Diagnostic social infra-urbain et des quartiers prioritaires de la Métropole Rouen Normandie
La Métropole Rouen Normandie (MRN) comprend 16 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), répartis sur 14 communes du territoire, un nombre particulièrement important pour une agglomération de cette taille. Ces QPV regroupent 47 800 personnes, soit 10 % de la population de la MRN, et se distinguent du reste de l'agglomération par les difficultés économiques et sociales qui touchent leurs habitants. On retrouve comme attendu dans les QPV un taux de pauvreté plus élevé, mais également une plus forte part de jeunes, de familles monoparentales, de familles nombreuses, de personnes sans diplôme, un taux de scolarisation des jeunes systématiquement plus faible, une plus grande précarité vis-à-vis de l’emploi et des difficultés scolaires plus importantes.
Par ailleurs, au niveau de l’ensemble de la Métropole Rouen Normandie, on observe,
à une maille infra-communale, de fortes disparités entre les différents territoires.
Les plus défavorisés de la MRN se situent principalement dans quatre grands secteurs
: la rive gauche de la Seine, les Hauts de Rouen, à proximité des QPV des communes
de Maromme et Canteleu, et entre Cléon et Elbeuf. Dans ces territoires, le niveau
de vie est plus faible, le chômage et la précarité de l’emploi plus marqués, la structure
des ménages est souvent plus fragile, et l’habitat en logement social plus fréquent.
Les territoires les plus favorisés se trouvent, quant à eux, quasi-exclusivement sur
la rive droite de la Seine.
Si le positionnement des territoires en termes de difficultés sociales a peu évolué
au cours des dernières années, le contexte de certains quartiers s’améliore, comme
à Saint-Clément-Jean Rondeaux, Langevin-Barbusse et Houssière.
Synthèse
Antoine LE GRAËT, Thibaut LOUZA et Caroline POUPET (Insee Normandie)
La Métropole Rouen Normandie (MRN) comprend 16 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), répartis sur un nombre de communes particulièrement important pour une agglomération de cette taille. Sur les 71 communes du territoire, 14 comprennent un QPV. Géographiquement, ceux-ci sont situés sur un axe nord-sud allant de Notre-Dame-de-Bondeville à Elbeuf. Ces QPV, qui regroupent 10 % de la population de la métropole rouennaise, se distinguent par les difficultés économiques et sociales qui touchent leurs habitants. En effet, la pauvreté y est plus marquée et le niveau de vie plus faible que dans l’ensemble de la MRN, et que dans l’ensemble des quartiers prioritaires de France métropolitaine. Les quartiers de Château Blanc et des Hauts de Rouen font partie des 90 QPV les plus pauvres au niveau national, mais d’autres quartiers de la métropole peuvent, pour autant, être relativement moins défavorisés en termes de revenus. Par ailleurs, en comparaison avec les habitants de la MRN, les revenus des ménages des QPV proviennent moins souvent de revenus d’activités et plus souvent de prestations sociales. Ces populations connaissent également davantage de problèmes d’insertion professionnelle. Les habitants des QPV sont moins diplômés que ceux de la MRN, plus souvent touchés par le chômage et les emplois qu’ils occupent sont plus souvent précaires. En revanche, il n’y a pas plus de chômage de longue durée dans les QPV. En outre, les familles monoparentales, structures familiales souvent plus fragiles, et les familles nombreuses, sont plus présentes dans les quartiers prioritaires. Dans les QPV, huit établissements scolaires sur dix sont classés en réseau d’éducation prioritaire (REP). Les jeunes y terminent plus tôt leur scolarité que leurs homologues de la MRN ou s’orientent davantage vers les filières professionnelles ou technologiques. Le taux de retard scolaire est également plus important dans les QPV et le taux de réussite au brevet plus faible. Ce n’est toutefois pas systématique, les élèves scolarisés au Parc du Robec ont ainsi un parcours proche de celui des élèves de la MRN et un taux de réussite au brevet plus élevé.
Par ailleurs, au niveau de l’ensemble de la Métropole Rouen Normandie, on observe à une maille infra-communale de fortes disparités entre les différents territoires. Les territoires les plus défavorisés de la métropole rouennaise se situent principalement dans quatre grands secteurs : le premier situé sur la rive gauche de la Seine, le deuxième sur les Hauts de Rouen, le troisième au nord-ouest de Rouen à proximité des QPV des communes de Maromme et Canteleu, et le dernier au sud, entre Cléon et Elbeuf. Dans ces territoires, le niveau de vie est plus faible, le chômage et la précarité de l’emploi plus marqués, la structure des ménages est plus souvent fragile et l’habitat en logement social plus fréquent. Les territoires les plus favorisés se trouvent quant à eux quasi-exclusivement sur la rive droite de la Seine dans une proche périphérie nord de Rouen (Mont-Saint-Aignan, Bois-Guillaume, nord de Rouen) ou sur le pourtour de la Métropole, que ce soit à l’ouest (de Hénouville à Hautot-Sur-Seine) ou au nord et à l’est (de Houppeville aux Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen). Si le positionnement des territoires en termes de difficultés sociales a peu évolué au cours des dernières années, la situation de certains IRIS (définitions) s’améliore. C’est le cas de Saint-Clément-Jean-Rondeaux (Rouen), Langevin-Barbusse et Houssière (Saint-Étienne-du-Rouvray) pour lesquels les populations, bien qu’elles demeurent toujours dans une situation fragile, semblent bénéficier d’une amélioration globale de leur condition.
Insee Dossier Normandie
Paru le :25/06/2019
Pour en savoir plus
Delamare J., Follin J., Marajda J., « Diagnostic social infra-urbain de la CREA, indicateurs sociaux dans les quartiers », Dossier d’Aval Haute-Normandie, février 2014
Contrat de ville de la Métropole Rouen Normandie 2015-2020.
Données sur les quartiers de la politique de la ville sur insee.fr
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