Deux enfants sur trois naissent hors mariage

En 2017, 45 457 des 70 721 naissances enregistrées dans les Hauts-de-France ont eu lieu hors mariage. Avec une proportion supérieure de 5,6 points à la moyenne nationale (64,3 % contre 58,7 %), les Hauts-de-France se positionnent au 5^e rang derrière la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine, la Normandie et les Pays de la Loire (figure 1).

À l’instar de la tendance observée au niveau national, la part des naissances hors mariage ne cesse de progresser dans la région. Entre 1993 et 2017, elle est ainsi passée de 36,4 % à 64,3 %, renversant en une génération le rapport entre naissances dans et en dehors du mariage (figure 2). L’âge et la nationalité de la mère sont les déterminants qui jouent le plus sur le niveau des naissances hors mariage. Ainsi, plus la mère est âgée, plus il est fréquent qu’elle soit mariée ; d’autre part, les mères de nationalité étrangère sont plus souvent mariées que leurs homologues françaises.

Dans la région, la jeunesse des mères favorise le niveau important des naissances hors mariage. En 2017, 16 % des mères des enfants nés au cours de l’année avaient moins de 25 ans, soit 5 points de plus que la moyenne observée en France métropolitaine. Or, à ces âges, 87 % des naissances se font en dehors du mariage contre 55 % pour les mères âgées de 30 ans ou plus (figure 3). Non seulement, il y a plus de jeunes mères dans la région, mais à classe d’âge équivalente, les mères sont moins fréquemment mariées qu’en France métropolitaine. Finalement, les enfants nés de mère de moins de 25 ans représentent 22 % des naissances hors mariage contre 15 % en France métropolitaine.

Le recul de l’âge de la maternité n’a pas entamé la progression des naissances hors mariage. Celle-ci a été alimentée par l’évolution des modes d’union, notamment chez les jeunes générations. Dans la région, le concubinage est ainsi devenu prédominant chez les moins de 25 ans, tandis que le PACS est choisi par une personne sur cinq entre 25 et 34 ans. Le mariage, moins majoritaire, survient de surcroît plus tardivement.

Si, pour les mères de nationalité française, le fait de donner naissance en dehors du mariage est devenu majoritaire (68 %), ce n’est pas le cas pour les mères de nationalité étrangère (28 %) (figure 4). Les femmes originaires du Maghreb sont ainsi celles qui donnent le moins souvent naissance en dehors du mariage : 8 % des Algériennes, 6 % des Marocaines ou encore 3 % des Tunisiennes.

Avec respectivement 72,0 %, 70,8 % et 69,9 % de naissances hors mariage en 2017, l’Aisne, le Pas-de-Calais et la Somme dépassent largement la moyenne nationale, et ce depuis de nombreuses années (figure 2). Ces départements occupent respectivement le 7^e, 18^e et 24^e rang national en la matière. Dans ces territoires, la jeunesse des mères constitue un facteur déterminant. En effet, la contribution des mères de moins de 20 ans aux naissances hors mariage y est deux fois plus élevée qu’à l’échelle nationale (entre 3,7 % et 3,9 % contre 2,0 %). Par ailleurs, les Axonais et les Samariens privilégient le concubinage (24 % des couples contre 21 % en région).

À l’inverse, l’Oise et le Nord se rapprochent du niveau national avec respectivement 60,2 % et 59,7 % de naissances hors mariage. Plus urbanisés, ces départements concentrent davantage de populations étrangères moins enclines à donner naissance hors mariage. Une partie de ces départements, sous influence métropolitaine, attire également des populations plus diplômées. Les mères y sont plus âgées et donc plus souvent mariées qu’en moyenne régionale.

Dans l’Oise, le poids des naissances hors mariage dont la mère a moins de 25 ans est le plus faible de la région (16,5 % contre 15,1 % au niveau national). Ce constat s’explique notamment par l’installation de couples franciliens ayant parfois déjà des enfants et faisant le choix de s’éloigner de la région parisienne pour acquérir des logements plus spacieux. Ainsi, 57,1 % des naissances enregistrées en 2017 dans le département sont issues de mères âgées de 30 ans ou plus contre 52,7 % en région.