Insee Analyses OccitanieDavantage de décès que de naissances en Occitanie depuis 2017

Camille Fontès-Rousseau, Roselyne Jourdan (Insee)

En Occitanie, le solde naturel se détériore depuis cinq ans, et à partir de 2017 le nombre des décès dépasse celui des naissances. Ce résultat provient d’un double mouvement. D’une part, les naissances diminuent sous l’effet d’une baisse de la fécondité. D’autre part, le nombre des décès augmente, avec l’arrivée des générations du baby-boom aux âges de forte mortalité. Seuls les départements de la Haute-Garonne, de l’Hérault et du Gard affichent un excédent naturel en 2019.

Insee Analyses Occitanie
No 94
Paru le :Paru le02/07/2020
Camille Fontès-Rousseau, Roselyne Jourdan (Insee)
Insee Analyses Occitanie No 94- Juillet 2020

Au 1er janvier 2020, l’Occitanie compte 5,9 millions d’habitants. La population régionale a augmenté de près de 2 millions en 45 ans, soit une hausse de 0,8 % par an en moyenne depuis 1975. Cette croissance est beaucoup plus forte qu’en France métropolitaine (+ 0,5 % par an).

En Occitanie, le solde migratoire est le principal moteur de la croissance démographique. Mais le solde naturel a également contribué par le passé à la hausse du nombre d’habitants. L’excédent des naissances sur les décès explique 9 % de l’accroissement de la population régionale depuis 1975.

Cependant depuis 2015, le solde naturel se dégrade, participant au ralentissement de la croissance de la population : ces cinq dernières années, elle n’est plus que de 0,5 % par an en moyenne.

Le solde naturel se dégrade

En Occitanie, le solde naturel diminue nettement depuis cinq ans (figure 1). L’excédent naturel a été divisé par deux entre 2014 et 2015, puis presque encore par deux entre 2015 et 2016. À partir de 2017, les décès l’emportent sur les naissances et le déficit naturel s’accentue depuis. En 2014, le solde naturel - excédentaire - apportait 8 600 habitants à la région ; cinq ans plus tard, devenu déficitaire, il lui en fait perdre 2 000.

Cette dégradation du solde naturel n’est pas spécifique à l’Occitanie. Après la Nouvelle-Aquitaine, la Corse, la Bretagne et la Bourgogne-Franche-Comté, l’Occitanie est la 5e région de métropole (avec le Centre-Val de Loire) à avoir vu son solde naturel basculer en négatif. La Normandie affiche également un déficit naturel depuis 2018.

Dans la région, le déficit naturel grève la croissance de la population à hauteur de 0,3 habitant pour mille en 2019. L’Occitanie avait déjà connu un déficit naturel d’ampleur comparable à la fin des années 1970, et un déficit plus léger au milieu des années 1980. Le nombre des naissances avait ensuite durablement dépassé celui des décès, jusqu’aux années 2000 à 2014 où l’accroissement naturel était à son plus haut (+ 1,6 pour mille par an en moyenne).

La dégradation du solde naturel est due à deux phénomènes qui s’observent à l’échelle nationale : à la fois un mouvement de baisse des naissances et une hausse des décès.

Figure 1Les décès sont plus nombreux que les naissances depuis 2017Évolution des naissances, des décès et du solde naturel en Occitanie depuis 1975

Les décès sont plus nombreux que les naissances depuis 2017
Année Naissances Décès Solde naturel Solde naturel positif Solde naturel négatif
1975 45 608 48 659 -3 051 -3 051
1976 44 448 47 908 -3 460 -3 460
1977 45 750 46 388 -638 -638
1978 45 741 48 167 -2 426 -2 426
1979 47 468 47 790 -322 -322
1980 50 705 47 804 2 901 2 901
1981 50 950 48 668 2 282 2 282
1982 50 413 48 209 2 204 2 204
1983 48 382 49 065 -683 -683
1984 48 972 48 597 375 375
1985 49 575 49 632 -57 -57
1986 50 388 48 368 2 020 2 020
1987 50 046 47 343 2 703 2 703
1988 51 532 47 595 3 937 3 937
1989 52 087 47 299 4 788 4 788
1990 52 329 48 416 3 913 3 913
1991 52 186 47 841 4 345 4 345
1992 52 070 47 356 4 714 4 714
1993 49 968 48 585 1 383 1 383
1994 49 860 48 177 1 683 1 683
1995 51 942 48 659 3 283 3 283
1996 52 564 49 556 3 008 3 008
1997 52 304 49 663 2 641 2 641
1998 53 141 50 934 2 207 2 207
1999 53 425 51 122 2 303 2 303
2000 55 552 50 503 5 049 5 049
2001 57 204 50 078 7 126 7 126
2002 56 409 50 865 5 544 5 544
2003 56 661 52 086 4 575 4 575
2004 57 121 48 863 8 258 8 258
2005 58 350 51 033 7 317 7 317
2006 61 267 49 393 11 874 11 874
2007 61 064 49 787 11 277 11 277
2008 62 309 51 116 11 193 11 193
2009 62 005 51 823 10 182 10 182
2010 62 604 52 674 9 930 9 930
2011 63 015 51 962 11 053 11 053
2012 63 043 54 765 8 278 8 278
2013 62 405 54 250 8 155 8 155
2014 62 580 53 998 8 582 8 582
2015 61 290 57 144 4 146 4 146
2016 59 979 57 519 2 460 2 460
2017 58 798 59 140 -342 -342
2018 58 106 59 630 -1 524 -1 524
2019 57 655 59 661 -2 006 -2 006
  • Source : Insee, état civil

Figure 1Les décès sont plus nombreux que les naissances depuis 2017Évolution des naissances, des décès et du solde naturel en Occitanie depuis 1975

  • Source : Insee, état civil

Une baisse récente des naissances

En 2019, 57 700 bébés ont vu le jour en Occitanie, soit 451 de moins qu'en 2018 (- 0,8 %). Cette baisse du nombre de naissances se poursuit pour la cinquième année consécutive. Au cours des quarante années précédentes, le nombre de naissances avait globalement progressé. Après la chute du nombre de naissances à 44 500 en 1976, marquant la fin du baby-boom, le nombre de naissances connaît une progression par vagues successives. La natalité est particulièrement élevée entre 2006 et 2015, années au cours desquelles les naissances dépassent les 61 000 par an.

L’évolution des naissances est liée à deux facteurs : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et la fécondité de ces femmes. Dans la région, la baisse de la fécondité est le principal facteur explicatif de la baisse récente du nombre de naissances. En effet, en Occitanie, le nombre de femmes en âge de procréer, notamment entre 20 et 40 ans, âges auxquels elles sont les plus fécondes, est stable depuis le milieu des années 1990 (figure 2).

Figure 2Une nette diminution de la fécondité depuis 2015Évolution de la fécondité et du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants en Occitanie

Indice base 100 en 1975
Une nette diminution de la fécondité depuis 2015 (Indice base 100 en 1975) - Lecture : l’indicateur conjoncturel de fécondité passe de 1,68 en 1975 à 1,72 en 2019 (échelle de droite). Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans et le nombre de naissances (échelle de gauche) progressent respectivement de 35 % et 26 % sur la même période.
Année Nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans Nombre de naissances Indicateur conjoncturel de fécondité
1975 100 100 1,7
1976 101 97 1,6
1977 104 100 1,6
1978 106 100 1,6
1979 108 104 1,6
1980 110 111 1,7
1981 112 112 1,7
1982 115 111 1,7
1983 118 106 1,6
1984 121 107 1,6
1985 124 109 1,6
1986 126 110 1,6
1987 128 110 1,6
1988 129 113 1,6
1989 130 114 1,6
1990 131 115 1,6
1991 131 114 1,6
1992 132 114 1,6
1993 133 110 1,5
1994 133 109 1,5
1995 133 114 1,6
1996 132 115 1,6
1997 132 115 1,6
1998 132 117 1,6
1999 131 117 1,6
2000 132 122 1,7
2001 132 125 1,8
2002 133 124 1,7
2003 134 124 1,7
2004 134 125 1,8
2005 134 128 1,8
2006 134 134 1,9
2007 134 134 1,9
2008 134 137 1,9
2009 134 136 1,9
2010 134 137 1,9
2011 134 138 1,9
2012 134 138 1,9
2013 134 137 1,9
2014 134 137 1,9
2015 134 134 1,8
2016 133 132 1,8
2017 134 129 1,8
2018 134 127 1,7
2019 135 126 1,7
  • Lecture : l’indicateur conjoncturel de fécondité passe de 1,68 en 1975 à 1,72 en 2019 (échelle de droite). Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans et le nombre de naissances (échelle de gauche) progressent respectivement de 35 % et 26 % sur la même période.
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Figure 2Une nette diminution de la fécondité depuis 2015Évolution de la fécondité et du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants en Occitanie

  • Lecture : l’indicateur conjoncturel de fécondité passe de 1,68 en 1975 à 1,72 en 2019 (échelle de droite). Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans et le nombre de naissances (échelle de gauche) progressent respectivement de 35 % et 26 % sur la même période.
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

En 2019, l’ s’établit à 1,72 enfant par femme en Occitanie (1,84 en France métropolitaine). Il diminue nettement depuis 2015 dans la région, comme en métropole. Cela provient d’une baisse de la fécondité des femmes âgées de 15 à 34 ans, tandis que celle des 35 à 49 ans se stabilise (figure 3). Ces évolutions sont très fortement liées à la place de la femme dans la société et à l'évolution des mentalités. Soucieuses de leur carrière et maîtrisant leur fécondité, les femmes ont tendance à prolonger leurs études et ont leurs enfants de plus en plus tard.

La diminution de l’indicateur conjoncturel de fécondité depuis 2012 peut s’expliquer dans un premier temps par les effets de la récession économique entraînée parla crise financière de 2008. Le chômage et la précarité, en se maintenant à un niveau élevé, ont pu retarder le calendrier des naissances, une partie des couples reportant leur projet de fécondité en attendant un avenir moins incertain. Mais l’indicateur conjoncturel de fécondité a continué de baisser une fois les effets de la crise passés, reflétant une nouvelle tendance non liée à la conjoncture économique (pour en savoir plus).

Figure 3Depuis 2015, la fécondité baisse chez les femmes âgées de 25 à 34 ansÉvolution des taux de fécondité (1) par tranche d’âge en Occitanie depuis 1975

Depuis 2015, la fécondité baisse chez les femmes âgées de 25 à 34 ans
Année 15-24 ans 25-34 ans 35-49 ans
1975 0,6 0,9 0,2
1976 0,6 0,9 0,1
1977 0,6 0,9 0,1
1978 0,6 0,9 0,1
1979 0,6 0,9 0,1
1980 0,6 1,0 0,1
1981 0,6 1,0 0,2
1982 0,5 1,0 0,1
1983 0,5 1,0 0,1
1984 0,5 1,0 0,1
1985 0,4 1,0 0,2
1986 0,4 1,0 0,2
1987 0,4 1,0 0,2
1988 0,4 1,1 0,2
1989 0,4 1,1 0,2
1990 0,4 1,1 0,2
1991 0,3 1,1 0,2
1992 0,3 1,1 0,2
1993 0,3 1,0 0,2
1994 0,3 1,0 0,2
1995 0,3 1,1 0,2
1996 0,3 1,1 0,2
1997 0,3 1,1 0,3
1998 0,3 1,1 0,3
1999 0,3 1,1 0,3
2000 0,3 1,2 0,3
2001 0,3 1,2 0,3
2002 0,3 1,2 0,3
2003 0,3 1,2 0,3
2004 0,3 1,2 0,3
2005 0,3 1,2 0,3
2006 0,3 1,2 0,4
2007 0,3 1,2 0,4
2008 0,3 1,3 0,4
2009 0,3 1,2 0,4
2010 0,3 1,2 0,4
2011 0,3 1,2 0,4
2012 0,3 1,2 0,4
2013 0,3 1,2 0,4
2014 0,3 1,2 0,4
2015 0,2 1,2 0,4
2016 0,2 1,1 0,4
2017 0,2 1,1 0,4
2018 0,2 1,1 0,4
2019 0,2 1,1 0,4
  • 1
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Figure 3Depuis 2015, la fécondité baisse chez les femmes âgées de 25 à 34 ansÉvolution des taux de fécondité (1) par tranche d’âge en Occitanie depuis 1975

  • 1
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Un nombre de décès en hausse, avec l’arrivée aux grands âges des baby-boomers

En 2019, 59 700 personnes sont décédées en Occitanie ; il s'agit du niveau le plus élevé observé au cours des 45 dernières années. Depuis 2007, le nombre de décès est en forte hausse, alors qu’il s’était maintenu en dessous ou proche de 50 000 par an depuis 1975.

L’augmentation récente du nombre de décès est liée à l'arrivée des baby-boomers, générations nombreuses nées après la seconde guerre mondiale, à des âges de forte mortalité. Au 1er janvier 2020, près d’un habitant sur quatre est âgé de 65 ans ou plus en Occitanie (figure complémentaire 1), contre seulement un sur six en 1975. Les plus anciens (85 ans ou plus) représentent 4,0 % de la population en 2020 contre 1,3 % en 1975.

Le ralentissement des gains d’ ces dix dernières années peut aussi contribuer à la hausse des décès (figure 4). Les retombées de la lutte contre les maladies cardiovasculaires, très visibles les décennies précédentes,semblent toucher à leur fin. Et les progrès de la lutte contre les cancers, qui sont devenus la première cause de décès, sont plus lents. En Occitanie, une des régions où l’on vivait le plus longtemps, le ralentissement est plus prononcé qu’au niveau national, et l'écart d'espérance de vie entre la région et la moyenne métropolitaine se réduit. En 2019, l'espérance de vie à la naissance est de 85,5 ans pour les femmes et de 80,1 ans pour les hommes en Occitanie (respectivement 85,7 ans et 79,8 ans en métropole).

Figure 4L’écart d’espérance de vie entre l’Occitanie et la France métropolitaine s’est réduitÉvolution de l’espérance de vie en Occitanie et France métropolitaine

L’écart d’espérance de vie entre l’Occitanie et la France métropolitaine s’est réduit
Année Occitanie France métropolitaine
Femmes Hommes Femmes Hommes
1975 nd  nd  76,9 69,0
1976 nd  nd  77,2 69,2
1977 nd  nd  77,8 69,7
1978 nd  nd  77,9 69,8
1979 nd  nd  78,3 70,1
1980 nd  nd  78,4 70,2
1981 nd  nd  78,5 70,4
1982 nd  nd  78,9 70,7
1983 nd  nd  78,8 70,7
1984 nd  nd  79,3 71,2
1985 nd  nd  79,4 71,3
1986 nd  nd  79,7 71,5
1987 nd  nd  80,3 72,0
1988 nd  nd  80,5 72,3
1989 nd  nd  80,6 72,5
1990 nd  nd  81,0 72,7
1991 nd  nd  81,2 72,9
1992 nd  nd  81,5 73,2
1993 nd  nd  81,5 73,3
1994 nd  nd  81,9 73,7
1995 nd  nd  81,9 73,9
1996 nd  nd  82,1 74,1
1997 nd  nd  82,3 74,6
1998 nd  nd  82,4 74,8
1999 82,7 75,8 82,5 75,0
2000 83,1 76 82,8 75,3
2001 83,2 76,2 82,9 75,5
2002 83,4 76,5 83,1 75,8
2003 83,4 76,7 83,0 75,9
2004 84 77,4 83,9 76,7
2005 84,1 77,3 83,9 76,8
2006 84,4 78 84,2 77,2
2007 84,7 78,2 84,4 77,4
2008 84,6 78,4 84,4 77,6
2009 84,6 78,4 84,5 77,8
2010 84,9 78,6 84,7 78,0
2011 85,2 79,1 85,0 78,4
2012 84,9 79,2 84,8 78,5
2013 85,3 79,4 85,0 78,8
2014 85,5 79,7 85,4 79,3
2015 85,4 79,6 85,1 79,0
2016 85,5 79,8 85,3 79,3
2017 85,5 79,8 85,4 79,5
2018 85,5 79,9 85,5 79,6
2019 85,5 80,1 85,7 79,8
  • nd : non disponible
  • Note : les données antérieures à 1999 ne sont pas disponibles pour les nouvelles régions.
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Figure 4L’écart d’espérance de vie entre l’Occitanie et la France métropolitaine s’est réduitÉvolution de l’espérance de vie en Occitanie et France métropolitaine

  • nd : non disponible
  • Note : les données antérieures à 1999 ne sont pas disponibles pour les nouvelles régions.
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Au contraire, le nombre de décès avait faiblement progressé jusqu’au milieu des années 2000, sous l’effet de deux facteurs. D’abord l’allongement important de la durée de vie depuis un demi-siècle. Ensuite, le phénomène des classes creuses nées entre 1915 et 1919 qui, en arrivant aux âges élevés à partir des années 1980, ont constitué un « manque relatif » de décès.

Dans les prochaines années, la hausse du nombre de décès devrait se poursuivre en Occitanie, à l’image de l’ensemble des régions, jusqu’à la disparition des dernières générations de baby-boomers.

À ces évolutions tendancielles s’ajoutent des phénomènes exceptionnels qui influent également sur le nombre de décès : canicule de 2003, épidémie de grippe sévère de V2015, pandémie de Covid-19 en 2020 (encadré).

Toujours plus de naissances que de décès en Haute-Garonne, dans l’Hérault et le Gard

Si les mouvements de baisse des naissances et de hausse des décès se retrouvent dans tous les départements d’Occitanie, ils ne conduisent pas partout à un déficit naturel. En 2019, le nombre de naissances dépasse encore celui des décès en Haute-Garonne, dans l’Hérault et le Gard (figures 5 et 6). Ces trois départements bénéficient d’un excédent naturel depuis presque 45 ans, grâce à leur attractivité qui contribue à maintenir une population plus jeune.

Figure 5Un déficit naturel dans la majorité des départementsTaux d’accroissement naturel par département de France métropolitaine en 2019

en ‰
Un déficit naturel dans la majorité des départements (en ‰)
Département Libellé département Taux d’accroissement naturel en 2019
01 Ain + 3,0
02 Aisne - 0,8
03 Allier - 5,2
04 Alpes-de-Haute-Provence - 3,7
05 Hautes-Alpes - 1,8
06 Alpes-Maritimes - 0,3
07 Ardèche - 2,6
08 Ardennes - 1,5
09 Ariège - 5,0
10 Aube - 0,7
11 Aude - 2,8
12 Aveyron - 4,7
13 Bouches-du-Rhône + 3,4
14 Calvados - 0,7
15 Cantal - 7,3
16 Charente - 3,8
17 Charente-Maritime - 4,4
18 Cher - 3,8
19 Corrèze - 6,2
21 Côte-d’Or + 0,2
22 Côtes-d’Armor - 4,3
23 Creuse - 10,0
24 Dordogne - 6,3
25 Doubs + 2,0
26 Drôme + 0,9
27 Eure + 0,9
28 Eure-et-Loir + 0,8
29 Finistère - 2,5
2A Corse-du-Sud - 1,3
2B Haute-Corse - 1,1
30 Gard + 0,1
31 Haute-Garonne + 4,3
32 Gers - 5,5
33 Gironde + 1,8
34 Hérault + 1,2
35 Ille-et-Vilaine + 2,8
36 Indre - 6,1
37 Indre et Loire + 0,4
38 Isère + 3,3
39 Jura - 1,6
40 Landes - 2,5
41 Loir-et-Cher - 2,9
42 Loire + 0,9
43 Haute-Loire - 3,0
44 Loire-Atlantique + 3,1
45 Loiret + 2,2
46 Lot - 6,9
47 Lot-et-Garonne - 3,4
48 Lozère - 5,3
49 Maine-et-Loire + 1,9
50 Manche - 2,9
51 Marne + 1,9
52 Haute-Marne - 4,1
53 Mayenne - 0,1
54 Meurthe-et-Moselle + 0,5
55 Meuse - 3,2
56 Morbihan - 2,7
57 Moselle - 0,2
58 Nièvre - 7,3
59 Nord + 3,3
60 Oise + 3,5
61 Orne - 4,7
62 Pas-de-Calais + 0,7
63 Puy-de-Dôme - 0,3
64 Pyrénées-Atlantiques - 1,9
65 Hautes-Pyrénées - 4,6
66 Pyrénées-Orientales - 3,1
67 Bas-Rhin + 2,3
68 Haut-Rhin + 1,0
69 Rhône + 6,4
70 Haute-Saône - 2,0
71 Saône-et-Loire - 3,6
72 Sarthe + 0,2
73 Savoie + 1,2
74 Haute-Savoie + 5,2
75 Paris + 6,4
76 Seine-Maritime + 1,5
77 Seine-et-Marne + 6,4
78 Yvelines + 6,4
79 Deux-Sèvres - 1,6
80 Somme - 0,7
81 Tarn - 2,9
82 Tarn-et-Garonne - 0,4
83 Var - 1,5
84 Vaucluse + 1,0
85 Vendée - 1,9
86 Vienne - 0,9
87 Haute-Vienne - 2,4
88 Vosges - 3,1
89 Yonne - 3,5
90 Territoire-de-Belfort + 0,6
91 Essonne + 7,9
92 Hauts-de-Seine + 7,6
93 Seine-Saint-Denis + 11,6
94 Val-de-Marne + 8,4
95 Val-d’Oise + 9,7
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Figure 5Un déficit naturel dans la majorité des départementsTaux d’accroissement naturel par département de France métropolitaine en 2019

  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Figure 6Seuls la Haute-Garonne, l’Hérault et le Gard affichent un excédent naturel en 2019Données démographiques sur les départements d’Occitanie

Seuls la Haute-Garonne, l’Hérault et le Gard affichent un excédent naturel en 2019
Estimation de population au 1ᵉʳ janvier 2020 Variation annuelle de la population entre le 1ᵉʳ janvier 1975 et le 1ᵉʳ janvier 2020 (%) Naissances domiciliées en 2019 (nombre) Décès domiciliées en 2019 (nombre) Solde naturel en 2019 (nombre)
Évolution totale dont due au solde naturel dont due au solde migratoire apparent
Ariège 152 398 + 0,2 - 0,4 + 0,6 1 197 1 963 - 766
Aude 372 705 + 0,7 - 0,2 + 0,9 3 235 4 274 - 1 039
Aveyron 278 360 + 0,0 - 0,3 + 0,3 2 184 3 488 - 1 304
Gard 748 468 + 0,9 + 0,2 + 0,7 7 559 7 470 89
Haute-Garonne 1 400 935 + 1,3 + 0,6 + 0,7 15 948 9 916 6 032
Gers 190 040 + 0,2 - 0,4 + 0,6 1 406 2 450 - 1 044
Hérault 1 176 145 + 1,3 + 0,3 + 1,0 12 281 10 898 1 383
Lot 173 166 + 0,3 - 0,4 + 0,7 1 243 2 444 - 1 201
Lozère 76 286 + 0,0 - 0,3 + 0,3 590 995 - 405
Hautes-Pyrénées 226 839 + 0,0 + 0,2 - 0,2 1 840 2 896 - 1 056
Pyrénées-Orientales 479 000 + 1,0 - 0,2 + 1,2 4 267 5 733 - 1 466
Tarn 387 898 + 0,3 - 0,1 + 0,4 3 321 4 449 - 1 128
Tarn-et-Garonne 262 618 + 0,8 + 0,1 + 0,7 2 584 2 685 - 101
Occitanie 5 924 858 + 0,8 + 0,1 + 0,7 57 655 59 661 - 2 006
France métropolitaine 64 897 954 + 0,5 + 0,4 + 0,1 712 261 596 652 115 609
  • Lecture : en Haute-Garonne, la population a augmenté de 1,3 % par en an moyenne entre le 1ᵉʳ janvier 1975 et le 1ᵉʳ janvier 2020.
  • Cette augmentation peut se décomposer en deux parties : une hausse de 0,6 % par an en raison de l’apport naturel (écart entre le nombre de naissances et le nombre de décès), et une hausse de 0,7 % par an liée à l’apport migratoire (écart entre les arrivées dans le département et les départs).
  • Source : Insee, état civil, estimations de population

Ce phénomène est particulièrement prononcé en Haute-Garonne : l’apport naturel explique le tiers de la hausse de la population entre 1975 et 2020. La baisse récente des naissances est modérée, plaçant la Haute-Garonne parmi les départements de province où l’accroissement naturel est le plus élevé en 2019 (+ 4,3 pour mille), après le Rhône et la Haute-Savoie.

Dans l’Hérault et le Gard, un cinquième seulement de l’accroissement de la population depuis 1975 est dû au moteur naturel. Et les naissances y diminuent plus fortement depuis 2015.

Le Tarn-et-Garonne se trouve dans une situation intermédiaire : l’excédent naturel a été significatif au début des années 2000 et jusqu’en 2016, période pendant laquelle le département a attiré de nombreux actifs plutôt jeunes, en âge d’avoir des enfants.

Un déficit naturel de longue date dans la plupart des départements

Dans les autres départements d’Occitanie, le déficit naturel était déjà présent depuis 1975, et il se creuse ces cinq dernières années.

Les départements ruraux (Ariège, Aveyron, Gers, Lot, Lozère) et les Hautes-Pyrénées affichent un déficit naturel ininterrompu depuis 45 ans. Ils font partie des départements les plus âgés de province, avec par conséquent une faible natalité. En 2019, le déficit naturel contribue à faire baisser la population de 4,6 pour mille dans les Hautes-Pyrénées à 6,9 pour mille dans le Lot.

Dans le Tarn, jusqu’à la période récente, le déficit naturel était de moindre ampleur. Les naissances ont même dépassé brièvement le nombre des décès lors des pics de natalité du début des années 1980 et dans les années 2000.

L’Aude et les Pyrénées-Orientales se démarquent par une progression du nombre des naissances jusqu’au début des années 2010, mais qui ne compense pas celle des décès. En effet, ils accueillent de jeunes actifs en âge de fonder une famille, mais attirent aussi des retraités qui privilégient les départements du littoral, accentuant ainsi le vieillissement de la population.

Encadré 1 -Covid-19 : l'Occitanie parmi les régions les moins touchées avec 4 % de décès supplémentaires entre le 2 mars et le 10 mai

La crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19 a un impact sur le nombre total de décès enregistrés par l'Insee dans les statistiques d’état civil qui couvrent tous les décès quelle qu’en soit la cause. Entre le 2 mars et le 10 mai 2020, on dénombre en Occitanie 463 décès (enregistrés au lieu de résidence) supplémentaires, soit 4 % de plus par rapport à la même période en moyenne sur les cinq années précédentes (2015 à 2019). En France, la surmortalité s’élève à 22 % sur la même période.

Ce surcroît de décès ne doit pas être interprété comme le nombre de décès liés à la Covid-19. L’Insee n’est pas destinataire des causes de décès des défunts. Les décès liés à d’autres causes peuvent avoir également évolué par rapport à la période de comparaison. Ainsi, un effet évident de la mise en place du confinement de la population depuis le 17 mars 2020 est la réduction du nombre de décès dus aux accidents de la route.

Les départements du Lot, du Gers et du littoral affichent l'excédent de mortalité totale le plus élevé (de 6 % à 15 %). À l'inverse, l'Ariège, la Lozère, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne ne présentent pas d'excédent de décès par rapport à la moyenne des décès enregistrés à la même période entre 2015 et 2019.

Encadré 2 - Les tendances démographiques récentes remettent-elles en cause les projections de population pour l’Occitanie ?

Les dernières projections de population régionales, réalisées pour la période 2013-2050, prolongent les tendances démographiques observées entre 2011 et 2015. Le ralentissement de l’espérance de vie était déjà perceptible à ces dates. En revanche, la diminution nette de la fécondité depuis 2015, en Occitanie comme en France métropolitaine, n’est pas prise en compte dans le scénario central des projections. Ce dernier s’appuie sur une hypothèse de baisse de l’indice conjoncturel de fécondité de 0,04 jusqu’en 2016 puis une stabilité jusqu’en 2050. La baisse effective (- 0,09 en Occitanie et - 0,08 en France métropolitaine) se rapproche davantage de la variante basse pour l’évolution de la fécondité.

Selon le scénario « fécondité basse », la croissance démographique en Occitanie serait de 0,47 % par an en moyenne entre 2013 et 2050, contre 0,54 % dans le scénario central. À l’horizon 2050, les deux scenarios conduiraient à la même évolution du classement des régions selon la population : après l’Auvergne-Rhône-Alpes, demeurant la plus peuplée des régions de province, suivraient d’abord l’Occitanie puis la Nouvelle-Aquitaine, qui auraient plus d’habitants que les Hauts-de-France.

Définitions

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité à chaque âge observés l’année considérée demeuraient inchangés.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âge) correspond au nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge (ou de cette tranche d’âge) au cours de l’année, rapporté à la population de toutes les femmes du même âge.

L’espérance de vie à la naissance est la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

Le solde naturel ou accroissement naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Quand il est positif, on parle d’excédent naturel de population, quand il est négatif, on parle de déficit naturel.

Le taux d’accroissement naturel correspond à la différence entre les naissances et les décès enregistrés au cours de l’année, rapportée à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

Pour en savoir plus

« 40 ans d'évolution de la démographie française », Insee Références, France, portrait social, édition 2019

« Bilan démographique 2019 – la fécondité se stabilise en France », Insee Première n° 1789, janvier 2020

« Ouvrir dans un nouvel ongletFrance : la fécondité la plus élevée d’Europe », Ined, Population et sociétés n° 575, mars 2020

« Ouvrir dans un nouvel ongletLe nombre de décès va augmenter en France dans les prochaines années », Ined, Population et sociétés n° 531, mars 2016

« 26 % de décès supplémentaires entre début mars et mi-avril 2020 : les communes denses sont les plus touchées », Insee Focus n° 191, mai 2020