Insee Flash Ile-de-FranceSaison d’été 2019 : une fréquentation touristique au niveau de l'été 2018

Sylvie Druelle (Insee), Aurélian Catana (Comité Régional du Tourisme Paris-Île-de-France)

Après deux années de forte progression, la fréquentation touristique d'été en Île-de-France s'est stabilisée en 2019. Le nombre de nuitées reste à un niveau élevé (46,7 millions). La clientèle résidant en France est venue beaucoup plus nombreuse qu’en 2018 alors que la fréquentation des non-résidents est en diminution. La baisse de la clientèle non résidente affecte tous les départements franciliens à l’exception de la Seine-et-Marne. La clientèle en provenance des États-Unis confirme son attrait pour la région alors que celle du Royaume-Uni est en repli.

Insee Flash Ile-de-France
No 44
Paru le :Paru le28/11/2019
Sylvie Druelle (Insee), Aurélian Catana (Comité Régional du Tourisme Paris-Île-de-France)
Insee Flash Ile-de-France No 44- Novembre 2019

Stabilité de la fréquentation touristique en Île-de-France : + 0,3 %

La 2019 en Île-de-France se caractérise par une stabilité de la fréquentation touristique par rapport à 2018 (+ 0,3 %), après deux années de hausse record (+ 12,7 % entre 2016 et 2017 et + 7,7 % entre 2017 et 2018) qui s'expliquent en partie par une reprise progressive de l’activité touristique après les attentats. En France métropolitaine, la fréquentation touristique augmente à l'été 2019 de 2,2 %. L’Île-de-France est la région qui enregistre la croissance touristique la plus modérée, exception faite de la Corse où la fréquentation diminue. Elle reste néanmoins la première région touristique de France métropolitaine (figure 1).

Dans les hôtels, la fréquentation augmente modérément (+ 0,4 %), sauf dans le haut de gamme (4 ou 5 étoiles, + 2,5 %). Dans les campings, la progression avoisine 2 % mais dans les autres hébergements collectifs, le nombre de nuitées se réduit de 1,2 %. Toutefois, en Île-de-France, ces deux types de structure n’accueillent qu’un touriste sur cinq.

La saison de l’été 2019 a pourtant démarré sur une dynamique soutenue : + 4,9 % en avril 2019 par rapport à avril 2018 et + 4,3 % en juin 2019 par rapport à juin 2018. La fréquentation s’est en revanche contractée durant les autres mois de la saison, notamment en juillet et août (respectivement - 1,2 % et - 0,3 % par rapport aux mêmes mois de 2018).

Les mouvements sociaux à Paris depuis la fin de l’année 2018 ont peut-être occasionné des décisions d’annulation de séjours de la part des . Par ailleurs, en 2019, le mois de mai était peu propice aux « ponts » contrairement au mois de juin. Enfin, les épisodes caniculaires de fin juin et fin juillet ont pu inciter les touristes à s’éloigner des zones urbaines denses. En septembre, la fréquentation touristique s’est repliée de 2,9 % par rapport à septembre 2018 du fait d’un recul des non-résidents (- 9,3 %). Seuls les touristes résidents (+ 5,5 % entre septembre 2018 et 2019) ont profité de la météo encore estivale.

Figure 1L'activité touristique francilienne est portée par la progression de la clientèle résidenteRépartition des nuitées de la saison d’été 2019 par département et évolution par rapport à 2018 (en %)

L'activité touristique francilienne est portée par la progression de la clientèle résidente
Nuitées saison d’été 2019 Évolution des nuitées saison d’été 2019/2018
Nuitées totales (en milliers) Part des nuitées de la clientèle non résidente (en %) Totales Clientèle résidente Clientèle non résidente
Hôtels + Campings + AHCT*
Paris 22 999 66,0 1,4 9,7 -2,4
Hauts-de-Seine 4 335 44,0 1,6 4,9 -2,2
Seine-Saint-Denis 2 930 42,9 -1,0 -1,0 -1,0
Val-de-Marne 2 528 36,1 0,7 2,7 -2,7
Seine-et-Marne 7 657 61,5 0,7 1,0 0,5
Yvelines 2 016 33,3 -3,2 -1,7 -5,9
Essonne 1 517 25,4 -2,5 0,9 -11,0
Val-d’Oise 2 693 34,0 -6,7 -1,6 -15,1
Île-de-France 46 675 55,6 0,3 4,1 -2,6
France métropolitaine 316 344 31,5 2,2 3,2 0,0
Hôtels 38 319 58,9 0,4 4,4 -2,2
Non classés 3 118 34,1 6,4 3,7 12,0
1 ou 2 étoiles 5 946 48,1 -5,0 -6,6 -3,3
3 étoiles 14 507 57,6 -0,4 6,4 -5,0
4 ou 5 étoiles 14 749 69,8 2,5 11,0 -0,8
Campings 1 889 64,7 1,8 2,3 1,5
AHCT * 6 466 33,3 -1,2 3,2 -8,9
  • * Autres hébergements collectifs touristiques.
  • Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Les non-résidents semblent avoir « boudé » l’Île-de-France

Plus de la moitié (55,6 %) des franciliennes sont le fait des non-résidents. Leur fréquentation touristique durant la saison 2019 a décru de 2,6 % alors qu’elle est stable en France. Avril et juin sont les seuls mois de la saison où leur fréquentation a progressé par rapport à l’été 2018 (respectivement + 7,7 % et + 1,2 %). En revanche, la région francilienne a conservé son attrait auprès des touristes résidents puisque le nombre de leurs nuitées a augmenté de 4,1 % (contre + 3,2 % en France métropolitaine).

La Seine-et-Marne tire son épingle du jeu

Deuxième département de la région pour la fréquentation touristique, la Seine-et-Marne n’a pas subi le désintérêt de la clientèle non résidente, contrairement aux autres départements. C’est même le seul département francilien où les clientèles non résidente et résidente ont été plus présentes en 2019 qu’en 2018 (respectivement + 0,5 % et + 1,0 %).

Avec près de la moitié des nuitées totales de l’Île-de-France, Paris reste le département le plus attractif de la région (+ 1,4 % par rapport à la saison 2018 contre + 8,8 % entre les saisons 2017 et 2018). Comme dans les autres départements franciliens, cette progression est surtout le fait des touristes résidents (+ 9,7 %).

Dans le Val-d’Oise et l’Essonne, la fréquentation touristique est très affectée par la baisse de la clientèle non résidente (respectivement - 15,1 % et - 11,0 %).

L’Île-de-France reste plébiscitée par la clientèle des États-Unis

Avec 4,2 millions de nuitées lors de la saison estivale 2019 (soit - 0,7 % par rapport à 2018), les États-Unis restent le principal pays d’origine de la clientèle non résidente en Île-de-France (figure 2).

Le nombre de nuitées de la clientèle du Royaume-Uni recule par contre fortement (- 11,6 %) et tombe sous le seuil des 3 millions. La devise britannique, au plus bas à l’approche de l’échéance du Brexit, a certainement rendu financièrement moins attractifs les séjours en France. Le Royaume-Uni reste néanmoins le deuxième pays de provenance de la clientèle non résidente, suivi par l’Espagne et l’Allemagne. La fréquentation touristique de ces deux derniers pays augmente (respectivement + 5,4 % et + 4,2 %) mais dans des proportions inférieures à celle de la saison dernière (+ 11,5 % et + 16,3 %).

La clientèle venant d’Italie se stabilise (+ 0,2 %) par rapport à la forte croissance notée entre 2017 et 2018 (+ 31,5 %). En revanche, la fréquentation des touristes venant de Chine connaît une nette diminution entre 2018 et 2019 (- 5,6 %) alors que celle venant du Japon continue sa progression (+ 11,9 %).

Figure 2La clientèle des États-Unis toujours séduite par la région capitaleÉvolution des nuitées des non-résidents durant la saison d’été pour les principaux pays de provenance (en millions de nuitées)

La clientèle des États-Unis toujours séduite par la région capitale
2016 2017 2018 2019
États-Unis 3,08 3,60 4,25 4,22
Royaume-Uni 2,91 2,96 3,15 2,78
Espagne 1,56 1,81 2,02 2,13
Allemagne 1,33 1,68 1,96 2,04
Chine 1,16 1,38 1,37 1,30
Italie 0,91 0,99 1,30 1,30
Pays-Bas 0,86 1,03 1,10 1,14
Belgique 0,69 0,82 0,89 0,95
Japon 0,42 0,50 0,59 0,66
Suisse 0,41 0,49 0,52 0,54
  • Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Figure 2La clientèle des États-Unis toujours séduite par la région capitaleÉvolution des nuitées des non-résidents durant la saison d’été pour les principaux pays de provenance (en millions de nuitées)

  • Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les Comités régionaux et départementaux du tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.
Avertissement : révision des séries concernant les hôtels

À partir du 1er janvier 2019, les données des hôtels non répondants sont imputées au moyen d’une nouvelle méthode, en fonction de leurs caractéristiques. Cette méthode d’imputation de la non-réponse tend à revoir légèrement à la baisse le nombre total de nuitées (– 0,9 % au quatrième trimestre 2018) mais n’a pas d’impact sur les évolutions. Les données sont inchangées pour les autres modes d’hébergement.

Avertissement

Note méthodologique : changement de questionnaire à partir de janvier 2019 -
 Modification dans la manière d’observer le pays de résidence des touristes

Jusqu’en janvier 2019, lorsque le pays de résidence d’un touriste n’était pas connu, les nuitées et les arrivées de touristes étaient imputées aux non-résidents, c’est-à-dire résidant en dehors de France.

À partir de janvier 2019, par souci de qualité, une nouvelle modalité de réponse « pays non connu » a été introduite. Elle permet d’identifier les situations pour lesquelles l’hébergement ne sait pas si les touristes sont résidents ou non-résidents. Cette modification permet de mieux estimer la répartition des nuitées et des arrivées entre résidents et non-résidents. Elle peut aussi entraîner une baisse de la part des nuitées des non-résidents à partir de 2019. À titre d’exemple, les nuitées des non-résidents représentaient 38,7 % du total en mai-juin-juillet 2019 et 39,6 % aux mois de mai-juin-juillet 2018, soit 0,9 point d’écart pour la France métropolitaine.

Sources

En partenariat avec la Direction générale des entreprises (DGE) et les Comités régionaux et départementaux du tourisme, l’Insee réalise mensuellement une enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques : hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT). Les AHCT comprennent notamment les résidences de tourisme (dont appart’hôtels), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers.

Définitions

La saison d’été couvre les mois d’avril à septembre.

La clientèle peut être soit résidente en France (si son lieu d’habitation habituel est localisé en France) soit non résidente.

Les nuitées (ou fréquentation) correspondent au nombre total de nuits passées par les clients. Un couple séjournant trois nuits consécutives dans un hôtel compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.

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