Les étudiants des Pays de la Loire quittent le « nid » plus tôt qu'ailleurs

Guillaume COUTARD

Les 113 700 étudiants des Pays de la Loire sont moins âgés qu'ailleurs. Les jeunes y poursuivent en effet des études supérieures moins longues. Souvent originaires de zones géographiques éloignées, ils quittent également plus tôt le foyer parental afin de se rapprocher de leurs lieux d'études. Un tiers des étudiants de la région vivent seuls dans leur logement. En parallèle de leurs études, un quart des étudiants ont un emploi, ce qui constitue à la fois une contrainte et un moyen d'insertion dans la vie professionnelle.

Faits et Chiffres
No 455
Paru le :Paru le28/09/2012
Guillaume COUTARD
Faits et Chiffres No 455- Septembre 2012

Dans les Pays de la Loire, les jeunes de 21 à 24 ans sont en moyenne moins scolarisés qu'au niveau national. En effet, ils choisissent plus souvent des filières courtes, telles que les sections de techniciens supérieurs (STS). Ceux qui souhaitent poursuivre leurs études au-delà de bac + 2 sont quant à eux plus nombreux qu'ailleurs à quitter la région et sont donc sous-représentés en Pays de la Loire. Lorsqu'ils ne partent pas poursuivre leurs études dans une autre région, ils s'insèrent en moyenne plus tôt dans la vie active.

Les étudiants de la région sont moins âgés qu'ailleurs

En raison de la surreprésentation des formations courtes dans les Pays de la Loire, les y sont en moyenne un peu moins âgés qu'ailleurs : les moins de 21 ans représentent 51 % de la population étudiante des Pays de la Loire, contre 47 % en moyenne nationale.

Comme dans les autres régions, les femmes sont surreprésentées parmi les étudiants : elles représentent 55 % de la population étudiante, contre seulement 49 % de l'ensemble des 16-29 ans en Pays de la Loire.

Figure 1Les étudiants des Pays-de-la-Loire sont plus jeunes qu'ailleurs

  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2008 exploitation principale.

Du fait de la concentration des établissements d'enseignement supérieur dans les centres urbains, la très grande majorité des étudiants (89 %) résident dans une aire urbaine, en Pays de la Loire comme ailleurs. Dans la région, seuls un cinquième des étudiants résident dans une aire urbaine différente de celle où ils suivent leurs études.

Les étudiants des Pays de la Loire quittent tôt le foyer parental

Les étudiants des Pays de la Loire vivent moins souvent chez leurs parents qu'ailleurs : dans la région, 36 % des étudiants de 18 à 29 ans résident au domicile parental, contre 44 % en moyenne nationale. En conséquence, les étudiants y sont plus nombreux à vivre seuls dans leur logement : un tiers des étudiants en Pays de la Loire contre un quart au niveau national. Cette proportion importante est à relier aux fortes mobilités géographiques auxquelles ils sont confrontés. Ils sont en effet particulièrement nombreux à avoir déménagé pour poursuivre leurs études, qu'ils soient originaires de la région ou non. Quatre étudiants sur dix vivant seuls dans leur logement ne résidaient pas dans la région cinq ans auparavant.

Le lieu de vie évolue au fil de l'avancement dans les études. La part des étudiants vivant en couple ou avec des enfants se substitue progressivement à la part des étudiants résidant chez leurs parents. A contrario, les proportions d'étudiants vivant seuls, logés en communauté (cité universitaire, foyer étudiants...) ou en colocation (hors famille) fluctuent assez peu entre 18 et 29 ans. Ainsi, la moitié des étudiants des Pays de la Loire ont quitté le foyer parental avant 20 ans, les deux tiers avant 22 ans ; à partir de 23 ans, c'est moins du quart des étudiants qui vivent chez leurs parents.

Figure 2À partir de 23 ans, moins du quart des étudiants vivent chez leurs parents

  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2008 exploitation complémentaire.

Un étudiant sur trois vit chez ses parents à Nantes et Angers

En Pays de la Loire, la répartition des modes de cohabitation des étudiants des grandes aires urbaines de Nantes et d'Angers diffère nettement de celle du Mans. Au Mans, près de la moitié des étudiants vivent au domicile parental, contre seulement un étudiant sur trois à Nantes et à Angers. Ces disparités résultent principalement de la structure de l'offre de formation des établissements d'enseignement supérieur. Les aires urbaines de Nantes ou d'Angers accueillent en outre des étudiants en moyenne plus âgés que ceux du Mans, en raison d'une plus forte proportion de formations longues.

La proximité entre la résidence parentale et le lieu d'études explique également cette situation. Les échanges importants d'étudiants entre les deux pôles de Nantes et Angers et le reste de la région et des régions voisines, font qu'une part importante des étudiants nantais et angevins ne sont pas originaires de l'agglomération où ils étudient : ils y habitent depuis moins de cinq ans et ont donc quitté le foyer parental. Ainsi, les deux tiers des étudiants angevins ne sont pas originaires de l'aire urbaine d'Angers et 57 % des étudiants nantais sont originaires d'une autre aire urbaine que celle de Nantes. À titre de comparaison, seulement 52 % des étudiants manceaux ne sont pas originaires de l'aire urbaine du Mans. À Rennes, les étudiants sont également très souvent originaires d'un autre territoire que l'aire urbaine rennaise (63 %).

Figure 3Taux de fécondité par âge en France et dans la région : des naissances concentrées, qui se sont décaléées

  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2008 exploitation complémentaire.

Des logements indépendants de petite taille

Une forte contrainte budgétaire pèse sur les familles des étudiants décohabitants (qui résident hors du foyer parental). Le logement représente un poste de dépense important atténué par l'aide personnalisée au logement. Dans les Pays de la Loire, où cette décohabitation est plus forte qu'ailleurs, les étudiants qui vivent seuls dans un logement indépendant habitent le plus souvent dans un logement de faible superficie : ils sont 51 % à occuper un logement de moins de 25 m² contre 46 % en moyenne nationale. Ces logements sont d'autant plus petits que la métropole est importante comme Nantes.

La part des étudiants des Pays de la Loire résidant en foyer ou en cité universitaire est comparable à celle des autres grandes régions étudiantes (7 %). Seule la Bretagne fait exception puisqu'elle en compte 10 %. La colocation, un autre moyen de limiter les dépenses liées au logement, concerne 13 % des étudiants en Pays de la Loire. Elle est plus fréquente à Angers (16 %) qu'à Nantes (13 %) mais plus élevée encore à Rennes (20 %).

Les logements du parc locatif social ne représentent que 7,3 % des logements indépendants des étudiants en Pays de la Loire, contre 8,6 % au niveau national. Cette part ne dépasse pas 7 % à Nantes et à Angers, beaucoup moins qu'à Rennes (13 %).

Un quart des étudiants cumulent études et emploi

Pour subvenir à leurs besoins, les étudiants disposent au maximum de trois types de ressources : des versements d'argent parentaux, des aides de la collectivité et des rémunérations d'activité. L'octroi d'aides financières de la collectivité et l'accès à des logements peu coûteux (cité universitaire, foyer d'étudiants, parc locatif social) permettent un rééquilibrage des moyens pour les familles modestes. Avec 26 % d'étudiants inscrits boursiers sur critères sociaux en 2010, les Pays de la Loire se classent dans la moyenne des régions de province.

Lorsque les ressources fournies par les parents et la collectivité ne suffisent pas, certains étudiants sont contraints de travailler parallèlement à leurs études. En 2008, dans les Pays de la Loire comme au niveau national, un quart des étudiants cumulent ainsi études et emploi. Les régions où les étudiants sont le plus souvent en emploi sont l'Île-de-France (30 %) et Rhône-Alpes (27 %). Le financement des études n'est pas la seule finalité d'un emploi pour les étudiants. Il peut s'agir d'une activité prévue formellement par les études : stages, apprentissage, étudiants rémunérés au cours de leurs études comme les internes en médecine, les chercheurs ou les élèves-fonctionnaires. Elle peut également constituer un moyen d'insertion dans la vie professionnelle.

Définitions

Étudiant : Au sens du recensement de la population, un étudiant est une personne de 16 à 29 ans, inscrite dans un établissement d'enseignement et ayant obtenu le baccalauréat ou un diplôme de niveau équivalent ou supérieur.

Pour en savoir plus

COUTARD G. et al., Étudiants des Pays de la Loire : des mobilités géographiques nombreuses, des études moins longues qu'ailleurs - Insee Pays de la Loire, Études n°110, septembre 2012

BRUTEL C., Jeunes et territoires - L'attractivité des villes étudiantes et des pôles d'activité - Insee Première n°1275, janvier 2010

BEFFY M., LEPRÉVOST É., MARTINELLI D., Enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007 - Formation et emploi des jeunes dans les régions françaises - Insee Première n°1219, janvier 2009

« Ouvrir dans un nouvel ongletAtlas régional - effectifs étudiants 2010-2011 » - Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avril 2012