Les entreprises formelles génèrent 525 millions d’euros de richesse Enquête sur les entreprises mahoraises en 2015
En 2015, la valeur ajoutée dégagée par les entreprises marchandes mahoraises est de 525 millions d'euros, soit 17 % de plus qu'en 2013, pour un chiffre d'affaires de 1,64 milliard d'euros. Ces entreprises salarient 11 410 personnes en équivalent temps plein. Leur investissement s'élève à 106 millions d'euros. Entre 2013 et 2015, on compte autant d'entreprises ayant augmenté leur valeur ajoutée que d'entreprises où elle a diminué. Les entreprises sans salarié sont particulièrement en repli sur cette période, puisque pour les trois quarts d'entre elles, la valeur ajoutée baisse.
En 2015, 2 360 entreprises connues des services fiscaux exercent à Mayotte une activité marchande, hors secteurs agricoles et financiers. Elles réalisent un chiffre d'affaires de 1,64 milliard d'euros et dégagent une valeur ajoutée de 525 millions d'euros. C’est environ un quart du produit intérieur brut mahorais, les trois quarts restants se partageant entre les administrations publiques et les ménages (respectivement la moitié et le quart du produit intérieur brut).
Le commerce, notamment de détail, puis l'industrie et la construction sont les secteurs qui créent le plus de valeur ajoutée. Ils représentent à eux trois plus de 60 % de la valeur ajoutée totale. En outre, l'économie mahoraise est concentrée : 1 % des entreprises réalisent 40 % de la valeur ajoutée totale.
Pour produire cette richesse, les entreprises emploient 11 410 salariés en équivalent temps plein. Quatre entreprises sur dix n'emploient personne. Mais elles sont plus de 50 % à faire travailler entre 1 et 9 personnes, 10 % à en employer entre 10 et 249 et seules 3 entreprises emploient entre 250 et 499 salariés. Il n'y a pas d'entreprise employant 500 salariés ou plus.
L’investissement s’élève à 106 millions d’euros
La proportion de la valeur ajoutée qui reste à l'entreprise une fois les frais de personnels réglés, s'élève à 40 % pour les entreprises employeuses. Cette marge est notamment utilisée pour financer l'investissement, qui s'élève en 2015 à 106 millions d'euros. Il est porté pour plus de la moitié par les secteurs de l'immobilier et des transports.
Pour les entreprises de commerce, le taux de marge commerciale s'élève à 26 %. Il s'agit de la différence entre le prix de vente et le prix d'achat des marchandises rapportée au prix de vente (à distinguer du taux de marge des secteurs du commerce).
Entre 2013 et 2015, autant d’entreprises voient leur valeur ajoutée augmenter que diminuer
Pour les 1 090 entreprises présentes à la fois en 2013 et en 2015, la valeur ajoutée augmente de 6 % (méthode). Cette évolution apparemment positive masque des réalités très différentes selon les entreprises. Ainsi, toutes entreprises confondues, il y a autant d'entreprises qui voient leur valeur ajoutée augmenter que d'entreprises qui la voient baisser. Pour 25 % d'entre elles, cette baisse dépasse les 40 %.
Par ailleurs, la taille de l'entreprise a un impact fort sur l'évolution de la valeur ajoutée. En deux ans, près des trois quarts des entreprises sans salarié ont leur valeur ajoutée en baisse, parfois très forte. Un quart d’entre-elles ont une valeur ajoutée qui chute de 75 % ou plus. La situation est plus favorable pour les entreprises de 10 salariés ou plus : leur valeur ajoutée augmente de plus de 10 % dans la moitié des cas, et de plus de 40 % dans 25 % des cas. Dans une situation intermédiaire, les entreprises salariant entre 1 et 9 personnes sont la moitié à augmenter leur valeur ajoutée de 10 % ou plus, et 25 % d'entre elles dégagent plus de 60 % de valeur ajoutée supplémentaire par rapport à 2013.
tableauFigure 1 – Un quart de la valeur ajoutée des entreprises mahoraises émane du commercePrincipales caractéristiques des entreprises mahoraises en 2015 par secteur
Entreprises | Salariés | Chiffre d'affaires | Valeur ajoutée (VA) | Investissement | Part de la VA | Taux de marge | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
nombre | en ETP* | en milliers d’euros | en % | ||||
Industrie | 230 | 1 760 | 223 770 | 94 890 | 11 430 | 18 | 48 |
Construction | 480 | 2 840 | 248 810 | 90 900 | 8 840 | 17 | 24 |
Commerce de véhicules | 130 | 370 | 69 450 | 15 400 | 1 720 | 3 | 35 |
Commerce de gros | 60 | 490 | 172 420 | 30 000 | 4 110 | 6 | 48 |
Commerce de détail | 410 | 2 040 | 570 970 | 104 010 | 11 140 | 20 | 51 |
Transport | 330 | 1 350 | 161 090 | 81 680 | 24 570 | 16 | 46 |
Hébergement, restauration | 140 | 610 | 32 040 | 13 960 | 1 470 | 3 | 27 |
Information, communication | 50 | 170 | 23 840 | 7 460 | 670 | 1 | 17 |
Immobilier | 200 | 240 | 39 940 | 30 060 | 39 320 | 6 | 54 |
Services aux entreprises | 300 | 1 480 | 90 560 | 54 680 | 2 430 | 10 | 26 |
Services aux particuliers | 40 | 70 | 4 760 | 2 100 | 430 | 0 | 32 |
Total | 2 360 | 11 410 | 1 637 630 | 525 150 | 106 140 | 100 | 40 |
- *Équivalent temps plein.
- Champ : entreprises mahoraises.
- Source : Insee, Enquête sur les entreprises mahoraises 2015
L’investissement des entreprises pérennes baisse de 31 %
Sur le champ des entreprises présentes en 2013 et en 2015, l'investissement total baisse (- 31 %). Cependant, cette baisse est essentiellement portée par un petit nombre de grandes entreprises. Le taux de marge reste stable, ainsi que le taux de marge commerciale pour les entreprises du commerce.
tableauFigure 2 – La valeur ajoutée baisse dans la moitié des entreprisesDispersion de l'évolution entre 2013 et 2015 de la valeur ajoutée selon la taille des entreprises
1ᵉʳ quartile | Médiane | 3ᵉ quartile | |
---|---|---|---|
Ensemble | -40,38 | -0,55 | 40,94 |
Aucun salarié | -76,67 | -28,83 | 3,10 |
1 à 9 salariés | -29,26 | 9,80 | 59,64 |
10 salariés ou plus | -8,74 | 13,54 | 44,40 |
- Note : la taille d'entreprise est la taille en 2015.
- Lecture : 25 % des entreprises sans salarié ont une valeur ajoutée qui baisse de plus de 80 %, (1ᵉʳ quartile) ; elle a augmenté de plus de 3 % pour 25 % également (3ᵉ quartile). Quand la médiane est nulle, il y a autant d’entreprises pour lesquelles la valeur ajoutée augmente que d'entreprises pour lesquelles la valeur ajoutée baisse.
- Champ : entreprises mahoraises pérennes (présentes en 2013 et 2015).
- Source : Insee, Enquêtes sur les entreprises mahoraises 2013 et 2015
graphiqueFigure 2 – La valeur ajoutée baisse dans la moitié des entreprisesDispersion de l'évolution entre 2013 et 2015 de la valeur ajoutée selon la taille des entreprises
Partenariat
Cette publication a été réalisée dans le cadre d'un partenariat entre la direction générale des outre-mer (DGOM) et l'Insee.
Pour comprendre
Ces résultats combinent des données fiscales et d’enquête. Une enquête est en effet menée auprès des entreprises mahoraises connues des services fiscaux. Ces résultats couvrent les entreprises principalement marchandes dont le siège est implanté à Mayotte, hors secteur financier et agricole, ce qui représente 2 360 entreprises. Ils ne comptabilisent donc pas l’activité des établissements situés à Mayotte et faisant partie d’une entreprise dont le siège social est hors du département.
Une évolution mesurée uniquement sur les entreprises pérennes
Entre 2013 et 2015, la valeur ajoutée des entreprises mahoraises augmente de 17 %. Cette évolution est délicate à interpréter car elle est la conséquence de deux phénomènes conjoints : le développement de l'économie mahoraise, mais aussi sa formalisation, avec un nombre croissant d'entreprises qui se font connaître de l'administration. Pour neutraliser ce second phénomène, on s'intéresse alors seulement aux entreprises présentes à la fois en 2013 et en 2015. Ce champ plus restreint regroupe 1 090 entreprises.
Deux enquêtes complémentaires auprès des entreprises
En 2016, l'Insee a mené une autre enquête afin de mesurer la richesse produite par les entreprises inconnues des services fiscaux. Elle a permis notamment de déterminer que, si la majorité des entreprises sont informelles (les deux tiers), ce sont les entreprises formelles qui réalisent la grande majorité de la valeur ajoutée (91 %).
Pour en savoir plus
Daubrée S. « De nombreuses entreprises informelles pour peu de richesse créée », Insee Analyses n°16, février 2018 ;
« Les entreprises en France », Insee Références - Édition 2017, novembre 2017 ;
Coder Y. « Entreprises marchandes de 1 à 499 salariés – 400 millions d’euros de richesse créée en 2013 par le secteur marchand », Insee Analyses Mayotte n°8, février 2016 ;
Le compte Twitter de l'Insee La Réunion-Mayotte : Ouvrir dans un nouvel onglet@InseeOI.