Le commerce de gros de produits alimentaires : en tête des ventes des grossistes
Au sein du commerce de gros, y compris intermédiaires, le secteur alimentaire représente un quart des ventes de marchandises et un sixième des salariés. C'est le premier vendeur en gros devant celui des biens domestiques. Les grossistes alimentaires s'approvisionnent essentiellement en France, auprès des producteurs, et fournissent majoritairement des détaillants. Ils participent moins au commerce extérieur que l'ensemble des grossistes.
Premier vendeur du commerce de gros
En 2013, les ventes du commerce de gros alimentaire, intermédiaires compris, s'élèvent à 179 milliards d'euros. Elles représentent le quart des ventes du commerce de gros, ce qui place ce secteur juste devant celui des biens domestiques. Les centrales d'achats alimentaires génèrent le tiers du chiffre d'affaires du secteur et près de 30 % des ventes de marchandises.
Hors intermédiaires, les ventes du commerce de gros alimentaire s'élèvent à 125 milliards d'euros. Les grossistes en produits laitiers, œufs et huiles occupent la première place avec une part de 21,7 % (figure 1). En ajoutant les fruits et légumes, ainsi que les viandes et poissons, les produits frais sont à l'origine de près de la moitié des ventes du commerce de gros alimentaire. Leur part perd toutefois 1,3 point en valeur entre 2005 et 2013. Cette légère baisse reflète principalement celle des ventes des grossistes en viandes et poissons (figure 2). À l'inverse, la part des grossistes en produits sucrés double entre 2005 et 2013 pour atteindre 7,8 % en 2013.
tableauFigure 1 – Répartition des ventes en valeur du commerce de gros en produits alimentaires, hors intermédiaires, par secteur en 2013
2013 | |
---|---|
Produits laitiers, œufs et huiles | 21,7 |
Boissons | 18,9 |
Fruits et légumes | 15,6 |
Viandes et poissons | 9,6 |
Sucre, chocolat et confiserie | 7,8 |
Produits surgelés | 5,1 |
Produits à base de tabac | 2,4 |
Café, thé, cacao et épices | 0,4 |
Autres* | 18,5 |
- * La modalité « Autres » comprend le commerce de gros alimentaire non spécialisé et spécialisé divers.
- Source : Insee, comptes du commerce.
graphiqueFigure 1 – Répartition des ventes en valeur du commerce de gros en produits alimentaires, hors intermédiaires, par secteur en 2013
tableauFigure 2 – Évolution de la part des ventes du commerce de gros de produits alimentaires entre 2005 et 2013
Évolution de la part en valeur | Évolution de la part en volume | |
---|---|---|
Produits laitiers, œufs et huiles | 1,5 | 1,1 |
Boissons | 0,0 | - 0,1 |
Fruits et légumes | - 0,4 | - 1,1 |
Viandes et poissons | - 2,4 | - 2,6 |
Sucre, chocolat et confiserie | 3,9 | 3,9 |
Produits surgelés | - 0,4 | - 0,3 |
Produits à base de tabac | - 0,3 | - 0,7 |
Café, thé, cacao et épices | -1,3 | -1,4 |
Autres* | - 0,6 | 1,2 |
- * La modalité « Autres » comprend le commerce de gros alimentaire non spécialisé et spécialisé divers.
- Lecture : entre 2005 et 2013, la part des ventes des grossistes en boissons au sein du commerce de gros de produits alimentaires est stable en valeur et perd 0,1 point en volume (au prix de 2005).
- Source : Insee, comptes du commerce.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la part des ventes du commerce de gros de produits alimentaires entre 2005 et 2013
Un secteur de plus en plus concentré
En 2013, le commerce de gros alimentaire, intermédiaires compris, regroupe 12 % des entreprises du commerce de gros (21 000 entreprises) et 16 % de ses effectifs salariés (148 000 salariés en équivalent temps plein). Le secteur des boissons est le plus gros employeur (20 % des effectifs), suivi par celui des fruits et légumes (16 %). À l'opposé, le commerce de gros de tabac emploie le moins de salariés (1 %). Néanmoins, il se singularise par le plus grand nombre de salariés par entreprise (90 en moyenne, contre 8 dans l'ensemble du secteur).
En 2013, 9,5 % des entreprises du commerce de gros en produits alimentaires réalisent 90 % du chiffre d'affaires, contre 12,5 % en 2009. Ainsi, la concentration des entreprises s'accroît. Cependant, elle est un peu moins importante que dans l'ensemble du commerce de gros (7,9 %), mais plus élevée que dans le commerce de détail (13,5 %). Elle est très hétérogène selon les secteurs : si les quatre plus grands grossistes en sucre, chocolat et confiserie sont à l'origine de 72 % du chiffre d'affaires de leur secteur, cette part n'est que de 8 % chez les grossistes en fruits et légumes.
Un grossiste en produits alimentaires sur quatre appartient à un groupe de sociétés, étranger dans 15 % des cas. Seulement 2 % sont têtes de groupe. Le tabac, les centrales d'achat alimentaires et les produits surgelés sont les secteurs détaillés qui comptent le plus de groupes.
Sur le marché intérieur, les premiers clients sont les détaillants
En 2013, les grossistes en produits alimentaires se fournissent en France pour 80 % de leurs achats, contre 68 % dans l'ensemble du commerce de gros. Sur le marché intérieur, hors intermédiaires, les producteurs sont les premiers fournisseurs du secteur (81 %) (figure 3). Les intermédiaires se fournissent tout autant auprès de producteurs que de centrales d'achats ou de grossistes (44 %). Les grossistes en viande de boucherie et en produits surgelés sont également tributaires des autres grossistes pour un peu plus de 30 % de leurs achats.
tableauFigure 3 – Part des différents fournisseurs intérieurs dans les achats du commerce de gros en produits alimentaires en 2013
Producteurs | Centrales d'achats ou grossistes | Autres (commissionnaires, particuliers...) | |
---|---|---|---|
Commerce de gros alimentaire | 65,9 | 24,3 | 9,8 |
Commerce de gros alimentaire hors intermédiaires | 80,7 | 12,1 | 7,2 |
Intermédiaires | 42,5 | 43,5 | 13,9 |
Sucre, chocolat et confiserie | 89,7 | 8,4 | 1,9 |
Produits laitiers, œufs et matières grasses | 88,5 | 5,1 | 6,4 |
Produits à base de viande | 88,3 | 9,8 | 1,9 |
Alimentaire non spécialisé | 86,6 | 11,9 | 1,5 |
Produits à base de tabac | 85,0 | 7,5 | 7,5 |
Boissons | 82,7 | 9,6 | 7,7 |
Volailles et gibiers | 81,7 | 12,4 | 5,9 |
Alimentaire spécialisé divers | 76,5 | 17,3 | 6,2 |
Café, thé, cacao et épices | 74,2 | 22,2 | 3,6 |
Fruits et légumes | 73,0 | 14,3 | 12,7 |
Produits surgelés | 65,6 | 31,8 | 2,6 |
Poissons, crustacés et mollusques | 65,2 | 27,6 | 7,2 |
Viande de boucherie | 59,7 | 30,9 | 9,4 |
- Note : les données par secteur détaillé sont hors intermédiaires.
- Source : Insee, Ésane.
graphiqueFigure 3 – Part des différents fournisseurs intérieurs dans les achats du commerce de gros en produits alimentaires en 2013
Toujours sur le marché intérieur, le commerce de gros en produits alimentaires, y compris intermédiaires, est orienté principalement vers l'approvisionnement des détaillants : 57 % de leurs ventes en 2013 et 85 % pour les seuls intermédiaires (figure 4). À la différence de l'ensemble du commerce de gros, les producteurs (industrie et artisanat) ne sont pas les premiers clients du commerce de gros en produits alimentaires (12 % des ventes, contre 27 % dans le commerce de gros). Les grossistes en tabac sont les plus tributaires des commandes des détaillants. Les centrales d'achats constituent la clientèle majoritaire des grossistes en sucre, chocolat et confiserie. Ceux qui vendent des fruits et légumes dépendent également beaucoup des approvisionnements des centrales d'achat et des autres grossistes.
tableauFigure 4 – Part des différents clients intérieurs dans les ventes du commerce de gros en produits alimentaires en 2013
Détaillants | Centrales d'achats | Producteurs | Grossistes | Particuliers et collectivités | Autres clients | |
---|---|---|---|---|---|---|
Commerce de gros alimentaire | 56,6 | 18,9 | 12,2 | 6,8 | 2,4 | 3,1 |
Commerce de gros alimentaire hors intermédiaires | 39,7 | 24,9 | 16,8 | 10,1 | 3,7 | 4,8 |
Intermédiaires | 84,6 | 8,8 | 4,5 | 1,5 | 0,2 | 0,4 |
Produits à base de tabac | 91,7 | 0,2 | 0,2 | 5,4 | 0,3 | 2,2 |
Alimentaire non spécialisé | 50,3 | 24,0 | 4,8 | 6,7 | 7,6 | 6,6 |
Viande de boucherie | 46,2 | 15,5 | 15,7 | 12,3 | 6,2 | 4,1 |
Volailles et gibiers | 43,6 | 3,9 | 31,3 | 12,6 | 4,3 | 4,3 |
Poissons, crustacés et mollusques | 41,2 | 22,6 | 5,8 | 18,2 | 3,1 | 9,1 |
Fruits et légumes | 35,3 | 35,9 | 3,0 | 20,0 | 2,9 | 2,9 |
Produits à base de viande | 35,2 | 33,7 | 11,6 | 14,5 | 3,0 | 2,0 |
Produits surgelés | 34,5 | 14,9 | 12,6 | 8,4 | 8,7 | 20,9 |
Boissons | 33,0 | 37,5 | 4,3 | 15,1 | 4,5 | 5,6 |
Café, thé, cacao et épices | 32,2 | 30,9 | 10,0 | 5,4 | 9,1 | 12,4 |
Alimentaire spécialisé divers | 26,5 | 39,4 | 15,3 | 7,7 | 5,1 | 6,0 |
Produits laitiers, œufs et matières grasses | 19,2 | 17,3 | 53,4 | 4,9 | 3,1 | 2,1 |
Sucre, chocolat et confiserie | 13,2 | 59,0 | 19,1 | 4,6 | 1,0 | 3,1 |
- Note : les données par secteur détaillé sont hors intermédiaires.
- Source : Insee, Ésane.
graphiqueFigure 4 – Part des différents clients intérieurs dans les ventes du commerce de gros en produits alimentaires en 2013
Un secteur peu ouvert aux échanges internationaux
Le commerce de gros de produits alimentaires est relativement peu ouvert sur le marché extérieur. En 2013, son taux d'ouverture n'est que de 12,1 %, intermédiaires compris (contre 18,2 % pour l'ensemble du commerce de gros). Il gagne cependant 1,7 point par rapport à 2009. Le commerce de gros de café, thé, cacao et épices est le secteur le plus ouvert à l'importation comme à l'exportation : 86 % des achats sont importés et 54 % des ventes sont exportées. Une large proportion de l'activité des grossistes en sucre, chocolat et confiserie est également liée aux échanges internationaux. Les entreprises exportatrices y réalisent plus de 90 % des ventes. En revanche, les centrales d'achat alimentaires, les commerces de gros de tabac, d'alimentation non spécialisée et de produits laitiers, œufs, huiles et matières grasses regroupent des entreprises échangeant très peu avec l'extérieur.
Sources
Cette étude s'appuie sur trois sources :
- les comptes commerciaux de la nation. Les résultats de 2013, définitifs, sont issus du système d'information sur les statistiques structurelles d'entreprises ;
- l'estimation de l'emploi salarié grâce au système d'information Clap (Connaissance locale de l'appareil productif) ;
- les données sur les liaisons financières entre sociétés.
Définitions
Les ventes désignent ici uniquement les ventes de marchandises, revendues en l'état sans transformation.
Le commerce de gros au sens strict consiste à acheter, entreposer et vendre des marchandises à des entreprises, des indépendants ou des collectivités. Le commerce de gros au sens large inclut également les intermédiaires du commerce. Ces derniers mettent en rapport acheteurs et vendeurs, et exécutent des opérations commerciales pour le compte d'un tiers sans être eux-mêmes propriétaires des marchandises.
Dans la nomenclature d'activités française (NAF rév.2), le commerce de gros alimentaire inclut le groupe 46.3 « Commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac » (grossistes au sens strict) et la classe 46.17 « Intermédiaires du commerce en denrées, boissons et tabac ». Ces derniers comprennent principalement des centrales d'achats alimentaires.
Le chiffre d'affaires correspond à la somme des ventes des marchandises, des produits fabriqués, des prestations de services et des produits des activités annexes.
L'entreprise désigne ici l'unité légale.
L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.
On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.
Le taux d'ouverture d'un secteur mesure son degré de participation au commerce extérieur. Il est calculé par la demi-somme des importations et des exportations rapportée au chiffre d'affaires du secteur.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.
Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.
Pour en savoir plus
« La situation du commerce en 2014 - Rapport établi pour la Commission des comptes commerciaux de la Nation », Documents de travail n° E2015/09, décembre 2015.
Reif X., « En 2013, l'emploi dans le commerce de gros n'a pas retrouvé son niveau d'avant la crise », Insee Focus n° 28, mai 2015.
Andrieux V. et al., « Le commerce en 2013 : l'activité reste freinée par la faiblesse de la demande intérieure », Insee Première n° 1504, juin 2014.