Saison d’été 2019 : hausse de la fréquentation touristique soutenue par la clientèle résidant en France
Au cours de la saison d’été 2019, le nombre de nuitées touristiques dans les hébergements du Grand Est progresse de 1,9 %, dans le prolongement des deux saisons précédentes. Portée par la clientèle résidant en France, la fréquentation dans les hôtels rebondit, tandis qu’elle stagne dans les campings. Dans les autres hébergements collectifs de tourisme, la hausse relève davantage des touristes en provenance de l’étranger. Si au mois de mai, la fréquentation touristique baisse nettement, les mois d’avril et de juin se distinguent par de fortes augmentations.
Les hébergements collectifs de tourisme du Grand Est enregistrent 14,1 millions de nuitées entre avril et septembre 2019, soit une hausse de 1,9 % par rapport à la saison d’été 2018, déjà particulièrement bonne. C’est la troisième année que la fréquentation progresse (figure 1), mais cette croissance est légèrement en retrait par rapport à celle de France métropolitaine (+ 2,2 %). En termes de fréquentation, le Grand Est se situe au 8e rang des régions métropolitaines, derrière les Pays de la Loire et devant la Normandie.
tableauFigure 1 – Une fréquentation globalement en hausse dans les hébergements du Grand EstÉvolution de la fréquentation des hébergements touristiques marchands entre les saisons d’été 2015 et 2019
Hôtel | Camping | AHCT | Ensemble des hébergements Grand Est | Ensemble des hébergements métropolitains | |
---|---|---|---|---|---|
2015 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2016 | 100 | 98 | 104 | 100 | 97 |
2017 | 105 | 109 | 117 | 108 | 103 |
2018 | 105 | 119 | 131 | 113 | 104 |
2019 | 107 | 119 | 138 | 115 | 107 |
- Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme et la direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.
graphiqueFigure 1 – Une fréquentation globalement en hausse dans les hébergements du Grand EstÉvolution de la fréquentation des hébergements touristiques marchands entre les saisons d’été 2015 et 2019
La hausse de la fréquentation touristique estivale se poursuit en 2019
La région est toujours aussi attractive, puisque le nombre de nuitées des touristes résidant en France progresse de 2,6 % (3,2 % au niveau national), et celui des touristes venant de l’étranger de 0,8 %, alors qu’il est stable dans l’ensemble de la métropole. Plus de quatre estivants sur dix résident à l’étranger, les Allemands, les Néerlandais et les Belges étant les plus présents (respectivement 26 %, 18 % et 14 %). Cette clientèle étrangère augmente d’une saison à l’autre pour la plupart des nationalités, exceptée celle venant du Royaume-Uni qui accuse une baisse de 16 %. Toutefois, les nuitées britanniques s’étaient accrues de 13 % en 2018, en lien sans doute avec le centenaire de la fin de la Grande Guerre, qui a laissé de nombreux lieux de mémoire dans le Grand Est. Les clientèles chinoise et américaine, même si elles représentent à peine 3 % chacune, progressent fortement (+ 20 % et + 11 %), essentiellement grâce à la fréquentation des hôtels et des autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT).
Comme en France métropolitaine, les mois d’avril et de juin font apparaître une hausse des nuitées touristiques de 10 % par rapport à l’année précédente, alors qu’au mois de mai, l’évolution est de même ampleur mais en sens inverse. Il est vrai qu’en 2018, le mois de mai a été particulièrement favorable : d’une part, les jours fériés du 1er et du 8 étaient propices aux week-ends prolongés, d’autre part, ce mois comportait le lundi de Pentecôte qui est tombé en juin cette année.
Une forte progression de la fréquentation touristique à l’Est de la région
Le Bas-Rhin, la Moselle et le Haut-Rhin sont les départements les plus fréquentés par les touristes et totalisent 62 % des nuitées du Grand Est ; ils affichent également les plus fortes progressions de la fréquentation estivale (figure 2). À l’inverse, les nuitées touristiques diminuent dans les Ardennes après deux saisons de fortes hausses (+ 10 % et + 22 %). La fréquentation diminue aussi en Haute-Marne après une quasi-stagnation l’année précédente. Ces baisses doivent toutefois être relativisées dans la mesure où le poids de ces deux départements dans l’ensemble des nuitées totales du Grand Est est faible (moins de 3 % chacun). La Marne, qui pèse plus de 9 % dans l’activité touristique régionale, est le troisième et dernier département qui présente un recul de la fréquentation ; celle-ci avait cependant progressé de 5 % en 2018.
tableauFigure 2 – Hausse de fréquentation dans la plupart des départementsÉvolution du nombre de nuitées entre les saisons 2018 et 2019, pour l’ensemble des hébergements
Code département | Département | Nuitées 2019 (en milliers) | Evolution 2018-2019 (en %) |
---|---|---|---|
08 | Ardennes | 342 | -19,0 |
10 | Aube | 739 | 2,5 |
51 | Marne | 1285 | -2,3 |
52 | Haute-Marne | 414 | -8,4 |
54 | Meurthe-et-Moselle | 797 | 2,5 |
55 | Meuse | 243 | 1,3 |
57 | Moselle | 2169 | 3,0 |
67 | Bas-Rhin | 3607 | 4,6 |
68 | Haut-Rhin | 2968 | 4,6 |
88 | Vosges | 1519 | 0,7 |
02 | Aisne | 1 317 | 16,0 |
89 | Yonne | 695 | -0,8 |
21 | Côte-d'Or | 2 089 | 2,3 |
70 | Haute-Saône | 246 | 8,7 |
90 | Territoire-de-Belfort | 222 | 2,0 |
- Lecture : durant la saison d’été 2019, les touristes ont passé 3 600 000 nuitées dans les hébergements touristiques du Bas-Rhin, soit une hausse de 4,6 % par rapport à la même période en 2018.
- Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme et la Direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.
graphiqueFigure 2 – Hausse de fréquentation dans la plupart des départementsÉvolution du nombre de nuitées entre les saisons 2018 et 2019, pour l’ensemble des hébergements
Les hôtels retrouvent leur dynamisme
Après la quasi-stabilité de la saison précédente, la fréquentation des hôtels régionaux redémarre avec une augmentation supérieure au niveau national (+ 1,8 % contre + 1,3 %). Le nombre de nuitées s’accroît sur l’ensemble de la saison, à l’exception des mois de mai (- 6 %) et de septembre où la fréquentation reste stable. La hausse atteint + 8 % en avril, qui bénéficie d’une météo clémente et d’un calendrier des vacances de Pâques plus favorable qu’en 2018.
Le nombre de nuitées augmente dans six départements sur dix, Bas-Rhin et Vosges en tête (+ 5 % et + 4 %). La fréquentation demeure quasiment stable dans la Marne et baisse dans l’Aube, la Meurthe-et-Moselle et la Haute-Marne (entre - 5 % et - 11 %).
Après le recul de la saison passée, les nuitées résidentes progressent de 3,2 %, alors que la fréquentation des non-résidents diminue de 0,4 %. La clientèle étrangère des hôtels du Grand Est s’avère essentiellement européenne, avec huit nuitées sur dix. Les touristes venant d’Allemagne, des Pays-Bas et de Suisse sont plus nombreux dans les hôtels cette saison (entre + 0,3 % et + 7,6 %), contrairement à ceux originaires de Belgique et surtout du Royaume-Uni (- 4 % et - 16 %). Quant au nombre de touristes en provenance de Chine et des États-Unis, il augmente de respectivement 20 % et 10 %.
L’accroissement de la fréquentation concerne aussi les AHCT (+ 4,7 %), qui poursuivent cette année encore leur progression entamée depuis quatre ans, autant pour la clientèle résidente que non résidente (+ 3,7 % et + 7,0 %).
Les campings du Grand Est moins attractifs en 2019
Avec 3,1 millions de nuitées enregistrées au cours de la saison 2019, les campings du Grand Est se placent en 9e position parmi les régions de France métropolitaine, devant la Bourgogne-Franche-Comté et après la Corse. Après les deux excellentes saisons précédentes, leur fréquentation est quasiment stable alors qu’elle est en hausse au niveau national (- 0,3 % contre + 2,9 %).
La saison 2019 est marquée par une forte baisse de la fréquentation en mai (- 37 %) : moins de possibilités de faire le pont autour des jours fériés habituels, et une météo moins favorable. Cette diminution fait suite au très bon résultat de mai 2018 (+ 43 %) et elle est compensée par de fortes augmentations des nuitées en avril, juin et juillet (entre + 8 % et + 31 %). La fin de la saison est moins réussie avec un repli en août et en septembre.
Les campings du Haut-Rhin et des départements lorrains, qui regroupent plus de 60 % de la fréquentation régionale, ont attiré davantage de touristes qu’en 2018 (entre + 2 % et + 29 %). A l’opposé, le Bas-Rhin (- 3 %) et les départements champardennais accusent une baisse de leur fréquentation (entre - 5 % et - 33 %), hormis l’Aube (+ 4 %).
Avec près de trois nuitées sur cinq, les touristes en provenance de l’étranger sont légèrement plus nombreux que les touristes résidents. Leur présence est stable, alors que celle des seconds se réduit de 0,7 %. Parmi les touristes des principaux pays, ceux venus d’Allemagne, de Belgique et de Suisse sont plus nombreux que la saison passée (entre + 6 % et + 12 %), tandis que, après une forte hausse en 2018, les nuitées britanniques reculent (- 23 %), tout comme celles des Néerlandais (- 2 %) qui représentent quatre campeurs étrangers sur dix dans le Grand Est.
À partir du 1ᵉʳ janvier 2019, les données des hôtels non répondants sont imputées au moyen d’une nouvelle méthode, en fonction de leurs caractéristiques. Cette méthode d’imputation de la non-réponse tend à revoir légèrement à la baisse le nombre total de nuitées (− 0,9 % au quatrième trimestre 2018) mais n’a pas d’impact sur les évolutions. Les données sont inchangées pour les autres modes d’hébergement.
Avertissement
Note méthodologique : changement de questionnaire à partir de janvier 2019 -
Modification dans la manière d’observer le pays de résidence des touristes
Jusqu’en janvier 2019, lorsque le pays de résidence d’un touriste n’était pas connu, les nuitées et les arrivées de touristes étaient imputées aux non-résidents, c’est-à-dire résidant en dehors de France.
À partir de janvier 2019, par souci de qualité, une nouvelle modalité de réponse « pays non-connu » a été introduite. Elle permet d’identifier les situations pour lesquelles l’hébergement ne sait pas si les touristes sont résidents ou non-résidents. Cette modification permet de mieux estimer la répartition des nuitées et des arrivées entre résidents et non-résidents. Elle peut aussi entraîner une baisse de la part des nuitées des non-résidents à partir de 2019. À titre d’exemple, les nuitées des non-résidents représentaient 38,7 % du total en mai-juin-juillet 2019 et 39,6 % aux mois de mai-juin-juillet 2018, soit 0,9 point d’écart pour la France métropolitaine.
Définitions
Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) comprennent notamment les résidences de tourisme (dont appart’hôtel), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers.
Les définititons de "résident", "non-résident" et "nuitée" se trouvent dans cette rubrique : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definitions
Pour en savoir plus
Gidrol J.-C., « Saison touristique d'été 2019 - Troisième année de hausse pour la fréquentation, grâce à la clientèle résidente », Insee Focus n° 171, novembre 2019.
Isel F., Mironova E., « L’offre hôtelière se renouvelle fortement dans le Grand Est », Insee Flash Grand Est n° 21, septembre 2019.
Mironova E., « Bilan touristique de l’été 2018 : un dynamisme porté par les campings et les autres hébergements collectifs », Insee Analyses Grand Est n° 86, novembre 2018.