En 2018, 266 000 personnes vivent en couple avec un conjoint de même sexe
En 2018, 0,9 % des couples cohabitants sont des couples de même sexe. Ainsi, 266 000 personnes vivent avec un partenaire de même sexe. La part de ces couples a augmenté : elle était de 0,6 % en 2011.
C’est entre les âges de 25 et 29 ans qu’il est le plus fréquent de vivre avec un partenaire de même sexe pour les femmes (0,9 %), et entre 30 et 34 ans pour les hommes (1,1 %).
Les couples de même sexe sont plus présents dans les territoires les plus peuplés. La proportion de couples de même sexe est plus élevée en Île-de-France (1,4 %), particulièrement à Paris intra-muros (3,7 %). Ainsi, 15 % des couples d’hommes en France vivent à Paris intra-muros, 7 % des couples de femmes, contre 3 % de l’ensemble des couples.
Les personnes vivant en couple avec un partenaire de même sexe sont plus diplômées que celles vivant avec un partenaire de sexe différent. Elles appartiennent également à des catégories sociales plus favorisées.
60 % des couples de même sexe cohabitants ont contractualisé leur union et 14 % vivent avec des enfants, pour l’essentiel des couples de femmes.
- Couples de même sexe : la majorité sont des couples d'hommes
- Les personnes en couple de même sexe sont plus jeunes que celles en couple de sexe différent
- Hausse de la proportion des couples de même sexe entre 2011 et 2018
- Des couples de même sexe plus jeunes en 2018 qu’en 2011
- Un couple d’hommes sur sept vit à Paris
- Sur dix personnes en couple de même sexe, sept ont au moins le baccalauréat
- La majorité des personnes vivant en couple de même sexe sont mariées ou pacsées
- Un quart des couples de femmes vivent avec des enfants
- Encadré - Mesurer l’évolution récente du nombre de couples de même sexe
Couples de même sexe : la majorité sont des couples d'hommes
En France, d’après l’enquête annuelle de recensement de 2018 (sources), 266 000 personnes partagent leur logement avec un conjoint du même sexe, formant ainsi 133 000 couples de même sexe. Ils représentent 0,9 % de l’ensemble des couples cohabitants.
En 2018, 116 000 femmes et 150 000 hommes vivent avec un partenaire de même sexe. Les couples cohabitants de même sexe sont donc plus souvent constitués de deux hommes (56 %) que de deux femmes (44 %). Mais le nombre de couples de femmes augmente plus vite (+ 61 % entre 2011 et 2018, contre + 49 % pour les hommes).
Les personnes en couple de même sexe sont plus jeunes que celles en couple de sexe différent
Les personnes se déclarant en couple avec un partenaire du même sexe sont en moyenne plus jeunes que les personnes en couple avec un partenaire de sexe différent. Les femmes en couple avec une femme ont en moyenne 41 ans contre 50 ans pour les femmes en couple avec un homme. Les hommes en couple avec un homme ont en moyenne 43 ans, contre 53 ans pour les hommes en couple avec une femme. Peu de personnes en couple de même sexe ont 50 ans ou plus (26 % des femmes et 30 % des hommes), à la différence des personnes en couple avec un partenaire de sexe différent (50 % des femmes et 56 % des hommes). La différence d’âge entre les partenaires de même sexe est plus importante que pour les partenaires de sexe différent. Ainsi, le partenaire le plus âgé a en moyenne 6,3 ans de plus que son conjoint dans les couples de même sexe (5,5 ans dans les couples de femmes, 7,0 ans dans les couples d’hommes), contre 3,9 ans pour les couples de sexe différent. Dans deux couples de même sexe sur dix, les partenaires ont au moins dix ans d’écart, contre à peine un couple sur dix pour les partenaires de sexe différent. C’est le cas de 24 % des couples d’hommes et 17 % des couples de femmes.
Hausse de la proportion des couples de même sexe entre 2011 et 2018
La proportion de personnes en couple de même sexe parmi les couples cohabitants augmente depuis 2011 (encadré). En 2011, dans l’enquête Famille et logements (sources), 173 000 personnes se déclaraient en couple de même sexe, soit 0,6 % de l’ensemble des couples cohabitants. En 2018, ils représentent 0,9 % des couples. Cette augmentation reflète sans doute pour l’essentiel une évolution des modes de vie, liée à la reconnaissance sociale et juridique croissante des couples de même sexe. De plus, en 2018, les personnes en couple de même sexe hésitent vraisemblablement moins qu’en 2011 à déclarer vivre en couple.
Des couples de même sexe plus jeunes en 2018 qu’en 2011
La hausse de la proportion de personnes vivant avec un conjoint de même sexe concerne toutes les tranches d’âge. Elle est toutefois plus marquée parmi les plus jeunes : elle a doublé avant 35 ans et augmente d’un tiers après 35 ans. Ainsi, entre 2011 et 2018, le profil par âge des personnes vivant en couple de même sexe s’est nettement modifié, tandis qu’il a très peu évolué pour celles vivant en couple avec une personne de sexe différent (figure 1). En 2011 comme en 2018, la proportion de femmes vivant avec un homme augmente très fortement avec l’âge jusqu’à 30 ans, puis se stabilise entre 30 et 44 ans, où elle atteint son maximum, avant de décroître légèrement. En 2011, c’est entre 35 et 44 ans que les couples de femmes étaient les plus fréquents, signe de mises en couple en moyenne plus tardives que pour les femmes vivant en couple avec un homme. En 2018, pour les femmes en couple avec une femme, c’est entre 25 et 29 ans que leur part est la plus importante (0,9 %), soit à un âge un peu moins élevé que pour celles qui vivent avec un homme. Pour les hommes également, la vie en couple avec un homme est plus précoce en 2018 qu’en 2011. En 2018, c’est entre 30 et 34 ans que ces couples sont les plus fréquents (1,1 %), soit à un âge moins élevé que pour les personnes en couple avec un partenaire de sexe différent. Après 45 ans, pour les hommes et pour les femmes, le recul important de la part des personnes en couple de même sexe traduit, en 2018 comme en 2011, davantage des effets de génération que d’âge : ces personnes se sont mises en couple à une période où vivre en couple de même sexe était moins fréquent. De plus, à ces âges, des couples se sont séparés, comme chez les couples de sexe différent.
tableauFigure 1a - Proportion de femmes en couple selon l'âge en 2011 et 2018
2011 | 2018 | |||
---|---|---|---|---|
Couples de même sexe | Couples de sexe différent | Couples de même sexe | Couples de sexe différent | |
18-19 ans | 0,1 | 7,9 | 0,2 | 6,8 |
20-24 ans | 0,3 | 28,9 | 0,7 | 28,4 |
25-29 ans | 0,4 | 58,9 | 0,9 | 57,1 |
30-34 ans | 0,4 | 73,6 | 0,8 | 70,3 |
35-44 ans | 0,5 | 74,6 | 0,7 | 71,5 |
45-54 ans | 0,4 | 71,1 | 0,5 | 66,4 |
55-64 ans | 0,2 | 68,6 | 0,3 | 64,8 |
65 ans ou plus | 0,1 | 47,2 | 0,1 | 47,9 |
Ensemble | 0,3 | 60,4 | 0,4 | 57,2 |
- Lecture : en 2011, 0,3 % des femmes de 20 à 24 ans sont en couple avec une femme (couple de même sexe) et 28,9 % en couple avec un homme (couple de sexe différent). En 2018, ces proportions sont respectivement de 0,7 % et 28,4 %.
- Champ : personnes de 18 ans ou plus vivant en ménage, EAR : France hors Mayotte, EFL : France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête annuelle de recensement de 2018 (EAR) et enquête famille et logements, 2011 (EFL).
graphiqueFigure 1a - Proportion de femmes en couple selon l'âge en 2011 et 2018
Un couple d’hommes sur sept vit à Paris
La part des couples de même sexe parmi l’ensemble des couples cohabitants varie peu d’une région à l’autre. Elle est comprise entre 0,6 % et 0,8 % dans la plupart des régions. Elle est la plus faible dans les régions d’outremer et en Corse (entre 0,4 % et 0,6 %), et à l’inverse, plus élevée en Occitanie (0,9 %), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (1,0 %) et surtout en Île-de-France (1,4 %).
Les différences sont plus marquées selon le nombre d’habitants des territoires : les couples de même sexe vivent davantage que les autres dans les communes les plus peuplées, et leur part dans l’ensemble des couples augmente à mesure que la taille des communes augmente (figure 2). Ainsi, parmi les personnes vivant en couple dans les communes de moins de 5 000 habitants, 0,6 % des femmes et 0,6 % des hommes vivent avec un partenaire de même sexe, contre respectivement 1,5 % et 2,1 % pour celles et ceux résidant en couple dans des communes de plus de 200 000 habitants (hors Paris). Par rapport aux autres grandes villes, Paris se distingue par une proportion bien supérieure de couples de même sexe. L’écart entre hommes et femmes est important à Paris intra-muros : 2,0 % des femmes résidant en couple à Paris vivent avec un partenaire de même sexe, 5,3 % pour les hommes. Paris concentre ainsi une part importante des couples de même sexe. 15 % des hommes en couple avec un homme vivent à Paris, contre 3 % des hommes vivant avec une femme. Pour les femmes, ces proportions sont respectivement de 7 % et 3 %.
Cette concentration dans les territoires les plus peuplés s’accompagne d’une prise de distance par rapport au lieu de naissance. Sept personnes en couple de même sexe sur dix résident en dehors de leur département de naissance, contre six sur dix pour les personnes en couple de sexe différent. Cet éloignement pourrait faciliter la mise en oeuvre d’un mode de vie caractérisé par une orientation sexuelle minoritaire [Ouvrir dans un nouvel ongletRault, 2016].
Les hommes en couple avec un homme sont aussi souvent immigrés que ceux en couple avec une femme : 12 % dans les deux cas. Les femmes en couple avec une femme sont quant à elles plus rarement immigrées (8 %) que celles qui vivent en couple avec un homme (13 %). La répartition par pays d’origine est identique pour les hommes et les femmes immigrés en couple avec un partenaire de même sexe. Par rapport aux personnes en couple de sexe différent, ils sont beaucoup moins souvent originaires du Maghreb, et sont plus fréquemment immigrés d’un pays d’Europe, ou dans une moindre mesure d’Amérique. Les couples de même sexe sont un peu plus souvent des couples d’origine mixte : 42 % des femmes et 50 % des hommes immigrés vivent avec un conjoint du même sexe non immigré, contre 36 % des femmes et 35 % des hommes en couple avec un conjoint de sexe différent.
tableauFigure 2a - Proportion d'hommes et de femmes en couple de même sexe selon la taille de la commune
Taille de la commune | Couples de femmes | Couples d'hommes | Ensemble |
---|---|---|---|
Moins de 5 000 habitants | 0,6 | 0,6 | 0,6 |
De 5 000 à 9 999 habitants | 0,7 | 0,7 | 0,7 |
De 10 000 à 19 999 habitants | 0,7 | 0,8 | 0,7 |
De 20 000 à 49 999 habitants | 0,8 | 1,0 | 0,9 |
De 50 000 à 99 999 habitants | 0,9 | 1,2 | 1,0 |
De 100 000 à 199 000 habitants | 1,1 | 1,6 | 1,3 |
De 200 000 à 1 999 999 habitants | 1,5 | 2,1 | 1,8 |
Commune de Paris | 2,0 | 5,3 | 3,7 |
- Lecture : en 2018, 2,0 % des femmes résidant en couple à Paris vivent avec un partenaire de même sexe, 5,3 % des hommes.
- Champ : personnes de 18 ans ou plus vivant en couple cohabitant, France hors Mayotte.
- Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.
graphiqueFigure 2a - Proportion d'hommes et de femmes en couple de même sexe selon la taille de la commune
Sur dix personnes en couple de même sexe, sept ont au moins le baccalauréat
Les personnes en couple de même sexe sont davantage diplômées que celles en couple avec un conjoint de sexe différent. Ainsi, parmi elles, sept sur dix ont le baccalauréat ou un diplôme supérieur, contre une sur deux pour les autres personnes en couple. La différence est également importante pour la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur : 36 % ont un diplôme de niveau bac+3 ou plus, contre 21 %. Si les personnes en couple de même sexe sont plus diplômées, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont plus jeunes. Elles sont aussi plus diplômées à âge comparable, pour les hommes à tous les âges et pour les femmes après 40 ans (figure 3).
Le degré de proximité des diplômes entre conjoints est similaire dans les couples de même sexe et ceux de sexe différent : dans trois cas sur dix, les partenaires ont le même niveau de diplôme.
Les différences de diplôme vont de pair avec les différences de catégorie sociale. Femmes et hommes en couple avec un partenaire de même sexe appartiennent en effet à des catégories sociales plus élevées : ils sont plus souvent cadres ou professions intellectuelles supérieures que dans les couples de sexe différent (18 % contre 11 % pour les femmes, et 27 % contre 19 % pour les hommes). Ils exercent aussi plus souvent des professions intermédiaires (30 % contre 25 % pour les femmes, et 25 % contre 22 % pour les hommes). De plus, ils occupent des « positions moins genrées » [Ouvrir dans un nouvel ongletRault, 2017]. Par exemple, il y a moins d’ouvriers que d’employés chez les hommes en couple avec un homme alors que les ouvriers sont 2,6 fois plus nombreux que les employés chez les hommes en couple avec une femme.
tableauFigure 3a - Proportion de personnes ayant au moins le baccalauréat selon le sexe et le type de couple
Femmes | Hommes | |||
---|---|---|---|---|
Couples de même sexe |
Couples de sexe différent |
Couples de même sexe |
Couples de sexe différent |
|
De 20 à 24 ans | 73 | 70 | 71 | 61 |
De 25 à 29 ans | 74 | 74 | 76 | 64 |
De 30 à 34 ans | 78 | 75 | 76 | 65 |
De 35 à 39 ans | 78 | 75 | 76 | 65 |
De 40 à 44 ans | 78 | 71 | 79 | 64 |
De 45 à 54 ans | 67 | 55 | 67 | 48 |
De 55 à 64 ans | 60 | 41 | 60 | 38 |
65 ans ou plus | 49 | 27 | 49 | 31 |
Ensemble | 71 | 53 | 70 | 47 |
- Lecture : en 2018, parmi les femmes âgées de 30 à 34 ans, 75 % de celles en couple avec un homme sont titulaires d'un baccalauréat ou un diplôme de niveau plus élevé, contre 78 % de celles en couple avec une femme.
- Champ : personnes de 20 ans ou plus vivant en couple cohabitant, France hors Mayotte.
- Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.
La majorité des personnes vivant en couple de même sexe sont mariées ou pacsées
Parmi les personnes en couple cohabitant avec un partenaire du même sexe, six sur dix ont contractualisé leur union par un mariage ou un pacte civil de solidarité (Pacs), sans différence notable entre couples de femmes et couples d’hommes. Contractualiser son union est moins fréquent que pour les personnes en couple avec un partenaire de sexe différent (huit sur dix). Plus de la moitié des unions contractualisées par des partenaires de même sexe sont des mariages, soit beaucoup moins que pour les couples de sexe différent (90 %). En effet, les partenaires de même sexe ne peuvent se marier que depuis 2013.
La part d’unions contractualisées augmente à mesure que l’âge des conjoints augmente. Il est donc structurel que les personnes en couples de même sexe, en moyenne plus jeunes, soient moins souvent mariées ou pacsées. Mais, à tranche d’âges comparable, il subsiste un écart stable d’environ 10 points parmi les plus de 24 ans (figure 4). Cet écart a toutefois fortement diminué depuis 2011, les couples de même sexe contractualisant plus souvent leur union.
Ainsi, en 2011, d’après l’enquête Famille et logements, 61 % des personnes en couple de même sexe âgées de 35 ans ou plus étaient pacsées. En 2018, la part des unions contractualisées est plus élevée. Elle atteint 73 % (39 % de mariages et 34 % de Pacs). La contractualisation des unions s’est développée avec la possibilité de se marier pour les conjoints de même sexe depuis 2013. La proportion d’unions contractualisées par des partenaires de sexe différent reste stable à 87 % .
tableauFigure 4a - Proportion de personnes mariées ou pacsées
Couples de même sexe | Couples de sexe différent | |
---|---|---|
18-24 ans | 25 | 24 |
25-34 ans | 50 | 59 |
35-44 ans | 66 | 77 |
45-54 ans | 72 | 82 |
55-64 ans | 79 | 90 |
65 ans ou plus | 85 | 95 |
Ensemble | 61 | 81 |
- Lecture : en 2018, parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, 50 % de celles en couple de même sexe sont soit mariées, soit pacsées, contre 59 % de celles vivant avec une personnes de sexe différent.
- Champ : personnes de 18 ans ou plus vivant en couple cohabitant, France hors Mayotte.
- Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.
graphiqueFigure 4a - Proportion de personnes mariées ou pacsées
Un quart des couples de femmes vivent avec des enfants
14 % des couples de même sexe vivent avec des enfants dans leur logement, contre 50 % des couples de sexe différent. Environ 31 000 enfants vivent ainsi avec un couple de même sexe, dont 26 000 mineurs.
Un quart des couples de femmes vivent avec des enfants. Cette situation est rare pour les couples d’hommes. Les couples de femmes résidant avec des enfants vivent plus souvent avec un seul enfant (57 %) que les couples de sexe différent (41 %). La moitié de ces familles comprend au moins un enfant âgé de moins de six ans tandis que seulement une sur dix ne comprend que des enfants majeurs.
Quel que soit l’âge des partenaires, la présence d’enfants dans le logement de couples de même sexe est moins fréquente que pour les couples de sexe différent (figure 5). Entre 35 et 44 ans, 90 % des femmes en couple avec un homme vivent avec des enfants. Aux mêmes âges, cette situation est moitié moins fréquente pour les couples de femmes.
tableauFigure 5 - Proportion de femmes vivant avec des enfants parmi celles en couple
Couples de même sexe | Couples de sexe différent | |
---|---|---|
De 18 à 24 ans | 9 | 26 |
De 25 à 29 ans | 17 | 52 |
De 30 à 34 ans | 31 | 79 |
De 35 à 39 ans | 43 | 90 |
De 40 à 44 ans | 44 | 91 |
De 45 à 54 ans | 26 | 70 |
De 55 à 64 ans | 13 | 23 |
65 ans ou plus | 6 | 7 |
Ensemble | 25 | 50 |
- Lecture : en 2018, 9 % des femmes âgées de 18 à 24 ans en couple avec une femme vivent avec au moins un enfant, contre 26 % des femmes âgées de 18 à 24 ans en couple avec un homme.
- Champ : femmes de 18 ans ou plus vivant en couple cohabitant, France hors Mayotte.
- Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2018.
graphiqueFigure 5 - Proportion de femmes vivant avec des enfants parmi celles en couple
Encadré - Mesurer l’évolution récente du nombre de couples de même sexe
Dénombrer les couples formés de deux personnes de même sexe à partir du recensement
de la population nécessite un traitement particulier, utilisé pour cette étude, qui
s’appuie sur l’enquête annuelle de recensement de 2018. En effet, ces couples sont
peu nombreux et une erreur de codage sur le sexe, même de faible ampleur, conduit
à une erreur relativement importante sur le nombre total des couples de même sexe
[Algava et Hallépée, 2018].
L’enquête Famille et logements de 2011 constitue un point de comparaison grâce à un
important travail de vérification des réponses par croisement des informations disponibles
[Breuil-Genier et al., 2016] : en 2011, 0,6 % des couples cohabitants étaient composés de personnes de même sexe
(figure). Pour les années 2010 à 2018, le nombre de ces couples est estimé grâce à l’échantillon
démographique permanent (sources) : il augmente fortement (+ 75 % en 8 ans). Grâce à une meilleure caractérisation
de la situation familiale, les proportions estimées dans l’enquête Famille et logements
2011 et dans l’enquête annuelle de recensement 2018 sont légèrement plus élevées que
dans l’échantillon démographique permanent. Mais la hausse constatée entre 2011 et
2018 est du même ordre.
tableauFigure – Part de personnes en couple de même sexe, parmi celles en couple cohabitant, entre 2010 et 2018
Échantillon démographique permanent | Enquête Familles et logements 2011 | Enquête annuelle de recensement 2018 | |
---|---|---|---|
2010 | 0,5 | ||
2011 | 0,5 | 0,6 | |
2012 | 0,6 | ||
2013 | 0,6 | ||
2014 | 0,6 | ||
2015 | 0,7 | ||
2016 | 0,8 | ||
2017 | 0,8 | ||
2018 | 0,8 | 0,9 |
- Lecture : en 2011, la part des couples de même sexe était de 0,5 % d’après l’échantillon démographique permanent et 0,6 % d’après l’enquête Familles et logements.
- Champ : personnes de 18 ans et plus vivant en couple cohabitant, EDP, EAR : France hors Mayotte, EFL : France métropolitaine.
- Source : Insee, base Études 2017 de l’échantillon démographique permanent (EDP), enquête annuelle de recensement de 2018 (EAR), enquête Famille et logements 2011 (EFL).
graphiqueFigure – Part de personnes en couple de même sexe, parmi celles en couple cohabitant, entre 2010 et 2018
Sources
Les résultats sont issus de l’enquête annuelle de recensement de la population de 2018. Les données s’appuient sur une seule année d’enquête et non sur cinq comme habituellement pour les résultats du recensement. En conséquence, les informations ne peuvent être exploitées qu’à des niveaux relativement agrégés. Un traitement spécifique utilisant les prénoms des personnes recensées a été mis en oeuvre afin d’améliorer le repérage des couples de même sexe [Algava, Hallépée, 2018]. Les études pourront être approfondies ultérieurement, lorsque les résultats complets de cinq enquêtes de recensement utilisant la même méthode seront disponibles.
L’étude porte sur les couples cohabitants, le recensement s’intéressant aux liens entre les personnes résidant dans le même logement. Il ne permet pas d’étudier les relations conjugales entre personnes de même sexe non cohabitantes, vivant « à distance » de leur conjoint, situations qui sont plus fréquentes que pour les couples de sexe différent [Ouvrir dans un nouvel ongletRault, 2016].
L’enquête Famille et logements a été réalisée par l’Insee en 2011, en France métropolitaine. Elle est associée à l’enquête annuelle du recensement de la population. 360 000 personnes de 18 ans ou plus ont répondu à l’enquête. Elles ont été interrogées sur leur vie de couple, familiale et résidentielle, et notamment sur leurs enfants et ceux de leur conjoint vivant dans le logement.
L’échantillon démographique permanent (EDP) est un panel d’individus qui sont suivis année après année pour étudier notamment leurs trajectoires familiales. Pour environ 4 % de la population, on dispose ainsi d’informations provenant de différentes sources statistiques : les bulletins d’état civil, les recensements, le fichier électoral, le panel « tous salariés » sur les rémunérations perçues, et depuis 2011 des données socio-fiscales.
Définitions
Un couple est, dans cette étude, un couple cohabitant, marié ou non, qui partage la même résidence principale. On parlera de « couples de même sexe » lorsque les conjoints sont de même sexe et de « couples de sexe différent » lorsque le couple est formé par une femme et un homme.
Un immigré est une personne résidant en France née à l’étranger et de nationalité étrangère à sa naissance.
Les catégories sociales correspondent à l’emploi déclaré au recensement de la population : l’emploi actuel pour les personnes en emploi ou le dernier emploi occupé pour les autres.
Pour en savoir plus
Papon S., « En 2017, dans deux tiers des mariages entre personnes de sexe différent, la femme est plus jeune que son mari », Insee Focus n° 146, février 2019.
Algava E., Hallépée S., « Estimer les effectifs de couples de personnes de même sexe au recensement : expérimentation d’une solution de validation du sexe par le prénom », Document de travail n° F1807, Insee, septembre 2018.
Rault W., « Ouvrir dans un nouvel ongletSecteurs d’activités et professions des gays et des lesbiennes en couple : des positions moins genrées », Population, 2017/3 (Vol. 72), 2017.
Banens M., Le Penven E., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes erreurs de sexe dans le recensement et leurs effets sur l’estimation des couples de même sexe », Population, 2016/1 (Vol. 71).
Breuil-Genier P., Buisson G., Robert-Bobée I., Trabut L., « Enquête Famille et logements adossée au recensement de 2011 : comment s’adapter à la nouvelle méthodologie des enquêtes annuelles et quels apports ? », Économie et Statistique, n° 483-484-485, avril 2016.
Rault W., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes mobilités sociales et géographiques des gays et des lesbiennes. Une approche à partir des femmes et des hommes en couple », Sociologie n° 4, vol. 7, 2016.
Buisson G., Lapinte A., « Le couple dans tous ses états, non-cohabitation, conjoints de même sexe, Pacs... », Insee Première n° 1435, février 2013.