Insee PremièreL’industrie manufacturière en 2018 L’activité ralentit, le déficit commercial se stabilise

Jérôme Laurent (division Industrie et agriculture, Insee)

En 2018, la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière est quasi stable en volume. Elle ralentit par rapport aux années précédentes, de façon plus marquée que pour le reste de l’économie. Les activités les plus dynamiques sont l’industrie pharmaceutique et la fabrication de matériels de transport. La production en volume des industries agroalimentaires est de nouveau orientée à la hausse grâce aux vins. Le déficit commercial se stabilise malgré la hausse du cours du pétrole et l’appréciation de l’euro. Les exportations de matériels de transport progressent. Les entreprises freinent leur recours à l’intérim et créent des emplois.

Jérôme Laurent (division Industrie et agriculture, Insee)
Insee Première No 1764- Juillet 2019

Peu de croissance économique pour l’industrie manufacturière

En 2018, selon les résultats des comptes provisoires (sources), la de la branche de l’ est quasiment stable en volume (+ 0,3 %). Elle ralentit après la hausse de 1,3 % en 2017 (figure 1), de façon plus marquée que le produit intérieur brut (+ 1,7 % en 2018 et + 2,3 % en 2017) dont la croissance reste tirée par les services marchands.

Figure 1 - Évolution de la valeur ajoutée en volume

Figure 1 - Évolution de la valeur ajoutée en volume - Lecture : en 2018, la valeur ajoutée de la branche de l'industrie manufacturière augmente de 0,3 % en volume ; l'industrie agroalimentaire contribue négativement pour – 0,2 point, la fabrication de biens d'équipement positivement pour + 0,1 point.
Année Industrie manufacturière (évolution en %) Contributions par branche à l'évolution en points
Industrie agroalimentaire Fabrication de biens d'équipement Fabrication de matériels de transport Autres industries manufacturières
2001 1,1 – 0,5 0,2 – 0,4 1,9
2002 – 0,2 0,4 0,0 – 0,6 0,0
2003 2,2 0,9 0,0 0,9 0,4
2004 2,4 0,4 1,4 0,3 0,3
2005 1,7 0,1 0,1 0,4 1,0
2006 2,6 0,0 1,2 – 0,1 1,4
2007 2,0 0,3 0,4 0,0 1,4
2008 – 3,2 – 1,5 0,0 – 0,5 – 1,3
2009 – 5,8 0,4 – 2,3 – 2,0 – 2,0
2010 2,4 0,8 1,3 1,1 – 0,8
2011 4,0 0,7 0,7 0,0 2,7
2012 – 0,2 – 0,1 0,1 0,0 – 0,2
2013 – 0,1 – 0,2 0,4 – 0,5 0,1
2014 1,6 0,5 0,1 0,0 0,9
2015 0,7 0,3 – 0,3 – 0,1 0,7
2016 0,9 0,5 – 0,2 0,1 0,5
2017 (sd) 1,3 0,2 0,2 0,0 0,8
2018 (prov) 0,3 – 0,2 0,1 0,1 0,3
  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2018, la valeur ajoutée de la branche de l'industrie manufacturière augmente de 0,3 % en volume ; l'industrie agroalimentaire contribue négativement pour – 0,2 point, la fabrication de biens d'équipement positivement pour + 0,1 point.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 1 - Évolution de la valeur ajoutée en volume

  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2018, la valeur ajoutée de la branche de l'industrie manufacturière augmente de 0,3 % en volume ; l'industrie agroalimentaire contribue négativement pour – 0,2 point, la fabrication de biens d'équipement positivement pour + 0,1 point.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Un ralentissement de la production dans la plupart des branches manufacturières

En 2018, la production manufacturière en volume croît de 1,0 % (figure 2). Elle décélère par rapport à 2017 (+ 2,0 %) et retrouve un rythme de croissance proche des années antérieures.

L’industrie pharmaceutique est la branche manufacturière la plus dynamique en 2018. Sa production en volume augmente de 3,7 %. Néanmoins, elle ralentit par rapport à 2017 (+ 5,6 %). Plus généralement, l’industrie pharmaceutique en France croît moins rapidement que dans la plupart des pays concurrents. La part de la France dans le marché mondial a reculé de 2 points au cours des 10 dernières années. Durant cette période, la France est passée du 3e au 4e rang des pays producteurs européens.

La construction de matériels de transport reste un moteur de l’industrie manufacturière : la production en volume augmente de 3,0 %, en recul cependant par rapport à 2017 (+ 5,7 %). Elle est tirée à la fois par la construction navale, qui a livré en 2018 le plus gros paquebot du monde (le « Symphony of the Seas »), un bateau de croisière (le « Celebrity Edge »), quatre navires militaires et un sous-marin, mais aussi par la construction ferroviaire soutenue par la livraison de TGV pour la ligne Paris-Bordeaux et de TER. En dépit d’une vive activité spatiale, la construction aéronautique est en retrait, marquée par l’annonce de la fin de la production d’A380 prévue pour 2021. Si les carnets de commandes d’avions restent bien garnis, les commandes ont diminué en 2018. Dans un contexte européen morose, la production en volume de la construction automobile est en hausse en France (+ 1,7 %), stimulée par une progression des immatriculations (+ 3,3 %) sur le territoire national. Cet accroissement des immatriculations a été amplifié en août par les concessionnaires, avant la mise en place de la norme antipollution WLTP au 1er septembre 2018. Le marché automobile se transforme : hausse des immatriculations de véhicules à essence et à un niveau moindre des hybrides, au détriment des Diesel.

L’activité de la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques est entre autres liée à celle de la construction de matériels de transport. Elle augmente de 2,3 % en volume. Elle est portée par la fabrication d’instruments et appareils de mesure, d’essai et de navigation.

La production de machines et équipements accélère (+ 2,2 % en volume après + 0,8 % en 2017). Elle bénéficie d’un regain des investissements en biens manufacturés en 2018.

À l’inverse, le raffinage est en net recul (– 4,9 %), en raison d’opérations de maintenance au deuxième trimestre et de grèves dans six raffineries en novembre.

Figure 2 - Évolution de la production en volume

indice base 100 en 2010
Figure 2 - Évolution de la production en volume (indice base 100 en 2010) - Lecture : en 2018, la production de la branche de l'industrie manufacturière croît de 1,0 % en volume. En particulier, la production croît de 3,0 % dans la fabrication de matériels de transport.
Année Industrie manufacturière dont industrie agroalimentaire dont fabrication de biens d'équipement dont fabrication de matériels de transport dont autres industries manufacturières
2000 106,4 98,8 113,5 105,3 109,5
2001 108,4 98,6 114,2 112,9 111,2
2002 106,4 99,0 109,5 109,8 108,8
2003 104,5 97,8 106,6 107,5 107,1
2004 106,9 100,5 109,7 111,9 108,5
2005 107,3 99,9 109,0 114,7 108,8
2006 109,6 101,1 113,1 116,8 111,0
2007 111,1 103,8 116,1 113,5 112,9
2008 108,7 102,2 115,1 108,4 110,7
2009 96,6 100,8 93,5 88,6 98,2
2010 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2011 103,1 103,0 104,6 102,7 103,0
2012 99,9 100,2 102,2 102,3 98,9
2013 98,7 99,9 101,5 102,2 97,1
2014 100,3 103,1 101,9 106,0 97,6
2015 101,5 102,1 102,4 110,7 98,9
2016 102,4 101,3 104,4 115,4 99,1
2017sd 104,5 100,9 107,2 122,0 100,7
2018p 105,5 102,0 108,9 125,6 100,6
  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2018, la production de la branche de l'industrie manufacturière croît de 1,0 % en volume. En particulier, la production croît de 3,0 % dans la fabrication de matériels de transport.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2 - Évolution de la production en volume

  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2018, la production de la branche de l'industrie manufacturière croît de 1,0 % en volume. En particulier, la production croît de 3,0 % dans la fabrication de matériels de transport.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Redressement de la production dans les industries agroalimentaires

En 2018, la production rebondit dans les industries agroalimentaires : + 1,1 % en volume contre – 0,4 % en 2017. Cette hausse est essentiellement due à une forte augmentation de la production de vins (+ 29,6 %), car la vigne a bénéficié de conditions météorologiques optimales, après les récoltes catastrophiques de 2016 et 2017. Toutefois, les situations sont très contrastées selon les filières.

Hors vins tranquilles, la production de boissons progresse de 1,2 %, malgré un recul de la production de champagnes et mousseux. La production de viande et produits à base de viande se redresse (+ 1,5 %) après deux épisodes de pandémie de grippe aviaire en 2016 et 2017. La transformation et la conservation de poissons, crustacés et mollusques bénéficient d’une reprise de la demande mondiale. La fabrication d’aliments pour animaux, et plus particulièrement d’animaux de ferme, profite du manque de fourrage lié à la sécheresse estivale.

À l’inverse, l’année 2018 est difficile pour les fabricants de produits laitiers. La production diminue de 3,5 %. Deux raisons l’expliquent. D’une part la consommation des ménages en lait, produits ultra-frais et fromages diminue. D’autre part, la production de laits conditionnés et de laits secs a diminué dans un contexte de stocks européens importants de poudre de lait.

La fabrication de produits à base de fruits et légumes se contracte après la forte hausse de 2017. La fabrication d’autres produits alimentaires diminue, en lien avec d’une part le repli des cacao, chocolat et produits de confiserie, et d’autre part l’affaire des aliments pour bébé contaminés à la salmonelle.

La demande intérieure en produits manufacturés est en berne

Pour la première fois depuis six ans, la demande intérieure en produits manufacturés est atone (– 0,2 %), en raison d’une stagnation de la consommation des ménages et d’une diminution des stocks.

Les ménages achètent moins de vêtements, de chaussures et de produits en cuir (– 2,1 % en volume), ainsi que de produits alimentaires (– 1,0 %). Avec la forte hausse des prix, ils réduisent également leur consommation en volume en produits pétroliers (– 0,9 %). À l’inverse, les achats en produits informatiques, électroniques et optiques augmentent (+ 4,0 %), avec la sortie de nouveaux smartphones et l’achat de télévisions pour suivre la Coupe du monde masculine de football. Malgré une décélération, les acquisitions de matériels de transport restent dynamiques (+ 2,2 %), portées par le marché automobile et celui des deux-roues, notamment les vélos à assistance électrique.

L’investissement des entreprises non financières en produits manufacturés s’essouffle de nouveau : + 2,0 % en 2018, après + 2,7 % en 2017 et + 4,1 % en 2016. Seuls les investissements en machines et équipements accélèrent.

L’investissement des administrations publiques augmente en 2018. La formation brute de capital fixe prend en compte les livraisons à l’État et non les acomptes de l’État. Elle dépend donc du calendrier des livraisons, qui augmentent de 4,9 %.

En volume, les exportations de biens manufacturés sont plus dynamiques que les importations

En dépit d’une appréciation de l’euro par rapport au dollar, les en volume de biens manufacturés augmentent de 3,6 % en 2018, plus rapidement que les importations (+ 2,5 %). Les exportations progressent fortement dans la construction de matériel ferroviaire, avec l’inauguration de la première ligne grande vitesse au Maroc, dans la construction navale avec la livraison de deux paquebots, dans l’armement (armes, véhicules, avions) et les activités liées à l’industrie du luxe (joaillerie, cuir, habillement, parfum, etc.).

Les importations se sont tassées avec la faiblesse de la demande intérieure. Néanmoins, elles sont plutôt dynamiques pour les machines agricoles, le matériel ferroviaire, les équipements automobiles et la réparation et l’installation de machines et d’équipements.

En valeur, le déficit commercial est stable

Quoique moins dynamiques en volume que les exportations, les importations voient leur prix se renchérir davantage. En 2018, en valeur, le de l’industrie manufacturière se maintient à 26,5 milliards d’euros (figure 3), soit à un niveau relativement élevé (seule l’année 2011, point bas historique, fut pire). Quatre branches sont excédentaires (figure 4) : la construction de matériels de transport, qui, grâce à l’industrie aéronautique et à l’industrie automobile, est le moteur des exportations françaises, l’industrie chimique, les industries agroalimentaires et l’industrie pharmaceutique. Toutefois, le solde commercial des industries agroalimentaires se dégrade légèrement. Ceci peut s’expliquer en partie par la politique d’implantation à l’étranger des groupes français. Le déficit commercial s’accentue dans deux branches : la cokéfaction et le raffinage en raison de la hausse du prix du pétrole (les volumes étant en légère baisse), et la fabrication de machines et équipements dont la demande est tirée par l’investissement des entreprises.

Figure 3 - Commerce extérieur de produits manufacturés en valeur

en milliards d'euros
Figure 3 - Commerce extérieur de produits manufacturés en valeur (en milliards d'euros)
Année Exportations Importations Solde commercial
2000 309,6 297,8 11,8
2001 317,4 297,9 19,5
2002 314,3 293,3 21,0
2003 305,3 287,4 17,9
2004 324,2 311,5 12,7
2005 340,4 338,2 2,2
2006 370,2 367,0 3,2
2007 382,9 392,7 -9,8
2008 392,2 401,3 – 9,1
2009 328,1 341,0 – 12,9
2010 367,7 388,1 – 20,4
2011 398,8 430,7 – 31,9
2012 412,7 434,8 – 22,1
2013 415,7 431,3 – 15,6
2014 419,6 440,8 – 21,2
2015 443,6 458,9 – 15,3
2016 445,9 465,3 – 19,4
2017sd 471,1 497,6 – 26,5
2018p 490,0 516,5 – 26,5
  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Commerce extérieur de produits manufacturés en valeur

  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 4 - Solde du commerce extérieur selon les branches manufacturières en valeur

en milliards d'euros
Figure 4 - Solde du commerce extérieur selon les branches manufacturières en valeur (en milliards d'euros)
2017sd 2018p
Ensemble industrie manufacturière – 26,5 – 26,5
Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques – 16,1 – 14,8
Fabrication de textiles, industries en habillement, du cuir et de la chaussure – 13,8 – 13,3
Cokéfaction et raffinage – 8,4 – 10,4
Métallurgie et fabrication de produits métalliques sauf machines et équipements – 7,2 – 8,3
Autres industries manufacturières - réparation et installation de machines et d équipements – 8,6 – 7,9
Fabrication d'équipements électriques – 6,6 – 7,4
Fabrication d’autres machines et équipements – 4,1 – 6,7
Fabrication de produits en caoutchouc et plastique et autres produits minéraux non métalliques – 6,3 – 5,7
Travail du bois, industries du papier et imprimerie – 4,4 – 4,9
Industrie pharmaceutique 4,5 5,0
Fabrication de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac 6,2 5,9
Industrie chimique 14,7 14,7
Fabrication de matériels de transport 23,8 27,3
  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 4 - Solde du commerce extérieur selon les branches manufacturières en valeur

  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

L’industrie manufacturière crée des emplois et freine le recours à l’intérim

En 2018, 2,8 millions de salariés (sources) travaillent dans l’industrie manufacturière, soit 11 % de l’ensemble de l’économie. Ce secteur crée des emplois en 2018 (+ 6 700, soit + 0,2 % en un an), après une longue période de baisse (figure 5).

Les emplois sont surtout créés dans la réparation et l’entretien de machines et équipements (+ 3 600), l’industrie agroalimentaire (+ 3 500) et l’industrie chimique (+ 1 400). La fabrication de textiles, les industries de l’habillement et l’industrie du cuir et de la chaussure recréent également des emplois. En revanche, les effectifs continuent de diminuer dans le travail du bois, le papier et l’imprimerie (– 1 900) et, à un degré moindre, dans la fabrication d’équipements électriques (– 900).

En 2018, l’industrie manufacturière emploie également 280 100 intérimaires en équivalent temps plein (ETP). Le recours à l’intérim marque le pas : + 5 300 ETP en un an, soit + 1,9 % après + 12,9 %. Le taux global de recours à l’intérim est à son plus haut niveau, à 9,2 % (figure 6). Il dépasse même 11 % dans la fabrication de matériels de transport et celle de produits en caoutchouc et en plastique.

Au total, en prenant en compte l’ensemble des effectifs salariés et intérimaires, l’emploi manufacturier progresse de 0,4 % en un an.

Figure 5 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim

indice base 100 en 2010
Figure 5 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim (indice base 100 en 2010)
Année Industrie manufacturière dont industrie agroalimentaire dont fabrication de biens d'équipement dont fabrication de matériels de transport dont autres industries manufacturières
2000 125,4 104,5 130,1 115,9 133,7
2001 126,5 105,6 131,9 119,4 134,1
2002 124,2 106,1 127,4 119,0 131,0
2003 121,3 106,8 121,7 119,1 126,9
2004 117,9 105,7 116,7 119,1 122,3
2005 114,9 104,4 114,6 117,8 118,0
2006 112,7 103,5 114,0 115,3 115,0
2007 111,0 102,4 113,3 112,6 112,9
2008 108,9 101,3 111,9 109,5 110,6
2009 104,0 100,3 105,8 105,2 104,5
2010 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2011 98,9 100,0 98,4 99,8 98,5
2012 98,1 100,0 98,0 100,2 97,0
2013 96,9 99,5 96,8 99,4 95,4
2014 95,8 99,7 95,9 97,4 94,0
2015 94,5 100,2 94,1 95,5 92,4
2016 93,6 101,4 91,9 94,2 91,1
2017 93,2 102,1 90,9 93,8 90,6
2018 93,4 102,7 90,9 93,7 90,8
  • Champ : France, secteur de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, estimations d'emploi, moyenne des 4 trimestres, données corrigées des variations saisonnières.

Figure 5 - Évolution de l'emploi salarié hors intérim

  • Champ : France, secteur de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, estimations d'emploi, moyenne des 4 trimestres, données corrigées des variations saisonnières.

Figure 6 - Taux de recours à l'intérim*

en %
Figure 6 - Taux de recours à l'intérim* (en %)
Année Industrie manufacturière dont industrie agroalimentaire dont fabrication de biens d'équipement dont fabrication de matériels de transport dont autres industries manufacturières
2000 7,5 6,2 8,9 9,0 7,1
2001 7,3 6,3 7,8 9,1 7,0
2002 6,8 6,7 6,6 8,5 6,5
2003 6,9 6,7 6,9 9,1 6,5
2004 7,1 6,5 7,6 8,9 6,8
2005 7,2 6,7 7,7 8,5 6,9
2006 7,4 7,0 8,3 7,9 7,3
2007 7,9 7,7 8,6 8,5 7,7
2008 7,4 7,5 7,9 8,2 7,1
2009 5,0 7,0 4,5 4,5 4,6
2010 6,8 7,7 6,7 6,9 6,5
2011 7,8 7,5 8,3 9,0 7,5
2012 6,9 7,2 7,2 7,7 6,6
2013 6,7 7,3 6,9 6,9 6,4
2014 7,0 7,5 7,0 7,7 6,7
2015 7,5 8,0 6,9 9,1 7,1
2016 8,1 8,0 7,3 10,8 7,7
2017 9,0 8,6 8,4 12,0 8,6
2018 9,2 8,9 8,6 11,9 8,8
  • * Part de l'emploi intérimaire dans l'emploi salarié y compris emploi intérimaire.
  • Champ : France, secteur de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, Dares, données corrigées des variations saisonnières.

Figure 6 - Taux de recours à l'intérim*

  • * Part de l'emploi intérimaire dans l'emploi salarié y compris emploi intérimaire.
  • Champ : France, secteur de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, Dares, données corrigées des variations saisonnières.

Peu de gains de productivité en 2018

En 2018, les gains de des branches manufacturières sont très faibles (+ 0,2 %). Ils s’élèvent en moyenne à 1,7 % par an depuis la crise soit un rythme deux fois moindre qu’avant la crise.

Avec la quasi-stabilité de la valeur ajoutée et la hausse des frais de personnel (+ 1,7 %), le taux de marge des entreprises manufacturières baisse de 1,0 point en 2018. Il descend à 37,4 % (figure 7).

Figure 7 - Taux de marge

en %
Figure 7 - Taux de marge (en %)
Année Industrie manufacturière dont industrie agroalimentaire dont fabrication de biens d'équipement dont fabrication de matériels de transport dont autres industries manufacturières
2000 40,7 48,3 47,8 48,3 34,5
2001 40,1 47,3 47,1 48,9 33,9
2002 39,1 47,4 45,0 50,1 32,0
2003 38,3 47,4 42,4 47,6 31,9
2004 37,9 49,2 41,9 45,4 31,2
2005 37,1 47,0 38,0 45,4 31,8
2006 37,0 44,9 36,9 45,7 32,5
2007 38,6 46,2 38,8 45,9 34,5
2008 36,4 44,9 35,5 43,6 32,4
2009 34,0 43,4 32,6 39,8 30,0
2010 34,4 41,5 34,5 44,2 29,7
2011 35,7 42,5 35,9 41,7 32,2
2012 35,7 41,6 36,1 43,7 31,8
2013 36,0 42,6 34,8 43,5 32,4
2014 36,4 42,3 35,0 45,1 32,6
2015 38,5 43,0 35,1 49,0 35,3
2016 38,4 43,2 36,3 48,0 34,9
2017sd 38,4 42,1 37,2 46,2 35,7
2018p 37,4 36,8 38,2 46,0 35,4
  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014.

Figure 7 - Taux de marge

  • sd : semi-définitif ; p : provisoire.
  • Champ : France, branche de l'industrie manufacturière.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014.

Une production de 799 milliards d’euros

En 2018, la production de l’industrie manufacturière s’élève à 799 milliards d’euros hors taxes. Elle s’accroît de 2,4 % sous l’effet d’une hausse conjuguée des volumes de production (+ 1,0 %) et des prix (+ 1,4 %). Le prix moyen des hydrocarbures augmente fortement pour la deuxième année consécutive et, par ricochet, celui des produits issus du raffinage et de la chimie. De même les prix progressent de plus de 2 % dans le travail du bois, les industries du papier et l’imprimerie, et la métallurgie et la fabrication de produits métalliques. Enfin, l’euro s’apprécie de 4,5 % par rapport au dollar.

La production en valeur croît plus rapidement dans ces activités où les prix progressent, mais aussi dans la fabrication de matériels de transport et dans la fabrication de machines et équipements, grâce au dynamisme de leur production en volume.

Sources

Les comptes nationaux annuels (base 2014) permettent de retracer les évolutions de 2000 à 2018 de la valeur ajoutée des branches industrielles et des échanges extérieurs des produits manufacturiers, à un niveau agrégé de la nomenclature NAF rév. 2 (niveau A38). Le compte de l’année 2017 est semi-définitif et celui de 2018 provisoire.

Les estimations d’emploi de l’Insee fournissent l’évolution des effectifs salariés par secteur d’activité et par trimestre depuis l’année 2000. Le nombre d’emplois est calculé comme la moyenne des quatre trimestres.

Le nombre d’intérimaires (en équivalent temps plein) est issu de l’exploitation par la Dares (service statistique du ministère du Travail) des déclarations sociales nominatives (DSN) et des fichiers Pôle emploi des déclarations mensuelles des agences d’intérim. Il est calculé comme la moyenne des quatre trimestres.

Définitions

La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires.

Les industries manufacturières sont des industries de transformation des biens, c’est-à-dire principalement des industries de fabrication pour compte propre. Elles comprennent également les donneurs d’ordre industriels et les services industriels (la réparation et l’installation d’équipements industriels, les opérations en sous-traitance pour un tiers donneur d’ordre). Ces activités correspondent à la section C de la nomenclature NAF rév. 2. Pour cette étude, le vin produit dans les exploitations viticoles (branche de l’agriculture) a été intégré dans la branche des industries manufacturières (qui comprennent la fabrication de vins effervescents et la vinification) afin d’assurer une cohérence avec les données de la consommation des ménages et des exportations.

Le solde du commerce extérieur (CAF/FAB) retracé dans les comptes nationaux est la différence entre la valeur des exportations FAB (franco à bord) et celle des importations CAF (coût, assurance, fret) entre deux pays (ou deux zones).

La productivité apparente du travail est calculée en rapportant la valeur ajoutée à l’emploi salarié de la branche.

Pour en savoir plus

Aeberhardt L., Laurent T., Montornès J., « Les comptes de la Nation en 2018 - Le PIB ralentit nettement (+ 1,7 % après + 2,3 %), le pouvoir d’achat des ménages ralentit peu », Insee Première n° 1754, mai 2019.

Casset-Hervio H., Reynaud D., Aufrant S., « L’agriculture en 2018 - Nouvelle hausse de la production, fort rebond du vin », Insee Première n° 1763, juillet 2019.

Andrieux V. et al. « Les services marchands échappent au ralentissement de l’activité en 2018 », Insee Première n° 1762, juillet 2019.

Emorine M. et al. « Le commerce en 2018 - L’activité ralentit, sauf dans le commerce de gros ; les préférences d’achats évoluent », Insee Première n° 1759, juin 2019.

Douanes, « Ouvrir dans un nouvel ongletLe Chiffre du commerce extérieur - Année 2018 », février 2018.

Rignols É., « L’industrie manufacturière en Europe de 1995 à 2015 - Sa part dans l’économie recule, sauf en Allemagne », Insee Première n° 1637, mars 2017.