Insee PremièreL'agriculture en 2018 Nouvelle hausse de la production, fort rebond du vin

Hélène Casset-Hervio, Didier Reynaud et Sabine Aufrant (division Industrie et agriculture, Insee)

En 2018, la production agricole en valeur progresse de 5,7 % et dépasse les niveaux antérieurs à la forte baisse de 2016. La production végétale rebondit nettement grâce à la hausse conjuguée du volume de vin (+ 28,7 %) et des prix des céréales et des pommes de terre. En revanche, la valeur de la production animale fléchit sous l’effet de la chute des prix du porc.

En parallèle, après quatre années de baisse, les charges des agriculteurs repartent à la hausse (+ 2,1 %), du fait de la remontée des prix de l’énergie. Toutefois, comme elles s’accroissent moins que la production, la valeur ajoutée de la branche agricole augmente nettement. L’emploi agricole continue par ailleurs à décroître. Au total, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif augmente de 7,0 % en 2018 en termes réels, après + 11,6 % en 2017. Le solde des échanges extérieurs de produits agricoles se redresse, porté par les ventes de céréales.

Hélène Casset-Hervio, Didier Reynaud et Sabine Aufrant (division Industrie et agriculture, Insee)
Insee Première No 1763- Juillet 2019

Avertissement

Le compte de l’agriculture présenté ici décrit les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Est estimée notamment la valeur ajoutée, soit la richesse créée par cette activité. Augmenté des subventions et net des impôts au titre de son exercice, ce résultat est qualifié de valeur ajoutée brute au coût des facteurs.

Il ne constitue pas une mesure du revenu disponible des ménages dont la personne de référence est agriculteur.

La valeur de la production agricole augmente pour la seconde année consécutive

En 2018, la production de la hors augmente en valeur (+ 5,7 % ; figures 1, 2 et 3). La production végétale (+ 10,3 %) tire la croissance, tandis que la production animale fléchit (– 0,9 %). Après trois années de baisse, la production de vin en volume rebondit fortement, du fait de conditions climatiques particulièrement favorables ; le vin contribue ainsi nettement à la croissance de la production (figure 4). Les récoltes de grandes cultures (céréales, plantes industrielles et fourragères) chutent sous l’effet de conditions météorologiques défavorables à leur production. Cependant, cette diminution des volumes est contrebalancée par des prix dynamiques, en particulier ceux des céréales et des pommes de terre (figure 5).

Pour la production animale, les volumes sont stables et les prix baissent, notamment ceux du porc et des œufs.

Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions entre 2015 et 2018

en %
Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions entre 2015 et 2018 (en %) - Lecture : en 2018, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 5,7 % par rapport à 2017 et de 2,7 % par rapport à 2015.
2016/2015 2017/2016 2018/2017 2018/2015
Prix -0,2 0,2 4,3 4,3
Volume -6,2 3,6 1,3 -1,5
Valeur -6,3 3,8 5,7 2,7
  • Lecture : en 2018, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 5,7 % par rapport à 2017 et de 2,7 % par rapport à 2015.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 1 - Évolution de la production agricole hors subventions entre 2015 et 2018

  • Lecture : en 2018, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 5,7 % par rapport à 2017 et de 2,7 % par rapport à 2015.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2018 et en 2017

en points de %
Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2018 et en 2017 (en points de %) - Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 5,7 % en 2018. La production de vin contribue positivement à cette variation à hauteur de 4,6 points. Les oléagineux et protéagineux contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
2018/2017 2017/2016
Produits végétaux
Vin 4,6 -1,1
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 1,6 -0,1
Céréales 0,5 2,5
Fruits 0,0 -0,1
Fourrages 0,0 -0,4
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves -0,3 0,4
Oléagineux et protéagineux -0,4 0,3
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 0,2 1,5
Volailles et œufs 0,0 0,3
Bétail -0,5 0,2
Services 0,1 0,1
Ensemble 5,7 3,8
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l'évolution 2018/2017.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 5,7 % en 2018. La production de vin contribue positivement à cette variation à hauteur de 4,6 points. Les oléagineux et protéagineux contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 2 - Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2018 et en 2017

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l'évolution 2018/2017.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 5,7 % en 2018. La production de vin contribue positivement à cette variation à hauteur de 4,6 points. Les oléagineux et protéagineux contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 3 - De la production à la valeur ajoutée¹

Figure 3 - De la production à la valeur ajoutée¹
Valeur 2018 (en milliards d'euros) Évolution 2018/2017 (en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 76,4 1,3 4,3 5,7
Produits végétaux 45,9 2,2 8,0 10,3
Céréales 10,1 -8,4 13,2 3,7
Oléagineux, protéagineux 2,4 -11,0 -0,8 -11,8
Autres plantes industrielles², y c. betteraves 1,5 -5,9 -6,4 -11,9
Fourrages 5,2 -10,6 12,2 0,4
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 9,4 -4,3 18,6 13,6
Fruits 3,0 -4,9 6,2 1,1
Vins 14,3 28,7 0,8 29,7
Produits animaux 25,7 0,2 -1,1 -0,9
Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) 10,7 -0,2 -3,2 -3,5
Volailles, œufs 4,8 1,5 -1,0 0,5
Lait et autres produits de l'élevage 10,2 0,0 1,2 1,2
Services³ 4,8 0,2 1,4 1,6
Subventions sur les produits (b) 1,1 0,4 -4,2 -3,8
Production au prix de base (c) = (a) + (b) 77,5 1,3 4,2 5,6
Consommations intermédiaires, dont : (d) 44,5 -0,9 3,1 2,1
achats 37,9 0,3 1,7 2,0
Valeur ajoutée brute (e) = (c) - (d) 33 4,6 5,8 10,6
Subventions d'exploitation (f) 7,9 -4,9
Autres impôts sur la production, dont : (g) 1,6 -0,6
impôts fonciers 1,0 -4,1
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs (h) = (e) + (f) – (g) 39,3 7,6
Emploi agricole⁴ -0,3
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif 7,8
Prix du produit intérieur brut 0,8
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels 7,0
  • 1. Voir définitions.
  • 2. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • 3. Services : production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d'utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme, etc.
  • 4. Mesuré en unités de travail annuel (équivalent temps plein de l’agriculture).
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2018 et en 2017

en points de %
Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2018 et en 2017 (en points de %)
2018/2017 2017/2016
Produits végétaux
Vin 4,4 -1,8
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs -0,5 1,3
Céréales -1,1 2,9
Fruits -0,2 -0,1
Fourrages -0,8 0,7
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves -0,1 0,4
Oléagineux et protéagineux -0,4 0,7
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 0,0 0,0
Volailles et œufs 0,1 -0,1
Bétail 0,0 -0,4
Services 0,0 0,1
Ensemble 1,3 3,6
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 2.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 4 - Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2018 et en 2017

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 2.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Production végétale : forte hausse du volume de vin et des prix des pommes de terre

La production végétale augmente en volume (+ 2,2 %). Cette hausse est le fait du vin (figure 4), dont la production bondit de 28,7 %, après un recul à un faible niveau en 2017. Toutes les autres productions végétales diminuent en volume. Les conditions climatiques, en particulier la sécheresse estivale, ont eu un impact négatif sur les rendements des céréales et des plantes industrielles et fourragères.

De même, le prix de la production végétale se redresse nettement (+ 8,0 %), après une baisse de 3,9 % en 2017. L’essentiel de cette hausse provient des céréales (+ 13,2 %), des pommes de terre (+ 52,9 %) et des plantes fourragères (+ 12,2 %) (figure 5). Pour certaines cultures, comme les céréales, ce dynamisme des prix s’explique par un déséquilibre de l’offre et de la demande au niveau mondial : la production se replie alors que la demande reste soutenue. La hausse du prix de la pomme de terre, traditionnellement soumis à de fortes variations annuelles, fait plus que compenser la forte baisse de 2017.

Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2018 et en 2017

en points de %
Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2018 et en 2017 (en points de %)
2018/2017 2017/2016
Produits végétaux
Vin 0,2 0,7
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 2,0 -1,3
Céréales 1,6 -0,4
Fruits 0,2 0,0
Fourrages 0,8 -1,0
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves -0,1 0,0
Oléagineux et protéagineux 0,0 -0,4
Produits animaux
Lait et autres produits de l'élevage 0,2 1,4
Volailles et œufs -0,1 0,4
Bétail -0,5 0,6
Services 0,1 0,0
Ensemble 4,3 0,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 2.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 5 - Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2018 et en 2017

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits est identique à celui de la figure 2.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Production animale : stabilité des volumes, baisse des prix

La production animale varie peu en volume. Pour le bétail, elle est quasiment stable (– 0,2 %) : la baisse pour les gros bovins (– 1,2 %) est partiellement compensée par l’augmentation de la production d’ovins et caprins (+ 2,5 %). Pour les volailles, elle se redresse de 4,0 %, après une année 2017 marquée par l’épizootie d’influenza aviaire (– 4,8 %). Au contraire, la production d’œufs recule (– 3,2 %) et la collecte de lait varie peu (– 0,2 %).

Après une augmentation en 2017, le prix de la production animale (hors subventions) diminue en 2018 (– 1,1 %) à cause de la chute du prix du porc (– 11,9 %). Pour celui-ci, après deux ans de hausse soutenue (+ 6,4 % en 2017 et + 3,0 % en 2016), le retournement de tendance, perceptible dès la fin de l’année 2017, se confirme. Le prix du lait continue d’augmenter (+ 1,1 %), après s’être fortement redressé l’année précédente (+ 12,6 %). Celui des œufs reflue (– 2,8 %), après la flambée de 2017 liée à la crise du Fipronil.

Une hausse de la production agricole modérée sur trois ans

Entre 2015 et 2018, l’ensemble de la production augmente en valeur de 2,7 % (figure 6), malgré la forte baisse de 2016. Les hausses de prix et les baisses de volumes sont d’ampleur variable selon les productions. En valeur, la production végétale s’accroît de 4,4 %. Elle progresse grâce au dynamisme des prix (+ 5,7 %), alors que les volumes se replient (– 1,2 %). La production animale baisse de 0,6 %, la diminution des volumes n’étant pas compensée par la bonne tenue des prix.

Figure 6 - Évolution 2018/2015 de la production hors subventions, en volume, en prix et en valeur

en %
Figure 6 - Évolution 2018/2015 de la production hors subventions, en volume, en prix et en valeur (en %)
Valeur Volume Prix
Production végétale 4,4 -1,2 5,7
Production animale -0,6 -2,9 2,4
Production agricole* 2,7 -1,5 4,3
  • * Y compris production de services.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 6 - Évolution 2018/2015 de la production hors subventions, en volume, en prix et en valeur

  • * Y compris production de services.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

La valeur des intrants repart à la hausse

En 2018, la valeur des rebondit (+ 2,1 %) après plusieurs années de baisse. Les volumes continuent à diminuer (– 0,9 %), tandis que les prix se redressent (+ 3,1 %). La plupart des charges augmentent ; la facture des agriculteurs se renchérit principalement sous l’effet de la hausse des volumes d’engrais et des prix de l’énergie.

La facture énergétique a regagné 20 % entre 2016 et 2018, après avoir perdu 21 % entre 2013 et 2016. La hausse des prix se poursuit en 2018 (+ 13,2 %, après + 10,2 % en 2017). Dans le sillage de l’augmentation des cours du pétrole, les combustibles fossiles se renchérissent nettement sur l’ensemble de l’année, malgré un repli au dernier trimestre 2018. En particulier, le prix du gazole non routier s’envole de 20,7 % et celui du gazole routier de 16,5 %, celui du gaz naturel augmente de 7,6 %. La hausse du prix de l’électricité est beaucoup plus modérée, à 1,3 %.

Concernant l’alimentation animale, le recours à des aliments produits au sein même de l’exploitation diminue (– 8,2 % en volume), parallèlement à un rebond de leurs prix de valorisation. Il s’agit principalement des fourrages, avec une nette baisse de la production récoltée des prairies et des surfaces en herbe. Les achats d’aliments pour animaux auprès des industries agroalimentaires sont relativement stables (+ 0,3 % en volume). Les achats de pulpes de betterave déshydratées s’accroissent nettement (+ 8,1 % en volume), tandis que ceux d’aliments composés progressent légèrement (+ 0,3 % en volume). Le prix des tourteaux augmente sensiblement, de 6,8 %. Les produits et services vétérinaires enchérissent de 1,7 %.

Les dépenses en engrais et amendements destinés à la récolte 2018 se redressent de 5,4 %, après une forte chute en 2017. Les achats augmentent pour la plupart des types d’engrais, à l’exception des engrais simples phosphatés. Ceux d’engrais composés sont les plus dynamiques (+ 11,2 % en volume). Les prix des engrais évoluent peu (+ 0,2 %). La plupart sont en baisse, à l’exception de ceux des engrais simples azotés, dont l’usage est le plus répandu.

Pour les pesticides et les produits agrochimiques, les prix augmentent légèrement (+ 0,2 %).

La valeur ajoutée au coût des facteurs ralentit

En 2018, la de la branche agricole augmente (+ 10,6 % après 13,5 % en 2017), sous l’effet de la hausse de la  – c’est-à-dire y compris les subventions sur les produits – (+ 5,6 %). Les consommations intermédiaires augmentent moins fortement que la production, ce qui conduit à cette hausse marquée de la valeur ajoutée.

En 2018, les s’élèvent à 7,9 milliards d’euros, en recul de 400 millions par rapport à 2017. Ce repli s’explique principalement par la baisse des aides du premier pilier de la politique agricole commune (PAC) et, dans une moindre mesure, par celle des aides de crise liées à la grippe aviaire et aux mauvaises conditions météorologiques des années précédentes.

Après prise en compte des subventions d’exploitation et des impôts, la est en hausse de 7,6 % en 2018, après 11,0 % en 2017. Comme le volume de l’emploi agricole décroît tendanciellement, la augmente de 7,8 %. , elle s’accroît de 7,0 % après 11,6 % en 2017 (figures 3 et 7).

Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

indice 100 en 2000
Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels* (indice 100 en 2000)
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels Moyenne mobile sur 3 ans
2000 100,0 100,1
2001 100,7 100,6
2002 101,1 100,8
2003 100,7 101,5
2004 102,7 100,9
2005 99,3 103,2
2006 107,6 108,2
2007 117,7 111,3
2008 108,7 107,4
2009 95,8 108,6
2010 121,2 114,5
2011 126,4 125,3
2012 128,3 123,4
2013 115,5 122,6
2014 124,1 122,6
2015 128,2 122,9
2016 116,6 124,9
2017 130,1 128,6
2018 139,1
  • * Voir
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Figure 7 - Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

  • * Voir
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en juin 2019.

Encadré 1 - Échanges extérieurs : le solde se redresse

Le solde des échanges extérieurs atteint 1,8 milliard d’euros en 2018, en progression de 1,4 milliard d’euros par rapport à 2017. Les exportations sont en hausse de 7,4 % (soit + 1,0 milliard), tandis que les importations diminuent de 3,8 % (soit – 0,5 milliard). La reprise des exportations s’explique pour l’essentiel par la croissance des ventes de céréales (+ 25 %, soit + 1,2 milliard), après la forte baisse des années 2016 et 2017. La bonne récolte 2017 soutient les exportations du premier semestre, ce qui permet aux ventes de progresser malgré une récolte 2018 en repli. Le recul des importations est dû notamment à la réduction des achats de légumes (– 0,2 milliard) et de céréales (– 0,1 milliard).

Figure - Échanges extérieurs de céréales

en milliards d'euros
Figure - Échanges extérieurs de céréales (en milliards d'euros)
Importations Exportations Solde
2007 0,4 4,6 4,2
2008 0,4 6,5 6,1
2009 0,4 4,9 4,5
2010 0,4 5,8 5,4
2011 0,4 7,8 7,4
2012 0,4 6,9 6,6
2013 0,4 8,1 7,8
2014 0,5 6,7 6,3
2015 0,4 7,2 6,7
2016 0,5 5,6 5,1
2017 0,5 4,9 4,4
2018 0,4 6,2 5,8
  • Source : Douanes.

Figure - Échanges extérieurs de céréales

  • Source : Douanes.

Encadré 2 - Rappel sur le compte 2018

Les données présentées ici concernent le compte 2018 provisoire de l’agriculture.

Par rapport au compte prévisionnel publié en décembre 2018, l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels a été révisée de + 0,3 point (hausse de 7,0 % au lieu de 6,7 %). Cette révision résulte principalement :

– d’une révision à la hausse de l’évolution de la production (+ 5,7 % contre + 4,7 %), principalement du fait des prix ;

– de la révision de l’évolution de l’emploi (– 0,3 % contre – 1,0 %) ;

– d’une révision à la hausse de l’évolution des consommations intermédiaires ;

– d’une révision à la baisse de l’évolution des subventions.

Sources

Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Le compte provisoire repose sur des informations disponibles en juin 2019.

Définitions

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités caractéristiques de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles…

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base diminuée des consommations intermédiaires.

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, augmentée des subventions sur les produits qu’il perçoit et diminuée des impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

Plusieurs indicateurs sont définis à partir des soldes comptables :

- la valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalent temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif.

Les indicateurs de résultats sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un résultat calculée en termes réels est positive si elle est supérieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.

Pour en savoir plus

« Les comptes nationaux provisoires de l’agriculture en 2018 » Rapport présenté à la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation, Documents de travail n° E2019/03, Insee, juillet 2019.

Casset-Hervio H. et Reynaud D., « Le compte prévisionnel de l’agriculture pour 2018 », Insee Première n° 1725, décembre 2018.

Aeberhardt L., Laurent T., Montornès J., « Les comptes de la Nation en 2018 », Insee Première n° 1754, mai 2019.

Fiche « Agriculture », in La France dans l’Union européenne, coll. « Insee Références », édition 2019.

Eurostat, Ouvrir dans un nouvel ongletindicateur « A » (évolution de la valeur ajoutée nette au coût des facteurs par actif en termes réels) pour l’ensemble des pays de l’Union européenne.