3 000 entreprises au cœur de l'économie française
L'essentiel de l'activité économique des secteurs principalement marchands est porté par un nombre restreint d’entreprises. En 2013, sur les 3,3 millions d'entreprises, 3 000 concentrent 52 % de la valeur ajoutée, 70 % des investissements et 83 % des exportations. Cet ensemble est constitué principalement de grandes entreprises (240) et d'entreprises de taille intermédiaire (2 030), mais compte aussi des PME, y compris des microentreprises. 40 % de ces 3 000 entreprises sont industrielles et réalisent 57 % des exportations.
Avertissement : la phrase signalée par un # et la figure 4 ont été modifiées le 15 mars 2016.
La moitié de la valeur ajoutée des secteurs principalement marchands
En 2013, les 3,3 millions d’entreprises des secteurs principalement marchands, hors agriculture et services financiers, réalisent une valeur ajoutée de 986 milliards d’euros, soit plus de la moitié de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie. Parmi elles, 3 000 entreprises se distinguent par l'importance de leur contribution économique, soit dans la valeur ajoutée, soit dans les investissements, soit dans les exportations (encadré). Elles portent 52 % de la valeur ajoutée des secteurs principalement marchands (509 milliards d’euros), soit près d’un quart du produit intérieur brut. Elles concentrent aussi 83 % des exportations, 70 % de l’investissement et 58 % de l’excédent brut d’exploitation du champ. Elles emploient 5,1 millions de salariés en équivalent temps plein, soit 43 % des salariés de ces secteurs et près de 20 % de l’emploi total # en France (figure 1).
tableauFigure 1 – Poids des 3 000 entreprises par indicateur économique
Valeur ajoutée | Salariés ETP* | Investissements | Exportations | Excédent brut d'exploitation | |
---|---|---|---|---|---|
Total des 3000 entreprises | 52,0 | 43,1 | 70,0 | 82,8 | 57,9 |
Autres entreprises | 48,0 | 56,9 | 30,0 | 17,2 | 42,1 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : les 3 000 entreprises représentent 43,1 % des salariés ETP de l'ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Champ : secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Source : Insee, Ésane (Fare).
graphiqueFigure 1 – Poids des 3 000 entreprises par indicateur économique
À l'opposé de ces 3 000 entreprises, 3 millions d'entreprises contribuent assez peu à la valeur ajoutée et aux investissements du champ des secteurs principalement marchands, hors agriculture et services financiers (respectivement 14 % et 5 % ; figure 2).
tableauFigure 2 – Concentration des différents agrégats économiques
3 000 entreprises | 27 000 entreprises | 270 000 entreprises | 3 millions d'entreprises | |
---|---|---|---|---|
Valeur ajoutée | 52,3 | 16,3 | 17,3 | 14,1 |
Salariés ETP* | 43,1 | 18,4 | 21,4 | 17,0 |
Investissements | 70,0 | 13,5 | 12,0 | 4,5 |
Exportations | 82,8 | 13,8 | 3,4 | 0,0 |
Excédent brut d'exploitation | 57,9 | 14,4 | 14,1 | 13,6 |
- * Équivalent temps plein.
- Champ : secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Lecture : 3 000 entreprises réalisent 52,3 % de la valeur ajoutée du champ, 27 000 en réalisent 16,3 % ; ces 30 000 entreprises cumulent donc 68,6 % de la valeur ajoutée.
- Source : Insee, Ésane (Fare).
graphiqueFigure 2 – Concentration des différents agrégats économiques
Deux tiers des 3 000 entreprises sont des ETI
Parmi les 3 000 entreprises « au cœur de l'économie française » (encadré), 240 sont des grandes entreprises, 2 030 entreprises sont de taille intermédiaire (ETI), 590 sont des petites et moyennes entreprises (PME) hors microentreprises, et 140 sont des microentreprises (PME-MIC) (figure 3).
tableauFigure 3 – Répartition des indicateurs économiques des 3 000 entreprises par catégorie d’entreprise
Grandes entreprises | Entreprises de taille intermédiaire | PME-MIC* | PME** | |
---|---|---|---|---|
Part d'entreprises | 7,8 | 67,7 | 4,9 | 19,6 |
Valeur ajoutée | 62,0 | 36,3 | 0,0 | 1,7 |
Salariés ETP*** | 60,7 | 38,1 | 0,0 | 1,1 |
Investissements | 49,6 | 35,6 | 3,2 | 11,7 |
Exportations | 56,7 | 40,4 | 0,1 | 2,8 |
Excédent brut d'exploitation | 58,3 | 38,4 | 0,2 | 3,2 |
- * Microentreprises.
- ** PME hors microentreprises.
- *** Équivalent temps plein.
- Champ : secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Source : Insee, Ésane (Fare).
graphiqueFigure 3 – Répartition des indicateurs économiques des 3 000 entreprises par catégorie d’entreprise
La présence de PME et de PME-MIC peut paraître surprenante. Il s’agit le plus souvent d'unités légales qui portent l’investissement de plus grandes structures. C’est le cas notamment d'unités de type joint-venture, coentreprises portant les investissements de différents groupes associés sur un projet. Ces PME et PME-MIC comprennent également des entreprises réalisant des investissements pour le compte d'un établissement public (organisme HLM, département, région, grande commune) : leur catégorie d'entreprise étant calculée sur leur seul périmètre marchand, elle ne prend pas en compte la partie de leur activité qui relève du secteur public.
Ces PME et PME-MIC pèsent ainsi pour 15 % de l’investissement de ces 3 000 entreprises. Pourtant, elles ont un poids négligeable sur les autres agrégats : les grandes entreprises concentrent environ 60 % des salariés, de la valeur ajoutée, des exportations et de l’excédent brut d’exploitation et les ETI, entre 36 et 40 %.
Parmi ces 3 000 entreprises, plus de huit sur dix étaient déjà, selon la même méthode, « au cœur de l'économie française » en 2012 dont la quasi-totalité des grandes entreprises et des ETI, et les deux tiers des PME. Par contre, très peu de PME-MIC étaient aussi présentes en 2012. Ceci tend à confirmer que ces unités ne portent que ponctuellement des investissements pour des groupes ou des administrations publiques.
40 % de ces 3 000 entreprises sont industrielles
Les entreprises industrielles demeurent un moteur essentiel de l'économie nationale, même si l'industrie en France connaît un lent repli depuis plusieurs décennies. Les 1 140 principales entreprises industrielles représentent environ 40 % des effectifs salariés, de la valeur ajoutée, de l'investissement et de l'excédent brut d'exploitation des 3 000 entreprises (figure 4). Elles concourent pour 69 % aux exportations de ces entreprises, ce qui correspond à 57 % des exportations des 3,3 millions d'entreprises implantées en France.
tableauFigure 4 – Répartition des indicateurs économiques des 3 000 entreprises par secteur d'activité
Industrie | Construction | Commerce | Transports et entreposage | Hébergement et restauration | Information et communication | Immobilier | Services aux entreprises | Services aux particuliers | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Part d'entreprises | 38,0 | 3,5 | 18,5 | 5,6 | 2,2 | 5,1 | 12,9 | 12,8 | 1,2 |
Valeur ajoutée | 42,5 | 5,3 | 13,5 | 10,8 | 1,9 | 10,0 | 3,6 | 11,2 | 1,2 |
Salariés ETP* | 37,2 | 6,3 | 18,5 | 13,0 | 3,6 | 7,6 | 1,6 | 11,1 | 1,1 |
Investissements | 37,9 | 3,5 | 8,1 | 16,1 | 1,6 | 6,2 | 17,4 | 8,1 | 1,2 |
Exportations | 69,0 | 1,2 | 13,8 | 8,2 | 0,2 | 2,8 | 0,1 | 4,6 | 0,1 |
Excédent brut d'exploitation | 41,0 | 3,9 | 12,0 | 10,8 | 1,4 | 14,0 | 8,4 | 6,9 | 1,7 |
- # Cette figure a été modifiée le 15 mars 2016.
- * Équivalent temps plein.
- Champ : secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Lecture : 38,0 % des 3 000 entreprises appartiennent au secteur de l'industrie. Elles représentent 37,2 % des salariés, 42,5 % de la valeur ajoutée, 37,9 % des investissements, 69,0 % des exportations et 41,0 % de l'excédent brut d'exploitation de ces 3 000 entreprises.
- Source : Insee, Ésane (Fare).
graphiqueFigure 4 – Répartition des indicateurs économiques des 3 000 entreprises par secteur d'activité
Le commerce (560 entreprises parmi les 3 000), les services aux entreprises (390) et les transports et l'entreposage (170) se placent derrière l'industrie sur le plan de l'emploi, de la valeur ajoutée et de l'export. L'immobilier a un positionnement atypique avec un nombre relativement important d'entreprises (390 unités) et une forte contribution à l’investissement, mais un poids faible pour les autres indicateurs.
Au sein de ces 3 000 entreprises, l'effet de concentration est particulièrement important dans les transports et l'entreposage, l'industrie et l'information et la communication. Dans chacun de ces trois secteurs, les entreprises « au cœur de l'économie française » représentent environ 60 % des salariés et 70 % de la valeur ajoutée de leur secteur (figure 5). Celles de l'industrie concentrent également 82 % des investissements et 90 % des exportations de leur secteur. L'effet de concentration est nettement moindre dans les services aux particuliers, la construction et l'hébergement et restauration. Ces trois secteurs comptent relativement peu d'entreprises de poids économique important mais un très grand nombre de microentreprises.
tableauFigure 5 – Poids en salariés et en valeur ajoutée des 3 000 entreprises par secteur d'activité
Valeur ajoutée | Salariés ETP* | |
---|---|---|
Industrie (1 140)** | 72,7 | 59,9 |
Transports et entreposage (170) | 70,3 | 61,7 |
Information et communication (150) | 68,4 | 60,7 |
Immobilier (390) | 54,7 | 46,4 |
Services aux entreprises (390) | 39,5 | 34,6 |
Commerce (560) | 38,0 | 36,2 |
Services aux particuliers (30) | 30,1 | 19,0 |
Construction (110) | 25,7 | 21,8 |
Hébergement et restauration (70) | 24,2 | 24,2 |
Total | 52,3 | 43,1 |
- * Équivalent temps plein.
- ** Le nombre entre parenthèses correspond au nombre d'entreprises du secteur, parmi les 3 000.
- Champ : secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers.
- Lecture : les 170 entreprises des transports et de l'entreposage, parmi les 3 000, concentrent 61,7 % des salariés et 70,3 % de la valeur ajoutée de l'ensemble des entreprises de ce secteur.
- Source : Insee, Ésane (Fare).
graphiqueFigure 5 – Poids en salariés et en valeur ajoutée des 3 000 entreprises par secteur d'activité
Le « cœur de l'économie française »
Les entreprises constituant le « cœur de l'économie française » sont sélectionnées pour leur importance économique selon au moins l'un des trois critères suivants : valeur ajoutée, investissement et exportations. Pour chacun de ces critères on identifie les 1 500 entreprises ayant réalisé les plus fortes valeurs en 2013. Certaines entreprises sont présentes dans les trois sélections, d'autres dans deux, et enfin d'autres dans une seule. Il y a ainsi 3 000 entreprises différentes (et non 4 500).
Sources
Les données sont issues du dispositif statistique Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d'entreprises) pour les principales caractéristiques comptables en 2013.
Définitions
Entreprise : dans le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008, pris en application de la loi de modernisation de l'économie, l’entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales constituant une unité organisationnelle de production et jouissant d’une certaine autonomie de décision. Quatre catégories d’entreprise y sont définies :
Le champ des secteurs principalement marchands, hors agriculture et hors secteurs financiers, correspond dans la nomenclature d’activités françaises (NAF rév.2) aux activités suivantes :
- industrie manufacturière, industries extractives et autres (BE) ;
- construction (FZ) ;
- commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration (GI) ;
- information et communication (JZ) ;
- activités immobilières (L) ;
- activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien (MN) ;
- arts, spectacles et activités récréatives (RZ) ;
- autres activités de services (SZ) à l’exclusion des activités des organisations associatives.
L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.
On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.
Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. Elles incluent la catégorie des microentreprises. (MIC) qui occupent moins de 10 personnes et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros.
Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique.
Une microentreprise est une entreprise occupant moins de 10 personnes, et qui a un chiffre d'affaires annuel ou un total de bilan n'excédant pas 2 millions d'euros. Les microentreprises font partie des petites et moyennes entreprises (PME).
Cette notion, utilisée à des fins d'analyse statistique et économique, diffère de celle du régime fiscal de la micro-entreprise et ne s'apparente pas non plus au statut de micro-entrepreneur, appelé auto-entrepreneur avant le 19 décembre 2014.
Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, « relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique ».
Une entreprise de taille intermédiaire (ETI) est une entreprise qui a entre 250 et 4 999 salariés, et soit un chiffre d'affaires n'excédant pas 1,5 milliard d'euros soit un total de bilan n'excédant pas 2 milliards d'euros.
Une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 43 millions d'euros de total de bilan est aussi considérée comme une ETI.
Les ETI constituent une catégorie d'entreprises intermédiaire entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises.
Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique.
Une grande entreprise est une entreprise qui vérifie au moins une des deux conditions suivantes :
- avoir au moins 5 000 salariés ;
- avoir plus de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et plus de 2 milliards d'euros de total de bilan.
Cette catégorie d'entreprises est définie par le décret d'application (n°2008-1354) de l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie, relatif aux critères permettant de déterminer la catégorie d'appartenance d'une entreprise pour les besoins de l'analyse statistique et économique.
Pour en savoir plus
Lemasson J., « Les catégories d'entreprise en France : de la microentreprise à la grande entreprise », Insee Focus n° 4, avril 2014.
Bacheré H., « Les très petites entreprises, 2 millions d’unités très diverses », Insee Focus n° 24, mars 2015.
« Les entreprises en France », Insee Références, Édition 2015, octobre 2015.