Clair-obscur Note de conjoncture - décembre 2019
Au niveau international, l'année 2019 aura été marquée par les incertitudes politiques et économiques qui ont pesé sur les échanges commerciaux et sur la croissance mondiale. Certaines de ces incertitudes semblent toutefois se réduire un peu en fin d'année, et la crainte d'un retournement conjoncturel global s'atténue.
D'ici la mi-2020, l'activité économique de la zone euro ne ralentirait pas davantage, voire pourrait légèrement accélérer, grâce à la résistance de la demande intérieure. La croissance française garderait quant à elle son rythme de l’ordre de +0,3 % par trimestre ; l'acquis de croissance annuelle s'élèverait à +0,9 % à la mi-2020, après +1,3 % sur l'ensemble de l'année 2019. Le taux de chômage resterait orienté à la baisse et atteindrait 8,2 % mi-2020.
Le cycle des élections municipales Quels effets sur l'investissement public, l'emploi et la production
Mikaël Beatriz
Les élections municipales françaises dessinent un cycle sur six années. Les administrations publiques locales (APUL) – qui effectuent de nos jours la majorité de l’investissement public – ajustent généralement en partie leur comportement d’investissement par rapport à l’échéance de ces scrutins. Une modélisation économétrique permet d’isoler l’effet du cycle électoral des autres éléments pouvant influencer leur comportement (revenu, activité, facteurs de long terme). Il apparaît que l’année précédant une élection, le rythme de croissance annuel de l’investissement nominal des APUL est, toutes choses égales par ailleurs, en moyenne 4 points plus élevé que celui des années précédentes, avant de ralentir par contrecoup l’année du scrutin et la suivante.
Les APUL effectuent essentiellement de l’investissement en construction (bâtiments, génie civil ou travaux spécialisés). Afin de soutenir la demande additionnelle qui survient les veilles d’élections, la production et l’emploi dans la branche construction devraient s’ajuster. En mobilisant les enquêtes de conjoncture dans l’industrie du bâtiment et dans les travaux publics, il est possible de quantifier l’effet du cycle électoral sur ces deux agrégats. Les modélisations retenues suggèrent que l’année précédant des élections municipales, la production dans la construction augmente de 2 points de pourcentage de plus en rythme annuel tandis que l’emploi salarié augmente de 17 000 en moyenne de plus qu’habituellement.
En 2020, à l’approche puis après les élections de mars, l’investissement des APUL, la production et l’emploi salarié dans la construction commenceraient progressivement à ralentir. L’effet du cycle électoral sur les évolutions de ces trois agrégats serait globalement nul au deuxième trimestre 2020.
Note de conjoncture
Paru le :17/12/2019