Grenoble Alpes Métropole : des primo-occupants de logements neufs plus souvent propriétaires

Avec 1 300 emménagements en 2014, Grenoble Alpes Métropole capte seulement 48 % des mouvements dans le neuf de l’ensemble du territoire du schéma de cohérence territoriale (SCoT) de la Grande région de Grenoble. Cela s’explique principalement par une géographie particulièrement étendue. Cette part est la plus faible des quatre métropoles régionales, bien inférieure à celle occupée par Lyon (97 %) et Clermont-Ferrand (73 %) au sein de leur propre SCoT. Par ailleurs, Grenoble Alpes Métropole concentre 55 % des logements commencés dans le SCoT (moyenne des années 2012 à 2014). Les autres se situent en particulier dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) du Grésivaudan (13 % des logements commencés) et du Pays Voironnais (10 %).

Le taux de déménagement dans un logement neuf est modeste et le plus bas des quatre métropoles régionales (66 primo-occupants pour 10 000 résidents). Un emménagement dans le neuf sur dix au sein des métropoles de la région a alors lieu dans la métropole iséroise. Ainsi, 3 000 individus sont concernés, soit 45 % des personnes ayant intégré un logement neuf dans le SCoT. C’est beaucoup moins que le poids de la population de la métropole rapportée à celle du SCoT (58 %).

88 % des individus emménageant dans un logement neuf habitaient déjà la métropole iséroise auparavant. Les entrées depuis l’extérieur du SCoT proviennent principalement du syndicat mixte d’études et de programmation de l’agglomération lyonnaise (Sepal) et du SCoT de l’espace Métropole-Savoie. Les entrées depuis d’autres régions sont très peu nombreuses (5 %), en provenance d’abord de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur puis d’Île-de-France.

Les échanges internes au territoire du SCoT sont nombreux et montrent une tendance à la périurbanisation (figure 1). 550 individus quittent la métropole grenobloise pour emménager dans un logement neuf des EPCI voisins dans le SCoT. Quatre fois moins d’individus font le mouvement inverse pour s’installer dans la métropole.

Parmi les ménages arrivant dans un logement neuf, cinq sur dix l’occupent en tant que propriétaires (figure 2), comme dans la métropole stéphanoise. Le logement social totalise près de trois entrées sur dix. Enfin, les primo-occupants sont locataires du secteur privé dans deux cas sur dix.

Grenoble Alpes Métropole présente ainsi un taux d’accession à la propriété parmi les plus élevés des quatre métropoles régionales (38 %), proche de celui de la métropole de Saint-Étienne.

31 % des entrants dans un logement neuf intègrent un logement social. Cette part, quoique inférieure à celle constatée dans les métropoles de Clermont-Ferrand et de Saint-Étienne, est près de deux fois supérieure à celle que représentent les logements sociaux dans le parc de résidences principales (16 %).

Un peu plus de la moitié de ces ménages étaient déjà locataires dans le parc social auparavant, quand 9 % étaient propriétaires et 38 % occupaient un logement du secteur locatif privé.

Dans les EPCI voisins, les emménagements dans le logement social neuf sont très peu nombreux, voire inexistants. Le Pays Voironnais fait exception, avec près d’un emménagement dans un logement neuf sur quatre à destination d’un logement social, en lien avec la présence d’une ville centre plus développée.

21 % des individus emménageant dans un logement neuf ont moins de 12 ans et 25 % ont entre 25 et 34 ans. À la différence des métropoles de Lyon et de Clermont-Ferrand, les 18-24 ans sont peu représentés dans ces emménagements.

Dans la métropole grenobloise, les ménages de personnes seules prédominent et représentent un ménage sur trois. Le constat s’inverse dès que l’on sort du strict périmètre de la métropole et les couples avec enfants sont alors les plus nombreux.

Toutefois, avec un nombre moyen de personnes par ménage primo-occupant de 2,3 personnes, Grenoble Alpes Métropole montre un certain équilibre entre personnes seules et familles. Ainsi, elle compte moins de familles qu’à Saint-Étienne Métropole, mais moins de personnes seules que dans les métropoles de Lyon ou de Clermont-Ferrand.

Au sein de la métropole iséroise, les emménagements dans un appartement sont de très loin les plus fréquents (81 %), notamment par rapport à l’ensemble de la Grande région de Grenoble (+ 22 points). Le passage vers un habitat individuel est rare (11 % des cas). Les cas de passage vers un habitat collectif depuis une maison sont plus nombreux, en lien avec les mouvements de décohabitation des jeunes adultes.

La prépondérance de la construction collective demeure dans les EPCI du Grésivaudan et du Pays Voironnais (57 % et 61 % respectivement). En revanche, la tendance est inverse dans les EPCI plus éloignés.