Les études et investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement en 2012 et 2011 Enquête annuelle sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) - Insee Résultats
Les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement repartent à la hausse en 2012
Maud Micollet, division Enquêtes thématiques et études transversales, Insee
En 2012, les établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont consacré 1,7 milliard d’euros à des investissements ou des études pour protéger l’environnement. À champ et méthode comparables, c’est 7 % de plus qu’en 2011. Les établissements dont les activités sont susceptibles d’affecter l’environnement contribuent le plus à ces dépenses. Ainsi, les secteurs de l’énergie et de la chimie en représentent 44 %. Plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l’air ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Les investissements augmentent de 10 %, les études stagnent
En 2012, les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement ont atteint 1,7 milliard d’euros. Les investissements constituent 81 % de ce montant et les études 19 %. Les investissements ont augmenté de 10 % par rapport à 2011, à champ et méthode comparables (cf. document méthodologique de l’enquête), après trois années consécutives de baisse (figure 1). Malgré ce regain, leur niveau ne retrouve pas celui d’avant la crise, en 2008. Les investissements antipollution se sont redressés avec retard par rapport aux autres investissements de l’industrie, en hausse dès 2010. Les études sont quant à elles quasiment stables en 2012 (- 1 %) : leur montant de dépenses est proche de celui de 2009, après quatre années où il avait stagné à un niveau plus faible. Au total, les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement, qu’il s’agisse d’investissements ou d’études, ont augmenté de 7 % (à champ et méthode comparables) en 2012.
tableauFigure 1 – Évolutions des investissements et des études antipollution
Investissements antipollution (à champ et méthode comparables) | Investissements antipollution (nouvelle série à partir de 2012) | Études antipollution (à champ et méthode comparables) | Études antipollution (nouvelle série à partir de 2012) | Évolution en valeur des investissements de l'industrie | |
---|---|---|---|---|---|
2000 | 1 380 | 168 | 100,0 | ||
2001 | 1 469 | 212 | 102,0 | ||
2002 | 1 331 | 331 | 92,8 | ||
2003 | 1 311 | 345 | 85,4 | ||
2004 | 1 276 | 420 | 86,2 | ||
2005 | 1 456 | 311 | 82,8 | ||
2006 | 1 498 | 320 | 87,8 | ||
2007 | 1 447 | 287 | 93,0 | ||
2008 | 1 531 | 292 | 94,0 | ||
2009 | 1 422 | 361 | 74,2 | ||
2010 | 1 285 | 315 | 75,0 | ||
2011 | 1 232 | 359 | 84,0 | ||
2012 | 1 351 | 1 401 | 354 | 319 | 88,2 |
- Note : les données des années antérieures à 2006 ont été redressées de manière à couvrir le champ des établissements industriels de 20 salariés ou plus, qui est celui des enquêtes relatives aux années 2006 à 2012.
- Champ :
- - à partir de 2012 (rupture de série) : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus. Les résultats de l’enquête 2012 ne sont pas directement comparables à ceux de l’enquête 2011 pour trois raisons : élargissement du champ, notamment avec l’artisanat commercial (faible impact à la hausse sur les résultats) ; changement de base de sondage, avec plus d’unités (impact à la hausse) ; modification de la prise en compte de la réponse du secteur de l’énergie (impact aussi important mais de sens contraire à celui dû au changement de base de sondage).
- - avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial), établissements de 20 salariés ou plus.
- Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) ; enquête sur les investissements dans l'industrie.
graphiqueFigure 1 – Évolutions des investissements et des études antipollution

- Note : les données des années antérieures à 2006 ont été redressées de manière à couvrir le champ des établissements industriels de 20 salariés ou plus, qui est celui des enquêtes relatives aux années 2006 à 2012.
- Champ :
- - à partir de 2012 (rupture de série) : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus. Les résultats de l’enquête 2012 ne sont pas directement comparables à ceux de l’enquête 2011 pour trois raisons : élargissement du champ, notamment avec l’artisanat commercial (faible impact à la hausse sur les résultats) ; changement de base de sondage, avec plus d’unités (impact à la hausse) ; modification de la prise en compte de la réponse du secteur de l’énergie (impact aussi important mais de sens contraire à celui dû au changement de base de sondage).
- - avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial), établissements de 20 salariés ou plus.
- Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) ; enquête sur les investissements dans l'industrie.
Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent plus
39 % des établissements industriels réalisent des dépenses pour protéger l’environnement. Ces dépenses sont naturellement plus élevées pour les activités susceptibles d’avoir des impacts importants sur l’environnement. Ainsi, les trois secteurs qui contribuent le plus à ces dépenses sont l’énergie (462 millions d’euros), la chimie (287 millions d’euros) et les industries agroalimentaires (217 millions d’euros) ; ils concentrent plus de la moitié des dépenses (figure 2). À lui seul, le secteur de l’énergie (et plus particulièrement celui de l’électricité) concourt pour 43 % aux dépenses d’études réalisées par les établissements industriels pour protéger l’environnement.
tableauFigure 2 – Les dépenses de l'industrie en faveur de l'environnement en 2012
Secteur | Investissements pour protéger l'environnement | Études | Total des dépenses | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Spécifiques* | Intégrés* | Total | En vue d'un investissement | Autres études | Total | ||
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné | 261 | 63 | 324 | 13 | 125 | 138 | 462 |
Industrie chimique | 187 | 58 | 245 | 24 | 18 | 42 | 287 |
Industries agroalimentaires | 133 | 64 | 197 | 13 | 8 | 20 | 217 |
Métallurgie et produits métalliques | 125 | 23 | 148 | 32 | 5 | 36 | 184 |
Industrie des produits minéraux | 60 | 12 | 72 | 4 | 3 | 7 | 79 |
Bois et papier | 37 | 11 | 48 | 5 | 2 | 7 | 55 |
Production de combustibles et de carburants | 15 | 8 | 23 | 4 | 1 | 6 | 28 |
Autres industries | 295 | 50 | 345 | 38 | 25 | 63 | 408 |
Ensemble | 1 112 | 289 | 1 401 | 133 | 186 | 319 | 1 720 |
- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
36 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat
En 2012, 36 % des investissements antipollution visent à éviter ou limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (soit un montant de 364 millions d’euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, sur l’équilibre du climat (145 millions d’euros). Pour mémoire, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de diminuer de 20 % ces émissions d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées (253 millions d’euros), les sols (191 millions d’euros), les déchets (173 millions d’euros) et les paysages (104 millions d’euros) (figure 3).
Les investissements pour protéger l’environnement sont, soit des investissements spécifiques (leur proportion s’établit à 79 %), soit des investissements intégrés (21 %). Les premiers sont entièrement dédiés à la protection de l’environnement et n’impliquent pas de modification du processus de production. Les seconds correspondent à l’ensemble des coûts liés à l’adoption de technologies dites « propres » (moins polluantes que le produit standard disponible sur le marché).
tableauFigure 3 – Investissements par domaine en 2012
Domaine | 2012 |
---|---|
Protection de l'air | 364 |
Eaux usées | 253 |
Sols, eaux souterraines et de surface | 191 |
Déchets non radioactifs | 173 |
Limitation des gaz à effet de serre | 145 |
Sites, paysages et biodiversité | 104 |
Bruit et vibrations | 30 |
Autres | 141 |
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 3 – Investissements par domaine en 2012

- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
D’abord pour traiter ou éliminer les pollutions
Plus de la moitié des investissements spécifiques ont pour objet le prétraitement, le traitement ou l’élimination de la pollution (soit un montant de 598 millions d’euros) ; les établissements cherchent d’abord à réduire l’impact négatif de leur activité sur l’environnement (figure 4). L’autre part importante de ces investissements est destinée à la prévention des pollutions.
tableauFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2012
Nature | 2012 |
---|---|
Prétraitement, traitement et élimination | 598 |
Prévention des pollutions | 361 |
Recyclage, tri, valorisation | 95 |
Mesure et contôle | 58 |
- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2012

- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
Zoom sur les entreprises du secteur des déchets
Les entreprises du secteur des déchets, interrogées pour la première fois en 2012, ont consacré 183 millions d’euros à des investissements pour protéger l’environnement et 18 millions d’euros à des études sur ce sujet. Ces entreprises investissent principalement dans le domaine des déchets (71 millions), mais également dans ceux des eaux usées (36 millions), de la protection de l’air (21 millions) et des sols (19 millions).
L’objectif principal des investissements spécifiques de ce secteur est le prétraitement, le traitement et l’élimination de la pollution, de façon toutefois nettement moins marquée que dans les autres secteurs de l’industrie (39 % des cas contre 54 %). En effet, assez logiquement, le tri et la valorisation des déchets y sont beaucoup plus fréquents qu’ailleurs (26 % des cas contre 9 %). Enfin, comme dans les autres secteurs, près d’un tiers des investissements visent à prévenir les pollutions (31 % des cas contre 32 %).
70 % des entreprises du secteur des déchets disposent d’un spécialiste dédié à l’environnement.
Sources
Ces données sont issues de l'enquête sur les investissements pour protéger l’environnement (Antipol). En 2012, le champ de cette enquête couvre les établissements de 20 salariés ou plus implantés en France, appartenant aux secteurs des industries extractives, manufacturière et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (divisions 05 à 35 de la NAF rév. 2), ainsi que les entreprises de 20 salariés ou plus implantées en France, appartenant au secteur des déchets (divisions 38 et 39 de la NAF rév. 2). L’échantillon est composé de 10 755 établissements ; le taux de sondage est de 46 % sur le champ hors secteur des déchets.
Définitions
Investissements spécifiques : il s'agit des investissements entièrement dédiés à la protection de l'environnement. Ces investissements sont des éléments distincts et identifiables qui s'ajoutent à l'équipement de production existant ayant un rôle préventif (prévention de la pollution) ou curatif (équipements en fin de cycle). Ces investissements visent à limiter la pollution dans les différents domaines environnementaux.
Les investissements intégrés : il s'agit des investissements procurant des performances environnementales supérieures au standard du marché. Les investissements « intégrés » retracent donc l'adoption de technologies propres et correspondent au surcoût de dépenses engendré par le choix, lors du renouvellement d'un matériel de production, d'un équipement plus performant en matière environnementale qu'un autre également disponible sur le marché.
Pour en savoir plus
Micollet M., « Les études et investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement en 2012 », Insee Résultats n° 73 Économie, août 2014.
Lamotte P., « Ouvrir dans un nouvel ongletProtection de l’environnement dans l’industrie agroalimentaire - En 2011, les investissements diminuent légèrement », Agreste Primeur (SSP), ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, n° 297, février 2013.
Sources
L'objectif de l'enquête sur les études et les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) est d'actualiser la connaissance sur le montant et la nature des études, des investissements (tous les ans), et des dépenses courantes (tous les trois ans) pour protéger l'environnement.
Une présentation générale de l'enquête Investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement /Antipol est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.
Définitions
Pour en savoir plus
Ouvrir dans un nouvel ongletLien vers le site de l'Agreste, le service statistique public du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.