Une fréquentation en hôtellerie de plein air toujours très élevée en 2012

Jean-Pierre Ferret

Après la fréquentation record de la saison précédente, la saison 2012 dans l'hôtellerie de plein air de Poitou-Charentes est légèrement en retrait. Cependant, elle se situe à un niveau encore très élevé de 7,13 millions de . La presqu'île d'Arvert voit même sa fréquentation encore progresser. La clientèle étrangère reste peu nombreuse dans notre région et baisse par rapport à 2011. Seuls les Allemands et les Suisses font exception. Le soleil a attiré de nombreux campeurs en septembre et ce mois rivalise désormais avec juin..

e.décim@l
No 029
Paru le :Paru le28/02/2013
Jean-Pierre Ferret
e.décim@l No 029- Février 2013

Sur l'ensemble de la saison 2012, du 1er avril au 30 septembre, les campings du Poitou-Charentes ont enregistré un peu plus de 7 130 000 nuitées, soit une baisse de 1,7 % par rapport à 2011. Cependant, 2011 avait connu une fréquentation record et, en dehors de cette année exceptionnelle, la saison 2012 atteint le meilleur chiffre depuis dix ans, perpétuant ainsi la tendance à la hausse. Par rapport à 2002, le gain s'établit à 615 000 nuitées, entièrement imputable à la clientèle française (+750 000 nuitées en 10 ans).

La région concentre 6,4 % des nuitées passées sur l'ensemble de la métropole et reste la 7e région en matière de fréquentation dans l'hôtellerie de plein air.

Figure 1Évolution de fréquentation des campings en Poitou-Charentes depuis la saison 2002

  • Sources : Insee ; DGCIS ; partenaires régionaux (DRT, CRT, CDT)

Hausse dans la presqu'île d'Arvert, stabilité pour l'île de Ré

Par rapport à la saison 2011, toutes les zones sont touchées par la baisse de fréquentation, à l'exception de la presqu'île d'Arvert qui voit ses nuitées augmenter de près de 2 % par rapport à la saison précédente. En revanche, la Charente, la zone Poitiers-Futuroscope ainsi que l'île d'Oléron subissent des baisses importantes (de l'ordre de -6 % et -8 %).

Toutes les autres zones connaissent des baisses plus modérées et même une quasi-stagnation sur l'île de Ré. Pour la première fois depuis très longtemps, l'île de Ré enregistre ainsi une fréquentation supérieure à celle de l'île d'Oléron. Au milieu des années 90, Oléron bénéficiait de 20 % de nuitées supplémentaires par rapport à Ré.

La Charente-Maritime concentre plus de 91 % des nuitées régionales. Trois zones (le Royannais et les deux grandes îles) regroupent à elles seules plus des 3/4 des nuitées enregistrées dans les campings du Poitou-Charentes.

La Vienne, malgré une baisse sensible en 2012, enregistre encore plus de nuitées que les départements de Charente et des Deux-Sèvres réunis.

Figure 2Nuitées enregistrées dans les campings picto-charentais par zone (avril à septembre 2012)

Nuitées enregistrées dans les campings picto-charentais par zone (avril à septembre 2012)
2011 2012
Total des nuitées Total des nuitées Répartition des nuitées (en %) Évolution des nuitées 2011/2012 (en %)
Charente 146 360 134 500 1,9 -8,1
Charente-Maritime 6 607 960 6 514 270 91,3 -1,4
dont Arvert 2 203 290 2 244 100 31,5 1,9
Ile d'Oléron 1 723 030 1 607 340 22,5 -6,7
Ile de Ré 1 630 850 1 628 880 22,8 -0,1
La Rochelle-Rochefort 865 440 853 960 12 -1,3
Non balnéaire 185 350 179 990 2,5 -2,9
Deux-Sèvres 147 640 145 630 2 -1,4
Vienne 351 950 337 010 4,7 -4,2
dont Poitiers-Futuroscope 109 760 103 010 1,4 -6,1
Ensemble de la région 7 253 910 7 131 410 100 -1,7
  • Sources : Insee ; DGCIS ; partenaires régionaux (CRT, les 4 CDT)

Près des 3/4 des nuitées réalisées en juillet et août

Avec 73 % des nuitées passées dans la région, les mois de juillet et d'août constituent toujours l'essentiel de la fréquentation annuelle en hôtellerie de plein air. Cependant, avec à peine 2,15 millions de nuitées en juillet contre plus de 3,06 en août, l'écart se creuse encore un peu plus en 2012 entre les deux principaux mois estivaux. La météo décevante régnant en juillet conjuguée à un début de vacances scolaires tardif, sont en partie responsables de la baisse de près de 10 % constatée sur ce mois entre 2011 et 2012. Inversement, août a gagné environ 4 % de nuitées. Septembre, encore une fois ensoleillé, a attiré 10 % de campeurs en plus par rapport à 2011, et fait jeu égal en 2012 avec le mois de juin, qui subit un recul important (-24 %) après le pic réalisé en 2011. La fréquentation au mois de mai 2012 tire profit des ponts plus nombreux qu'en 2011 : +27 % entre les deux années. Enfin, profitant des traditionnelles vacances de printemps, le mois d'avril accroit encore son attraction (+4 %) et rivalise avec mai, montrant que ce mois a pleinement sa place dans la saison touristique.

La différence de fréquentation des mois d'avril, de mai et de juin suivant les années est en grande partie fonction des dates des vacances de printemps, des week-ends de Pâques et de Pentecôte mais aussi du positionnement dans la semaine des ponts du mois de mai. Cependant, globalement, l'attractivité de ces mois évolue favorablement depuis plusieurs années, en partie grâce à l'essor des de bungalows ou mobil-homes. Surtout le mois d'avril qui, en dix ans, a vu sa part de fréquentation passer de 3 % a plus de 5 %. Septembre, qui ne subit pas les effets du calendrier, contrairement au printemps, a presque doublé son poids dans la saison, évoluant d'à peine 4 % en 1994 à près de 8 % aujourd'hui. De plus en plus de couples, jeunes ou âgés, privilégient ce mois souvent favorisé par la météo et situé en dehors des vacances scolaires.

Figure 3Nombre de nuitées des campings picto-charentais par mois en 2011 et 2012

  • Sources : Insee ; DGCIS ; partenaires régionaux

. Les taux d'occupation des emplacements locatifs nettement plus élevés que les emplacements nus, surtout hors saison

L'évolution des mensuels suit peu ou prou celle du nombre des nuitées par mois, étudiée plus haut. Seul juillet se démarque, avec des taux d'occupation qui baissent seulement de trois points quand le nombre de nuitées diminue de 10 %, signalant que les gérants de campings avaient anticipé une partie de la baisse en adaptant le parc à la demande.

Les taux d'occupation sont toujours les plus forts en Charente-Maritime. Ils sont quasiment aussi élevés dans la Vienne, même si ce résultat doit être relativisé par une taille de l'offre sans comparaison. Charente et Deux-Sèvres sont en retrait, avec des taux allant de 19 à 37 % selon le type d'emplacement.

Nus ou équipés, les emplacements ne sont d'ailleurs pas logés à la même enseigne en matière d'occupation. Globalement, sur l'ensemble de la région, les taux d'occupation des places de type mobil-home dépassent les 47 % sur l'ensemble de la saison 2012 contre moins de 28 % pour les places nues. Hors saison, ce phénomène est plus marqué encore : les taux passent de 19 à 34 % en septembre selon le type de places et de 10 à 25 % en mai.

Figure 4Taux d'occupation moyen sur la saison par type d'emplacement en 2011 et 2012

  • Sources : Insee ; DGCIS ; partenaires régionaux (DRT, CRT, CDT)

La clientèle étrangère en baisse

Le nombre de nuitées étrangères en Poitou-Charentes baisse de 7 % en 2012 par rapport à la saison précédente. La clientèle étrangère représente moins de 17 % dans l'ensemble de la fréquentation, soit le taux le plus bas de toutes les régions françaises. Depuis 2004, les nuitées étrangères n'ont pas dépassé 1,12 million, hormis pendant la saison exceptionnelle de 2011. Les régions bordant la côte atlantique ont en commun de recevoir globalement assez peu d'étrangers. La part de campeurs étrangers se situe ainsi entre 20 % en Pays de la Loire et 29 % en Aquitaine, bien loin des 40 % enregistrés en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Toutes les zones sont concernées par la baisse des nuitées étrangères en 2012, hormis la partie intérieure de la Charente-Maritime et la zone Poitiers-Futuroscope. D'ailleurs, les terrains implantés dans les territoires non côtiers de la région attirent proportionnellement davantage d'étrangers que ceux du littoral. Ainsi, la Charente attire plus de 43 % d'étrangers dans ses campings, les Deux-Sèvres, près de 30 % et la zone Poitiers-Futuroscope, près d'un tiers contre 15 % en Charente-Maritime.

Figure 5Nuitées étrangères dans les campings du Poitou-Charentes

Nuitées étrangères dans les campings du Poitou-Charentes
2012 2011
Nombre Part Part
Charente 57 920 43,1 45,9
Charente-Maritime 1 004 770 15,4 16,3
dont Arvert 349 910 15,6 15,9
Île d'Oléron 203 910 12,7 12,7
Île de Ré 211 510 13 14,4
La Rochelle-Rochefort 212 150 24,8 28
Non balnéaire 27 290 15,2 14,2
Deux-Sèvres 43 010 29,5 32,9
Vienne 88 460 26,2 27,3
dont Poitiers-Futuroscope 33 100 32,1 30,5
Ensemble de la région 1 194 160 16,7 17,7
  • Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux (CRT, les 4 CDT)

Seuls les Allemands et les Suisses sont venus plus nombreux en 2012

Britanniques et Néerlandais restent les campeurs étrangers les plus présents dans notre région. À elles deux, ces nationalités concentrent plus des deux tiers de la fréquentation étrangère. Suivent les Allemands, avec 14 % des nuitées étrangères et les Belges, avec 10 %. L'ensemble des autres nationalités représente à peine une nuitée sur douze d'où seuls les Suisses, les Irlandais, les Espagnols émergent significativement. On retrouve ce classement dans quasiment tous les territoires de la région, à quelques nuances près. Ainsi, les Néerlandais sont plus nombreux sur l'île d'Oléron que les Britanniques et aussi nombreux sur le Rochelais et le Rochefortais. Par ailleurs, l'attirance des Allemands pour les îles ne se dément pas, principalement pour l'île de Ré où ils concentrent une nuitée étrangère sur quatre, certes derrière les Britanniques mais loin devant les Néerlandais. Cependant, les touristes allemands représentaient la moitié des nuitées étrangères sur les îles jusqu'à la fin des années 90. Après la catastrophe de l'Érika, leur part s'est effondrée et n'a jamais retrouvé son niveau d'autrefois. Par ailleurs, la clientèle allemande, vieillissante, se renouvelle peu.

En dehors des Allemands et des Suisses qui sont venus un peu plus nombreux en 2012, la baisse de fréquentation touche toutes les nationalités. En particulier, le nombre de nuitées des Britanniques en 2012 est en retrait de 40 000 par rapport à 2011, soit -9 %. Serait-ce un effet de la dépréciation de la Livre Sterling par rapport à l'Euro ? Malgré tout, ils concentrent toujours plus d'un tiers des nuitées étrangères en camping.

Les Belges et les Irlandais sont très attirés par les . 45 % d'entre eux privilégient ce type d'emplacement contre moins d'un tiers pour l'ensemble des étrangers. En revanche 3/4 des Allemands et des Britanniques optent pour les .

Figure 6Origine des campeurs étrangers durant la saison 2012 en Poitou-Charentes

  • Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux (CRT, les 4 CDT)

Des durées de séjour très différentes selon la zone, la période et le type d'emplacement

La dépend du type d'emplacement, de la situation et de la catégorie du terrain et, enfin, de la période du séjour. Ainsi, plus la catégorie est élevée, plus le séjour est long. De même, de 5,1 jours en emplacement nu, les durées peuvent monter jusqu'à une moyenne de 7 jours dans les emplacements équipés. Le long du littoral, les séjours sont plus longs (7 jours en moyenne dans le Royannais) qu'à l'intérieur des terres. Les séjours les plus courts sont enregistrés dans la zone spécifique qui englobe Poitiers et le Futuroscope (3,3 jours). Enfin, le mois de mai 2012, qui ne bénéficiait d'aucune période de vacances scolaires et accueille surtout des campeurs lors des week-end, a enregistré des durées limitées à une moyenne de 3,7 jours contre 7,4 jours durant le mois d'août.

À la lumière de ces critères, le séjour-type le plus long (au mois d'août, dans le Royannais, dans un emplacement locatif d'un terrain «4 étoiles ou +») peut durer jusqu'à 10 jours.

La nouvelle catégorie reine : les «4 étoiles et +»

Le système de classification des campings a changé, suite à l'application du décret n° 2009-888 du 22 juillet 2009. Cependant, tous les terrains n'ont pas encore opté pour le nouveau système. Aussi, si la répartition du parc des terrains picto-charentais par catégorie a été largement modifié en 2012, il pourrait encore subir des changements en 2013. En conséquence, aucune comparaison avec les nuitées enregistrées les années précédentes n'est plus possible tant qu'il n'y aura pas une stabilisation du parc.

Désormais, la catégorie supérieure «4 étoiles et +», est la plus fréquentée. Durant la saison 2012, cette catégorie a enregistré près de 3 millions de nuitées, soit environ 43 % des nuitées régionales. Cette catégorie ne représente qu'un terrain sur cinq dans la région mais, généralement plus spacieux, ils rassemblent plus d'un tiers des emplacements. Les «3 étoiles» regroupent 31 % des nuitées et les «2 étoiles», autrefois catégorie reine, n'en comptent plus que 21 %. Enfin, les terrains «1 étoile» concentrent à peine 4 % de l'ensemble des nuitées sur la région. Ils sont aussi les plus petits, bénéficiant en moyenne de moins de soixante emplacements.

Figure 7Parc de l'hôtellerie de plein air de Poitou-Charentes au 1er août 2012

Parc de l'hôtellerie de plein air de Poitou-Charentes au 1er août 2012
Charente Charente-Maritime Deux-Sèvres Vienne Ensemble
Campings 23 286 33 48 390
1 étoile 8 23 7 8 46
2 étoiles 6 107 18 23 154
3 étoiles 6 92 5 9 112
4 étoiles ou plus 3 64 3 8 78
  • Sources : Insee ; DGCIS ; partenaires régionaux (CRT, les 4 CDT)

Sources

Enquêtes mensuelles de fréquentation touristique

Réalisées par l'Insee et la DGCIS (Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services) avec un élargissement du champ grâce à un partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Poitou-Charentes, les Comités Départementaux du Tourisme de la Charente, la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Définitions

Nuitées : total des nuits passées par les clients des campings.

Emplacements locatifs ou équipés : emplacements dans les campings dotés d'un hébergement (bungalow, bungatoile, mobil-home...).

Taux d'occupation : rapport entre le nombre d'emplacements occupés et le nombre d'emplacements effectivement offerts.

Emplacements nus : emplacements dans les campings dépourvus de toute forme d'hébergement.

Durée moyenne de séjour : rapport entre le nombre de nuitées et le nombre d'arrivées.