Insee Analyses Grand Est269 000 personnes aux frontières du chômage, autant que de chômeurs

Philippe Marchet, Sophie Villaume, Insee

Le halo autour du chômage regroupe les personnes qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas classées comme chômeuses au sens du BIT, car elles ne recherchent pas activement d’emploi ou ne sont pas disponibles rapidement pour travailler. Dans le Grand Est, cela représente en moyenne 134 000 personnes de 15 à 64 ans entre 2015 et 2017. Par ailleurs, 135 000 actifs occupés sont en sous-emploi : ils travaillent à temps partiel et souhaiteraient travailler davantage, ou travaillent moins que d’habitude en raison de chômage partiel ou technique.

Au total, ces situations à la frontière du chômage concernent autant de personnes que le chômage lui-même. Les jeunes, les femmes et les moins diplômés sont les plus touchés.

Au sein du halo, les personnes potentiellement découragées, qui ont interrompu leurs recherches d’emploi, sont plus nombreuses dans la région que dans l’ensemble de la province. Le sous-emploi y est un peu moins fréquent, notamment chez les employés, qui restent toutefois les plus concernés.

Philippe Marchet, Sophie Villaume, Insee
Insee Analyses Grand Est No 78- Septembre 2018

Pour pouvoir comparer la situation de différents pays ou territoires, le chômage est défini selon une norme internationale, dite au sens du Bureau International du Travail - BIT. Un chômeur au sens du BIT est une personne qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, qui est disponible pour travailler dans les deux semaines, qui a recherché activement un emploi au cours du mois précédent, ou qui en a trouvé un commençant dans moins de trois mois. Le Grand Est est l’une des régions les plus touchées par le chômage, après les Hauts-de-France : en moyenne sur les années 2015 à 2017, il concerne 7,8 % des Grandestois âgés de 15 à 64 ans, soit 268 000 personnes.

La mesure du chômage est toutefois très sensible aux critères retenus (encadré), et les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir. La définition du chômage au sens du BIT s’avère assez restrictive, et ne permet pas d’examiner toutes les situations vis-à-vis de l’emploi : certaines personnes sont ainsi comptabilisées comme inactives ou en emploi, alors que leurs situations s’approchent de celle des chômeurs. Compléter l’étude du chômage en introduisant les concepts de sous-emploi et de halo autour du chômage permet de mieux appréhender la diversité des situations. Dans le Grand Est, sur la période 2015-2017, on dénombre en moyenne 269 000 personnes aux frontières du chômage, soit autant que de chômeurs (figure 1).

Figure 1Autant de personnes aux frontières du chômage que de chômeursNombre de personnes de 15 à 64 ans selon leur statut vis-à-vis du marché du travail (moyenne 2015-2017)

Autant de personnes aux frontières du chômage que de chômeurs - Lecture : parmi les 1 013 000 inactifs au sens du BIT en moyenne sur la période 2015-2017, 134 000 constituent le halo autour du chômage.
effectif
Inactivité hors halo 879 000
Halo autour du chômage 134 000
Chômage au sens du BIT 268 000
Sous-emploi 135 000
Emploi hors sous emploi 2 043 000
Ensemble 15-64 ans 3 459 000
  • Lecture : parmi les 1 013 000 inactifs au sens du BIT en moyenne sur la période 2015-2017, 134 000 constituent le halo autour du chômage.
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Figure 1Autant de personnes aux frontières du chômage que de chômeursNombre de personnes de 15 à 64 ans selon leur statut vis-à-vis du marché du travail (moyenne 2015-2017)

  • Lecture : parmi les 1 013 000 inactifs au sens du BIT en moyenne sur la période 2015-2017, 134 000 constituent le halo autour du chômage.
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Entre chômage et inactivité, le halo autour du chômage

Parmi les inactifs, certains souhaitent travailler, mais ne sont pas considérés comme chômeurs (au sens du BIT), car ils ne recherchent pas activement d’emploi ou ne sont pas disponibles rapidement pour travailler. Ces personnes appartiennent à ce que nous définissons comme le halo autour du chômage. Elles sont 134 000 dans le Grand Est, en moyenne sur la période 2015-2017.

Près de la moitié d’entre elles souhaitent travailler et sont disponibles pour le faire, mais ne recherchent pas d’emploi ou ont arrêté leurs démarches par découragement (figure 2). Trois personnes sur dix souhaitent avoir un emploi mais n’en recherchent pas et ne sont pas disponibles. Elles peuvent éprouver des difficultés à concilier leur situation avec un emploi (maternité, études, personne dépendante à charge, invalidité, longue maladie…). Enfin, les 21 % restants sont nettement plus proches du marché du travail : à la recherche d’un emploi sans être immédiatement disponibles pour travailler. Cette indisponibilité passagère peut correspondre à l’attente de la fin d’une formation par exemple. Près de 17 000 personnes du halo sont des étudiants, élèves ou stagiaires, surreprésentés dans cette catégorie.

Dans la région, la part des 15-64 ans situés dans le halo autour du chômage est similaire à celle de province (3,9 % pour 3,7 %), tandis qu’elle est légèrement plus élevée dans la région Hauts-de-France, et plus faible en Corse, Île-de-France et Centre-Val de Loire (figure 3).

Au cours des dernières années, le halo a suivi la même tendance que le chômage. Dans le Grand Est, son poids a augmenté de 0,9 point entre 2013 et 2016, soit un peu plus que dans l’ensemble de la province, où il a progressé de 0,4 point.

Figure 2Entre emploi, chômage et inactivité, une variété de situations intermédiairesNombre de personnes de 15 à 64 ans, en moyenne sur la période 2015-2017

  • Lecture : en moyenne sur les années 2015 à 2017, sur les 3 459 000 personnes de 15 à 64 ans vivant dans le Grand Est, 2 178 000 sont en emploi, dont 135 000 en situation de sous-emploi, et 134 000 sont inactifs au sens du BIT, mais proches d’une situation de chômage et constituent le halo autour du chômage.
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Figure 3Plus de chômage dans le Grand Est, y compris de longue duréeDifférents indicateurs autour du chômage pour la province et pour les régions significativement éloignées de la moyenne (en %)

Plus de chômage dans le Grand Est, y compris de longue durée - Lecture : dans le Grand Est, en moyenne sur 2015-2017, la part des chômeurs au sens du BIT parmi l’ensemble des 15-64 ans est supérieure à la moyenne de province (7,8 % contre 7,0 %).
Moyenne de Province Niveau significativement inférieur à la moyenne de province Niveau significativement supérieur à la moyenne de province
Part des chômeurs dans l’ensemble des 15-64 ans 7,0 Bretagne (5,8) Grand Est (7,8)
Auvergne-Rhône-Alpes (6,0) Hauts-de-France (8,5)
Pays de la Loire (6,2)
Proportion de chômeurs qui cherchent un emploi depuis plus d’un an 42,8 Pays de la Loire (35,0) Occitanie (44,1)
Bretagne (35,1) Normandie (45,8)
Auvergne-Rhône-Alpes (37,2) Grand Est (45,8)
Île-de-France (46,0)
Hauts-de-France (50,5)
Part des personnes dans le halo autour du chômage Parmi les 15-64 ans * 3,7 Corse (2,7) Hauts-de-France (4,3)
Île-de-France (3,0)
Centre-Val de Loire (3,0)
Auvergne-Rhône-Alpes (3,3)
Proportion, dans le halo, de personnes disponibles, qui souhaitent travailler, mais ne cherchent pas d’emploi 45,3 Auvergne-Rhône-Alpes (39,7) Grand Est (49,2)
Île-de-France (41,9) Hauts-de-France (54,7)
Part des actifs occupés en situation de sous-emploi 6,8 Île-de-France (4,4) Occitanie (7,7)
Corse (4,5)
Auvergne-Rhône-Alpes (6,2)
Grand Est (6,2)
  • Avertissement : ne sont signalées ici que les situations pour lesquelles les écarts sont significatifs et ne peuvent pas être attribués aux aléas de sondage.
  • * Dans le Grand-Est, la part est de 3,9 %.
  • Lecture : dans le Grand Est, en moyenne sur 2015-2017, la part des chômeurs au sens du BIT parmi l’ensemble des 15-64 ans est supérieure à la moyenne de province (7,8 % contre 7,0 %).
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Dans le halo, plus de personnes potentiellement découragées dans le Grand Est

Dans la région, le chômage de longue durée, au-delà d’un an, concerne 46 % des chômeurs. Cette proportion s’avère l’une des plus fortes de France, supérieure à celle observée en Pays de la Loire, Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes (35 % à 37 %), mais inférieure à celle des Hauts-de-France (plus de 50 %).

Les chômeurs de longue durée sont plus âgés que les autres (la part des 50-64 ans est deux fois plus élevée) et moins diplômés : plus de sept sur dix ont un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat, contre un peu plus de la moitié des personnes au chômage depuis moins d’un an.

En lien avec la durée passée au chômage, la catégorie la plus importante du halo - les personnes ne recherchant pas d’emploi, potentiellement découragées (49 % du halo) - est un peu plus représentée que dans l’ensemble de la province (4 points de plus). C’est toutefois moins que dans les Hauts-de-France, où elle regroupe près de 55 % des personnes du halo. Cette part est plus faible en Auvergne- Rhône-Alpes, où la dernière catégorie (plus proche du marché du travail) est plus importante (26 %).

Entre chômage et emploi : le sous-emploi

Tandis que le halo autour du chômage est une situation intermédiaire entre inactivité et chômage, le sous-emploi se situe à la frontière entre emploi et chômage.

Les personnes en sous-emploi font partie de la population active occupée au sens du BIT : dans la très grande majorité, elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi (20 % des cas) ou non (76 %). Dans une très faible proportion (4 %), le sous- emploi comprend aussi des personnes qui ont travaillé moins que d’habitude pendant la semaine de référence, en raison de chômage partiel (chômage technique) ou des conditions météorologiques.

Au total, le touche 135 000 personnes dans la région, soit 3,9 % des 15-64 ans. En les rapportant aux seuls actifs occupés de cette tranche d’âge, le taux de se révèle un peu plus faible dans le Grand Est que dans l’ensemble de la province (6,2 % contre 6,8 %). Il est le plus bas en Île-de-France (4,4 %) et le plus élevé en Occitanie (7,7 %). Dans la région comme à l’échelle de la province, le taux de sous-emploi a peu évolué entre 2013 et 2016.

Les employés constituent la catégorie socioprofessionnelle la plus concernée par le sous-emploi : celui-ci touche 10,9 % de ces salariés dans le Grand Est. C’est toutefois moins qu’au niveau national hors Île-de-France (12,8 %). Viennent ensuite les artisans-commerçants, les ouvriers (5,4 %), tandis que les professions intermédiaires et surtout les cadres sont moins concernés (respectivement 4,1 % et 2,2 %).

Le sous-emploi est nettement plus répandu parmi les salariés en CDD, les apprentis et intérimaires (16,3 %), tandis que chez les salariés en CDI et les non-salariés, cette situation est plus rare (4,5 % et 5,7 %).

Le taux de sous-emploi s’avère le plus élevé dans le secteur tertiaire, notamment dans les services aux entreprises (9,3 %) et surtout dans les « autres activités de services » (près de 15 %), qui regroupent les activités récréatives, culturelles et sportives, ou encore les services à la personne (coiffure, esthétique, blanchisserie, etc). En revanche, les actifs de l’industrie - avec une forte proportion d’hommes et peu de temps partiel - sont très peu touchés par le sous-emploi (1 %).

Les femmes, les jeunes et les personnes peu diplômées plus souvent à la frontière du chômage

En tenant compte de ces situations aux frontières du chômage, les inégalités d’accès au marché du travail apparaissent accrues pour certaines catégories de population, notamment pour les femmes, les jeunes, et les habitants des Zones urbaines sensibles (Zus).

Alors que la part des femmes au chômage est plus faible que celle des hommes (6,8 % pour 8,8 %), ces dernières sont plus souvent dans le halo autour du chômage (4,5 % pour 3,3 %) (figure 4). De même, le taux d’emploi des femmes est inférieur à celui des hommes (59 % contre 67 %), et lorsqu’elles travaillent, elles sont plus fréquemment en sous-emploi (leur taux de sous-emploi est plus élevé de 6 points). Les femmes représentent six personnes sur dix dans le halo et sept personnes sur dix en sous-emploi (figure 5).

Chômage et halo autour du chômage concernent également davantage les jeunes : les moins de 30 ans sont deux fois plus souvent dans ces situations que les 50-64 ans. Ils représentent plus de 40 % des chômeurs et des personnes du halo, et près de 30 % des personnes en sous-emploi, pour seulement 19 % des actifs occupés. Les proportions de jeunes au chômage et dans le halo autour du chômage se révèlent un peu plus importantes dans le Grand Est que dans l’ensemble de la province : l’intégration des jeunes sur le marché du travail semble ainsi plus difficile qu’ailleurs. Elle est liée au niveau de diplôme, mais également à l’entourage familial ou à la parentalité. Les jeunes de la région arrêtent en effet un peu plus précocement leurs études, et sont moins diplômés qu’au niveau national. Ils ont ainsi davantage subi les conséquences de la crise économique, la région étant de surcroît plus orientée vers les activités industrielles, particulièrement concernées.

Avoir un diplôme favorise l’insertion professionnelle : 57 % des personnes en emploi (hors sous-emploi) possèdent au moins le baccalauréat, contre 47 % de l’ensemble des 15-64 ans. À l’inverse, les personnes qui ont un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat sont plus touchées par le chômage, notamment le chômage de longue durée. Elles sont aussi surreprésentées dans les situations aux frontières du chômage (64 % des personnes dans le halo et 56 % de celles en sous-emploi ont cessé leurs études avant le baccalauréat).

Trouver un emploi est également plus difficile pour les habitants des Zones urbaines sensibles. En effet, 25 % d’entre eux sont au chômage ou dans le halo autour du chômage, contre 11 % des personnes résidant hors Zus. Ils sont aussi beaucoup plus souvent concernés par le sous-emploi.

Figure 4Les femmes sont moins souvent au chômage que les hommes, mais plus souvent en sous-emploi ou dans le halo.Part de personnes de 15-64 ans au chômage et dans les situations à la frontière du chômage (en %)

Les femmes sont moins souvent au chômage que les hommes, mais plus souvent en sous-emploi ou dans le halo.
Chômage
15-29 ans 11,3
30-49 ans 8,0
50-64 ans 4,4
Hommes 8,8
Femmes 6,8
Baccalauréat ou plus 6,3
Inférieur au baccalauréat 9,0
Zus 16,0
Hors Zus 7,1
Ensemble 7,8

Figure 4Les femmes sont moins souvent au chômage que les hommes, mais plus souvent en sous-emploi ou dans le halo.Part de personnes de 15-64 ans au chômage et dans les situations à la frontière du chômage (en %)

Halo
15-29 ans 5,7
30-49 ans 3,7
50-64 ans 2,5
Hommes 3,3
Femmes 4,5
Baccalauréat ou plus 2,9
Inférieur au baccalauréat 4,7
Zus 8,5
Hors Zus 3,5
Ensemble 3,9
Sous-emploi
15-29 ans 4,2
30-49 ans 4,5
50-64 ans 2,9
Hommes 2,3
Femmes 5,5
Baccalauréat ou plus 3,6
Inférieur au baccalauréat 4,2
Zus 6,4
Hors Zus 3,7
Ensemble 3,9
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).
  • Lecture : 11,3 % des 15-29 ans sont au chômage au sens du BIT (moyenne 2015-2017).
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Figure 5Les jeunes, les femmes et les moins diplômés sont surreprésentés dans les situations à la frontière du chômageRépartition par sexe, âge et niveau de formation (en %) (moyenne 2015-2017)

Les jeunes, les femmes et les moins diplômés sont surreprésentés dans les situations à la frontière du chômage - Lecture : les femmes représentent 44 % des chômeurs âgés de 15 à 64 ans dans le Grand Est.
Halo autour du chômage Chômage au sens du BIT Sous-emploi Emploi hors sous emploi Population des 15-64 ans
Sexe
Femmes 58 44 71 46 51
Hommes 42 56 29 54 49
Âge
15 à 29 ans 41 41 30 19 28
30 à 49 ans 38 41 46 51 40
50 à 64 ans 21 18 24 30 32
Niveau de diplôme
Inférieur au baccalauréat 64 61 56 43 53
Baccalauréat ou plus 36 39 44 57 47
Lieu de résidence
Zus 17 16 13 5 8
Hors Zus 83 84 87 95 92
Ensemble 100 100 100 100 100
  • Lecture : les femmes représentent 44 % des chômeurs âgés de 15 à 64 ans dans le Grand Est.
  • Champ : Grand Est, personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2015 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire).

Deux mesures du chômage : au sens du BIT et au sens du recensement

La mesure du chômage est extrêmement sensible aux critères retenus. La définition la plus couramment utilisée est celle «  » qui permet d’effectuer des comparaisons internationales. Une autre définition est celle des chômeurs au sens du recensement de la population, qui regroupe les personnes qui :

- se sont déclarées au chômage (inscrites ou non à Pôle emploi), sauf si elles ont, en outre, déclaré explicitement ne pas rechercher de travail ;

- ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni au chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.

Un chômeur au sens du recensement n’est pas forcément un chômeur au sens du BIT (et réciproquement).

En moyenne sur la période 2013-2017, la part de chômeurs au sens du BIT parmi les 15-64 ans est de 7,8 % selon les enquêtes emploi, mais atteint 10,5 % d’après le recensement de la population de 2015 (qui correspond à une moyenne du cumul des cinq enquêtes annuelles de recensement 2013 à 2017). Cette dernière proportion se réduit à 8,3 % si on ne tient pas compte des personnes qui se déclarent dans une autre situation que le chômage, mais qui recherchent un emploi (2,2 % de la population des 15-64 ans). Parmi les chômeurs au sens du recensement, les jeunes, les femmes et les personnes peu diplômées se déclarent plus fréquemment dans une autre situation que le chômage (étudiant, retraité, homme ou femme au foyer, etc).

Part des chômeurs parmi les 15-64 ans, au sens du BIT et au sens du recensement (en %)

Part des chômeurs parmi les 15-64 ans, au sens du BIT et au sens du recensement (en %) - Lecture : dans le Grand Est, en moyenne entre 2013 et 2017, 7,8 % des personnes de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT et 10,5 % au sens du recensement.
Part des chômeurs au sens du BIT Part des chômeurs au sens du recensement
Ensemble dont : se déclarent au chômage dont : se déclarent dans une autre situation mais recherchent un emploi
Hommes 8,5 10,8 9,2 1,6
Femmes 7,0 10,3 7,5 2,9
15-29 ans 11,5 14,7 11,1 3,7
30-49 ans 8,0 10,9 8,6 2,3
50-64 ans 4,3 6,5 5,5 1,0
Diplôme inférieur au baccalauréat 8,9 12,5 9,8 2,7
Baccalauréat ou diplôme de l’enseignement supérieur 6,4 8,4 6,7 1,7
Ensemble 7,8 10,5 8,3 2,2
  • Avertissement : il s'agit de la part des chômeurs (rapportée à la population des 15-64 ans) et non du taux de chômage (rapporté à la population active).
  • Lecture : dans le Grand Est, en moyenne entre 2013 et 2017, 7,8 % des personnes de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT et 10,5 % au sens du recensement.
  • Champ : Grand Est, personnes de 15 à 64 ans, vivant dans un logement ordinaire (hors communautés).
  • Source : Insee, enquête emploi en continu 2013 à 2017 (4e trimestre 2017 provisoire), recensement de la population 2015.

Pour comprendre

Cette étude fournit pour la première fois des résultats relatifs au halo autour du chômage et au sous-emploi dans la région Grand Est. Elle se base sur l’enquête emploi, qui est la seule source permettant de mesurer le chômage et l’activité au sens du Bureau international du travail (BIT). Depuis 2014, cette enquête, par sondage, est menée en continu, sur l’ensemble des semaines de l’année, en France, à l’exception de Mayotte où l’enquête est annuelle. Chaque trimestre, environ 110 000 personnes de 15 ans ou plus vivant dans un ménage ordinaire (c’est-à-dire hors foyers, hôpitaux, prisons…) répondent à l’enquête. Les personnes décrivent leur situation vis-à-vis du marché du travail au cours d’une semaine donnée, dite « de référence ». Le niveau et la structure de l’emploi fournis par l’enquête emploi peuvent différer de ceux obtenus à partir des sources administratives (estimations d’emploi).

La méthode d’estimation retenue ici consiste à empiler les données des enquêtes emploi sur trois années consécutives (2015-2016-2017), afin d’obtenir des résultats plus robustes au niveau régional. Les données présentées s’interprètent donc comme des valeurs trimestrielles moyennes sur cette période.

Toutes les statistiques issues de l’exploitation de l’enquête emploi ne peuvent être produites au niveau régional. Il n’est en particulier pas possible sans compromettre la précision et la fiabilité des résultats de détailler davantage les caractéristiques des populations étudiées (chômage, halo autour du chômage et sous-emploi) que ce qui est présenté dans l’étude.

Définitions

Le sous-emploi regroupe les personnes actives occupées au sens du BIT qui remplissent l’une des conditions suivantes :

- elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non ;

- elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d’habitude pendant la semaine de référence en raison de chômage partiel (chômage technique) ou des conditions météorologiques.

Personne en emploi (ou actif occupé) au sens du Bureau international du travail (BIT) : personne ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence, ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,...) ou de durée.

Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :

  • – être sans emploi durant la semaine de référence ;
  • – être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
  • – avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle emploi (et réciproquement).

Une personne appartient au halo autour du chômage lorsqu’elle souhaite travailler, mais est classée inactive au sens du BIT. Trois cas de figure sont possibles :

- elle recherche un emploi, mais n’est pas disponible rapidement pour travailler (dans les deux semaines) ;

- elle souhaite travailler, est disponible pour le faire, mais ne recherche pas activement un emploi ;

- elle souhaite travailler, mais n’est pas disponible pour travailler et ne recherche pas activement un emploi.

La part de chômeurs est le ratio nombre de chômeurs / population totale. Elle diffère du taux de chômage qui est le ratio nombre de chômeurs / population active (personnes en emploi + chômeurs). Les taux de chômage localisés sont la source de référence pour mesurer le chômage au niveau régional.

Le taux de sous-emploi est la proportion de personnes en sous-emploi parmi les actifs occupés.

Pour en savoir plus

Emorine M., Tilatte A., «  Une entrée dans la vie adulte plus précoce, mais des difficultés d’insertion », Insee Analyses Grand Est n° 28, novembre 2016.

Beck S., Vidalenc J., «  Une photographie du marché du travail en 2017 », Insee Première n° 1694, avril 2018.

Bessone A.J., Cabanes P.Y., Marrakchi A., « Halo autour du chômage : une population hétérogène et une situation transitoire », Insee Références, « Emploi, chômage, revenus du travail - Édition 2016 ».