Le nombre de ménages propriétaires a plus que doublé en 50 ans

En Occitanie, le nombre de ménages propriétaires de leur logement fait plus que doubler en 50 ans. Leur nombre est ainsi multiplié par 2,5, passant de 619 000 en 1968 à 1,55 million en 2014. Les ménages propriétaires représentent 6 ménages sur 10 en 2014 contre 5 sur 10 en 1968 (figure 1). Ce développement s’opère sous l’effet conjugué de l’essor du nombre de ménages et d’un accès plus fréquent à la propriété. Entre 1968 et 2014, le nombre de ménages est multiplié par 2,2, en raison du doublement de la population dans cette région très attractive, combinée à une baisse de la taille des ménages. Cette baisse s’explique par le vieillissement de la population, qui s’accompagne d’une progression des ménages d’une seule personne, et par l’évolution des modes de vie (unions plus tardives et plus fragiles, décohabitation, familles monoparentales).

L’Occitanie est la région de France métropolitaine hors Corse où la part de ménages propriétaires augmente le moins rapidement (+ 8,0 points contre + 14,6 points au niveau national) (figure 1). Les croissances plus fortes dans les autres régions reflètent le plus souvent des effets de rattrapage. L’Occitanie passe ainsi du 2^e au 6^e rang des régions entre 1968 et 2014 pour le taux de propriétaires. La part des ménages locataires progresse de 2 points dans une région très attractive notamment pour les étudiants, alors qu’elle baisse de 4 points en France métropolitaine hors Corse. Les ménages logés gratuitement sont en revanche de plus en plus rares, en lien avec la baisse du nombre de salariés logés par leur employeur. Le déclin continu de l’emploi agricole, en particulier des baux ruraux et le changement de prise en compte des usufruitiers dans le recensement de la population peuvent aussi expliquer en partie ces résultats.

Entre 1968 et 1990, le rythme d’accession à la propriété est rapide en Occitanie (figure 2), comme dans toutes les régions. Durant cette période, le niveau de vie progresse et les conditions financières sont très favorables aux accédants. L’inflation élevée, liée aux chocs pétroliers, contribue à alléger le poids des remboursements pour les emprunteurs.

Dans les années 90, la précarisation de l’emploi, le ralentissement de l’inflation conjugué à la hausse des taux d’intérêt et à la baisse des aides à la pierre se traduisent par un recul de 2 points de la part des ménages propriétaires dans la région, et à une stagnation de cette part au niveau national.

L’environnement devient plus clément à la fin de la décennie : le chômage recule et le pouvoir d’achat des ménages progresse. Malgré la flambée des prix de l’immobilier au début des années 2000, la baisse des taux d’intérêt et l’allongement de la durée des emprunts entraînent une hausse de 2 points de la part des propriétaires dans la région (+ 3 points au niveau national). Cette part est stable depuis la dernière crise économique et financière de 2008-2009.

En Occitanie, comme au niveau national, la part des ménages propriétaires augmente avec l’âge. Elle est très faible pour les moins de 25 ans (5 % en 2014) et particulièrement élevée pour les 60 ans ou plus (77 %) (figure 3). Pour ces derniers, elle augmente de 13 points depuis 1968 en Occitanie, contre 19 points en moyenne en métropole (hors Corse). Cette hausse s’explique par l’arrivée progressive dans la tranche d’âge, des ménages ayant accédé à la propriété lors des années favorables 1968 à 1990.

En revanche, les jeunes de moins de 25 ans sont moins souvent propriétaires en 2014 qu’en 1968, du fait de l’allongement de la durée des études et d’une accession différée à une situation stable, et donc à la propriété.

Pour les ménages d’âge intermédiaire (25-59 ans), la proportion de propriétaires progresse en Occitanie comme en France métropolitaine, mais dans une moindre mesure.

Les cadres et les professions intermédiaires sont beaucoup plus souvent propriétaires qu’il y a 50 ans (respectivement + 24 et + 22 points en Occitanie). La progression n’est que de 6 points pour les employés, catégorie socioprofessionnelle où la part des propriétaires reste la plus faible (données complémentaires). À l’inverse, la proportion de propriétaires parmi les agriculteurs diminue, même si elle reste toujours la plus élevée (82 %).

Comme au niveau national, les couples bénéficient davantage du développement de l’accès à la propriété, en particulier lorsqu’ils ont des enfants : en 2014, parmi ces derniers, 7 sur 10 possèdent leur logement, contre moins de 5 sur 10 en 1968. En revanche, les familles monoparentales, de plus en plus nombreuses, sont bien moins souvent propriétaires qu’il y a 50 ans. La part de ces familles propriétaires de leur logement recule de 10 points en Occitanie, soit une baisse deux fois plus forte qu’au niveau national. En 2014, seulement 3 familles monoparentales sur 10 sont propriétaires, dans la région comme en métropole.