Transferts sociaux versés aux ménages : des effets différenciés selon les territoires
Les inégalités de niveau de vie varient d’un territoire à l’autre. Sans les prestations sociales et les impôts, les différences entre régions du point de vue des écarts entre hauts et bas revenus seraient bien plus fortes. Ainsi, en 2014, les prestations sociales et les impôts réduisent davantage les inégalités au sein des régions les plus touchées par la pauvreté, notamment au Nord du pays et sur le pourtour méditerranéen, ainsi qu’en Île-de-France où les inégalités sont surtout creusées par les ménages les plus aisés. Par ailleurs, les allocations chômage contribuent plus fortement au revenu disponible au Nord et au Sud. Les pensions de retraite y contribuent le plus au centre de la France, où les populations âgées sont fortement représentées.
- Impôts et prestations sociales réduisent plus les inégalités dans les régions à fortes disparités de revenu …
- …ils divisent par deux les inégalités en Seine-Saint-Denis et Bouches-du-Rhône
- Pour les plus modestes, une plus forte part des prestations sociales dans le revenu disponible au Nord
- Les allocations chômage au Nord, au Sud et en Seine-Saint-Denis
- Les retraites dépassent un tiers du revenu disponible autour du Massif central
Impôts et prestations sociales réduisent plus les inégalités dans les régions à fortes disparités de revenu …
Les disparités de niveau de vie entre les plus aisés et les plus modestes ne sont pas homogènes selon les régions. En 2014, le rapport entre le neuvième décile (D9), niveau de vie plancher des 10 % d’individus les plus aisés, et le premier décile (D1), niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes, est le plus fort en Île-de-France (4,5), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) (3,7) et dans les Hauts-de-France (3,3). À l’autre extrémité, les régions Bretagne (2,9) et Pays de la Loire (2,8) sont les moins inégalitaires (figure 1).
tableauFigure 1 – Inégalités de revenu selon les régions en 2014
Régions | en euros | Rapport interdécile (D9/D1) du revenu fiscal par unité de consommation | Rapport interdécile (D9/D1) du niveau de vie | Taux de pauvreté⁴ | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
1er décile (D1) du revenu fiscal¹ par unité de consommation² (UC) | 9ᵉ décile (D9) du revenu fiscal¹ par UC² | 1er décile du niveau de vie³ | 9ᵉ décile du niveau de vie | ||||
Corse | 6 040 | 38 608 | 9 485 | 35 002 | 6,39 | 3,69 | 20,3 |
Hauts-de-France | 5 520 | 35 786 | 10 041 | 33 208 | 6,48 | 3,31 | 18,3 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 5 976 | 40 862 | 9 886 | 36 973 | 6,84 | 3,74 | 17,5 |
Occitanie | 6 082 | 37 572 | 10 054 | 35 069 | 6,18 | 3,49 | 17,2 |
Île-de-France | 6 812 | 52 038 | 10 223 | 46 425 | 7,64 | 4,54 | 15,6 |
Grand Est | 7 178 | 39 086 | 10 846 | 36 754 | 5,45 | 3,39 | 14,2 |
Nouvelle-Aquitaine | 7 806 | 37 282 | 11 033 | 35 039 | 4,78 | 3,18 | 13,7 |
Normandie | 7 478 | 36 370 | 11 070 | 34 011 | 4,86 | 3,07 | 13,6 |
Bourgogne-Franche-Comté | 7 948 | 37 238 | 11 227 | 34 625 | 4,69 | 3,08 | 13,1 |
Centre-Val de Loire | 7 934 | 37 234 | 11 249 | 34 836 | 4,69 | 3,10 | 12,9 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 7 984 | 41 016 | 11 292 | 38 302 | 5,14 | 3,39 | 12,7 |
Pays de la Loire | 8 872 | 35 886 | 11 855 | 33 581 | 4,04 | 2,83 | 11,1 |
Bretagne | 8 994 | 36 564 | 11 929 | 34 748 | 4,07 | 2,91 | 10,8 |
- 1. Le revenu fiscal comprend les ressources mentionnées sur la déclaration de revenus.
- 2. Le nombre d'unités de consommation est calculé selon l'échelle d'équivalence de l'OCDE : le premier adulte compte pour un, les autres personnes de 14 ans ou plus pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.
- 3. Le niveau de vie correspond au revenu disponible à la disposition du ménage pour consommer et épargner, divisé par le nombre d'unités de consommation.
- 4. Le taux de pauvreté correspond à la proportion d'individus dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60 % du niveau de vie médian.
- Lecture : les déciles D1 à D9 partagent la population en dix : 10 % des personnes ont un revenu fiscal inférieur (resp. niveau de vie) à D1, 90 % à D9. Pour le revenu fiscal, le premier décile est de 6 040 euros en Corse.
- Champ : ensemble des ménages fiscaux ordinaires. Sont exclues les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...).
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, Filosofi 2014.
Le niveau de vie correspond au revenu disponible des ménages par unité de consommation. Il prend en compte les prestations sociales et les impôts directs. Quelle que soit la région, les inégalités de revenus seraient plus fortes sans les effets compensateurs de ces transferts. Ainsi, mesuré sur le revenu fiscal, le rapport interdécile (D9/D1) atteint 7,6 en Île-de-France, 6,8 en Paca, 6,5 dans les Hauts-de-France. À l’opposé, cet écart atteint 4 points en Bretagne et en Pays de la Loire.
En raison de la progressivité de l’impôt sur le revenu, les impôts pèsent davantage sur le revenu disponible des ménages les plus aisés, ce qui contribue à réduire l’écart entre les hauts et les bas revenus. Sans les impôts directs, les 10 % de ménages les plus aisés auraient un niveau de vie plus élevé en moyenne de + 25,4 % en Auvergne-Rhône-Alpes à + 31,5 % en Île-de-France.
La réduction des disparités de revenu par l’effet des prestations sociales et des impôts est plus forte pour les régions où la proportion de personnes pauvres est plus élevée. Le taux de pauvreté dans les Hauts-de-France et en Paca est ainsi respectivement de 18,3 % et 17,5 % alors qu’il atteint 11,1 % et 10,8 % en Pays de la Loire et en Bretagne. La situation de l’Île-de-France est spécifique, les inégalités se réduisant plus par le haut de la distribution que dans les autres régions.
…ils divisent par deux les inégalités en Seine-Saint-Denis et Bouches-du-Rhône
À Paris, département où les inégalités de revenu sont les plus fortes, le rapport interdécile se réduit fortement lorsque l’on passe du revenu fiscal au revenu disponible (- 4,5 points) (figure 2). Ce rapport se resserre aussi sensiblement en Seine-Saint-Denis (- 5,0 points), dans les Bouches-du-Rhône (- 4,3), les Pyrénées-Orientales (- 4,4), et le Nord (- 4,1). À l’inverse, dans les départements pour lesquels les disparités de revenu fiscal sont déjà moins fortes, le rapport interdécile se réduit plus faiblement lorsque l’on passe du revenu fiscal au revenu disponible. C’est le cas des départements bretons et de ceux des Pays de la Loire, ainsi que de la Manche et du Calvados. Cela concerne aussi par exemple le sud du Massif central. En Vendée, département français qui présente les inégalités monétaires les moins fortes, le rapport interdécile est peu modifié entre le revenu fiscal et le revenu disponible (- 0,9 point).
tableauFigure 2 - Écart entre le rapport interdécile du revenu disponible et celui du revenu fiscal
Département | Écart entre le rapport interdécile du revenu disponible et celui du revenu fiscal |
---|---|
Ain | -1,51 |
Aisne | -2,98 |
Allier | -1,95 |
Alpes-de-Haute-Provence | -1,92 |
Hautes-Alpes | -1,36 |
Alpes-Maritimes | -2,54 |
Ardèche | -1,46 |
Ardennes | -2,85 |
Ariège | -2,45 |
Aube | -2,46 |
Aude | -3,81 |
Aveyron | -1,12 |
Bouches-du-Rhône | -4,34 |
Calvados | -1,58 |
Cantal | -1,04 |
Charente | -1,83 |
Charente-Maritime | -1,50 |
Cher | -1,83 |
Corrèze | -1,19 |
Corse-du-Sud | -2,18 |
Haute-Corse | -3,16 |
Côte-d'Or | -1,35 |
Côtes-d'Armor | -1,14 |
Creuse | -1,73 |
Dordogne | -1,63 |
Doubs | -1,83 |
Drôme | -2,00 |
Eure | -1,60 |
Eure-et-Loir | -1,43 |
Finistère | -1,07 |
Gard | -3,80 |
Haute-Garonne | -2,08 |
Gers | -1,37 |
Gironde | -1,77 |
Hérault | -3,75 |
Ille-et-Vilaine | -1,25 |
Indre | -1,51 |
Indre-et-Loire | -1,52 |
Isère | -1,47 |
Jura | -1,26 |
Landes | -1,13 |
Loir-et-Cher | -1,38 |
Loire | -1,88 |
Haute-Loire | -1,16 |
Loire-Atlantique | -1,27 |
Loiret | -1,83 |
Lot | -1,37 |
Lot-et-Garonne | -2,04 |
Lozère | -1,23 |
Maine-et-Loire | -1,30 |
Manche | -1,31 |
Marne | -2,26 |
Haute-Marne | -1,73 |
Mayenne | -1,03 |
Meurthe-et-Moselle | -2,13 |
Meuse | -1,54 |
Morbihan | -1,14 |
Moselle | -1,94 |
Nièvre | -2,06 |
Nord | -4,05 |
Oise | -1,84 |
Orne | -1,72 |
Pas-de-Calais | -3,23 |
Puy-de-Dôme | -1,44 |
Pyrénées-Atlantiques | -1,41 |
Hautes-Pyrénées | -1,64 |
Pyrénées-Orientales | -4,42 |
Bas-Rhin | -1,89 |
Haut-Rhin | -2,13 |
Rhône | -2,55 |
Haute-Saône | -1,43 |
Saône-et-Loire | -1,43 |
Sarthe | -1,56 |
Savoie | -1,09 |
Haute-Savoie | -1,21 |
Paris | -4,56 |
Seine-Maritime | -2,34 |
Seine-et-Marne | -1,67 |
Yvelines | -1,75 |
Deux-Sèvres | -1,25 |
Somme | -2,58 |
Tarn | -1,85 |
Tarn-et-Garonne | -2,24 |
Var | -2,26 |
Vaucluse | -3,15 |
Vendée | -0,89 |
Vienne | -1,63 |
Haute-Vienne | -2,24 |
Vosges | -1,83 |
Yonne | -1,81 |
Territoire de Belfort | -2,42 |
Essonne | -2,02 |
Hauts-de-Seine | -2,71 |
Seine-Saint-Denis | -5,01 |
Val-de-Marne | -2,95 |
Val-d'Oise | -2,59 |
- Lecture : l'écart entre le rapport interdécile D9/D1 du revenu disponible et celui du revenu fiscal est de - 4,5 pour Paris.
- Champ : ensemble des ménages fiscaux ordinaires. Sont exclues les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...).
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, Filosofi 2014.
graphiqueFigure 2 - Écart entre le rapport interdécile du revenu disponible et celui du revenu fiscal
Pour les plus modestes, une plus forte part des prestations sociales dans le revenu disponible au Nord
D'une région à l'autre, pour les 10 % de la population ayant les revenus les plus bas, la part des prestations sociales dans le revenu disponible s’échelonne de 29,2 % en Corse à 49,8 % en Hauts-de-France. Au niveau départemental (figure 3), cette part est maximale dans le Nord (52,2 %), le Pas-de-Calais (50,3 %) et la Seine-Maritime (48,7 %). À l’opposé, elle est la plus faible (autour de 28 %) dans les départements du sud du Massif central (Aveyron, Cantal, Lozère), en raison de la part plus élevée de la population âgée dans ces départements.
Les prestations familiales sont proportionnellement plus élevées dans les territoires où les familles avec des enfants de moins de 18 ans sont plus nombreuses, comme à l’Ouest. La part des prestations logement dans le revenu disponible est plus élevée dans les villes. En effet, celles-ci concentrent davantage de personnes seules : cette population est surreprésentée parmi les bénéficiaires des aides au logement. La part des prestations logement dans le revenu disponible du 1er décile de revenu atteint ainsi 17,4 % dans les villes-centres des grandes aires urbaines, mais seulement 9,3 % dans les couronnes des grandes aires urbaines.
tableauFigure 3 - Part de l'ensemble des prestations sociales dans le revenu disponible du 1er décile de niveau de vie
Département | Part de l'ensemble des prestations sociales dans le revenu disponible (1er décile de niveau de vie) |
---|---|
Ain | 33,0 |
Aisne | 47,4 |
Allier | 43,0 |
Alpes-de-Haute-Provence | 33,6 |
Hautes-Alpes | 30,4 |
Alpes-Maritimes | 33,7 |
Ardèche | 34,5 |
Ardennes | 47,8 |
Ariège | 40,3 |
Aube | 47,1 |
Aude | 42,9 |
Aveyron | 29,0 |
Bouches-du-Rhône | 47,1 |
Calvados | 40,8 |
Cantal | 27,5 |
Charente | 42,0 |
Charente-Maritime | 36,4 |
Cher | 44,5 |
Corrèze | 30,5 |
Corse-du-Sud | 27,7 |
Haute-Corse | 30,2 |
Côte-d'Or | 36,7 |
Côtes-d'Armor | 35,1 |
Creuse | 32,0 |
Dordogne | 34,1 |
Doubs | 43,5 |
Drôme | 38,8 |
Eure | 42,6 |
Eure-et-Loir | 40,8 |
Finistère | 36,8 |
Gard | 44,7 |
Haute-Garonne | 42,7 |
Gers | 30,2 |
Gironde | 39,5 |
Hérault | 43,0 |
Ille-et-Vilaine | 39,7 |
Indre | 37,8 |
Indre-et-Loire | 40,9 |
Isère | 39,9 |
Jura | 35,0 |
Landes | 34,5 |
Loir-et-Cher | 40,9 |
Loire | 43,2 |
Haute-Loire | 32,1 |
Loire-Atlantique | 41,3 |
Loiret | 42,1 |
Lot | 31,1 |
Lot-et-Garonne | 38,0 |
Lozère | 26,9 |
Maine-et-Loire | 42,1 |
Manche | 36,6 |
Marne | 45,3 |
Haute-Marne | 41,5 |
Mayenne | 36,4 |
Meurthe-et-Moselle | 46,6 |
Meuse | 41,8 |
Morbihan | 36,7 |
Moselle | 41,8 |
Nièvre | 41,5 |
Nord | 52,2 |
Oise | 43,0 |
Orne | 41,7 |
Pas-de-Calais | 50,3 |
Puy-de-Dôme | 39,2 |
Pyrénées-Atlantiques | 35,9 |
Hautes-Pyrénées | 36,6 |
Pyrénées-Orientales | 44,4 |
Bas-Rhin | 44,5 |
Haut-Rhin | 44,5 |
Rhône | 43,9 |
Haute-Saône | 38,4 |
Saône-et-Loire | 38,1 |
Sarthe | 45,0 |
Savoie | 31,5 |
Haute-Savoie | 27,8 |
Paris | 32,7 |
Seine-Maritime | 48,7 |
Seine-et-Marne | 40,0 |
Yvelines | 35,3 |
Deux-Sèvres | 37,7 |
Somme | 46,4 |
Tarn | 39,9 |
Tarn-et-Garonne | 39,0 |
Var | 38,0 |
Vaucluse | 38,6 |
Vendée | 32,2 |
Vienne | 42,8 |
Haute-Vienne | 43,3 |
Vosges | 44,1 |
Yonne | 42,3 |
Territoire de Belfort | 50,1 |
Essonne | 37,8 |
Hauts-de-Seine | 34,4 |
Seine-Saint-Denis | 40,5 |
Val-de-Marne | 38,4 |
Val-d'Oise | 37,9 |
- Champ : ensemble des ménages fiscaux ordinaires. Sont exclues les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...).
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, Filosofi 2014.
graphiqueFigure 3 - Part de l'ensemble des prestations sociales dans le revenu disponible du 1er décile de niveau de vie
Les allocations chômage au Nord, au Sud et en Seine-Saint-Denis
Les revenus de remplacement (allocations chômage, pensions de retraite) constituent également une part non négligeable des revenus dans certains territoires. Ainsi, les allocations chômage, en proportion du revenu disponible, sont les plus élevées dans l’extrême nord et la partie ouest du pourtour méditerranéen ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, dans les Vosges et le Territoire de Belfort (figure 4). Dans ces départements, le taux de chômage est supérieur de 1 à 5 points à la moyenne nationale. En revanche, la part des allocations chômage dans le revenu disponible est la plus faible (moins de 2,9 %) pour une partie de territoire couvrant le Massif central ainsi que quelques départements limitrophes. Hormis l’Allier et le Cher, le taux de chômage dans ces départements est inférieur à la moyenne nationale.
tableauFigure 4 - Part des allocations chômage dans le revenu disponible des ménages
Département | Part |
---|---|
Ain | 2,9 |
Aisne | 3,5 |
Allier | 2,8 |
Alpes-de-Haute-Provence | 3,4 |
Hautes-Alpes | 3,6 |
Alpes-Maritimes | 3,3 |
Ardèche | 3,5 |
Ardennes | 3,4 |
Ariège | 3,2 |
Aube | 3,4 |
Aude | 3,8 |
Aveyron | 2,4 |
Bouches-du-Rhône | 3,5 |
Calvados | 3,3 |
Cantal | 2,3 |
Charente | 3,2 |
Charente-Maritime | 3,3 |
Cher | 2,7 |
Corrèze | 2,7 |
Corse-du-Sud | 3,0 |
Haute-Corse | 3,0 |
Côte-d'Or | 2,7 |
Côtes-d'Armor | 3,0 |
Creuse | 2,7 |
Dordogne | 3,2 |
Doubs | 3,1 |
Drôme | 3,5 |
Eure | 3,5 |
Eure-et-Loir | 3,1 |
Finistère | 3,2 |
Gard | 3,8 |
Haute-Garonne | 3,2 |
Gers | 2,7 |
Gironde | 3,3 |
Hérault | 3,9 |
Ille-et-Vilaine | 2,9 |
Indre | 2,9 |
Indre-et-Loire | 3,0 |
Isère | 3,1 |
Jura | 2,9 |
Landes | 3,2 |
Loir-et-Cher | 3,0 |
Loire | 3,1 |
Haute-Loire | 2,8 |
Loire-Atlantique | 3,3 |
Loiret | 3,1 |
Lot | 2,9 |
Lot-et-Garonne | 3,3 |
Lozère | 2,4 |
Maine-et-Loire | 3,3 |
Manche | 2,9 |
Marne | 2,9 |
Haute-Marne | 3,1 |
Mayenne | 2,6 |
Meurthe-et-Moselle | 2,9 |
Meuse | 2,8 |
Morbihan | 3,2 |
Moselle | 3,3 |
Nièvre | 2,7 |
Nord | 3,6 |
Oise | 3,3 |
Orne | 3,1 |
Pas-de-Calais | 3,6 |
Puy-de-Dôme | 2,7 |
Pyrénées-Atlantiques | 2,9 |
Hautes-Pyrénées | 3,4 |
Pyrénées-Orientales | 3,8 |
Bas-Rhin | 3,0 |
Haut-Rhin | 3,1 |
Rhône | 3,2 |
Haute-Saône | 3,2 |
Saône-et-Loire | 2,9 |
Sarthe | 3,1 |
Savoie | 3,1 |
Haute-Savoie | 3,1 |
Paris | 3,1 |
Seine-Maritime | 3,3 |
Seine-et-Marne | 3,1 |
Yvelines | 2,7 |
Deux-Sèvres | 2,8 |
Somme | 3,2 |
Tarn | 3,2 |
Tarn-et-Garonne | 3,4 |
Var | 3,3 |
Vaucluse | 3,9 |
Vendée | 3,1 |
Vienne | 2,9 |
Haute-Vienne | 2,6 |
Vosges | 3,7 |
Yonne | 3,0 |
Territoire de Belfort | 3,8 |
Essonne | 2,8 |
Hauts-de-Seine | 2,9 |
Seine-Saint-Denis | 4,3 |
Val-de-Marne | 3,1 |
Val-d'Oise | 3,4 |
- Champ : ensemble des ménages fiscaux ordinaires. Sont exclues les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...).
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, Filosofi 2014.
graphiqueFigure 4 - Part des allocations chômage dans le revenu disponible des ménages
Les retraites dépassent un tiers du revenu disponible autour du Massif central
La part des pensions, retraites et rentes dans le revenu disponible est la plus élevée dans des départements situés dans la partie centrale du pays : elle atteint 40 % dans la Nièvre et environ 37 % dans l’extrême sud ou sur le littoral ouest (figure 5). Dans tous ces départements, la part de la population âgée de 60 ans ou plus est supérieure à 30 % contre 24,4 % en moyenne en France métropolitaine.
À l’inverse, la part de ces revenus est la plus faible (moins de 25 %) dans les départements de l’Île-de-France, en Haute-Garonne, dans le Rhône, l’Ain et la Haute-Savoie. Dans ces départements, la part des 60 ans ou plus atteint au plus 22 %, en deçà de la moyenne métropolitaine.
tableauFigure 5 - Part des pensions, retraites et rentes dans le revenu disponible des ménages fiscaux
Département | Part |
---|---|
Ain | 24,5 |
Aisne | 29,7 |
Allier | 36,7 |
Alpes-de-Haute-Provence | 35,6 |
Hautes-Alpes | 34,3 |
Alpes-Maritimes | 30,2 |
Ardèche | 33,5 |
Ardennes | 30,2 |
Ariège | 36,0 |
Aube | 29,9 |
Aude | 37,1 |
Aveyron | 33,8 |
Bouches-du-Rhône | 28,1 |
Calvados | 30,9 |
Cantal | 34,7 |
Charente | 33,1 |
Charente-Maritime | 37,5 |
Cher | 35,0 |
Corrèze | 36,7 |
Corse-du-Sud | 31,2 |
Haute-Corse | 31,3 |
Côte-d'Or | 30,1 |
Côtes-d'Armor | 35,7 |
Creuse | 40,2 |
Dordogne | 38,5 |
Doubs | 26,7 |
Drôme | 30,4 |
Eure | 27,9 |
Eure-et-Loir | 28,7 |
Finistère | 33,7 |
Gard | 32,5 |
Haute-Garonne | 23,2 |
Gers | 33,6 |
Gironde | 27,8 |
Hérault | 31,5 |
Ille-et-Vilaine | 26,0 |
Indre | 36,9 |
Indre-et-Loire | 30,7 |
Isère | 26,2 |
Jura | 31,8 |
Landes | 34,8 |
Loir-et-Cher | 33,9 |
Loire | 31,3 |
Haute-Loire | 32,0 |
Loire-Atlantique | 27,0 |
Loiret | 29,3 |
Lot | 38,9 |
Lot-et-Garonne | 34,2 |
Lozère | 33,5 |
Maine-et-Loire | 28,3 |
Manche | 33,3 |
Marne | 27,1 |
Haute-Marne | 34,5 |
Mayenne | 29,2 |
Meurthe-et-Moselle | 28,3 |
Meuse | 31,3 |
Morbihan | 34,5 |
Moselle | 27,1 |
Nièvre | 40,4 |
Nord | 25,8 |
Oise | 25,5 |
Orne | 34,8 |
Pas-de-Calais | 28,5 |
Puy-de-Dôme | 30,2 |
Pyrénées-Atlantiques | 32,5 |
Hautes-Pyrénées | 35,8 |
Pyrénées-Orientales | 37,9 |
Bas-Rhin | 25,7 |
Haut-Rhin | 26,5 |
Rhône | 24,8 |
Haute-Saône | 32,2 |
Saône-et-Loire | 34,2 |
Sarthe | 31,6 |
Savoie | 28,2 |
Haute-Savoie | 20,5 |
Paris | 19,7 |
Seine-Maritime | 29,1 |
Seine-et-Marne | 22,5 |
Yvelines | 23,5 |
Deux-Sèvres | 30,2 |
Somme | 29,1 |
Tarn | 33,5 |
Tarn-et-Garonne | 30,0 |
Var | 36,7 |
Vaucluse | 30,6 |
Vendée | 33,2 |
Vienne | 30,6 |
Haute-Vienne | 35,1 |
Vosges | 32,7 |
Yonne | 34,1 |
Territoire de Belfort | 28,3 |
Essonne | 23,8 |
Hauts-de-Seine | 19,7 |
Seine-Saint-Denis | 20,0 |
Val-de-Marne | 22,0 |
Val-d'Oise | 22,0 |
- Champ : ensemble des ménages fiscaux ordinaires. Sont exclues les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...)
- Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, Filosofi 2014.
graphiqueFigure 5 - Part des pensions, retraites et rentes dans le revenu disponible des ménages fiscaux
Sources
Les statistiques présentées ici sont issues du fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de 2014 qui permet des estimations de revenu aux niveaux communal et infracommunal.
Au niveau national, l'enquête sur les revenus fiscaux et sociaux (ERFS) reste la source de référence pour les indicateurs d'inégalité des niveaux de vie et de pauvreté.
Le rapport inter-décile (D9/D1) est l’une des mesures usuelles des inégalités monétaires. Il est ici utilisé pour mesurer les inégalités de revenu fiscal et de revenu disponible, soit respectivement avant et après prise en compte des prestations sociales et déduction des impôts. Habituellement, au niveau national, cette question est étudiée en utilisant un concept différent qui est celui de revenu initial (avant redistribution) prenant en compte l’ensemble des revenus financiers et non seulement ceux intégrés dans le revenu fiscal au moment de la déclaration de revenu. Toutefois, l’approche retenue ici, sous l’angle territorial, ne modifie pas le sens des conclusions qui seraient obtenues selon cette définition du revenu initial.
Le champ couvert est celui de l'ensemble des ménages fiscaux ordinaires : il exclut les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite...). Le champ géographique est celui de la France métropolitaine.
Définitions
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.
Ainsi, pour une distribution de salaires :
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs.
Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.
Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont généralement calculées de la façon suivante :
- 1 UC pour le premier adulte du ménage,
- 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus,
- 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
Cette échelle d’équivalence (dite de l’OCDE) tient compte des économies d’échelle au sein du ménage. En effet, les besoins d'un ménage ne s'accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n'est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.
Le revenu fiscal correspond à la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration des revenus, avant tout abattement. Il ne correspond pas au revenu disponible.
Le revenu fiscal comprend ainsi les revenus d'activité salariée et indépendante, les pensions d'invalidité et les retraites (hors minimum vieillesse), les pensions alimentaires reçues (déduction faite des pensions versées), certains revenus du patrimoine ainsi que les revenus sociaux imposables : indemnités de maladie et de chômage (hors RSA).
Le revenu fiscal est ventilé en quatre grandes catégories :
- les revenus salariaux ;
- les revenus des professions non salariées (bénéfices) ;
- les pensions, retraites et rentes ;
- les autres revenus (essentiellement des revenus du patrimoine).
Le revenu fiscal est exprimé suivant trois niveaux d'observation :
- l'unité de consommation ;
- le ménage ;
- la personne.
Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution :
- le rapport des déciles D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile) ;
- le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur médiane ;
- le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.
Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.
Lorsqu'une unité urbaine est constituée de plusieurs communes, on la désigne sous le terme d'agglomération multicommunale. Les communes qui la composent sont soit ville-centre, soit banlieue.
Si une commune représente plus de 50 % de la population de l'agglomération multicommunale, elle est seule ville-centre. Sinon, toutes les communes qui ont une population supérieure à 50 % de celle de la commune la plus peuplée, ainsi que cette dernière, sont villes-centres. Les communes urbaines qui ne sont pas villes-centres constituent la banlieue de l'agglomération multicommunale.
Une agglomération multicommunale peut n'être constituée que de villes-centres.
Une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
Le zonage en aires urbaines 2010 distingue également :
- les « moyennes aires », ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de 5 000 à 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
- les « petites aires », ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle (unité urbaine) de 1 500 à 5 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
Pour en savoir plus
André M. et al., « Les réformes des prestations et prélèvements intervenues en 2015 opèrent une légère redistribution des 30 % les plus aisés vers le reste de la population », France portrait social, Insee Références, édition 2016 (novembre 2016).
Boiron A., Huwer M., Labarthe J., « Inégalités de niveaux de vie et pauvreté en 2013 », Les Revenus et le patrimoine des ménages, Insee Références, édition 2016 (juin 2016).
Aerts A-T., Chirazi S., Cros L., « Une pauvreté très présente dans les villes-centres des grands pôles urbains », Insee Première n° 1552, juin 2015.
Ouvrir dans un nouvel ongletRapport sur l’impact de la protection sociale et de son financement sur la distribution territoriale des revenus, Haut Conseil du financement de la protection sociale, novembre 2015.