Important repli de l’activité au 2e trimestre 2015

Rédaction achevée le 19 octobre 2015

En Haute-Normandie au 2^e trimestre 2015, l’emploi salarié dans les secteurs marchands baisse de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, soit une perte de 2 500 postes (figure 1). Cette dégradation est plus prononcée dans le département de l’Eure (– 1,5 %) que dans celui de la Seine-Maritime (– 0,3 %). En France métropolitaine, l’emploi augmente de 0,2 % sur la même période.

En Haute-Normandie, l’emploi salarié progresse faiblement dans le commerce (+ 0,3 %) mais il diminue dans les autres secteurs d’activité (figure 2). L’intérim subit un recul important (– 6,1 %), soit 1 300 intérimaires en moins par rapport au trimestre précédent. Cette baisse de l’intérim est plus marquée dans le département de l’Eure (– 12,3 %) que dans celui de la Seine-Maritime (– 3,1 %). A contrario, au niveau national, les effectifs intérimaires progressent de 3,6 % (figure 3).

Sur un an, 2^e trimestre 2015 comparé au 2^e trimestre 2014, l’emploi salarié marchand recule de 1,2 % en Haute-Normandie, soit une perte de 4 900 postes. Cette baisse est plus prononcée qu’en France métropolitaine (– 0,1 %). Dans la région, l’intérim (– 4,4 %) et la construction (– 3,5 %) sont les secteurs les plus touchés.

En moyenne au 2^e trimestre 2015, le taux de chômage s’établit à 10,9 % de la population active en Haute-Normandie et à 10 % en France métropolitaine (figure 4). Dans la région comme au niveau métropolitain, il est stable par rapport au trimestre précédent. Le taux de chômage est également constant dans le département de la Seine-Maritime (11,1 %) et dans celui de l’Eure (10,4 %).

Sur un an, 2^e trimestre 2015 comparé au 2^e trimestre 2014, le taux de chômage augmente de 0,1 point en Haute-Normandie et de 0,3 point en France métropolitaine. Il augmente de 0,1 point en Seine-Maritime et reste stable dans le département de l’Eure.

Au 30 juin 2015, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B ou C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi) augmente de 1,5 % par rapport à fin mars de la même année (+ 2 % en France métropolitaine). Cette hausse atteint davantage les personnes de plus de 50 ans et celles inscrites depuis plus d’un an (+ 2,5 % chacune). Elle est plus modérée pour les moins de 25 ans (+ 1,5 %). Au total en Haute-Normandie, 167 200 demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle Emploi fin juin 2015, soit 2 500 de plus qu’à fin mars de la même année.

Fin juin 2015, en données cumulées sur les 12 derniers mois, le nombre de logements mis en chantier baisse de 6,8 % par rapport au trimestre précédent (figure 6). Ce recul de l’activité est plus prononcé qu’au niveau national (– 1,4 %), et concerne autant les logements collectifs et en résidence que les logements individuels. Au total, 8 000 logements ont été mis en chantier sur 12 mois.

Sur la même période, le ralentissement des mises en chantier de locaux à usage non résidentiel se poursuit. Ces dernières se contractent de 7,6 % ce trimestre avec 513 000 m2 construits lors des douze derniers mois. En France métropolitaine, la baisse est moins prononcée (– 1,8 %). En Haute-Normandie, cette dégradation est due notamment au recul des mises en chantiers de locaux d’entrepôt, de locaux de service public et de locaux de bureaux.

Les autorisations de construction du 2^e trimestre 2015 confirment l’atonie du secteur en Haute-Normandie. Concernant les logements (figure 5), les permis de construire stagnent tandis qu’ils augmentent très légèrement en France métropolitaine (+ 0,5 %). Les autorisations de construire des locaux baissent de 2,3 % tandis qu’ils progressent de 0,8 % en France métropolitaine.

Avertissement : À compter de février 2015, de nouveaux indicateurs construits à partir de la base Sit@del2 sont diffusés afin d'améliorer le diagnostic conjoncturel sur la construction de logements neufs. Ces nouveaux indicateurs visent à retracer, dès le mois suivant, les autorisations et les mises en chantier à la date réelle d'événement. Ils offrent une information de meilleure qualité que les données en date de prise en compte diffusées jusqu'à présent. Ces nouveaux indicateurs mensuels sont des séries cumulées sur 12 mois.

Au 2^e trimestre 2015, la fréquentation hôtelière diminue de 0,7 % par rapport au même trimestre un an auparavant, alors qu’elle augmente de 1,9 % en France métropolitaine (figure 7). La clientèle étrangère est en légère hausse (+ 1,7 %), mais celle-ci, moins nombreuse, ne compense pas la désaffection de la clientèle française (– 1,4 %). Les hôtels de Haute-Normandie ont enregistré 810 000 nuitées durant le trimestre, dont 21,5 % provenant de clients étrangers. Comparé au même trimestre des années précédentes, ce 2^e trimestre 2015 présente le meilleur résultat depuis 2010 concernant la fréquentation étrangère, tandis que la clientèle française est à son plus bas niveau.

Au 2^e trimestre 2015 en données brutes, le nombre de créations d’entreprises se replie fortement par rapport au trimestre précédent : – 10,8 % en Haute-Normandie et – 9,2 % en France métropolitaine (figure 8). Le ralentissement est plus sensible en Seine-Maritime (– 12,8 %) que dans le département de l’Eure (– 7,0 %). Au total, 2 400 entreprises ont été créées dans la région haut-normande ce trimestre.

Les créations sous le statut de micro-entrepreneur sont les plus touchées par la baisse (– 13,0 %), contre – 9,1 % pour les autres catégories d’entreprises.

Le commerce (– 16,7 %) contribue le plus à la diminution des créations mais reste cependant le premier secteur en terme de nombre d’entreprises créées avec 22 % des créations. Dans le transport et l’entreposage, la baisse est plus vive (– 26,3 %) avec 2 % des créations. Le recul est également important dans l’industrie (– 23,5 %), et dans le secteur de la santé, de l’enseignement et de l’action sociale (– 21,3 %).

Sur un an (2^e trimestre 2015 comparé au 2^e trimestre 2014) en données brutes, le nombre de créations se contracte de 9,7 % en Haute-Normandie et de 4,5 % en France métropolitaine. Cette baisse découle essentiellement du recul des créations sous le statut de micro-entrepreneur (– 27 % en Haute-Normandie et – 22,1 % au niveau national). À l’opposé, les créations d’entreprises traditionnelles progressent de 8,8 % en Haute-Normandie et de 13,3 % en France métropolitaine.

Au 2^e trimestre 2015 en données cumulées sur un an, les défaillances d’entreprises augmentent de 0,4 % par rapport au trimestre précédent en Haute-Normandie tandis qu’elles diminuent de 0,6 % en France métropolitaine (figure 9). Les entreprises de Seine-Maritime sont les plus touchées (+ 1,4 %), tandis que celles de l’Eure résistent mieux (– 1,7 %). Au total, 1 600 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire en Haute-Normandie entre juillet 2014 et juin 2015. Le secteur de l’hébergement et de la restauration contribue le plus à la hausse des procédures de redressement judiciaire (+ 8,5 %). A contrario, les défaillances d’entreprises diminuent dans le secteur du transport et de l’entreposage (– 15,8 %) et dans l’industrie (– 7,2 %).

En France, l’activité a calé au deuxième trimestre (0,0 % après + 0,7 %), du fait notamment du décrochage de la production industrielle qui s’est poursuivi jusqu’au début de l’été. Au second semestre, la consommation des ménages retrouverait une croissance en phase avec les gains de pouvoir d’achat, lequel accélèrerait nettement sur l’ensemble de l’année (+ 1,7 %). Leur investissement en logement continuerait cependant de peser sur l’activité. Après une hausse au premier semestre, l’investissement des entreprises accélèrerait modérément au second semestre, avec la hausse de leurs marges et un accès au crédit facilité par les mesures de politiques monétaires. Au total, au-delà des à-coups trimestriels, l’activité progresserait au second semestre (+ 0,2 % puis + 0,4 %) à un rythme comparable à celui du premier semestre. En moyenne annuelle, la croissance serait de + 1,1 %, après + 0,2 % en 2014. L’accélération de l’activité et les politiques d’allégement du coût du travail stimuleraient l’emploi, qui serait rehaussé de 120 000 postes en 2015. En conséquence, le taux de chômage se stabiliserait, à 10,3 % de la population active fin 2015.

Au deuxième trimestre 2015, la croissance des pays avancés est restée robuste. Elle a été particulièrement vive aux États-Unis et au Royaume-Uni. Dans les pays émergents, l’activité a continué de ralentir, notamment en Chine. Le commerce entre pays asiatiques a pesé sur les échanges mondiaux, qui se sont de nouveau contractés. Dans la zone euro, en revanche, la reprise continue de se diffuser progressivement : le redémarrage de l’emploi et la baisse du prix du pétrole portent la consommation des ménages, tandis que la dépréciation de l’euro depuis mi-2014 stimule les exportations. L’activité resterait très dynamique en Espagne, grâce aussi à la vigueur de l’investissement privé. Elle accélèrerait modérément en Allemagne, et plus modestement encore en Italie, dont le PIB a renoué avec la croissance début 2015. Dans les pays anglo-saxons, l’activité resterait soutenue par la vigueur de la consommation. Au total en 2015, la croissance des économies avancées resterait solide. Dans les pays émergents, l’activité continuerait de tourner au ralenti, et leurs importations reculeraient en moyenne annuelle, pour la première fois depuis 2009.