La fréquentation touristique progresse pour la troisième année consécutive Bilan de l’année touristique 2019

En 2019, 15,7 millions de nuitées ont été passées dans les hôtels, les campings et les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) normands, soit 3,6 % de l’ensemble des nuitées de France métropolitaine. La Normandie se classe à la 9^e place des régions de métropole les plus fréquentées par les touristes.

Sur un an, les hébergements normands ont enregistré 618 500 nuitées supplémentaires, soit une hausse de la fréquentation de 4,1 %, nettement supérieure à celle du niveau national (+ 1,3 %). Les régions du Nord-Ouest sont particulièrement dynamiques. La Normandie réalise ainsi la 2^e plus forte hausse des régions métropolitaines derrière les Hauts-de-France et devant la Bretagne (figure 1).

Alors qu’au niveau national la fréquentation des touristes ne résidant pas en France, ici dénommés touristes étrangers ou non-résidents, est en baisse (- 1,1 %), elle augmente de 5,4 % en Normandie, soit la plus forte hausse parmi les régions métropolitaines. Après une baisse en 2016, conséquence probable des attentats survenus fin 2015, le nombre de nuitées passées par les touristes étrangers progresse ainsi pour la troisième année consécutive et atteint un nouveau record dans la région avec plus de 4 millions de nuitées, soit 26,1 % des nuitées normandes. Cette part reste cependant inférieure à celle du niveau national (30,6 %). La hausse de la fréquentation des résidents dans la région, bien que plus modérée (+ 3,6 %), est également supérieure à celle du niveau national (+ 2,4 % ; figure 2).

Cet afflux de touristes dans la région profite principalement aux campings (figure 3). Dans ces hébergements, qui concentrent 28 % des nuitées, la fréquentation augmente de 12,1 %. La hausse est plus faible pour les hôtels alors que ceux-ci regroupent plus de la moitié des nuitées de la région. Dans les AHCT, qui représentent 19,2 % des nuitées, la fréquentation reste stable ; la hausse du nombre de non-résidents est atténuée par le recul de la clientèle résidente.

Par rapport à 2018, la fréquentation est plus dynamique en 2019 pour une majorité des mois de l’année, en particulier pour le mois de juin (figure 4), qui porte à lui seul plus de la moitié de la hausse de fréquentation observée sur l’année. Durant ce mois, trois événements ont dynamisé la fréquentation touristique : le 75^e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie, l’Armada de Rouen et la coupe du monde féminine de football au Havre. La fréquentation progresse ainsi de 22,9 % au cours de ce mois, avec un afflux des touristes résidents et non résidents. Si la hausse est déjà marquée dans les hôtels (+ 13,5 %) et les AHCT (+ 16,0 %), elle est très importante dans les campings (+ 44,9 %), au sein desquels les touristes étaient déjà venus particulièrement nombreux en avril (+ 68,6 %).

Durant le mois de juillet, qui porte également une forte part de la hausse observée sur l’année, la fréquentation progresse (+ 5,9 %) grâce aux campings (+ 12,2 %), mais recule légèrement dans les hôtels (- 0,7 %). Les touristes sont également venus plus nombreux en août et en septembre.

En revanche, la fréquentation recule assez nettement en mai (- 9,4 %) puis légèrement en fin d’année (octobre, novembre et décembre). Pour le mois de mai, cette baisse fait cependant suite à une très bonne année 2018 pour laquelle les bonnes conditions météorologiques et un calendrier de jours fériés très propice aux ponts avaient dynamisé la fréquentation.

En 2019, les hôtels normands ont comptabilisé 8,3 millions de nuitées, soit 1,7 % de plus qu’en 2018, une hausse supérieure à celle du niveau national (+ 0,8 %). La Normandie se classe au 4^e rang des régions métropolitaines pour cette progression, au même niveau que la Nouvelle-Aquitaine mais derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 3,0 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 2,1 %).

La fréquentation des touristes étrangers dans les hôtels normands augmente de 1,2 %, soit la 2ᵉ plus forte hausse derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 1,3 %) et devant l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,6 %). Elle est même en baisse dans l’ensemble des autres régions métropolitaines. Les résidents sont également venus plus nombreux (+ 1,8 %), mais de façon moins prononcée qu’au niveau national (+ 2,6 %).

La clientèle d’affaires, qui représente 44 % de la fréquentation hôtelière, progresse de 5,7 % sur un an. Cette hausse, marquée dans le Calvados (+ 8,8 %) et la Seine-Maritime (+ 7,9 %), est un peu plus faible dans l’Eure (+ 1,9 %). En revanche, la fréquentation de cette clientèle reste stable dans l’Orne (+ 0,4 %) et diminue dans la Manche (- 2,5 %).

Le nombre de nuitées dans les hôtels augmente dans tous les départements, à l’exception de l’Orne (figure 5). Cette fréquentation est plus dynamique dans le Calvados, notamment pour les étrangers. Ceux-ci sont venus nombreux dans les hôtels de la Côte Fleurie (+ 6,9 %) et de Caen Côte de Nacre (+ 6,5 %), en particulier en juin (respectivement + 49,2 % et + 24,2 %) pour assister aux commémorations qui ont eu lieu durant ce mois. Le Bessin a également profité de cet afflux (+ 6,0 %).

La fréquentation augmente aussi dans la Manche et la Seine-Maritime. Pour ce dernier département, la hausse provient uniquement de la clientèle résidente, très présente dans le pays dieppois (+ 7,0 %), mais aussi dans la communauté d’agglomération havraise (+ 8,8 %), notamment en juin lors des matchs de la coupe du monde féminine de football (+ 33,9 %). Dans l’Eure la fréquentation reste stable, mais elle décline dans l’Orne, après une très bonne année 2018. Dans ce département, qui représente une faible part des nuitées hôtelières de la région (0,4 %), la baisse concerne les résidents comme les non-résidents.

En 2019, la capacité d’accueil dans l’hôtellerie recule légèrement (0,7 % de chambres en moins). Certains établissements de 1 à 2 étoiles n’ayant pas renouvelé leur demande de classement, la capacité d’accueil de ces hôtels recule en effet de 9,3 % au profit des hôtels non classés (+ 8,3 %). Le nombre de nuitées enregistrées dans les hôtels de 1 ou 2 étoiles a donc baissé dans la région (- 5,0 %), au même rythme que celui observé au niveau national. En revanche, la hausse est soutenue dans les hôtels normands non classés (+ 10,2 %). Comme en France métropolitaine, la fréquentation a également augmenté dans les hôtels de 3 étoiles (+ 2,0 %) et 4 ou 5 étoiles (+ 3,2 %).

Si le taux d’occupation augmente d’un point pour atteindre 58,2 % en Normandie, celui-ci reste malgré tout inférieur à celui du niveau national (62,4 %). Il augmente néanmoins avec la montée en gamme de la catégorie d’hôtels et varie de 50,0 % pour les hôtels non classés à 66,4 % pour les hôtels de 4 ou 5 étoiles. Au niveau infra-régional, le taux d’occupation est le plus élevé pour les hôtels du Calvados (+ 60,8 %) alors que le taux le plus faible reste celui de l’Orne (+ 49,4 %).

Dans les hôtels normands, près d’un quart des nuitées hôtelières provient de touristes étrangers, soit 11,2 points de moins qu’en France métropolitaine. Alors que la fréquentation de ces touristes recule dans 10 des 13 régions métropolitaines en 2019 (- 2,3 % au niveau national), ceux-ci sont venus plus nombreux dans les hôtels de la région (+ 1,2 % ; figure 6).

Près des trois-quarts des touristes étrangers séjournant dans les hôtels normands sont européens, même si leur fréquentation est en baisse par rapport à 2018 (- 2,8 %). Les touristes britanniques, première clientèle étrangère dans ce type d’hébergement, continuent de venir moins nombreux (- 9,6 %) et atteignent leur plus bas niveau depuis au moins 2011. La clientèle belge, en baisse depuis 2017, est elle aussi moins présente cette année. À l’inverse, les Suisses et les Espagnols sont toujours plus nombreux à venir séjourner dans les hôtels de la région.

Hors Europe, les Américains ont afflué cette année en Normandie (+ 21,8 %), attirés notamment par les événements organisés en juin. Quatre nuitées américaines supplémentaires sur dix ont été passées durant ce mois. Les Américains deviennent ainsi la deuxième nationalité la plus représentée parmi les touristes non résidents, devant les Belges. Les touristes asiatiques, moins présents dans la région, sont également venus plus nombreux, en particulier les Japonais.

La fréquentation dans les campings, déjà dynamique en 2018 (+ 9,2 %), progresse encore nettement cette année (+ 12,1 %, soit 482 000 nuitées supplémentaires). Cette hausse, bien supérieure à celle observée au niveau national (+ 2,9 % ; figure 7), classe la Normandie en deuxième position des régions métropolitaines les plus dynamiques, derrière les Hauts-de-France (+ 18,2 %). Avec 4,5 millions de nuitées, les campings normands atteignent un niveau record depuis 2013, grâce aux résidents comme aux non-résidents.

Si tous les départements normands profitent de ce dynamisme, le Calvados en est le principal bénéficiaire (+ 23,0 %), notamment sur la Côte Fleurie (+ 37,4 %) et dans le Bessin (+ 25,0 %).

La fréquentation progresse de 5,6 % en Seine-Maritime, seul département pour lequel la hausse est plus marquée pour les non-résidents que pour les résidents. Dans l’Eure, la Manche et l’Orne, la hausse de la fréquentation est portée uniquement par la clientèle résidente. Les touristes sont venus particulièrement nombreux dans les campings de la Baie du Mont-Saint-Michel (+ 6,7 %) et de Bagnoles-de-l’Orne (+ 12,3 %).

Pourtant, l’offre dans les campings normands baisse légèrement en 2019, avec 13 700 emplacements en moins par rapport à 2018 (- 0,3 %). Cette offre monte cependant en gamme : la capacité d’accueil baisse pour les campings non classés (- 10,3 %) et les campings de 1 étoile (- 4,2 %), mais augmente pour les campings de 3 étoiles ou plus (+ 2,3 %).

En 2019, 36,5 % des emplacements sont occupés, soit 2,9 points de plus qu’en 2018, la plus forte hausse observée parmi l’ensemble des régions métropolitaines. Désormais, le taux d’occupation en Normandie atteint celui du niveau national (36,4 %). Ce taux est plus élevé dans le Calvados (+ 45,1 %) et plus faible dans l’Orne (+ 23,3 %). Comme pour les hôtels, il augmente avec la montée en gamme des catégories de campings et varie de 21,5 % pour les hôtels non classés à 41,3 % pour les hôtels de 3 étoiles ou plus. Par ailleurs, la fluctuation du taux d’occupation au cours de la saison est importante : il est naturellement plus élevé durant les mois de juillet (57,6 %) et d’août (60,6 %) et varie au cours des autres mois de l’année de 18,7 % en mai à 34,0 % en juin.

En Normandie, les campeurs résidant à l’étranger représentent 37,8 % des nuitées, une part plus importante qu’au niveau national. Ces touristes non résidents, presque exclusivement européens, représentent 1,7 million de nuitées dans la région en 2019 (figure 8). La fréquentation des touristes étrangers progresse sur un an de 9,0 %, un rythme nettement supérieur à celui du niveau national (+ 1,1 %) qui place la région à la 2^e position des régions métropolitaines. Mais si la fréquentation est en hausse dans les campings du Calvados (+ 18,5 %) et de Seine-Maritime (+ 7,6 %), elle reste stable dans l’Eure et recule dans l’Orne et la Manche.

Parmi les touristes étrangers, seuls les Britanniques et les Danois sont venus moins nombreux. En revanche, les Hollandais, première nationalité présente dans les campings de la région, ont encore afflué cette année (+ 8,8 %). La hausse de la fréquentation est également particulièrement soutenue pour les Belges et les Espagnols.