Comptes de l'agriculture en 2015 Comptes nationaux annuels - base 2010

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le05/07/2016
Guillaume Lubatti et Hélène Casset-Hervio, division Industrie et agriculture, Insee
- Juillet 2016

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

L’agriculture en 2015

Guillaume Lubatti et Hélène Casset-Hervio, division Industrie et agriculture, Insee

En 2015, la valeur de la production agricole, y compris subventions, se stabilise : la hausse des prix compense le repli des volumes. Les productions végétales et animales évoluent en sens inverse. La valeur de la production végétale augmente (+ 2,5 %), malgré le recul des volumes, tirée par un fort redressement des prix. En revanche, celle de la production animale se réduit (- 4,2 %) : la bonne tenue des volumes ne suffit pas à neutraliser la chute des prix.

Dans le même temps, les charges des agriculteurs diminuent, principalement en raison de la baisse du prix de l’énergie. Par conséquent, la valeur ajoutée de la branche agricole s’accroît. Les mesures d’aide mises en place pour faire face à une conjoncture particulière (crise de l’élevage et sécheresse de l’été) ainsi que la montée en charge du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi expliquent la croissance des subventions d’exploitation. L’emploi agricole continue par ailleurs à décroître. Au total, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif progresse de 3,8 %.

La valeur de la production agricole est quasi stable

En 2015, la valeur de la production de la hors subventions sur les produits décroît très légèrement (- 0,2 % ; figures 1 et 2). Celle de la production végétale poursuit sa progression (+ 2,5 %), tandis que celle de la production animale est en net repli (- 4,6 %). La production végétale est tirée par la remontée des prix suite à deux années de recul, tandis que son volume reflue. La situation sur le marché de la pomme de terre explique la plus grande part de ces évolutions (figure 1). Pour la production animale, les mouvements sont inverses : hausse en volume et nette diminution des prix. Demande atone et excédents de production à l’échelle mondiale et communautaire caractérisent cette campagne. La baisse des prix est particulièrement sensible pour le lait, les porcins et les bovins. De toutes les productions animales, seuls les œufs se renchérissent.

Figure 1Contributions à la variation de la production hors subventions en valeur

en %
Contributions à la variation de la production hors subventions en valeur (en %)
2015/2014 2014/2013
Légumes et pommes de terre 0,7 -0,5
Fruits 0,2 -0,4
Fourrages, plantes et fleurs 0,2 0,0
Céréales 0,1 -1,0
Vin 0,1 2,1
Services 0,1 0,2
Plantes industrielles 0,0 0,2
Volailles et œufs 0,0 -0,1
Bétail -0,1 -0,7
Lait et autres produits de l'élevage -1,6 1,4
Ensemble -0,2 1,3
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions baisse de 0,2 % en 2015. La production de bétail contribue négativement à cette variation à hauteur de 0,1 point. La production de fruits contribue positivement pour 0,2 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 1Contributions à la variation de la production hors subventions en valeur

  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions baisse de 0,2 % en 2015. La production de bétail contribue négativement à cette variation à hauteur de 0,1 point. La production de fruits contribue positivement pour 0,2 point.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 2De la production à la valeur ajoutée¹

De la production à la valeur ajoutée¹
Valeur 2015 (en milliards d'euros) Évolution 2015/2014 (en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 74,3 -1,6 +1,4 -0,2
Produits végétaux 43,9 -3,6 +6,3 +2,5
  Céréales 11,2 +0,3 +0,5 +0,8
  Oléagineux, protéagineux 2,7 -6,9 +9,7 +2,2
  Betteraves industrielles 0,8 -7,3 +0,0 -7,3
  Autres plantes industrielles2 0,5 +0,8 +3,8 +4,6
  Fruits, légumes, pommes de terre 7,7 -3,0 +13,7 +10,3
  Vins 12,4 -1,5 +2,1 +0,6
  Fourrages, plantes, fleurs 8,6 -11,3 +14,9 +1,9
Produits animaux 25,7 +1,5 -6,0 -4,6
  Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) 11,2 +2,5 -3,1 -0,8
  Volailles, œufs 4,8 +1,3 -1,5 -0,2
  Lait et autres produits de l'élevage 9,7 +0,5 -11,0 -10,6
Services3 4,7 +0,2 +1,2 +1,4
Subventions sur les produits (b) 1,2 +10,6 -2,0 +8,4
Production au prix de base (c) = (a) + (b) 75,5 -1,4 +1,4 +0,0
Consommations intermédiaires, dont : (d) 46,0 -2,0 +0,8 -1,2
achats 39,1 +0,0 -1,4 -1,4
Valeur ajoutée brute (e) = (c) - (d) 29,5 -0,4 +2,3 +1,8
Consommation de capital fixe (f) 11,0 -0,4 -0,5 -0,9
Valeur ajoutée nette (g) = (e) - (f) 18,5 -0,5 +4,0 +3,6
  • 1. Voir définitions.
  • 2. Autres plantes industrielles : tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • 3. Services : production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d'utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme...
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Production végétale : la récolte reflue, les prix remontent

En volume, la production végétale recule de 3,6 % en 2015, après un bond en 2014. La production de plantes fourragères est déficitaire par rapport à 2014 : l’herbe et le maïs fourragers ont pâti de la sécheresse. Les récoltes de céréales sont globalement stables (figure 3). Les rendements moyens sont à la hauteur de ceux de 2014 et les surfaces évoluent peu. Blé tendre, blé dur et orge ont bénéficié d’une météo favorable : un hiver doux suivi d’un printemps chaud et ensoleillé. A contrario, le développement du maïs a notablement souffert des épisodes de canicule et de sécheresse de l’été. La récolte d’oléagineux se replie. Celles de colza et de tournesol diminuent par rapport à l’abondante récolte de 2014, sous l’effet du recul conjugué des surfaces et des rendements, particulièrement dégradés par le manque de pluie estivale. Pour la betterave, la production se contracte ; la campagne précédente a permis la constitution de stocks importants, incitant les producteurs à réduire les surfaces pour la campagne 2015/2016. La récolte de fruits évolue peu et celle de légumes faiblit. Le volume de pommes de terre retrouve des valeurs plus habituelles après la production pléthorique de 2014. La production de vin en volume est dans l’ensemble en retrait cette année.

Figure 3Contributions à la variation de la production hors subventions en volume

en %
Contributions à la variation de la production hors subventions en volume (en %)
2015/2014 2014/2013
Légumes et pommes de terre -0,3 0,5
Fruits 0,0 0,1
Fourrages, plantes et fleurs -1,3 1,3
Céréales 0,0 1,2
Vin -0,3 1,9
Services 0,0 0,2
Plantes industrielles -0,3 0,9
Volailles et œufs 0,1 0,2
Bétail 0,4 0,1
Lait et autres produits de l'élevage 0,1 0,6
Ensemble -1,6 6,9
  • Note : l’ordre des produits et le mode de lecture de la figure sont identiques à ceux de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 3Contributions à la variation de la production hors subventions en volume

  • Note : l’ordre des produits et le mode de lecture de la figure sont identiques à ceux de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Le prix de la production végétale (hors subventions sur les produits) s’accroît de 6,3 %. Toutes les grandes catégories de productions sont concernées (figure 4). Les fourrages renchérissent nettement. Le prix de la pomme de terre se redresse très fortement, en lien avec une offre moins abondante ; il s’était effondré en 2014, suite aux difficultés de commercialisation de l’excédent de production. L’offre en retrait pour le maïs et les oléagineux soutient leurs cours. Le prix du vin continue de croître : les vins d’appellation hors vins de Champagne ainsi que les vins de table et de pays bénéficient en particulier de la progression des exportations vers les pays tiers. Les cours des fruits augmentent nettement, la chaleur de l’été ayant stimulé la demande. La hausse est un peu moins marquée pour les légumes. Le prix de la betterave stagne après avoir chuté ces deux dernières années dans le sillage des cours du sucre. Au sein des céréales, la situation est contrastée : les prix du blé tendre et du blé dur sont sous la pression de l’abondance des disponibilités, à l’inverse de celui du maïs.

Figure 4Contributions à la variation du prix de la production hors subventions

en %
Contributions à la variation du prix de la production hors subventions (en %)
2015/2014 2014/2013
Légumes et pommes de terre 1,0 -1,0
Fruits 0,2 -0,4
Fourrages, plantes et fleurs 1,5 -1,2
Céréales 0,1 -2,1
Vin 0,4 0,2
Services 0,1 0,1
Plantes industrielles 0,4 -0,6
Volailles et œufs -0,1 -0,3
Bétail -0,5 -0,7
Lait et autres produits de l'élevage -1,6 0,8
Ensemble 1,4 -5,3
  • Note : l’ordre des produits et le mode de lecture de la figure sont identiques à ceux de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 4Contributions à la variation du prix de la production hors subventions

  • Note : l’ordre des produits et le mode de lecture de la figure sont identiques à ceux de la figure 1.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Production animale : volumes en hausse, prix en forte baisse

La production animale continue de croître en volume (+ 1,5 %). Pour les gros bovins, le volume de production accentue sa progression. Malgré des difficultés à l’exportation, celui des porcins augmente également, grâce à la hausse des abattages. La collecte de lait se maintient à un niveau élevé. Seule la production d’ovins-caprins se replie légèrement.

Le prix de la production animale (hors subventions) chute de 6 %. La baisse est commune à tous les produits, à l’exception des œufs pour lesquels l’assainissement du marché depuis 2013 se confirme. Le prix recule sensiblement pour le veau, qui pâtit d’une demande atone. Celui des porcins poursuit sa chute, en lien avec l’abondance de l’offre européenne et l’embargo sanitaire russe en place depuis début 2014. Le prix des volailles continue lui aussi à se replier. Celui du lait opère un décrochage : d’une part, les effets de l’embargo politique russe se font sentir ; d’autre part, l’offre croissante à l’échelle européenne, en particulier depuis la fin des quotas (avril), fait face à une demande en recul, notamment de la part de la Chine.

Le coût des intrants décroît

En 2015, la valeur des diminue de 1,2 %. Leur volume s’infléchit de 2,0 % et leur prix moyen augmente légèrement (+ 0,8 %). Ce recul conforte celui de 2014, mais ne compense pas la hausse de la période 2010-2013. L’allègement de la facture s’explique par la nette réduction du montant des achats en énergie et lubrifiants et, dans une moindre mesure, de ceux en aliments pour animaux. La facture du poste « énergie et lubrifiants » décroît de 15,8 % en 2015, en raison du repli des prix des produits pétroliers. Elle n’est cependant pas revenue au niveau antérieur à la forte hausse de 2010-2013 (+ 59 % en 3 ans). Les dépenses en aliments pour animaux achetés en dehors de la branche agricole diminuent de 3,5 % en 2015, en raison essentiellement de la baisse des prix. Le prix des aliments pour l’allaitement se replie plus nettement (- 10,5 %) que celui des aliments composés (- 3,1 %). Globalement, les quantités consommées d’aliments composés varient peu ; elles refluent pour les bovins (- 3,3 %) et progressent pour les volailles (+ 2,0 %). Les dépenses en engrais et amendements fléchissent (- 1,0 %) sous l’effet d’un recul des volumes (- 1,3 %) et d’une faible variation des prix (+ 0,3 %). La charge en produits de protection des cultures est stable.

La valeur ajoutée brute au coût des facteurs poursuit sa hausse

Dans ce compte provisoire de l’agriculture, la de la branche agricole augmente en 2015 (+ 1,8 %), sous l’effet de la baisse des consommations intermédiaires (- 1,2 %) et de la stabilité de la production au (figures 2 et 5). En 2015, le montant total des croît de 6,4 % et s’élève à 9,7 milliards d’euros. Les subventions d’exploitation (8,6 milliards d’euros) constituent désormais les principales aides directes à l’agriculture. En 2015, leur évolution s’explique principalement par les mesures liées à une conjoncture particulière : crise de l’élevage et sécheresse de l’été. Le plan de soutien à l’élevage se traduit par 175 millions d’euros d’aides supplémentaires aux éleveurs tandis que les indemnités au titre des calamités agricoles augmentent de près de 100 millions. Par ailleurs, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) poursuit sa progression : il est estimé à 330 millions contre 220 millions en 2014. Les subventions sur les produits s’accroissent de 90 millions d’euros.

La (VABCF) progresse de 2,9 %. Comme l’emploi agricole total diminue de 0,8 %, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif augmente un peu plus vite : + 3,8 % (figure 6). En , elle s’accroît de 3,1 % en 2015 et retrouve le niveau de 2012 (figure 7).

Les agrégats ci-dessus peuvent aussi être exprimés en net, après déduction de la (- 0,9 % en 2015). La consommation de capital fixe évolue peu, mais a un poids important. De ce fait, les variations de la valeur ajoutée sont amplifiées si l’on en tient compte : la augmente de 4,6 % ; rapportée au nombre d’actifs, la hausse est de 5,5 %.

Figure 5De la valeur ajoutée à la valeur ajoutée au coût des facteurs¹

De la valeur ajoutée à la valeur ajoutée au coût des facteurs¹
Valeur 2015 (en milliards d'euros) Évolution 2015/2014 (en %)
Valeur ajoutée brute (a) 29,5 +1,8
Subventions d'exploitation, dont : (b) 8,6 +6,2
bonifications d'intérêt 0,3 ///
Autres impôts sur la production (c) 1,6 +0,5
  Impôts fonciers 1,0 +0,2
  Autres 0,6 +1,0
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs (d) = (a) + (b) - (c) 36,5 +2,9
  • 1. Voir définitions.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 6Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs en 2015

en %
Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs en 2015 (en %)
Brut* Net*
Valeur ajoutée au coût des facteurs +2,9 +4,6
Valeur ajoutée au coût des facteurs par actif +3,8 +5,5
Valeur ajoutée au coût des facteurs par actif en termes réels +3,1 +4,8
Prix du produit intérieur brut +0,6        
Emploi agricole** -0,8        
  • * « Brut » : sans déduction de la consommation de capital fixe (CCF) ; « Net » : avec déduction de la CCF.
  • ** Mesuré en unités de travail annuel (équivalent temps plein de l'agriculture).
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 7Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

indice 100 en 1980
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels* (indice 100 en 1980)
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels Moyenne mobile sur 3 ans
1980 100,0 103,1
1981 102,0 106,2
1982 116,6 108,8
1983 108,0 110,2
1984 106,0 106,5
1985 105,5 106,1
1986 106,9 106,9
1987 108,4 107,4
1988 106,9 113,0
1989 123,9 121,4
1990 133,4 126,8
1991 123,1 129,4
1992 131,8 128,4
1993 130,4 135,7
1994 144,9 142,7
1995 152,7 150,8
1996 154,8 155,5
1997 159,0 159,7
1998 165,2 161,8
1999 161,3 162,8
2000 161,9 162,1
2001 163,1 162,9
2002 163,6 163,3
2003 163,1 164,3
2004 166,3 163,4
2005 160,8 167,1
2006 174,2 175,2
2007 190,5 180,2
2008 176,0 173,9
2009 155,1 175,8
2010 196,2 185,3
2011 204,7 202,8
2012 207,7 199,4
2013 185,9 198,1
2014 200,7 197,8
2015 206,9
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Figure 7Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels*

  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, compte provisoire de l'agriculture arrêté en mai 2016.

Depuis 2006, une forte restructuration des subventions, mais des montants globalement stables

L’année 2015 se caractérise par une nouvelle réforme de la Politique agricole commune (PAC) : une partie du paiement unique (2,2 milliards d’euros) est désormais conditionnée au respect de pratiques favorables à l’environnement (paiement vert) ; le paiement de base (4 milliards) ne représente plus que 47 % des subventions. La mise en place en 2006 du paiement unique a entraîné une baisse des subventions sur les produits au profit des subventions d’exploitation : jusqu’en 2014, ce paiement a représenté environ 80 % des subventions d’exploitation. Entre 2006 et 2014, le niveau global des subventions est resté relativement stable, les variations annuelles s’expliquant par des mesures conjoncturelles spécifiques. Cette stabilité survient après une hausse initiale marquée : plus de 20 % entre 2000 et 2003 (figure).

Subventions à l’agriculture

en milliards d'euros
Subventions à l’agriculture (en milliards d'euros)
Subventions sur les produits Subventions d'exploitation Total
2000 6,57 1,59 8,15
2001 6,87 1,92 8,78
2002 7,22 2,01 9,23
2003 7,23 2,84 10,06
2004 7,59 1,82 9,41
2005 7,51 2,19 9,69
2006 2,50 7,44 9,94
2007 2,51 7,25 9,76
2008 2,58 7,27 9,85
2009 2,50 7,15 9,65
2010 1,21 8,55 9,76
2011 1,14 8,68 9,82
2012 1,07 8,38 9,45
2013 1,05 8,09 9,14
2014 1,09 8,05 9,14
2015 1,18 8,55 9,73
  • Sources : Service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ; Offices agricoles.

Subventions à l’agriculture

  • Sources : Service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ; Offices agricoles.

Sources

Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Ce compte provisoire 2015 repose sur des informations disponibles en mai 2016 alors que le compte prévisionnel diffusé en décembre dernier intégrait des données disponibles en novembre 2015 ; de ce fait, les estimations sont revues : l’évolution de la VABCF serait moins dynamique (+ 2,9 % au lieu de + 5,9 %), en raison de révisions sur la production (- 0,5 point), les consommations intermédiaires (+ 0,8 point) et les subventions (- 2,5 points).

Définitions

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités caractéristiques de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base dont on retranche les consommations intermédiaires.

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, plus les subventions sur les produits qu’il perçoit, moins les impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles…

Plusieurs indicateurs sont définis à partir des soldes comptables :

– la valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif ;

– la valeur ajoutée nette au coût des facteurs, aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole (RFBA), est obtenue par déduction de la consommation de capital fixe.

Les indicateurs de résultats (de la production à la valeur ajoutée) sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un résultat calculée en termes réels est positive ou négative selon qu’elle est supérieure ou inférieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.

La consommation de capital fixe mesure la dépréciation annuelle liée à l’usure et à l’obsolescence du capital, lequel est évalué à son coût de remplacement. Elle est évaluée pour l’ensemble des biens de capital fixe de la branche agricole (plantations, matériels et bâtiments) à l’exception des animaux. L’estimation de ce poste est délicate, elle résulte d’une modélisation et se trouve de ce fait moins robuste que les données observées.

Pour en savoir plus

« Les comptes nationaux provisoires de l’agriculture en 2015 », sont disponibles sur www.insee.fr, en plus des précédents rapports de la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation.

Lubatti G. et Casset-Hervio H., « Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2015 – Stabilité de la production, baisse des consommations intermédiaires », Insee Première n° 1577, décembre 2015.

« Ouvrir dans un nouvel ongletCommerce extérieur agroalimentaire », Agreste Conjoncture (SSP), ministère de l'Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Synthèses n° 2016/283, mars 2016.

Debauche É., Arnaud F., Gallot P., « Les comptes de la Nation en 2015 - Le PIB et le pouvoir d’achat des ménages accélèrent, l’investissement se redresse », Insee Première n° 1597, mai 2016.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).