La moitié des entreprises créées en 2010 dans le Territoire de Belfort se maintiennent cinq ans plus tard

Le démarrage d’une activité entrepreneuriale présente de nombreux challenges à surmonter. Les premières années sont décisives : un investissement de départ à apporter, un marché de clientèle à créer, des frais de gestion et des taxes qui s’alourdissent dès la seconde année d’existence et qui fragilisent les entreprises qui n’ont pas bien évalué leur projet ou qui ne bénéficient pas d’une conjoncture favorable. Dans le Territoire de Belfort, une entreprise sur deux hors auto-entrepreneurs parmi celles créées au premier semestre 2010 est encore en activité cinq ans après sa création (méthodologie). La pérennité des entreprises de la génération 2006 était légèrement meilleure. Cette écart provient en partie d’une différence de structure des activités entre les deux générations. Les créations dans le commerce, où la pérennité est généralement moindre, sont plus nombreuses en 2010 qu’en 2006.

Le taux de pérennité des entreprises terrifortaines est le plus faible de l’ensemble des départements de Bourgogne-Franche-Comté. Il est inférieur de dix points aux 60 % de la région. En général, les entreprises sont plus ou moins robustes dans le temps en partie en fonction du secteur d’activité investi par le créateur, qui influe sur la durée de vie de l’entreprise. Mais dans le Territoire de Belfort, quel que soit le secteur, la pérennité est très inférieure à la moyenne régionale. L’écart est supérieur à dix points dans les services aux entreprises, l’industrie et la construction, de quatre points dans le commerce (figure 1).

Les entreprises artisanales, qui survivent plutôt bien dans la région, sont nettement moins pérennes dans le département. Même les sociétés, dont la création demande des garanties supérieures aux entreprises individuelles et qui de fait maintiennent en général mieux leur activité, sont à dix points derrière la moyenne régionale.

Les créateurs d'entreprises dans le Territoire de Belfort offrent a priori de solides garanties. Diplômés du supérieur, indépendants et chefs d'entreprises sont surreprésentés dans le département, tout comme l'objectif de développer son entreprise plutôt que de simplement créer son propre emploi. Autant d’éléments habituellement favorables au maintien de l’activité (figure 2).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les difficultés rencontrées par ces créateurs : ils se lancent plus rarement dans la même activité que celle qu’ils exerçaient avant de créer leur entreprise, ont moins souvent recours à des prêts bancaires et bénéficient moins souvent d'aides publiques.

Le comportement atypique du département se confirme néanmoins dans la bonne pérennité des entreprises créées par des individus sans diplôme qualifiant. Deux tiers d’entre elles subsistent contre une sur deux à l’échelle de la région. À l’inverse, les titulaires d’un bac technologique ou professionnel ont d’énormes difficultés : seul un sur cinq parvient maintenir son activité sur cinq ans, seule une entreprise créée en 2010 sur deux dans le Territoire de Belfort se maintient.

Au lancement de leur activité en 2010, les entreprises du Territoire de Belfort généraient 372 emplois, dont 45 % d'emplois salariés (figure 3).

Trois ans après, l'emploi s'est quasiment maintenu mais a profondément changé. Près de 150 emplois ont disparu avec les entreprises cessées tandis que l’emploi dans les entreprises pérennes progresse de 70 %.

Cette tendance se ralentit nettement les deux années suivantes, si bien que sur cinq ans, l'emploi diminue de 5 %.

En cinq ans, la structure de l’emploi s’est inversée et la part de l’emploi salarié progresse, atteignant 75 %. La disparition d’une entreprise sur deux occasionne en effet de nombreuses destructions d’emplois non salariés, ceux des créateurs eux-mêmes. Dans le même temps, les entreprises pérennes changent de statut et se développent en embauchant.

D’autres mouvements interviennent chaque année : création d’auto-entreprises, reprises, cessations, cessions et transferts d’établissements à l’intérieur ou hors du département, etc. Le Territoire de Belfort compte 5 700 entreprises, soit 4 % du stock régional. Après deux années en déficit et une année à l’équilibre, le solde est à nouveau positif en 2014 (figure 4). Au cours de cette année, le tissu productif du département s’enrichit ainsi de 200 entreprises, résultat de 1 300 entrées et de 1 100 sorties. Cela représente 6 % du solde régional.