus
Bellidenty J., Virot P., « Ouvrir dans un nouvel ongletCartographie de la qualité de vie des enfants en France : huit profils de territoires », Études & Résultats Drees n° 1115, mai 2019
De Bellefon M-P., Eusebio P., Forest J., Warnod R., « 38 % de la population française vit dans une commune densément peuplée », Insee Focus n° 169, novembre 2019
Moreau G., Pages A., « À la recherche de la qualité de vie en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 26, juin 2016
Baltz V., « L’accessibilité aux services de la vie courante : un temps d’accès lié à la densité de population », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 2, janvier 2016