Les entreprises formelles génèrent 539 millions d’euros de richesse Enquête sur les entreprises mahoraises en 2016
En 2016, les entreprises marchandes mahoraises dégagent 539 millions d'euros pour un chiffre d’affaires de 1,66 milliard d'euros. Ces entreprises emploient 11 350 personnes en équivalent temps plein. Elles investissent 118 millions d'euros. Entre 2015 et 2016, la valeur ajoutée des entreprises diminue de 2 % parmi entreprises qui existaient déjà en 2015. Mais l’évolution varie fortement selon les entreprises : autant d’entreprises ont vu leur valeur ajoutée augmenter que baisser. Les entreprises sans salarié sont particulièrement en repli sur cette période : pour plus de la moitié d’entre elles, la valeur ajoutée baisse.
Les entreprises formelles génèrent 539 millions d’euros de richesse
En 2016, 2 052 entreprises connues des services fiscaux exercent à Mayotte une activité marchande, hors secteurs agricoles et financiers (figure 1). Elles réalisent un chiffre d’affaires de 1,66 milliard d’euros et dégagent une valeur ajoutée de 539 millions d’euros. C’est un quart du produit intérieur brut (PIB) mahorais, les trois quarts restants se partageant entre les administrations publiques (pour la moitié) et les ménages (pour un quart).
tableauFigure 1 – Un cinquième de la valeur ajoutée des entreprises mahoraises émane du commerce de détailPrincipales caractéristiques des entreprises mahoraises en 2016 par secteur
Entreprises | Salariés | Chiffred'affaires | Valeur ajoutée (VA) | Investissement | Part de la VA | Tauxde marge | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
nombre | en ETP* | en milliers d’euros | en % | ||||
Total | 2 050 | 11 350 | 1 661 320 | 539 450 | 118 110 | 100 | 41 |
Industrie | 180 | 1 940 | 252 250 | 133 990 | 19 830 | 25 | 54 |
Construction | 380 | 2 490 | 222 420 | 81 810 | 45 810 | 15 | 21 |
Commerce de véhicules | 100 | 390 | 81 090 | 17 430 | 3 430 | 3 | 39 |
Commerce de gros | 80 | 490 | 162 240 | 26 290 | 9 820 | 5 | 40 |
Commerce de détail | 340 | 2 190 | 597 550 | 109 750 | 8 890 | 20 | 47 |
Transport | 250 | 1 310 | 165 120 | 69 570 | 16 650 | 13 | 44 |
Hébergement, restauration | 160 | 650 | 38 470 | 17 300 | 1 710 | 3 | 33 |
Information, communication | 30 | 80 | 9 800 | 5 710 | 2 090 | 1 | 51 |
Immobilier | 200 | 230 | 36 990 | 27 290 | 2 130 | 5 | 55 |
Services aux entreprises | 290 | 1 460 | 86 600 | 46 710 | 7 080 | 9 | 21 |
Services aux particuliers | 50 | 110 | 8 810 | 3 600 | 660 | 1 | 32 |
- *Équivalent temps plein.
- Champ : entreprises mahoraises
- Source : Insee, Enquête sur les entreprises mahoraises 2016.
L’industrie, le commerce de détail et la construction sont les secteurs qui créent le plus de valeur ajoutée. Ils représentent à eux trois 60 % de la valeur ajoutée du secteur marchand.
L’économie mahoraise reste concentrée : 1 % des entreprises réalisent 43 % de la valeur ajoutée totale.
Pour produire cette richesse, les entreprises emploient 11 350 salariés en équivalent temps plein. Si 40 % des entreprises n’emploient personne, elles sont 50 % à faire travailler entre 1 et 9 personnes, et 11 % à en employer entre 10 et 249. Seules 3 entreprises emploient entre 250 et 499 salariés. Aucune n’emploie 500 salariés ou plus.
118 millions d’euros d’investissements
En 2016, 41 % de la valeur ajoutée reste à l'entreprise une fois les frais de personnels réglés. Cette marge est notamment utilisée pour financer l’investissement : 118 millions d’euros en 2016. Il est porté pour 40 % par le secteur de la construction.
Pour les entreprises de commerce, le taux de marge commerciale s’élève à 25 %. Il s’agit de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat des marchandises rapportée au prix de vente (à distinguer du taux de marge des secteurs du commerce). La marge commerciale est aussi de 25 % à La Réunion.
Entre 2015 et 2016, autant d’entreprises voient leur valeur ajoutée augmenter que diminuer
Pour les 1 233 entreprises exerçant à la fois en 2015 et en 2016, la valeur ajoutée diminue de 2 %. Cette légère baisse masque des réalités différentes selon les entreprises (figure 2). Ainsi, toutes entreprises confondues, il y a autant d’entreprises qui voient leur valeur ajoutée augmenter que d’entreprises qui la voient baisser. Pour 25 % d’entre elles, cette baisse est d’au moins 27 %.
tableauFigure 2 – La valeur ajoutée baisse pour la moitié des entreprisesDispersion de l'évolution entre 2015 et 2016 de la valeur ajoutée selon la taille des entreprises
1ᵉʳ quartile | Médiane | 3ᵉ quartile | |
---|---|---|---|
Ensemble | -28,0 | 0,3 | 39,4 |
Aucun salarié | -74,8 | -10,7 | 8,4 |
1 à 9 salariés | -21,9 | 8,8 | 71,3 |
10 salariés ou plus | -15,3 | 3,7 | 24,6 |
- Note : la taille d’entreprise est la taille en 2016.
- Lecture : 25 % des entreprises sans salarié ont une valeur ajoutée qui baisse de 75 %, (1er quartile) ; elle a augmenté de plus de 8 % pour 25 % également (3e quartile). Quand la médiane est nulle, il y a autant d’entreprises pour lesquelles la valeur ajoutée augmente que d’entreprises pour lesquelles la valeur ajoutée baisse.
- Champ : entreprises mahoraises présentes en 2015 et 2016.
- Source : Insee, Enquêtes sur les entreprises mahoraises 2015 et 2016.
graphiqueFigure 2 – La valeur ajoutée baisse pour la moitié des entreprisesDispersion de l'évolution entre 2015 et 2016 de la valeur ajoutée selon la taille des entreprises
La taille de l'entreprise influence fortement l’évolution de la valeur ajoutée. En effet, les entreprises sans salarié sont les plus touchées par cette baisse : un quart d’entre elles ont une valeur ajoutée qui chute de 75 % ou plus. A contrario, les entreprises salariant entre 1 et 9 personnes sont dans une situation plus prospère : la moitié de ces entreprises ont augmenté leur valeur ajoutée de 9 % ou plus et un quart d’entre elles dégagent plus de 71 % de valeur ajoutée supplémentaire par rapport à 2015. Les entreprises de 10 salariés ou plus sont dans une position intermédiaire : leur valeur ajoutée augmente de plus de 4 % dans la moitié des cas et de plus de 25 % pour un quart d’entre elles.
Sur le champ des entreprises exerçant en 2015 et en 2016, l’investissement total diminue fortement (- 73 %). Cependant, cette baisse est essentiellement portée par une grande entreprise qui avait fortement investi en 2015. Le taux de marge reste stable, ainsi que le taux de marge commerciale pour les entreprises du commerce.
Partenariat
Cette publication a été réalisée dans le cadre d'un partenariat entre la direction générale des outre-mer (DGOM) et l'Insee.
Pour comprendre
Ces résultats combinent des données fiscales et d’enquête. Une enquête est en effet menée auprès des entreprises mahoraises connues des services fiscaux. Ces résultats couvrent les entreprises principalement marchandes dont le siège est implanté à Mayotte, hors secteur financier et agricole, ce qui représente 2 052 entreprises. Ils ne comptabilisent donc pas l’activité des établissements situés à Mayotte et faisant partie d’une entreprise dont le siège social est hors du département.
Une évolution mesurée uniquement sur les entreprises pérennes
L’évolution de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises mahoraises est délicate à interpréter. En effet, elle est la conséquence de deux phénomènes conjoints : le développement de l’économie mahoraise, mais aussi sa formalisation, avec un nombre croissant d’entreprises qui se font connaître de l’administration. Pour neutraliser ce second phénomène, on s’intéresse alors seulement aux entreprises présentes à la fois en 2015 et en 2016. Ce champ plus restreint regroupe 1 233 entreprises, pour lesquelles la valeur ajoutée globale baisse de 2 %
Deux enquêtes complémentaires auprès des entreprises
En 2015, l'Insee a mené une autre enquête afin de mesurer la richesse produite par les entreprises inconnues des services fiscaux. Elle a permis notamment de déterminer que, si la majorité des entreprises sont informelles (les deux tiers), ce sont les entreprises formelles qui réalisent la grande majorité de la valeur ajoutée (91 %).
Pour en savoir plus
Daubrée S. « De nombreuses entreprises informelles pour peu de richesse créée », Insee Analyses n°16, février 2018 ;
Daubrée S, « Les entreprises formelles génèrent 525 millions d'euros de richesse », Insee Analyses n°62, février 2018 ;
« Les entreprises en France », Insee Références - Édition 2018, novembre 2018 ;
Le compte Twitter de l'Insee La Réunion-Mayotte : Ouvrir dans un nouvel onglet@InseeOI.