Insee Flash OccitanieUne décennie de forte croissance démographique en Occitanie, en particulier dans les communes les plus denses

Stéphane Méloux, Séverine Pujol (Insee)

Entre 2007 et 2017, l’Occitanie gagne 47 400 habitants par an, soit une croissance moyenne de 0,8 %. Toutes les catégories de territoires, quel que soit leur degré de densité, bénéficient de ce dynamisme démographique. Mais il est particulièrement fort dans les communes les plus denses, notamment au cœur des grandes agglomérations qui conjuguent excédents naturel et migratoire.

Insee Flash Occitanie
No 96
Paru le :Paru le30/12/2019
Stéphane Méloux, Séverine Pujol (Insee)
Insee Flash Occitanie No 96- Décembre 2019

Au 1ᵉʳ janvier 2017, les communes d’Occitanie rassemblent 5 845 100 habitants. Entre 2007 et 2017, la population de la région s’accroît de 0,8 % par an en moyenne, soit de 47 400 personnes.

Sur les dix dernières années, la population augmente dans toutes les catégories de territoires, quelle que soit leur densité de peuplement (figure 1). La croissance démographique est très forte, de 0,8 % à 1,0 % en moyenne chaque année selon les zones, à l’exception des territoires très peu denses, où elle n’est que de 0,3 % (encadré). Les dynamiques observées dans chacune des quatre zones de densité se situent dans le prolongement de la période 1990-2007, mais à un rythme légèrement moins rapide, en lien avec un recul du . Auparavant, au cours de la période 1975-1990, la croissance démographique était surtout présente dans les communes de densité intermédiaire, traduisant le dynamisme de beaucoup de villes moyennes à l’époque, tandis que les territoires très peu denses perdaient des habitants du fait de l’exode rural.

Les communes denses les plus dynamiques du pays

En Occitanie, le dynamisme démographique est le plus fort dans les communes denses, au cœur des grandes agglomérations alors qu’au niveau national, la plus forte hausse concerne les communes peu denses, assez éloignées des grandes villes. Ainsi, l’ensemble des communes densément peuplées d’Occitanie sont les plus dynamiques de France (+ 1,0 % par an), celles d’Auvergne-Rhône-Alpes et des Pays de la Loire suivant loin derrière (+ 0,6 %). Ces 29 communes densément peuplées sont toutes situées dans les principales agglomérations, dont 15 dans celle de Toulouse et 10 dans celle de Montpellier. Elles concentrent le quart de la population d’Occitanie en 2017.

Dans les territoires de densité intermédiaire où la population croît de 0,8 % par an et dans les zones peu denses (+ 0,9 %), l’Occitanie figure aussi dans le trio de tête des régions métropolitaines. Enfin, si la croissance dans les communes très peu denses est plus faible, elle place toutefois la région dans le haut du classement : seules trois régions métropolitaines ont un dynamisme plus fort dans ces espaces.

Figure 1Le dynamisme démographique fléchit légèrement sur la dernière décennieVariations annuelles moyennes de la population en Occitanie selon le niveau de densité des communes

%
Le dynamisme démographique fléchit légèrement sur la dernière décennie (%)
1975-1990 1990-2007 2007-2017
Communes densément peuplées + 0,40 + 1,10 + 1,00
Communes de densité intermédiaire + 1,20 + 1,00 + 0,80
Communes peu denses + 0,80 + 1,00 + 0,91
Communes très peu denses - 0,50 + 0,30 + 0,27
  • Source : Insee, recensements de la population

Figure 1Le dynamisme démographique fléchit légèrement sur la dernière décennieVariations annuelles moyennes de la population en Occitanie selon le niveau de densité des communes

  • Source : Insee, recensements de la population

L’excédent naturel dynamise les communes denses

Dans les communes les plus denses de la région, l’excédent des naissances sur les décès explique en grande partie la croissance démographique. Dans l’ensemble de ces communes, le seul contribue à une hausse de la population de + 0,7 % chaque année entre 2007 et 2017, comme au niveau national. Mais les communes denses d’Occitanie bénéficient en plus d’une attractivité que l’on n’observe pas sur les communes denses de l’ensemble du pays, où le solde migratoire est négatif. Cette attractivité des zones denses de la région s’accentue sur les cinq dernières années, rendant ces territoires encore plus dynamiques (+ 1,1 % par an, entre 2012 et 2017, contre 0,4 % au niveau national).

Dans les autres espaces, le solde migratoire contribue bien davantage à la dynamique démographique. Dans les communes peu denses et très peu denses, il est d’ailleurs le seul moteur de la croissance, le solde naturel étant négatif. Ce déficit naturel s’accentue durant les cinq dernières années, contribuant ainsi au ralentissement de la croissance dans ces espaces. Au niveau national, l’évolution est la même, les communes très peu denses perdant dorénavant de la population (- 0,2 %).

Le dynamisme diminue en s’éloignant des villes

La croissance démographique des communes peu ou très peu denses diminue à mesure que l’on s’éloigne des villes. Deux facteurs contribuent à ce résultat : d’une part le déficit naturel s’accentue loin des villes, la population étant plus âgée dans les communes rurales ; d’autre part, le solde migratoire, tout en restant positif, s’amoindrit en s’éloignant des villes. Ce dernier constat est propre à la région car, au niveau national, le solde migratoire est le même, que ces territoires les moins denses soient proches ou non des villes.

Encadré - Lire le territoire à travers la grille de densité

Définie par Eurostat, l’office statistique européen, la grille communale de densité permet de comparer le degré d’urbanisation des pays européens, avec une méthodologie homogène et relativement indépendante des découpages administratifs de chaque pays. Elle caractérise les communes en fonction de la répartition de la population sur leur territoire. Plus la population est nombreuse et concentrée au sein de la commune, plus la commune est considérée comme dense.

Quatre niveaux de densités sont définis. Dans la région, les communes denses se situent au cœur de cinq grandes agglomérations : Toulouse et 14 communes de sa banlieue, Montpellier et 9 communes, Perpignan et 1 commune, Nîmes et Béziers. Ces 29 communes densément peuplées représentent le quart de la population de l’Occitanie. Les 345 communes de densité intermédiaire correspondent peu ou prou aux villes moyennes et à leurs alentours (Tarbes, Alès, Narbonne…), mais aussi à des villes de taille plus modeste comme Saint-Affrique ou Limoux. Elles recouvrent en outre de larges espaces périurbains autour des grandes villes et sur le littoral. Les communes peu denses sont localisées plus loin des villes, dans des espaces intersticiels de l’armature urbaine ou en marge des massifs montagneux. Enfin, quelque 2 000 communes très peu denses complètent la carte de densité régionale, particulièrement dans de larges espaces du Massif central, dans les Corbières, les Pyrénées et dans les plaines et vallées du Gers. Elles regroupent 6 % de la population sur 44 % du territoire.

Figure 2L’Occitanie vue à travers la grille de densité communale

  • Source : Insee

Sources

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2017 sont celles issues du recensement de la population qui entrent en vigueur officiellement au 1ᵉʳ janvier 2020.

Définitions

Le solde migratoire apparent est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par simple différence entre la variation de population et le solde naturel.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et celui des décès au cours de la période considérée.

Pour en savoir plus

« Populations légales au 1ᵉʳ janvier 2017 - 5 845 102 habitants en Occitanie », Insee Flash Occitanie n° 95, décembre 2019

« Une croissance démographique marquée dans les espaces peu denses », Insee Focus n° 177, décembre 2019 (publication nationale)

« 38 % de la population vit dans une commune densément peuplée », Insee Focus n° 169, novembre 2019 (publication nationale)