Économie et Statistique n° 447 - 2011  L'inflation perçue - L'arbitrage entre emploi et inactivité des mères de jeunes enfants - L'assurance habitation dans les départements d'Outre-mer - Les effets du lieu de résidence sur l'accès à l'emploi

Economie et Statistique
Paru le :Paru le12/07/2012
Lucie Calvet et Céline Grislain-Letrémy
Economie et Statistique- Juillet 2012
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L'assurance habitation dans les départements d'Outre-mer : une faible souscription

Lucie Calvet et Céline Grislain-Letrémy

Les départements d'Outre-mer (Dom) sont plus exposés aux risques naturels que la France métropolitaine. Pourtant, seuls 52 % des ménages des Dom ont souscrit pour leur résidence principale une assurance habitation, qui inclut obligatoirement la couverture des catastrophes naturelles, alors que 99 % des ménages métropolitains sont assurés. Certains rapports locaux expliquent ce faible taux de souscription par des primes d'assurance élevées. Le niveau de vie dans les Dom étant inférieur à celui de la France métropolitaine, les ménages ultramarins pourraient également ne pas avoir les moyens financiers de s'assurer. Cette étude montre que les primes ne sont pas ou peu modulées en fonction de l'exposition aux risques naturels et qu'elles correspondent à une part limitée du budget des ménages assurés et non assurés. Les résultats suggèrent que l'habitat traditionnel individuel explique en partie le faible taux de souscription dans les Dom : de nombreux ménages construisent eux-mêmes, parfois sans permis de construire, leur logement qui peut être inassurable. Par ailleurs, le fait d'être locataire ou propriétaire accédant accroît la probabilité d'être assuré. En effet, les locataires ont l'obligation de s'assurer et une assurance habitation peut être demandée par la banque pour la délivrance d'un prêt immobilier. Des biais de perception ou l'anticipation d'aides en cas de catastrophes naturelles peuvent également expliquer le faible taux de souscription de l'assurance habitation dans les Dom. Cette étude ne permet pas de déterminer l'effet de ces facteurs sur la demande d'assurance. Mais elle montre que, même en tenant compte d'une probabilité de catastrophe naturelle inférieure à la probabilité historique et d'aides versées aux non assurés, une très large majorité des ménages non assurés gagneraient à s'assurer contre les catastrophes naturelles. Le gain annuel moyen est de l'ordre de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros selon les scénarios.

Economie et Statistique

No 447

Paru le :12/07/2012