Une croissance démographique toujours soutenue Bilan démographique de Guyane 2018
La population Guyanaise est estimée à 283 540 habitants au 1er janvier 2019. La croissance démographique est la plus élevée des régions d’Outre-Mer après Mayotte. En Guyane, outre un taux de mortalité bas, la moitié des résidents a moins de 25 ans. Cette jeunesse de la population s’explique par un taux de natalité élevé. " Par ailleurs, la Guyane reste une terre d'accueil pour certaines nationalités.
Au 1er janvier 2019, 283 540 habitants vivent sur le territoire guyanais. En dix ans, la population s’est accrue de 30 %. Cette tendance repose principalement sur un solde naturel positif fort avec un rythme de naissances soutenu, accompagné d’un faible taux de mortalité. En revanche, la Guadeloupe et la Martinique traversent ces dernières années une crise démographique inédite, conséquence d’un solde migratoire négatif qui affaiblit le solde naturel.
Léger ralentissement des naissances
Le nombre des naissances reste élevé avec 8 000 naissances vivantes en 2018, malgré une légère baisse (- 0,8 % par rapport à 2017). Cependant, en 10 ans, les naissances ont progressé de 28 % avec un important regain entre 2014 et 2017 porté par les naissances de mères d’origine haïtienne, en lien avec le pic migratoire de ces mêmes années. Le taux de natalité fléchit donc de 2,1 points en 2018 . Néanmoins, avec 26,4 naissances pour mille femmes, la Guyane se situe en haut du classement des régions françaises, après Mayotte 37,3 ‰, mais loin devant la Martinique (9,7 ‰), la Guadeloupe (11 ‰) et la France métropolitaine (11,1 ‰). L’âge moyen de la mère à la naissance reste stable à 28,3 ans. Il est inférieur de 2,4 ans à celui de la France métropolitaine.
tableauFigure 1 – Un solde naturel très élevéNaissances, décès et solde naturel en Guyane de 1994 à 2018 (en nombre)
Années | Naissances | Décès | Solde naturel |
---|---|---|---|
1994 | 4 188 | 618 | 3 570 |
1995 | 4 211 | 540 | 3 671 |
1996 | 4 331 | 556 | 3 775 |
1997 | 4 426 | 598 | 3 828 |
1998 | 4 696 | 607 | 4 089 |
1999 | 4 907 | 648 | 4 259 |
2000 | 5 149 | 635 | 4 514 |
2001 | 5 140 | 660 | 4 480 |
2002 | 5 276 | 669 | 4 607 |
2003 | 5 553 | 721 | 4 832 |
2004 | 5 312 | 719 | 4 593 |
2005 | 5 998 | 705 | 5 293 |
2006 | 6 276 | 711 | 5 565 |
2007 | 6 386 | 690 | 5 696 |
2008 | 6 247 | 762 | 5 485 |
2009 | 6 171 | 699 | 5 472 |
2010 | 6 082 | 773 | 5 309 |
2011 | 6 259 | 714 | 5 545 |
2012 | 6 609 | 789 | 5 820 |
2013 | 6 474 | 767 | 5 707 |
2014 | 6 591 | 786 | 5 805 |
2015 | 6 806 | 834 | 5 972 |
2016 | 7 270 | 901 | 6 369 |
2017 | 8 057 | 964 | 7 093 |
2018 | 7 995 | 899 | 7 096 |
- Lecture : en 2018, on comptait 899 décès pour 7995 naissances, soit un solde naturel de 7096 personnes.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 1 – Un solde naturel très élevéNaissances, décès et solde naturel en Guyane de 1994 à 2018 (en nombre)
tableauFigure 2 – Un taux de natalité très supérieur à celui de France métropolitaineChiffres clés sur la population de Guyane et de France métropolitaine
Guyane | France métropolitaine | |||
---|---|---|---|---|
2008 | 2017 | 2018 | 2018 | |
Naissances vivantes | 6 247 | 8 057 | 7 995 | 719737 |
Age moyen de la mère | 27,4 | 28,3 | 28,3 | 30,7 |
Taux de natalité (‰) | 28,2 | 28,5 | 26,4 | 11,1 |
Indicateur conjoncturel de fécondité | 3,56 | 3,82 | 3,56 | 1,84 |
Décès | 762 | 964 | 899 | 594298 |
Taux de mortalité (‰) | 3,4 | 3,4 | 3,0 | 9,3 |
Mariages enregistrés | 619 | 572 | nd | 229 000 |
Taux de nuptialité (‰) | 2,8 | 2,0 | nd | 3,5 |
Espérance de vie à la naissance : | ||||
Hommes | 74,7 | 76,7(p) | 78,2(p) | 79,5 |
Femmes | 81,3 | 82,0(p) | 83,3(p) | 85,4 |
- nd : non disponible
- p : provisoire
- Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil.
L’indicateur conjoncturel de fécondité, en légère décroissance, est également l’un des plus élevés de France.
Il est de 3,56 enfants par femme. En particulier, il s’établit à 1,10 enfant par femme âgée de 15 à 24 ans et 1,71 enfant par femme âgée de 25 à 34 ans. Comme à Mayotte, le nombre important de femmes en âge de procréer explique le dynamisme démographique.
tableauFigure 3 – Les jeunes générations sont majoritairesPyramides de Guyane par sexe et âge quinquennal en 2016 et 2011 (nombre de personnes pour 10 000 habitants)
Ages | Hommes La Guyane 2016 | Femmes La Guyane 2016 | Hommes La Guyane 2011 | Femmes La Guyane 2011 |
---|---|---|---|---|
0 | 561 | 550 | 625 | 597 |
5 | 570 | 546 | 612 | 591 |
10 | 540 | 539 | 554 | 517 |
15 | 468 | 456 | 455 | 447 |
20 | 347 | 362 | 338 | 370 |
25 | 337 | 378 | 351 | 403 |
30 | 359 | 382 | 338 | 379 |
35 | 354 | 356 | 341 | 366 |
40 | 331 | 337 | 313 | 330 |
45 | 282 | 286 | 280 | 284 |
50 | 236 | 237 | 237 | 229 |
55 | 195 | 197 | 184 | 177 |
60 | 154 | 148 | 130 | 125 |
65 | 101 | 100 | 82 | 78 |
70 | 61 | 62 | 47 | 58 |
75 | 33 | 40 | 33 | 40 |
80 | 19 | 29 | 22 | 26 |
85 | 12 | 18 | 9 | 17 |
90 | 3 | 9 | 4 | 7 |
95 | 1 | 3 | 2 | 2 |
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 3 – Les jeunes générations sont majoritairesPyramides de Guyane par sexe et âge quinquennal en 2016 et 2011 (nombre de personnes pour 10 000 habitants)
La surmortalité infantile perdure
Le taux de mortalité infantile diminue, mais reste cependant un des plus élevés de France. Il frôle les 10 ‰ et devance celui de la Martinique (9 ‰). En cause, des pathologies particulières comme les affections périnatales et les maladies infectieuses, de mauvaises conditions sanitaires et un suivi irrégulier de la grossesse avec des risques de complications.
En 2018, 900 personnes sont décédées en Guyane, soit 70 décès de moins qu’en 2017. C’est la première baisse enregistrée depuis 2013. Toutefois en dix ans, le nombre de décès a progressé de 18 %. Le taux de mortalité reste faible, trois décès pour 1 000 habitants. C’est le taux le plus bas des régions d’outre-mer après Mayotte (2,8 ‰). Ce taux s’explique par la jeunesse de la population de ces deux territoires. L’espérance de vie des femmes (83,3 ans) reste comme ailleurs plus élevée que celle des hommes (78,2 ans) mais l’écart se résorbe au fil du temps. En effet, il est passé de 6,6 ans en 2008 à 5,1 ans en 2018.
Une forte baisse des mariages entre personnes de sexe différent
Le nombre de mariages enregistrés en 2017 est en baisse (572), après un pic observé en 2016 (631). De ce fait, le taux de nuptialité fléchit à 2,0 %, le plus faible des Départements Français d’Amérique. Cette diminution concerne principalement les mariages entre individus de sexe différent, en recul de 11,3 %. Inversement, ceux de même sexe font un bond, passant de 9 à 20 mariages célébrés. En 2016, le nombre de PACS (220) est en hausse de 21 %. Dans le même temps, le nombre de divorces prononcés (200), est en baisse de 2,9 %.
La moitié des enfants mineurs vivent dans une famille monoparentale
Sur 100 enfants mineurs en Guyane, seuls 34 vivent dans une famille avec leurs deux parents au domicile et leurs frères et sœurs s’ils en ont (contre 68 en France). Par ailleurs, 49 enfants vivent dans une famille monoparentale, et résident donc uniquement avec un de leurs parents, le plus souvent avec leur mère (contre 21 en France). Enfin, 17 enfants vivent dans une famille recomposée, dans laquelle les enfants ne sont pas tous du couple.
Définitions
L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.
L’indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Cet indicateur donne le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.
Le taux de mortalité (brut) est le rapport du nombre de décès de l'année à la population totale moyenne de l'année.
Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d’enfants décédés avant leur premier anniversaire et l’ensemble des enfants nés vivants.
Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à la population totale moyenne de l'année.
Pour en savoir plus
Lise Demougeot, Xavier Baert La population guyanaise à l’horizon 2050 : vers un doublement de la population ?, Insee Analyses Guyane N°36, mars 2019
Floraline Cratère La Guyane, une région jeune et cosmopolite, Insee Analyses Guyane N°35, janvier 2019
Christiane Millet, La démographie guyanaise toujours aussi dynamique, Insee Analyses Guyane N°27, janvier 2018